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f c P I .."uDr torxarar-lltul :,Rtt Lrrrtagt , POBInES EXPtrqUf S D'UNT CUVRT ww.prffilnf,rr.cm 48 5059 0 I Collection PROF!L LITTERATURE dirig6e par Georges D6cote Serie ,IO TEXTES EXPLIOUES w Br f Alcools (1e13) CI trurl APOLLINAIRE gr m E'il d rrl 5ri ,._ F:; .: 4/l i. f.r.: i-i; _* a-') (&j "-1 ttt't (' nrf 't"l '{' tr *_= :" _h CLAUDE MORHANGE-BEGUE ? maitre de conf6rences ii l'Universit6 de Paris Xl i professeur au lyc6e Marseilleveyre F: HATIER SOMMAIRE I 1. Zone - (D6but du podme) LECTUBE METHODIOUE . I 2. Zone - (Fin du podme) COMMENTAIBE COMPOSE E 3. Le Pont Mirabeau LECTURE METHODIOUE . I 4. La Chanson du Mal-Aim6 -(StropheslA5) LECTURE METHODIOUE I 5. La Chanson du Mal.Aim6 - (Strophes 55 a 59) EXPLICATION DE TEXTE PLAN POUR UN COMMENTAIRE COMPOSE .. .. I 6. Marie LECTURE METHODIOUE I 7" L'Emigrant de Landor Road - (Strophes 1 it 7) LECTURE METHODIOUE I 8- Nuit rh6nane LECTURE METHODIOUE I 9. Mai LECTURE METHODIOUE I 1O. Automne malade COMMENTAIRE COMPOSE Zone (Debut du poeme) A la fin tu es las de ce monde ancien Bergdre 6 tour Eiffel le troupeau des ponts b€le ce matin Tu en as assez de vivre dans l'antiquit6 grecque et romaine Ici m6me Ies automobiles ont I'air d'6tre anciennes s La religion seule est restde toute neuve la religion Est restde simple comme les hangars de Port-Aviation Seul en Europe tu n'es pas antique 6 Christianisme L'Europ6en le plus moderne c'est vous Pape Pie X Et toi que les fen6tres observent la honte te retient 10 D'entrer dans une 6glise et de t'y confesser ce matin Tu lis les prospectus les catalogues les affiches qui chantent tout haut Voild la po6sie ce matin et pour la prose il y a les journaux Il y a les liwaisons d 25 centimes pleines d'aventures policidres Portraits des grands hommes et mille titres divers ts J'ai vu ce matin une jolie rue dont j'ai oubli6 le nom Neuve et propre du soleil elle 6tait le clairon I-es directeurs les ouwiers et les belles st6no-dactylo- graphes Du lundi matin au samedi soir quatre fois par jour y passent k matin par trois fois la sirdne y g6mit .. 3 12 21 20 45 54 60 .68 .15 @ Les 6ditions GALLIMARD pour les poi'mes d'Apollinaire. O I]ATIER, PARIS SEPTEN,,IBRE 1393 tssN 07s2516 tsBN 2-218{597r-1 'ldl6 roprdslatiil, laduciion, adaptaiim ou reproduction, meme paldle par lous pr@ed6s, tr lous pays, lde sns auloasahon pr6alable osl illioto el expos@it lo contesant a des puEurles ildrcars. Rel, . lor du 11 Nts 195/ aliner 2 d 3 tle liltde 41 ' tjm ropr6wlal@ ou roprodlclim sns aulorist@ de Iediltur ou du Cake Flanears d &plor6@ du drcil de Copie (3, rue Hade luill€, 7$006 Puis) cons{itDral une @ntgtaQ6 ffirmn* par ]es drcls 425 d srNills du Code Psal. 20 Une cloche rageuse y aboie .rers midi Les inscriptions des enseignes et des murailles Les plaques les avis i la fiEon des perroquets criaillent J'aime Ia grdce de cette rue industrielle' Situ6e d Paris entre la rue Aumont_Thi6ville et l,avenue des Ternes zs Voili "la jeune rue et tu n,es encore qu,un petit enfant Ta mdre ne t,habille que de bleu et de blanc Tles t1{ pieux et avei le plus ancien de G camarades Rend Dalize Vtus n'aimez rien tant que les pompes de l,Eglise Il est neuf heures Ie gaz est Uaisse tout bleu vous sortez du dortoir en cachette :o Vous priez toute la nuit.dans la chapelle du colldge Tandis qu'6ternelle et adorable prof*A"u, amdthyste Tourne i jamais la flamboyante gloire Ou -Ctrrist C'est le beau lys que tous nous iultivons C'est la torche aux cheveux roux que n,6teint pas le vent 3s C'est le fils p6le et vermeil de la douloureuse mdre C'est I'arbre toujours touffu de toutes les pridres U'est la double potence de I'honneur et di l,6ternit6 C'est I'6toile i six branches C'est Dieu qui meurt le vendredi et ressuscite le dimanche ao !'egf le Christ qui monte au ciel mieux que les aviateurs Il d6tient le record du monde por. tu't ruteu I...1 I INTRODUCTION Compos6 en 1912, < Zone r est chronologiquement le der- nier podme 6crit par Apollinaire avant la publication d,Alcoots. ll. est pourtant plac6 en t6te du recueil, et cette situation t6moigne de l'importance que lui portait le podte. Si-]_q!