PLANS SANS COULOIRS Charlotte Belval Pierre Parquet Ecole d'architecture de la
PLANS SANS COULOIRS Charlotte Belval Pierre Parquet Ecole d'architecture de la ville & des territoires à Marne-la-Vallée Document soumis au droit d'auteur Directeur de mémoire : Jacques Lucan Assistant : Benjamin Persitz Mémoire de fin d’études Master Théorie et Projet Ecole d’Architecture de la Ville et des Territoires - Janvier 2011 Plans sans couloirs Charlotte Belval et Pierre Parquet Ecole d'architecture de la ville & des territoires à Marne-la-Vallée Document soumis au droit d'auteur Introduction 7 Quoi ? 8 réflexions diagrammatiques Collection de plans 11 Mise en grille 13 Répétition 17 Conglomération 19 Tradition de plans 25 Architecture contemporaine et tradition 25 Un modèle classique 29 L’anti-type 33 Pourquoi 38 les architectes contemporains font-ils des plans sans couloirs ? Hypothèse d’un nouvel espace 41 Possibilités d’usages 45 Structure 45 Usages 47 Effets d’espaces 57 Relation des parties 57 Paysage intérieur 59 Potentiels libérés 67 Conclusion 71 Bibliographie 73 Sommaire 5 Ecole d'architecture de la ville & des territoires à Marne-la-Vallée Document soumis au droit d'auteur Introduction Ce travail de mémoire a débuté par l’attrait des figu- res géométriques simples et parfaites des plans sans couloirs. S’intéresser au plan sans couloir, c’est d’abord s’interroger sur le plan. Nous avons collectionné des projets contemporains qui mettent en jeu une organisation particulière, sans couloirs. Puis nous avons redessiné ces plans en des diagram- mes qui ont donné une lecture spécifique de ces projets. Cette collection de figures s’est alors transformée en collection de principes similaires et différents à la fois, qui nous a d’autant plus passionné à rechercher les motivations des architectes à travailler sur ce type de plan. Chaque plan, aussi schématique qu’il soit, renferme une complexité qui dépasse sa simple représentation. Une recher- che sur les modèles classiques d’enfilades de pièces a donné une épaisseur à notre réflexion en rattachant ces projets à une certaine tradition de plans. Chercher à savoir pourquoi certains architectes contem- porains travaillent sur le plan sans couloir, au-delà de sa poésie formelle, est l’essence de ce mémoire. La découverte de l’analyse par Robin Evans de la Villa Madama, soulignant les qualités contemporaines de son plan, nous a confirmé les potentiels inclus dans notre collection. « Ceci n’est pas arrivé par accident. Ceci, aussi, était un prin- cipe. Et peut-être que la raison pour laquelle il n’a pas été mis en avant par les théoriciens et qu’il n’a tout simplement jamais été problématisé. »1 Ce sujet n’a jamais été usé par un amoncellement de théories, et permet alors d’engager une prospection plus per- sonnelle. Sonder et rapprocher les écrits et intentions des archi- tectes nous a donné les outils pour dégager les moyens et les effets qui définissent les plans sans couloirs. 1 Robin Evans, « Figures, Doors and Passages », Translation from Drawing to Building and Others Essays, Londres, Architectural Association, 1997, p. 70. 7 Ecole d'architecture de la ville & des territoires à Marne-la-Vallée Document soumis au droit d'auteur 8 Quoi ? réflexions diagrammatiques Ecole d'architecture de la ville & des territoires à Marne-la-Vallée Document soumis au droit d'auteur « S’il y a une idée qui décrit le mieux l’esprit de ses structures, ce serait de dire qu’il s’agit d’une ‘‘architecture diagrammati- que’’. »2 « Cette recherche de clarté les mène à considérer leurs projets en tant que simples schémas dans lesquels ils tracent seule- ment des lignes, sans épaisseur et sans anticipation de matière ; lignes qui décrivent les espaces et définissent le plan géné- ral. »3 Redessiner les plans étudiés dans cette partie par une simple ligne schématique simplifie la lisibilité et donne une cer- taine clarté. Une réflexion diagrammatique permet d’engager directement des questions de similitudes et de différences. Cet- te méthode met tous les plans au même niveau, sans considé- ration de leur matérialité ni de leur contexte. La collection de plans, choisis parmi des projets contem- porains, veut approcher les questions inhérentes au plan sans couloir. Une fois défini ce qui semble tous les lier, on les classe par famille, pour voir qu’ils ne sont pas forcément régit pas la même logique d’organisation. Cette analyse est poursuivie par une approche de la tradition du plan sans couloir et de la filia- tion que ces projets contemporains ont avec elle. 2 Toyo Ito, « Diagram Architecture », El Croquis, n°121-122 (« Sanaa 1998-2004 »), 2004, p. 331. 3 Juan Antonio Cortés, « Architectural Topology, an inquiry into the nature of contempo- rary space », El Croquis, n°139 (« Sanaa 2004-2008 »), 2008, p. 33. 