RÉPUBLIQUE D’’HAÏTI MINISTÈRE DE L’ÉDUCATION NATIONALE ET DE LA FORMATION PROFE
RÉPUBLIQUE D’’HAÏTI MINISTÈRE DE L’ÉDUCATION NATIONALE ET DE LA FORMATION PROFESSIONNELLE DIRECTION DE L’ENSEIGNEMENT SECONDAIRE (DES) ECONOMIE IV ECONOMIE IV 2010-2011 Chapitre 1 Grands courants théoriques de la pensée économique 1 L’étude des grands paradigmes qui ont jalonné l’histoire de la science économique revêt une importance cruciale pour quiconque veut aborder avec sérénité et enthousiasme cette discipline si nécessaire aujourd’hui à la formation des gens mais surtout à l’essor d’un pays. Dans ce chapitre, il sera présenté de manière condensée les principales tendances des grands courants théoriques qui ont marqué le développement de la pensée et de la politique macroéconomiques. Il s‘agit de l’économie classique, du keynésianisme, du monétarisme, de la nouvelle économie classique, du néo- keynésianisme, et du marxisme. Ces courants entretiennent des rapports complexes faits tantôt de ruptures, tantôt de continuités mais également d’infuences et d’emprunts. 1.-L’économie classique L’économie classique désigne un courant de la théorie économique apparu au milieu du 18eme siècle en Grande-Bretagne et s’épanouit en Europe le long du 19emesiecle et au début du 20eme . En efet, ohn Maynard Keynes a utilisé le terme classique pour nommer tous les économistes qui avaient écrit sur les aspects macroéconomiques avant 1936. Ainsi distingue-t-on deux périodes dans le développement de la théorie économique d’avant 1930. La première dénommée classique englobe en particulier les travaux d’Adam Smith (Wealth of Nations, 1776), de David Ricardo (Principles of Political Economy, première édition, 1817) et de ohn Stuart Mill (Principles of Political Economy, 8eme édition, 1848). La seconde période qualifée de néoclassique trouve son expression la plus profonde dans les œuvres d’Alfred Marshall (Principles of Economics, 8 eme édition, 1920) et A. C. Pigou (The Theory of Unemployment, 1933). Aux yeux de Keynes, ces deux moments classique et néoclassique sont sufsamment homogènes sur le plan macroéconomique qu’ils peuvent faire l’objet d’un traitement d’ensemble. Nous adopterons cette démarche mais il est permis de constater que les points de vue et les analyses émis sur divers problèmes varient d’un auteur à l’autre. 1.1-Dans sa première période, l’économie classique est au moins caractérisée par: a.- la croyance dans les vertus de la liberté économique; b.- la théorie de la valeur travail; c.- une théorie de la répartition du produit entre les diverses classes sociales; d.- une grande importance accordée au problème de la croissance et du développement. a.-La liberté économique Il est important de noter que l’économie classique a réagi contre un corps d’idées et de pratiques économiques connues sous le nom de mercantilisme en lien avec l’éclosion de l’Etat-Nation en Europe aux XVI et XVIIème siècles. Les auteurs classiques ont remis en cause deux principes du système mercantiliste: le bullionisme, la croyance en l’idée que la richesse et le pouvoir d’une nation consistent dans l’accumulation de métaux précieux et la croyance dans la nécessité d’une intervention directe de l’Etat pour conduire le développement du système capitaliste. Dans les transactions avec l’extérieur, le bullionisme a amené les pays à s’assurer d’une balance commerciale excédentaire garantissant la possession d’une quantité d’or et d’argent. Les principales mesures arrêtées à cet efet étaient, entre autres, l’institution des subsides accordés aux exportations et des droits à l’importation et l’interdiction d’exporter des lingots d’or et d’argent. L’intervention de l’Etat s’est justifée pour développer l’industrie nationale, réduire la consommation des articles importés et assurer l’existence de marchés pour les biens que le pays a produits. 2 Au contraire des mercantilistes, les économistes classiques insistent sur l’importance des facteurs réels pour déterminer la richesse des nations et soulignent le besoin d’un marché libre de tout contrôle étatique. La croissance d’une économie est, pour eux, le résultat de l’augmentation du stock des facteurs de production et des progrès dans les techniques de production. Dépourvu de toute valeur intrinsèque, l’argent importe seulement comme moyen d’échange en vue de faciliter les transactions. Bref, l’économie fonctionne mieux et contribue à la prospérité de la société si elle est libérée de certaines contraintes et si le rôle du gouvernement se limite à instituer des règles du jeu approprié au bon fonctionnement d’un marché compétitif. Ces deux traits de l’économie classique de la première période- l’importance des facteurs réels et la croyance dans l’efcacité du mécanisme du marché libre- ont suscité de la controverse sur les aspects macroéconomiques en rapport avec le long terme. b.