j u i n 2 0 1 6 N ° 1 4 8 Construction moderne / juin 2016 1 Créée en 1885, la
j u i n 2 0 1 6 N ° 1 4 8 Construction moderne / juin 2016 1 Créée en 1885, la revue Construction Moderne est éditée par l’association CIMbéton, centre d’information sur le ciment et ses applications – 7, place de la Défense 92974 Paris-la-Défense Cedex – Télécharger Construction Moderne sur www.infociments.fr Président : Raoul de Parisot • Directeur de la publication : François Redron • Directrice de la rédaction : Judith Hardy • Rédacteur en chef : Norbert Laurent • Rédacteur en chef adjoint : Clothilde Laute • Conseillers techniques : Laurent Truchon, Claire Barbou, Bétocib • Rédaction et réalisation : Two & Two • Conception graphique : Zed Agency • Directrice artistique : Sylvie Conchon • Pour tout renseignement concernant la rédaction, tél. : 01.55.23.01.00 • Abonnements : par fax au 01.55.23.01.10 ou par e-mail à centrinfo@cimbeton.net Couverture : Conservatoire de musique à Belfort – Architectes : Dominique Coulon et associés – Photographe : Eugéni Pons. Belfort CONSERVATOIRE DE MUSIQUE, DE DANSE ET DE THÉÂTRE Architectes : Dominique Coulon & associés P. 2 Anglet 85 LOGEMENTS SOCIAUX DU COLLECTIF À L’INDIVIDUEL Architectes : Leibar & Seigneurin architectes P. 6 Saint-lys MODERNISATION DE LA PISCINE D’ÉTÉ Architecte : Atelier ATP P. 10 caen nouveau palais de justice solennité et ouverture Architectes : baumschlager eberle, architecte mandataire ; Atelier d’architecture Pierre Champenois, architecte associé P. 12 Auterive RECONSTRUCTION DU COLLÈGE ANTONIN PERBOSC Architectes : Agence Morel et Munvez, architectes P. 16 Rueil-malmaison EXTENSION ET RESTRUCTURATION DU L YCÉE RICHELIEU Architectes : André Chantalat & Gérard Liucci/ Aequo architectes, Vanessa Bourdeau P. 20 baud LE QUATRO, PÔLE CULTUREL ET LIEU DE VIE Architectes : Studio 02, architecte mandataire ; Anthracite, architecte cotraitant P. 22 Construction moderne / juin 2016 SOMMAIRE / N° 148 Maison individuelle sur la côte varoise Architecte : Pascal Grasso Photographe : Cyrille Weiner gentilly 60 LOGEMENTS SOCIAUX ZAC LÉNINE Architectes : Daquin et Ferrière Architecture P. 26 côte varoise MAISON LE CAP, entre LA NATURE ET LA MER Architecte : Pascal Grasso Architectures P. 30 lille 53 LOGEMENTS SOCIAUX ET ESPACES PARTAGÉS Architecte : Sophie Delhay P. 34 ÉDITO L’enveloppe, par son dessin, par l’aspect de sa surface, de son apparence..., est le support d’expressions multiples qui carac- térisent une architecture. Le dripping réalisé sur les façades du nouveau conservatoire de Belfort donne une texture inhabi- tuelle et tout un jeu de vibrations au béton de cet édifice conçu comme un monolithe. Au palais de justice de Caen, le rythme des poteaux en béton blanc évoque le temple grec et affirme la dimension publique de l’institution tout en faisant écho à la pierre de Caen. Les cannelures verticales des façades blanches du pôle cultu- rel de Baud accompagnent l’articulation des volumes, créent un effet d’apesanteur et rappellent les tranches des livres de la bibliothèque. Sur la côte varoise, le béton brut texturé à la planche inscrit avec harmonie et discrétion une maison au bord de la Médi- terranée dans la végétation provençale. judith hardy directrice de la rédaction Belfort Conservatoire de musique, DE DANSE ET DE THÉÂTRE Conçu par l’architecte Dominique Coulon, le nouveau bâtiment du conservatoire de Belfort se présente comme un monolithe de béton énigmatique dont le parement brut est animé par un dripping1. Texte : Norbert Laurent – Reportage photos : eugéni Pons L e conservatoire Henri Dutilleux est pré- sent sur huit sites et étend son activité sur le territoire de la communauté de l’agglomération belfortaine. Il dispense un enseignement musical, chorégraphique et théâtral à environ 1 400 élèves. Au-delà de sa mission liée à l’enseignement artistique, le conservatoire accueille de nombreuses forma- tions instrumentales et vocales. Il développe aussi une importante activité de diffusion. À la rentrée 2015, le site d’enseignement de Belfort, installé jusqu’alors faubourg de Montbéliard en centre-ville, a déménagé dans ses nouveaux locaux du fort Hatry. Le nouvel équipement offre un lieu d’enseigne- ment contemporain et fonctionnel aux pro- fesseurs et aux 900 élèves qui le fréquentent. L’amphithéâtre et l’auditorium permettent la diffusion de ces disciplines artistiques sous de multiples formes, conférences, auditions, représentations, concerts... Au bord du bois d’Essert, dans un environnement essentielle- ment végétal aux franges d’un tissu de fau- bourg, le bâtiment conçu par l’architecte Dominique Coulon prend position sur une des hauteurs de la ville qui fait face à la