*pq{ dg l'glymq,lgSlq.du m9,t Jl.e..g19c <z6ndt, ta ceinture), le sens du titre <.Zone, suggererait g.insi. p-ar la forme, la < composition.c!1cul_q.iye ), ( en boucle,r, du recueil I. Le premier eifiit a;";2il;;"qrrufiffi"'ilA$iit6;s-(v: i'- 4l)offre deux centres d'int6r6t, trds li6s l'un d l'autre : le go0t du modernisme d travers l'6vocation de la soci6t6 contem- poraine, et la profondeur du sentiment religieux. - .1. L'EXPRESSION DU MODERNISME Le go0t d'Apollinaire pour Ie monde qui l'entoure se mani- feste ici dans une esth6tique2 r6solument moderniste. On peut voir aussi l'int6rdt du po6te pour les manifestations de la vie quotidienne. On analysera un aspect particulidrement moderne du discours po6tique : le m6lange des personnes des verbes. L'esth6tiqrre rnodsrniste !_9..pte_mi*l ve_r:-s {q texlg-g1p-l!,Te clairement une des rai- soirs des choix esth6tiques du podie : la iassitude devaht des fbrmes ri'art qui lui paraiss#i aapaSsaes,'lii ii6o-Classicisme dL"ad6nifi'Li d,' t e'$lrii66lTs niiil*B1 mt m e' t' ifriprcs-sio nn i s m e. 9anfl gSJZedtet!e!:i:_ttf it!,iltepll_gl"Ql,it.pjostamesee.cer- titudes : < On s'ache ine ainsi vers un art entierement nou- voau-,r0ueii?iiJ&{i?i5 riiiUvaryes toi'iires d'aft ? "Le-iiiilsme db Bra q u e et rie P iiailii, Jii :ir,riu.ir.en re.: pi6n 6: pa r-M a ri n etti, :lij fauvisme de Derain et Vlaminck, pour ne parler que de rtrois courants de la peinture du xx. sidcle commenqant. Les formes modernes de l'architecture fascinent Apolli- naire : ce sont les constructions industrielles dont la simpli- cit6 le seduit (a les hangars de Port-Aviation n, v. 6), c'est l'esth6tique de la ferraille, la tour Eiffel qu'ont peinte si sou- vent Delaunay et Chagall : 1, Yoi Alcools, < Profil d'une euvre r n" 25, p. 38. 2. L'esth6tique, c'est le sentiment du Beau. L'esthetique moderniste, c'est le go0t pour les formes mociernes du Beau. I Bergdre 6 tour Eiffel le troupeau des ponts b6le ce matin. L'image qui se d6veloppe dans ce vers 2 est plastiquement int6ressante. Les courbes des arches des ponis de la Seine 6voquent les dos de moutons en troupeau. Elles appelleni irr6sistiblement l'assimilation de la torr, torr" irol6e iur les quais, et verticale, d une bergdre. Cette bergdre est situ6e sur une berge de la Seine. On notera aussi le-caractdre inso_ lite du b6lement des sirdnes de p6niches. J -'- - "" Le charnp lexical de la wie qrrotidienne Amoureux de paris, c,est surtout la ville moderne qu,A_ pollinaire aime d6crire. plut6t que les grands monuments classiques, c'est une rue n industriette , (v. 23) qui l,int6resse, une rue ( neuve r. Elle est situ6e hors des circuits touris_ tiques traditionnels, et il en a rr oubli6 r le nom. Cette rue est animee par des personnages pr6sent6s avec des mots simples, presque techniques : Les directeurs les ouvriers et les belles stdno-dactylographes Du tundi matin au samedi soir qrutr.ioiipirl;;;;;ii:1"ilI . La vie moderne, ici, est suscit6e par un riche vocabulaire de sons : < ctairon r (v. 16), "g;;;r-(, jgf,'_'rl"i" > (v. 20), <..criaillent > (v. 2Zl. Cette musique moOeine annonce celle d'Honegger (pacific 231, 19231. . Loin de la d6parer, ce sont les 6l6ments concrets de la vie quotidienne qui assurent t,esth6tique il1.;;" N.21_221: Les inscriptions des enseignes et des murailles Les ptaques les avis d la fagon des perroquets criaillent ll est vrai qu'au d6but du xx" siecle le d6veloppement de la publicite (t r6clame r A l,epoque) ,,u."o.pugn", chez les affichistes, d'une recherche plastique Ou Jfm in plus affir- mee. Delaunay et Dufy, par exemple, incorporent des affiches oans certatns de leurs tableaux, ou en r6alisent eux_m6mes. On voit ainsi une sorte de po6tisation O" f*Uunirr" , Tu lis les prospectus les catalogues les affiches qui chantent Pour conclure sur ce point, doit-on consid6rer que, dans le vers 23 : < J'aime la gr6ce de cette rue industrielle l, les mots ( gr6ce > et < industrielle > choquent dans leur rappro- chement ? S0rement pas ; une fois l'effet de surprise pass6, on peut bien souscrire d l'id6e du podte qui refuse le pas- s6isme, le go0t de l'ancien temps. ll inscrit l'esth6tique nou- velle dans un cadre nouveau, celui de la vie moderne de tous les jours. Si cette conception du modernisme peut paraitre auiourd'hui trop dat6e, elle n'en est pas moins, en son temps, vigoureuse, d6capante et porteuse d'avenir. tln discorrrs po6tirlrre rrroderniste Le discours po6tique se veut ici novateur, moderne. Beau- coup d'6l6ments stylistiques peuvent en t6moigner, comme l'usage du vers libre, par exemple, ou l'absence de ponctua- tion. Nous retiendrons seulement le proc6d6 par lequel le podte m6lange les personnes des verbes, ainsi que la valeur des temps. - Le < 7'e r : il d6signe le podte, uploads/Litterature/ 10-poemes-expliques-alcools-apollinaire.pdf

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