-La théorie de la valeur travail En ce qui concerne la théorie de la valeur travail, l’école classique avance que le travail est la principale source de richesse. Le prix d’un bien est essentiellement déterminé par le temps de travail nécessaire à sa production. Le salaire de subsistance remplit un rôle considérable dans une société de laquelle il ne peut se distancier durablement au risque de provoquer un accroissement de la population à un taux plus rapide que celui des ressources disponibles. La réalisation du travail requiert de mobiliser des outils, des machines et des équipements qui n’appartiennent pas aux travailleurs. c.-La répartition du surplus et le problème de la croissance démographique et du développement Le problème central qu’il faut aborder dans une société est celui de la répartition entre les diverses classes sociales du surplus qui se dégage de la production. Autrement dit, quelle est la part du produit social qui revient à chacun? La notion de surplus signife la diférence entre ce qui est produit et ce qui revient aux travailleurs pour assurer leur subsistance. Ce sont les propriétaires qui se l’approprient. La part du surplus qui va aux capitalistes s’appelle proft et celle qui est attribuée aux propriétaires fonciers se nomme rente. Les classiques lui confèrent un rôle déterminant dans le processus d’accumulation et de la reproduction élargie du système. Ce surplus peut être dégagé grâce à la spécialisation des tâches et au progrès technique. Un surplus ainsi régulièrement dégagé et accumulé assure un niveau de production soutenu. Mais, pour éviter un état stationnaire ou bien un frein à l’essor de la production qui serait dû à une augmentation plus que proportionnelle de l’accroissement démographique, Ricardo a recommandé la maitrise de la croissance de la population et la découverte de nouvelles opportunités de mise en valeur des facteurs de production. 1.2-L’économie de plein emploi D’autre part, pour les économistes classiques, le niveau d’équilibre du revenu en tout point est un point de plein emploi, c’est-à-dire un point où la production réelle est égale à la production potentielle. Seuls les points de plein emploi peuvent être des positions d’équilibre même à court terme. L’économie classique de l’équilibre examine les facteurs 3 qui déterminent le niveau de production avec le plein emploi ainsi que les niveaux des autres agrégats importants tels l’emploi, les prix, les salaires et les taux d’intérêts associés à la production d’équilibre. 1.3-La production La fonction de production agrégée ou globale est une relation fondamentale dans le modèle classique. La fonction de production fondée sur la technologie des entreprises individuelles établit une relation entre le niveau de production et celui de la demande des facteurs. Pour chaque niveau d’intrants, la fonction de production montre le niveau de production correspondant et peut s’exprimer ainsi: y=F (K, N) où y est la production réelle, K le stock de capital (usine et équipement) et N la quantité demandée du travail homogène. L’état de la technologie et la population étant maintenus constants, la fonction de production change à court terme et uniquement avec les variations de la quantité de travail. A de bas niveaux d’utilisation du facteur travail (en deça de N’), la fonction de production prend l’allure d’une droite. Puisque la pente de la droite correspond à l’augmentation de la production en raison d’une augmentation donnée de l’utilisation du travail, cette partie droite de la courbe (pente constante) indique des rendements constants liés aux accroissements du travail utilisé. A des niveaux très bas d’utilisation du travail, on supposerait qu’on pourrait employer des travailleurs additionnels pour une quantité donnée d’usines et d’équipements sans que soit enregistrée une diminution dans la productivité du dernier travailleur engagé. Toutefois, si nous considérons les situations survenues à la droite de N’, entre N’ et N’’ où l’utilisation additionnelle du travail entrainera une augmentation de la production, nous observons pourtant que la taille des accroissements de la production diminue à mesure que l’on utilise plus de facteur travail. Apres N’’, l’augmentation du travail ne génère pas une hausse de la production. Graphique 1.1 La fonction de production Le graphique 1.1 est celui de la fonction de production qui montre le niveau de production(y) correspondant à chaque niveau d’emploi(N). A mesure que l’emploi augmente, la production augmente mais à un taux décroissant. La pente de la fonction de 4 production (Δy/ΔN) est positive mais diminue au fur et à mesure que nous nous déplaçons le long de la courbe. Graphique 1.2 Le produit marginal du travail Le graphique 1.2 montre l’augmentation de la production due à une augmentation dans l’utilisation du travail; cette situation est connue sous le nom de produit marginal du travail (MPN). Sur ce graphique, la courbe du produit marginal du travail est la pente de la fonction de production Δy/ΔN. A mesure que N s’accroit uploads/Industriel/ livre-d-x27-economie.pdf
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- Publié le Dec 14, 2022
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