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Nuevo Mundo Mundos Nuevos Nouveaux mondes mondes nouveaux - Novo Mundo Mundos Novos - New world New worlds Aula virtual | 2009 L’économie du vin à Arequipa. Les vallées de Vitor, Majes et Moquegua entre 1770 et 1850 Thèse de doctorat en Histoire et Civilisation, soutenue à l’EHESS de Paris le 11 juin 2009. Directeur de Thèse : Juan Carlos Garavaglia. Membres du Jury : Nikita Harwich, Jean Piel, Juan Carlos Estenssoro The economy of Arequipa wine. The valleys of Vitor, Majes and Moquegua between 1770 and 1850 Carlos Buller Édition électronique URL : http://journals.openedition.org/nuevomundo/56470 DOI : 10.4000/nuevomundo.56470 ISSN : 1626-0252 Éditeur Mondes Américains Référence électronique Carlos Buller, « L’économie du vin à Arequipa. Les vallées de Vitor, Majes et Moquegua entre 1770 et 1850 », Nuevo Mundo Mundos Nuevos [En ligne], Extraits de thèses, mis en ligne le 06 juillet 2009, consulté le 20 juin 2019. URL : http://journals.openedition.org/nuevomundo/56470 ; DOI : 10.4000/ nuevomundo.56470 Ce document a été généré automatiquement le 20 juin 2019. Nuevo mundo mundos nuevos est mis à disposition selon les termes de la licence Creative Commons Attribution - Pas d'Utilisation Commerciale - Pas de Modification 4.0 International. L’économie du vin à Arequipa. Les vallées de Vitor, Majes et Moquegua entre 1770 et 1850 Thèse de doctorat en Histoire et Civilisation, soutenue à l’EHESS de Paris le 11 juin 2009. Directeur de Thèse : Juan Carlos Garavaglia. Membres du Jury : Nikita Harwich, Jean Piel, Juan Carlos Estenssoro The economy of Arequipa wine. The valleys of Vitor, Majes and Moquegua between 1770 and 1850 Carlos Buller 1 Arequipa, de par sa situation géographique1, a eu depuis ses débuts une vocation de lien entre les marchés du Haut-Pérou et la côte. Son importance en tant que centre redistributeur de marchandises importées est bien connue. Dans ce contexte, nous avons établi que le vin a été un élément qui a renforcé et donné sa viabilité au rôle de la cité. Nous pouvons ajouter à ce propos que, pour remplir ce rôle, l’économie du vin a généré des mouvements dans deux directions: le premier orienté sur une articulation de la région avec les circuits commerciaux extra-régionaux, qui deviendra le développement vers l’extérieur, et le deuxième dirigé sur une intégration des circuits régionaux d’échange, ou ce que nous pourrions appeler un développement vers l’intérieur. Ce phénomène a été rendu possible en grande partie grâce à la spécialisation régionale, notamment celle atteinte par trois des plus importantes vallées arequipéniennes. 2 Le vin est à l’origine d’une dynamique économique aux dimensions multiples,2 que nous désignons par économie du vin. Le mouvement vers l’extérieur est indubitablement alimenté par la demande, qui est l’élément-clé pour le développement de l’économie viticole aréquipénienne et pour la présente étude. Nous savons pertinemment que cette demande est d’abord venue de la population espagnole qui a réclamé du vin comme faisant partie intégrante de son alimentation et de ses rituels religieux, ce qui a certainement encouragé la culture presque immédiate de vignes dans diverses zones de l’espace andin en raison de la dispersion des Espagnols, comme on le verra dans le L’économie du vin à Arequipa. Les vallées de Vitor, Majes et Moquegua entre 1... Nuevo Mundo Mundos Nuevos , Aula virtual 1 Chapitre III. Mais le moteur de la viticulture aréquipénienne et de sa précoce spécialisation régionale est lié au développement vertigineux de l’activité minière, où les travailleurs soumis à la mita et les travailleurs libres auraient progressivement intégré le vin à leur alimentation en partie à cause d’une acculturation progressive, mais surtout parce qu’il s’agissait d’une boisson stimulante et faisant peut-être partie de rituels traditionnels. En réalité, au début de l’activité minière coloniale, les mineurs utilisaient exclusivement la coca dans ce but. On sait que les mineurs (mingas) étaient des travailleurs permanents et spécialisés, et que les porteurs (apiris), chargés de pénétrer dans les tunnels pour emporter sur leurs épaules le minerai jusqu’à la surface, étaient surtout de jeunes mitayos venus de loin. Ces derniers utilisaient « la feuille sacrée » non seulement comme stimulant, mais aussi comme offrande aux dieux, avant de commencer leur travail extrêmement dangereux et pénible. Cependant, on observe qu’avec les générations suivantes de travailleurs, après les réformes de Toledo semble-t-il, la demande de coca diminue. Thierry Saignes, qui illustre ce que nous venons de décrire, démontre que la diminution de la demande de coca n’est pas