cita- delle et au célèbre Lion de Belfort. Il se pré- sente sous la forme d’un bloc sur plan rec- tangulaire, presque opaque, façonné par un ensemble de volumes en béton, mis en tension, en porte-à-faux, décalés ou creu- sés, dont la subtile composition et l’équi- libre sculptent l’unité et l’identité de l’édi- fice. Seul le volume de la salle de danse se projette en porte-à-faux vers l’est sur le pay- sage du centre-ville et de la colline de la cita- delle. « Ce bâtiment propose une morpholo- gie et une échelle qui expriment une certaine force dans l’esprit du lieu et de son histoire. C’est un monolithe de béton qui affiche une présence énigmatique. La matière du béton brut manifeste parfaitement ici le volume et la masse recherchés. Cependant, je ne voulais pas que le parement reste totalement brut. Je souhaitais donner un ton un peu bleuté au béton et que sa peau soit en écho avec la végétation du bois d’Essert. Pour répondre à ces objectifs, l’idée de réaliser un drip- ping sur les façades avec deux teintes de bleu s’est imposée. Cela permet de laisser le béton vivre tout en lui donnant une tex- ture bleutée inhabituelle. Les jets de peinture donnent de la profondeur et une épaisseur à la peau du bâtiment. Les surfaces vibrent sous la lumière, elles semblent en mouve- ment, la matière n’est plus statique. Il est aussi très intéressant de constater que cer- taines personnes pensent à des marbrures, tandis que d’autres y voient un motif plutôt végétal. Chacun peut avoir sa lecture et son interprétation de cette texture », commente Dominique Coulon. Un hall généreux et lumineux L’entrée principale se situe à l’angle des façades sud et ouest. Elle est signifiée par un volume en porte-à-faux de 17 m dont la mise en lévitation crée un appel qui invite à avancer et conduit à la porte d’entrée. Le sas d’entrée s’ouvre sur le hall très lumineux et d’une ampleur inattendue. Il semble creusé au cœur de l’édifice et se développe sur toute sa hauteur. L’articulation des parois verticales et horizontales en béton brut, les volumes semblant suspendus, les arrivées de lumière naturelle directes ou indirectes, la présence d’un généreux escalier, le jeu des vues et des Maître d’ouvrage : communauté d’agglomération belfortaine – Maître d’œuvre : Dominique Coulon & associés ; architectes : Dominique Coulon, Steve Letho Duclos – Suivi de chantier : Steve Letho Duclos, Lukas Unbekandt – BET structure : Batiserf Ingénierie – Artistes (dripping façades) : Max Coulon, Gabriel Khokha – Acousticien : Euro Sound Project – Entreprise gros œuvre : Albizzati Père & Fils – Surface : 6 290 m2 SHOB ; 3 895 m2 SHON ; 2 589 m2 SU (hors locaux techniques) – Coût : 6,3 M€ HT – Programme : 32 salles de cours, 6 salles de cours collectifs, 4 salles de pratique collective, 4 studios, salle de percussions ; auditorium : 140 places ; amphithéâtre : 70 places, salle de danse, salle d’arts dramatiques, bibliothèque. 2 Construction moderne / juin 2016 ••• Construction moderne / juin 2016 3 A __ Un monolithe de béton qui affiche une présence énigmatique. Le volume de la salle de danse se projette en porte-à-faux vers la citadelle de Belfort. B __ L’entrée est signifiée par un volume en porte-à-faux de 17 m dont la mise en lévitation crée un appel. B A Construction moderne / juin 2016 5 perspectives scandent l’espace et donnent au lieu son identité unique. « Le bâtiment est conçu comme une masse dans laquelle des vides sont creusés. Ces vides, tels que le hall ou les patios, mettent en relation les diffé- rents niveaux. L’édifice ne se donne pas à lire entièrement au premier regard. Tout un pro- cessus de dévoilement est mis en place », sou- ligne l’architecte. La majorité des salles de classe et de forma- tion s’aligne côtés est et ouest sur la longueur de l’édifice. Elles sont desservies par des cou- loirs, dont les parois en béton brut assurent l’isolation acoustique entre les salles et la cir- culation. Le centre du bâtiment est occupé par le hall, l’amphithéâtre, la bibliothèque et le patio central situé au R+1. Le volume de l’auditorium prend place, en tête de projet, côté sud, calé entre le porte-à-faux de l’en- trée et le volume de la salle de danse qui le surplombe. Le hall est le cœur du conser- vatoire, son espace généreux et continu se dilate dans le bâtiment. Depuis ce lieu, les dif- férentes circulations, directions et les niveaux se laissent percevoir ou deviner. Le volume en béton de la bibliothèque, disposé en pont sur le hall, vient ponctuer la dilatation verticale de l’espace. Au uploads/Ingenierie_Lourd/ cm-148.pdf
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- Publié le Apv 14, 2022
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