9 Ecole d'architecture de la ville & des territoires à Marne-la-Vallée Document soumis au droit d'auteur 10 Ecole d'architecture de la ville & des territoires à Marne-la-Vallée Document soumis au droit d'auteur 4 Yuko Hasegawa, « Spaces that obliterates and erases programs », El Croquis, n°99 (Sanaa 1995-2000 ), p. 21. 5 Cristina Díaz Moreno et Efrén García Grinda, « A conversation with Kazuyo Sejima et Ryue Nishizawa », El Croquis, n°139 (« Sanaa 2004-2008 »), p. 16. Collection de plans La collection de plans établie n’est pas exhaustive, mais montre bien que certains architectes contemporains s’intéres- sent au plan sans couloir comme principe d’organisation de leurs projets. Par cette représentation diagrammatique, les pro- jets sont difficilement reconnaissables à première vue et leurs programmes ne sont pas perceptibles. Pourtant, la collection regroupe aussi bien des équipements publics (musées, bâti- ments institutionnels) que des logements (collectifs ou indivi- duels). Il existe alors une similitude entre des projets ayant des programmes très différents. On peut déjà supposer que le plan sans couloir dépasse une conception qui serait uniquement pro- grammatique. Yuko Hasegawa écrit à propos de cette neutralité programmatique : « Si l’un des bâtiments de Sejima et Nishi- zawa est découvert dans 2000 ans, il sera difficile d’analyser si c’était une maison, un hôpital ou une prison. »4 Ces projets contemporains sont lus à travers le principe de leurs plans plu- tôt qu’à travers leurs programmes. Ils s’adaptent au plan plutôt que le contraire. La question de l’échelle se pose alors quand on voit la diversité de la collection. Peut-on concevoir une maison selon les mêmes principes qu’un bâtiment public ? Nishizawa prend position en déclarant que : « Nous pouvons expérimenter sur une petite maison, puis le développer sur un gros projet, et vice- versa. Je pense que la petitesse d’un projet n’est pas la ques- tion. Vous devez innover sur toutes les échelles, ou du moins essayer. »5 Pour lui, l’expérimentation architecturale n’est pas une question d’échelle et cette dernière ne doit pas empêcher la perméabilité de réflexion entre des projets de différentes tailles. Cela explique aussi l’effacement du programme, puisque le principe du plan sans couloir prend le dessus sur le programme et l’échelle. Le plan sans couloir semble alors mettre en jeu des notions 11 Ecole d'architecture de la ville & des territoires à Marne-la-Vallée Document soumis au droit d'auteur 12 De haut en bas : Pezo Von Ellrichshausen, 120 doors, Chili, 2003. Berger et Berger, Building Building, Centre Pompidou Mobile, France, 2009. Eric Lapierre, Maison Auriol, France, 2010. Ecole d'architecture de la ville & des territoires à Marne-la-Vallée Document soumis au droit d'auteur de non-hiérarchie et d’équivalence des parties contenues dans le tout, rendant similaire tous ces projets. En effet, « la pro- blématique du plan sans couloir établit une égalité figurative entre toutes les surfaces d’un plan, qu’elles soient utiles ou de circulations et de dégagements. »6 Toutes les parties du plan deviennent équivalentes, en ne dissociant plus les pièces des espaces de circulation. Ces derniers disparaissent et le mou- vement se propage de pièce en pièce. Les pièces ne sont plus mises à distances, mais sont juxtaposées dans le périmètre to- tal du bâtiment. D’autre part, cette collection fait apparaître que ce type de plan n’est pas caractéristique d’un seul pays ou d’une seule région. Elle regroupe aussi bien des architectes japonais, suis- ses, chiliens, espagnols que français. Mais ces architectes ne questionnent pas forcément le plan sans couloir pour la même raison. Même si les projets de cette collection posent tous la question de l’équivalence des parties, ils sont pourtant très dif- férents dans leur conception. Sans pour autant se lancer dans une description monographique de ces projets, leur classement va permettre de mieux comprendre la fabrication d’un plan sans couloir à travers trois familles définies ainsi : mise en grille, ré- pétition, conglomération. Mise en grille Cinq plans de la collection peuvent être classés dans une famille qui utilise un principe de mise en grille pour créer une équivalence entre les parties du plan. Comme le dit Adrien Besson : « Le recours à la grille permet de former un espace neutre où tous les éléments du plan sont équivalents. »7 Il faut comprendre la grille comme une division de l’espace d’une ma- nière logique et ordonnée. Elle donne à voir un découpage du plan en éléments similaires sans que l’on puisse affirmer une 6 Jacques Lucan (dir.), Matière d’art-A Matter of Art. Architecture contemporaine en Suisse, Bâle, Birkhäuser, 2001, p. 128. 7 Adrien Besson, « Architecture et indétermination uploads/Ingenierie_Lourd/ a-marne-la-vallee-d-x27-auteur-plans-sans-couloirs.pdf
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- Publié le Jul 04, 2021
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