Robert – Comme je vous l’ai dit la semaine dernière, Marie, cette rencontre va
Robert – Comme je vous l’ai dit la semaine dernière, Marie, cette rencontre va me permettre de vous faire part de mon apprécia- tion de votre travail. En outre, vous n’êtes pas sans savoir que rendement et rémunération vont de pair. Comme la philosophie de notre société est de récompenser les éléments performants, nous abordons ces évaluations avec beaucoup de sérieux. J’ai con- sacré pas mal de temps à penser à votre rendement au cours de l’année écoulée mais, avant de commencer, j’aimerais connaître vos impressions sur Produits uni- versels, sur vos tâches, ainsi que sur moi en tant que directeur. Marie – Sincèrement, Robert, je n’ai pas à me plaindre. Tout ce qui concerne Produits universels et mon poste correspond à ce qu’on m’avait présenté. J’aime beaucoup travailler ici. Le per- sonnel est très obligeant et, dans mon équipe, l’atmosphère est agréable. Mon poste offre ample- ment de défis à relever. Je sens qu’on m’apprécie et j’ai l’impres- sion d’avoir un rôle à jouer. Vous- même, vous vous êtes montré patient et prévenant à mon égard. Dès mon arrivée, vous m’avez permis de m’engager pleinement et vous avez bien accueilli mes opinions. J’ai beaucoup appris avec vous et je vous en remercie. Donc, en résumé, je suis heureuse d’être ici. Robert – Parfait, Marie, j’espérais vous entendre dire tout cela parce que, de mon point de vue, la plupart des personnes avec qui vous travaillez ressentent la même chose. Mais avant d’aborder la dimension qualitative de cette évaluation, permettez-moi d’exa- miner avec vous la dimension quantitative. Comme vous le savez, le classement va de la note 1, la plus basse, à la note 5, la plus élevée. Examinons chaque caté- gorie, et je vous donnerai des ÉTUDES DE CAS © ERPI, Éditions du Renouveau Pédagogique Inc. Tous droits réservés. 1 C6 CAS No 6 C’EST TROP INJUSTE!15 É tudiante de dernière année à l’Université du Québec à Montréal (UQAM), Marie Lalonde avait passé plusieurs entrevues d’emploi. Elle faisait partie des meilleurs étudiants de sa classe, participait activement à nombre d’activités parascolaires et avait mérité le respect de ses professeurs. Chaque société qui l’avait reçue en entrevue lui avait fait des propositions. Après mûre réflexion, elle décida finale- ment d’accepter l’offre d’une multinationale, Produits universels. Le salaire proposé (50 000 $) et les avantages étaient excellents, et il semblait y avoir des possibilités intéressantes de promotion. Marie prit son poste quelques semaines après l’obtention de son diplôme et maîtrisa très rapide- ment ses tâches et responsabi- lités. À plusieurs occasions, on lui demanda de prolonger sa journée de travail, car les délais de remise de certains rapports étaient serrés. Elle acceptait sans hésiter même si, étant employée exemptée, elle n’était pas rému- nérée pour ses heures supplé- mentaires. De plus, elle rapportait assez souvent du travail chez elle pour travailler sur son ordinateur et pousser plus loin certaines analyses. Elle venait même parfois au bureau pendant les fins de semaine pour faire le point sur l’avancement de ses projets ou simplement pour se mettre à jour dans la montagne de courrier accumulé. L’occasion se présenta pour son directeur de lui confier une tâche relativement difficile. Appa- remment, une usine située au Costa Rica connaissait des pro- blèmes de production. La qualité de l’un des produits était très douteuse, et les rapports obtenus sur cette question étaient assez déroutants. On demanda à Marie de faire partie de l’équipe chargée de se pencher sur la question de la qualité et des rapports. L’usine était située près de ses sources de matières premières, en plein cœur de la jungle; aussi, pendant trois semaines, l’équipe envoyée sur place dut-elle s’accommoder de conditions de séjour difficiles. Elle parvint cependant, au cours de cette période, à trouver l’ori- gine du problème, à corriger la situation et à améliorer les procé- dures d’élaboration des rapports. Le chef d’équipe, un ingé- nieur de la qualité, fit parvenir la note suivante au directeur de Marie: «Je tenais à vous informer de l’excellent travail effectué par Marie Lalonde lors de notre séjour au Costa Rica. Ses suggestions et ses idées à l’égard des procédures d’élaboration des rapports ont été précieuses. Sans son aide, nous