Quelques conseils pour la rédaction d’un rapport scientifique Gaëlle Lelandais e

Quelques conseils pour la rédaction d’un rapport scientifique Gaëlle Lelandais et Pierre Poulain prénom.nom@univ-paris-diderot.fr Résumé Ce document a pour objectif de vous aider à rédiger au mieux un rapport scientifique (en particulier en bioinformatique). Il peut s’agir d’un compte-rendu de travaux pratiques, de la présentation des résultats d’un projet ou bien d’un rapport de fin de stage. Les conseils donnés dans ce document sont complémentaires (sans pour autant les remplacer) des consignes fournies par votre encadrant ou responsable de projet. N’hésitez pas à nous contacter si vous remarquez des erreurs ou pour nous faire part de vos commentaires. Merci aux contributeurs : Jennifer Becq, Catherine Lesourd, Alexandre G. de Brevern, Christel Goudot, Lydie Vamparys, Patrick Fuchs, Romain Laurent, Bénédicte Chommeloux. Version du 6 juillet 2010 Ce document est sous licence Creative Commons BY-SA http://creativecommons.org/licenses/by-sa/2.0/fr/ Rédaction d’un rapport scientifique 1 Structure et plan L’organisation d’un rapport scientifique doit être claire et apparaître de manière évidente à la lec- ture du manuscrit. Sauf indication contraire, voici le plan classiquement employé : Résumé Ce texte, relativement court (une demi-page au maximum), est toujours le bienvenu si le rapport fait plus de 5 ou 6 pages. Il rappelle de manière concise le contexte scientifique de l’étude, présente les principaux résultats et souligne les conclusions majeures. Introduction Cette première partie du rapport doit présenter en détail le contexte scientifique (travaux antérieurs), l’originalité et l’objectif du travail que vous avez effectué. Elle indique égale- ment le déroulement du rapport (présentation du plan) sans pour autant présenter l’ensemble des résultats obtenus. Matériels et méthodes Cette section peut se trouver soit juste après l’introduction, soit à la fin du rapport (après la conclusion). La partie matériels et méthodes doit être rédigée avec beaucoup de soin puisqu’elle doit permettre à toute personne qui le souhaite de reproduire vos résultats. En particulier, vous devez préciser la provenance des données de votre étude, la manière dont elles ont été analy- sées, les programmes informatiques utilisés, etc. Précisez également les références bibliographiques associées. Si vous avez utilisé des sites internet pour accéder à un service ou pour télécharger des programmes, des jeux de données, etc. indiquez leurs adresses. Résultats C’est la partie la plus importante du rapport car vous y présentez en détail votre tra- vail. Vos résultats doivent être présentés successivement selon un ordre logique (qui ne suit pas né- cessairement l’ordre chronologique dans lequel vous les avez obtenus). Un paragraphe de résultats rappelle : 1. Votre objectif. Exemple : « afin de mettre en évidence une relation entre les gènes ». 2. Ce que vous avez fait. Exemple : « nous avons calculé un coefficient de corrélation entre les mesures d’expression des gènes (voir la partie méthodes) ». 3. Ce que vous avez obtenu. Exemple : « la distribution de valeurs de corrélation est présentée Figure 1 ». 4. Un commentaire des résultats est enfin ajouté. Exemple : « Une dizaine de gènes montrent une corrélation significative ». La partie résultats contient de nombreuses références à la partie matériels et méthodes ainsi que des références à vos figures et tableaux. Ceux-ci peuvent-être directement insérés dans le texte, ou se trouver en fin de document. Il est ainsi très important de les numéroter de manière unique. Les phrases du type « voir le tableau ci-dessous » sont à proscrire au profit de « voir le tableau 1 ». N’ou- bliez pas que les figures et tableaux doivent être présentés individuellement puis commentés. Discussion et conclusion C’est la dernière section du rapport. Elle résume les principaux résul- tats en les situant dans le contexte scientifique actuel. Cette partie est aussi l’occasion de proposer une ouverture du sujet en proposant éventuellement des analyses supplémentaires. Références Localisée en toute fin du rapport, cette section répertorie l’ensemble des références bibliographiques (articles, livres, sites internet ...) citées dans le rapport. Les références sont généra- lement numérotées par ordre d’apparition ([1], [2] ...) dans le texte ou avec un identifiant du type [Toto, 2010], où Toto est le nom du premier auteur et 2010 l’année de publication. Dans la partie réfé- rences, elles sont rappelées par leur numéro (ou leur identifiant) et sont associées à la liste complète des auteurs, au titre de l’article, nom du journal, numéro de volume, numéro de pages et année de publication. Ex. : [1] B. Kaba, N. Pinet, G. Lelandais, A. Sigayret, and A. Berry, Clustering Gene Expression Data Using Graph