due à une désaccélération de la production minière (tout au contraire, elle commençait sa meilleure époque), mais à l’apparition du vin.3 Une fois installé sur le marché des mines, comme pour l’herbe maté, et plus tard pour l’eau de vie, le vin agit à la fois comme un stimulant et comme un accélérateur mercantile, telle est la conclusion de Saignes.4 3 La croissance de la demande externe à la région connecte la production de vin d’Arequipa avec les circuits commerciaux du Sud, mais cette dynamique génère simultanément des mouvements commerciaux intra régionaux dont l’élément-clé est la spécialisation de trois de ses plus importantes vallées.5 Une fois encore, la dîme nous aide à démontrer le niveau de cette spécialisation. Les données disponibles dans les quadrants décimaux révèlent que, dans le cas de Vitor et de Majes, le revenu de la production de vin était entre 10 et 15 fois plus élevé que ce qu’on avait obtenu dans les ventes aux enchères du reste de l’agriculture locale. Cette proportion est encore plus importante dans le cas de Moquegua où la différence pouvait atteindre une corrélation de un à vingt. Les sources : les dîmes d’Arequipa 4 Les dîmes d’Arequipa nous offrent deux sources d’information6, la première faisant référence au total de la masse décimale et l’autre étant liée à ce que nous avons appelé le prélèvement « direct ». C’est ainsi que, tout au long de ce travail, nous aurons en permanence recours aux Quadrants décimaux et aux tazmias, les documents comptables du prélèvement direct. 5 Les quadrants offrent une information précieuse sur le prélèvement des dîmes dans tout l’Évêché, que ce soit en nature ou en argent par la voie des ventes aux enchères. C’est le résumé annuel de la comptabilité de la masse décimale. Ces dossiers présentent d’abord les résultats du prélèvement en nature. Comme on l’a indiqué, il s’agit de la dîme du vin de Vitor, de Majes et de Moquegua et aussi du blé, du maïs, des pommes de terre et des chauchas (petites pommes de terre) de la province d’Arequipa. Dans le cas du vin, on indique le montant de la production et le montant de la dîme en botijas (cruches). Ensuite, on signale le prix auquel la botija a été cotée, et qui, comme nous le verrons, peut varier d’une vallée à l’autre. Ensuite, le quadrant donne le détail de la répartition de la dîme. Dans le cas des autres produits, on répète l’opération, sauf pour la production totale. Dans L’économie du vin à Arequipa. Les vallées de Vitor, Majes et Moquegua entre 1... Nuevo Mundo Mundos Nuevos , Aula virtual 2 la seconde partie, les quadrants font un bilan des ventes aux enchères de chacun des partis qui composent l’Évêché, donnant ensuite le détail de la redistribution de la rente. 6 Les tazmias constitueront la colonne vertébrale de notre étude. Il s’agit des descriptions détaillées de la production que réalisaient les agents payés par l’Église pour calculer la production des produits assujettis au prélèvement en nature et en déduire le montant de la dîme.7 En général, comme on l’observe dans les documents en question, l’agent était l’un des propriétaires terriens.8 Dans ce document sont consignés le nom du propriétaire, le nom de l’exploitant ou du représentant, si c’était le cas, et aussi le total de la production annuelle de chacune des haciendas ou des unités de production que l’Église appelle des partis.9 À Arequipa, il existe des tazmias du vin, du blé, du maïs, des pommes terre et des chauchas, même si nous n’avons pu récupérer que celles du vin en nombre suffisant pour pouvoir faire une étude. Cette situation était inconnue, car, jusqu’à une date récente, on soutenait que le Cusco était un cas exceptionnel en ce qui concerne la disponibilité des tazmias, « alors qu’à Lima et à Arequipa, la majorité d’entre elles avaient disparu. Nous ne les avons pas trouvées non plus dans les archives du Haut-Pérou (Chuquisaca) ; elles sont rares à Ayacucho et Trujillo. 10 La courbe de production du vin (1770-1853) 7 En premier lieu11, nous savons déjà que l’unité de mesure utilisée par les sources − la botija − n’a pas la même capacité dans toutes les vallées, et ce fait nous oblige à utiliser exceptionnellement l’arrobe pour faire des calculs pour l’ensemble, en multipliant par deux les botijas de Vitor et de Moquegua et par trois celles de Majes. Je dis exceptionnellement, parce que, pour tout le reste, nous devons prendre les botijas comme référence, puisque leur utilisation se trouve être généralisée dans la totalité des références documentaires relatives au vin d’Arequipa dans la période coloniale.12 En deuxième lieu, il faut garder présent uploads/Industriel/ nuevomundo-56470.pdf

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