aurions sans doute dû rester trois semaines de plus et, personnelle- ment, j’en avais plus qu’assez des moustiques! Merci de nous l’avoir envoyée.» Produits universels, comme la plupart des entreprises, possède un système d’évaluation annuelle du rendement des employés. Comme Marie venait de passer un peu plus de 12 mois au sein de la société, le temps de son évalua- tion était venu. Lorsqu’elle entra dans le bureau de son directeur, elle était nerveuse, car c’était sa première évaluation et elle ne savait à quoi s’attendre. Une fois la porte fermée, ils échangèrent quelques plaisanteries pour détendre l’atmosphère, et Robert entra dans le vif du sujet. détails sur mon raisonnement pour chacune d’entre elles. Robert commença par la catégorie I (quantité de travail) et finit par la catégorie X (travail en équipe). Il accorda à Marie, selon la catégorie, la note 4 ou 5. En fait, elle n’obtint que deux fois la note 4, et Robert lui expliqua que cela était normal et corres- pondait à des domaines qui requéraient une certaine améliora- tion de la part de la majorité des employés. Robert – Comme vous pouvez le voir, je suis très satisfait de votre rendement. Vous avez reçu les notes les plus élevées jamais accordées à l’un de mes subor- donnés. Votre attitude, votre moti- vation et votre contribution sont des plus appréciées. L’équipe en mission au Costa Rica n’a eu que des louanges à votre égard, et la directrice de l’usine m’a confié que personne avant vous n’avait pu lui expliquer aussi bien les procédures d’établissement des rapports. Devant une telle per- formance de votre part, que je qualifierais d’épatante, je suis ravi de vous accorder dès aujourd’hui une augmentation de 10 % ! Marie (bouche bée et les yeux brillants) – Robert, franchement, je n’en reviens pas! Je ne sais pas quoi dire… je vous remercie beaucoup. J’espère pouvoir méri- ter votre confiance et continuer à faire un aussi bon travail. Merci, vraiment, merci! Marie prit congé de Robert, le remercia encore vivement et sortit de son bureau avec un large sourire. Elle était aux anges. Non seulement l’évaluation de son rendement lui avait paru des plus cordiales, mais ses notes étaient remarquables, et l’augmen- tation de salaire la satisfaisait plei- nement. Elle savait pertinemment, pour en avoir discuté avec des collègues, que Produits universels n’accordait en moyenne que des augmentations de 5 %. Elle s’était préparée à se satisfaire de cela, ou peut-être d’un 6 % ou 7 %, mais 10 %!… Super ! Incroyable! En se rendant à son bureau, elle croisa Suzanne, une collègue. Suzanne – Eh! Marie? Perdue dans tes pensées? T’as l’air en forme! On dirait que tu as eu des bonnes nouvelles. Quoi de neuf? Suzanne Gauthier, récemment engagée, travaillait également avec Robert. Elle aussi était diplô- mée de l’UQAM, de la promotion qui avait suivi celle de Marie. Elle avait été une étudiante brillante, parmi les meilleurs, autant dans ses études que dans les activités parascolaires. Ses professeurs l’avaient chaudement recom- mandée. Marie – Oh! excuse-moi, Suzanne. Je pensais à Produits universels et aux chances de promotion qu’on nous offre ici. Suzanne – Oui, c’est vraiment magn… Marie – Et j’arrive de ma première évaluation de rendement. Il n’y a vraiment pas de quoi fouetter un chat! En fait, ça m’a vraiment remonté le moral, j’ai trouvé ça stimulant. J’ai obtenu un très bon classement et je suis impatiente de recommencer l’an prochain! On a de la chance de travailler ici. Suzanne – Tu peux le dire. J’étais sidérée qu’ils m’engagent dès la fin de mes études et surtout à un tel salaire. Entre toi et moi… je commence à 55 000 $! Non mais, t’imagines! Je n’en croyais pas mes oreilles!… Marie? Marie, où vas-tu? Marie, pourquoi me dis-tu que c’est injuste?… Marie… Questions 1. Décrivez l’attitude de Marie avant et après sa conversation avec Suzanne. Y a-t-il eu un changement, et si oui, pourquoi? 2. À votre avis, que va faire Marie maintenant? Et plus tard? 3. Quelles sont les théories de la motivation qui s’appliqueraient le mieux à ce scénario? Justifiez votre réponse. ÉTUDES DE CAS 2 © ERPI, Éditions du Renouveau Pédagogique Inc. Tous droits réservés. C6 uploads/Industriel/ psy-346-support-c-x27-est-trop-injuste.pdf
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- Publié le Mar 24, 2021
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