Separators In Silico Biol. 7 : 433–452 (2007). Gaëlle Lelandais et Pierre Poulain 2/ 10 6 juillet 2010 Rédaction d’un rapport scientifique 2 Contenu Figures À titre d’exemple, des figures avec leur numéro, leur titre et leur légende sont représentées fi- gure 1 et figure 2. Figure 1 – Variations de la moyenne du dipôle électrique du peptide Ala12 en fonction de la tempé- rature Différentes valeurs de champs électriques sont représentées : 0 V/m (trait plein), 1 × 108 V/m (pointillé) et 5 × 108 V/m (tiret). Figure 2 – Principe de la classification des gènes selon leurs niveaux de transcription mesurés par la technologie des puces à ADN (A) Les différentes courbes sur les graphiques présentent les me- sures obtenues pour un ensemble de 724 gènes issus de la publication (Mata, 2002), avec en abscisse différents temps de mesure (en minute) et en ordonnée les niveaux de transcription (logarithme du ratio des intensités). Les données ont été centrées/réduites (voir la partie Matériels et Méthodes). (B) Résultat d’une classification des gènes présentés en (A) en 6 classes par l’algorithme des k-means (voir la partie Matériels et Méthodes). Les images ont été réalisées à l’aide du logiciel GENESIS (Sturn, 2002). Gaëlle Lelandais et Pierre Poulain 3/ 10 6 juillet 2010 2.1 Quelques conseils pratiques Rédaction d’un rapport scientifique Les figures doivent être numérotées de manière consécutive suivant leur ordre d’apparition dans le texte (Figure 1, Figure 2, etc.). La référence à une figure se fait systématiquement par son numéro. On ne fait pas référence à une figure par des expressions comme « ci-dessus » ou « ci-contre ». Chaque figure comporte donc un numéro, mais aussi un titre et une légende. La légende permet de comprendre la figure sans avoir à lire le texte. Tous les élements graphiques présents doivent être clairement identifiés et décrits (couleur, épaisseur des traits, etc.). Chaque courbe est accompagnée par une légende. Les axes (abscisse et ordonnée) comportent également une légende avec les unités adéquates entre parenthèses ou entre crochets. Si la figure contient une image que vous avez trouvée sur internet, il faut impérativement préciser sa source (l’adresse exacte de la page internet et pas www.google.fr ni www.wikipedia.com). Enfin, dimensionnez vos figures pour qu’elles soient facilement lisibles. Redéfinissez, si besoin, la taille de la police et l’épaisseur des traits. Tableaux Tout comme les figures, les tableaux sont numérotés de manière consécutive. Ils sont également accompagnés d’un titre et d’une légende. Cette dernière devra rappeler tous les élements nécessaires à la compréhension du tableau, y compris les symboles (*, †, ‡) ou renvois (1, 2) éventuels. 2.1 Quelques conseils pratiques Avant de débuter la rédaction des différentes parties de votre rapport, il faut définir un plan logique décrivant les principales idées que vous souhaitez mettre en avant. D’autre part, il est difficile de rédiger un rapport en commençant par l’introduction et en ter- minant par la conclusion. Il est souvent plus aisé de débuter par la conception des figures (et des tableaux) qui permettent de synthétiser, d’illustrer et d’organiser la présentation des résultats. La par- tie Matériels et Méthodes peut être rédigée assez rapidement, sans porter trop d’attention au style. Enfin, les parties introduction et discussion étant les parties les plus importantes (car elles doivent mettre en valeur vos résultats), leur rédaction peut se faire à la fin 1, une fois que vous avez une vue d’ensemble de votre travail. Votre style doit être précis et rigoureux. Éviter en particulier les expressions du type : « il y a », « c’est », « on voit clairement »... Un rapport ne s’écrit pas en une seule fois. Lisez et relisez les différentes parties, si possible à plusieurs jours d’intervalle. Vous verrez ainsi certains défauts ressortir. Mettez vous à la place de votre lecteur qui n’est pas forcément spécialiste de votre travail et qui doit rapidement cerner le message principal de votre rapport. 3 Mise en page 3.1 Page de garde La page de garde est la première page visible du rapport. Il est donc essentiel d’y apporter les informations suivantes : – nom(s), prénom(s) et no d’étudiant ; – filière ; – intitulé et code de l’enseignement concerné ; – titre du rapport qui doit être court mais suffisamment explicite ; – université et date. Il est aussi de bon ton d’ajouter le logo de votre université ainsi que, le cas échéant, ceux des instituts et organismes qui vous financent ou qui vous hébergent (c’est-à-dire qui vous fournissent un bureau et un ordinateur). 1. ce qui ne veut pas dire au dernier moment ! Organisez-vous de façon à gardez un temps suffisamment long pour les uploads/Ingenierie_Lourd/ conseils-redaction-article-scientifique.pdf

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