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école nationale supérieure des sciences de l'information et des bibliothèques Diplôme de conservateur de bibliothèque Mémoire d’étude / mars 2008 Danse contemporaine et bibliothèque : un mariage impossible ? Variation en dehors et en dedans de la médiathèque du Centre national de la danse (CND) Isabelle MARTIN Sous la direction de Noëlle GIRET Conservateur général au département des Arts du spectacle de la BnF Remerciements Je tiens à remercier Marion Bastien, Josiane Charriau, Catherine Cordier, Elisabeth Coronel, Myriam Coulon, Anne-Lyse Fevre, Paule Gioffredi, Patrick Harlay, Laurent Marty, Fabrice Merlen, Laura de Nercy, Lila Nett, Francine Richard et Claire Ubeda. Toutes ces personnes ont eu la gentillesse de m’accorder de leur temps dans le cadre des entretiens que j’ai réalisés. Ces moments d’écoute et de partage ont été pour moi particulièrement agréables et enrichissants. Je remercie Christophe Evans pour ses conseils concernant la conduite d’entretiens et les fructueux contacts indiqués, ainsi que Noémie Coquet et Dominique Dupuy qui m’ont permis d’avoir, avant publication, le compte-rendu de la première partie du colloque Vestige-Vertige. Je remercie le personnel du Centre national de la danse (CND) et plus particulièrement toute l’équipe du Département du développement de la culture chorégraphique (DDCC), sous la direction de Claire Rousier, pour son soutien et sa disponibilité pendant la réalisation de ce travail. Je remercie Laurent Sebillotte pour sa relecture attentive ainsi qu’Anne-Christine Waibel et Sophie de Quillacq pour leurs conseils linguistiques. Enfin, je remercie Noëlle Giret qui m’a suivie avec enthousiasme durant ce travail. MARTIN Isabelle | DCB 16| Mémoire d’étude | mars 2008 Droits d’auteur réservés. 2 Résumé : En fonction de la discipline dont elle se veut le représentant, la bibliothèque spécialisée se décline. En s’intéressant à une discipline artistique en particulier, la danse contemporaine, il s’agira de soulever les problèmes théoriques que pose ce mariage difficile entre danse contemporaine et bibliothèque. Cette démarche s’appuie sur des lectures ainsi que sur des entretiens réalisés avec des acteurs de la danse contemporaine autour de la question de la mémoire et de la danse. La bibliothèque est avant tout le lieu de l’écrit, en opposition au monde de la danse, de tradition orale. Nous verrons comment la mémoire corporelle, du geste et collective est un élément clé dans cette pratique, en dehors de la bibliothèque. Le point de contact entre bibliothèque et danse contemporaine semble être possible concernant l’histoire de la danse, l’écriture du mouvement (partitions chorégraphiques) et l’audiovisuel. Enfin seront abordés et mis en perspective les services d’une médiathèque spécialisée en danse, celle du Centre national de la danse. Descripteurs : Danse contemporaine -- Bibliothèques Danseurs -- Entretiens Notation du mouvement Mémoire Danse -- Mémorisation Films de danse Entretiens (sociologie) Toute reproduction sans accord exprès de l’auteur à des fins autres que strictement personnelles est prohibée. MARTIN Isabelle | DCB 16| Mémoire d’étude | mars 2008 Droits d’auteur réservés. 3 Abstract : A special library is different from another one according to the subject that it deals with. In the field of performing arts and especially in modern dance, it is worth studying the theoretical question raised by the difficult combination of modern dance and library. The approach in this dissertation is based on reading materials and interviews with various people involved in modern dance about the question of memory and dance. First, a library is a place of written work in opposition to the dance world which has an oral tradition. We will see how important the bodily memory, the memory of the movements and the collective memory are in dance practice, outside the library. The connection between library and modern dance may be found in dance history, dance notation and media techniques. Finally we will describe the services offered by a special library in dance, that of the Centre national de la danse (Dance National Center) in France. Keywords : Dance -- Libraries Dance notation Memory Dance -- Memorizing Interviewing in sociology MARTIN Isabelle | DCB 16| Mémoire d’étude | mars 2008 Droits d’auteur réservés. 4 Sommaire INTRODUCTION.........................................................................................................7 PREMIÈRE PARTIE : EN DEHORS DE LA BIBLIOTHÈQUE : MÉMOIRE CORPORELLE, MÉMOIRE DU GESTE ET MÉMOIRE COLLECTIVE.............15 1. MÉMOIRE CORPORELLE ET SENSORIELLE ..............................................................20 2. MÉMOIRE DU GESTE ............................................................................................23 3. MÉMOIRE COLLECTIVE ........................................................................................25 DEUXIÈME PARTIE : POINT DE CONTACT ENTRE L’EN DEDANS ET L’EN DEHORS : HISTOIRE DE LA DANSE, NOTATION ET AUDIOVISUEL ............30 1. HISTOIRE DE LA DANSE........................................................................................30 2. NOTATION DU MOUVEMENT.................................................................................31 2.1. La notation Feuillet .....................................................................................33 2.2. La notation Laban ou cinétographie ............................................................35 2.3. La notation Benesh ......................................................................................38 2.4. Le statut de la notation ................................................................................39 2.5. Danse, musique et interprétation .................................................................43 3. AUDIOVISUEL .....................................................................................................45 3.1. Archives orales............................................................................................45 3.2. Captations de spectacles, films de danse et documentaires sur la danse ......47 TROISIÈME PARTIE : EN DEDANS : COMMENT S’EN SORTIR ?...................51 1. PERCEPTION DU CND..........................................................................................51 2. POSITIONNEMENT ET OFFRE DE LA MÉDIATHÈQUE DU CND...................................55 2.1. Perception de la médiathèque......................................................................56 2.2. Présentation de la médiathèque ...................................................................56 2.3. La médiathèque au sein du DDCC et du CND..............................................61 2.4. La médiathèque au sein des centres de ressources sur le spectacle vivant ...69 2.5. Un lieu idéal pour la mémoire de la danse ?................................................75 3. PROPOSITIONS.....................................................................................................77 3.1. Se rapprocher du SUDOC ?.........................................................................79 3.2. Devenir CADIST en danse ? ........................................................................80 MARTIN Isabelle | DCB 16| Mémoire d’étude | mars 2008 Droits d’auteur réservés. 5 3.3. La bibliothèque hors-les-murs .....................................................................81 3.4. La bibliothèque laboratoire .........................................................................82 CONCLUSION ...........................................................................................................83 BIBLIOGRAPHIE......................................................................................................85 TABLE DES ANNEXES.............................................................................................91 MARTIN Isabelle | DCB 16| Mémoire d’étude | mars 2008 Droits d’auteur réservés. 6 Introduction1 La danse contemporaine est une discipline jeune qui a moins d’un siècle. La reconnaissance officielle de cet art comme un art à part entière, au même titre que le théâtre ou que la musique, a finalement réussi à se mettre en place mais cela a pris quelques décennies. Historiquement, la danse a été soutenue dans sa composante académique uniquement au départ. La danse classique, qui trouve son apogée avec la fondation en 1661 par Louis XIV de l’Académie royale de danse (ancêtre de l’Opéra de Paris) possède des maîtres à danser qui établissent peu à peu les règles de la danse académique classique. La danse populaire se développe de son côté et donne naissance aux danses de salon, de divertissement. Seule la danse classique est donnée en spectacle dans les théâtres (Maisons d’Opéra). Avec le développement des opéras-ballets au XVIIIème siècle et les réformes de Jean-Georges Noverre, la danse classique donne à voir de belles pièces romantiques. Au début du XXème siècle des danseurs qui deviennent chorégraphes proposent de nouvelles formes de spectacles de danse que l’on appelle « modernes » (pour les distinguer des formes classiques). Ce mouvement vient des Ballets russes avec Serge de Diaghilev et Vaslav Nijinski, d’Isadora Duncan et Loïe Fullet du côté américain, de Rudolf von Laban et Mary Wigman du côté germanique. Les Etats-Unis sont alors un terrain propice au développement de cette danse (Ruth Saint Denis, Charles Weidmann, Doris Humphrey, Martha Graham…). La volonté de développer un style de danse lié à la création contemporaine aboutit à la danse contemporaine2. La danse contemporaine a donc une existence jeune comparativement à la danse classique qui se perpétue depuis trois siècles. La danse contemporaine et les autres styles de danse souffraient cependant d’un manque de reconnaissance institutionnel et de politique d’appui jusqu’à récemment en France. Historiquement, le Conseil national de la danse est créé dans les années 1960. Il est constitué de structures 1 Cette introduction reprend des éléments d’un travail déjà réalisé pour l’ENSSIB dans le cadre de la formation de conservateur des bibliothèques en 2007 (mini-mémoire) sur le thème : Place et rôle de la médiathèque du Centre national de la danse dans la transmission du savoir chorégraphique. 2 Au milieu des années 60, le choix est effectué d’utiliser l’adjectif contemporain pour désigner la danse moderne. Sur cette question, voir l’article de DUPUY, Dominique. Quant à la recherche. Rue Descartes n°44 : Penser la danse contemporaine, juin 2004, page 106. MARTIN Isabelle | DCB 16| Mémoire d’étude | mars 2008 Droits d’auteur réservés. 7 de danse et de syndicats. Les fédérations de danse ont un rôle important jusqu’à l’institution du diplôme d’Etat pour l’enseignement de la danse en 1989. Une loi sur l’enseignement de la danse existe dès 1965 mais n’a jamais pu s’appliquer faute de décrets. L’année 1968 est importante pour la danse contemporaine et joue un rôle de catalyseur. La danse sort de l’ombre car le corps retrouve une identité. Une dizaine de lieux à Paris permettent alors à la danse contemporaine de se développer. Le festival d’Avignon de 1968 fait triompher les Ballets du XXème siècle de Maurice Béjart et marque la naissance d’une expression artistique populaire. Dans les années 1970, le ministère de la Culture s’intéresse au développement de la pratique musicale avec le plan du musicien Marcel Landowski (Plan du 22 juillet 1969) qui a pour ambition de rattraper le retard accumulé dans les domaines de la formation, l’animation, la diffusion et le contrôle, pour une durée de 10 ans. Le souci majeur est de mettre en place des infrastructures permettant un maillage du territoire uploads/Litterature/ 1827-danse-contemporaine-et-bibliotheque-un-mariage-impossible.pdf
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- Publié le Nov 04, 2021
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