© photo : Victor Tonelli GIRLS AND BOYS Dennis Kelly / Chloé Dabert CONTACTS MA

© photo : Victor Tonelli GIRLS AND BOYS Dennis Kelly / Chloé Dabert CONTACTS MAGALI DUPIN (COMÉDIE – CDN DE REIMS) m.dupin@lacomediedereims.fr 06 20 96 85 43 INÈS BEROUAL (COMÉDIE – CDN DE REIMS) i.beroual@lacomediedereims.fr 06 77 40 75 83 CAROLE WILLEMOT (ALTERMACHINE) carole@altermachine.fr 06 79 17 36 65 dossier de production GIRLS AND BOYS Dennis Kelly / Chloé Dabert tournée 2021/2022 Du 4 au 30 jan. 2022 au Théâtre du Rond-Point Du 2 au 5 fév. 2022 à la Criée - Théâtre National de Marseille Du 22 au 26 fév. 2022 à la Comédie - CDN de Reims Disponible en tournée 22-23 production Comédie - CDN de Reims Créé en mars 2020 à la Comédie - CDN de Reims Avec le soutien du CENTQUATRE-PARIS L’Arche est éditeur et agent théâtral du texte représenté. GIRLS AND BOYS Dennis Kelly / Chloé Dabert GÉNÉRIQUE texte Dennis Kelly traduction Philippe Le Moine mise en scène Chloé Dabert assistant à la mise en scène Matthieu Heydon scénographie, vidéo Pierre Nouvel costumes Marie La Rocca son Lucas Lelièvre lumières Nicolas Marie régie générale Arno Seghiri avec Bénédicte Cerutti — Durée : 1h40 GIRLS AND BOYS Dennis Kelly / Chloé Dabert le texte Une femme s’adresse à ses enfants, qui ne lui répondent jamais, tandis que de derrière les portes coulissantes, surgissent leurs souvenirs... Elle leur raconte l’amour duquel ils sont nés, la débâcle qui s’ensuit : le primat des ambitions professionnelles, les trahisons, les conflits, et l’horreur qui, petit à petit, se profile. Sur scène, la majestueuse Bénédicte Cerutti se rétracte de plus en plus, se love sur elle-même. Le monologue se mue en thriller. Et dans un atmosphère de plus en plus oppressante, résonne la langue de Dennis Kelly, sans concession, explosive et drôle. « Je pense beaucoup à la violence. C’est pas que je le veuille vraiment ou je sais pas. Mais je pense que c’est une part tellement fondamentale de nous, comme espèce, que comment est-ce qu’on peut se comprendre nous, sans comprendre ça. La vie des vaches n’est pas violente. Sauf si on les mange. Et même les carnivores – ouais c’est beaucoup chasser et courir et déchiqueter, mais la guerre ? Le meurtre ? La torture ? Et comprenez-moi bien, ce n’est pas pour être négative par rapport à... nous – je pense qu’on est incroyables. Alors ouais, on est brutaux – on s’assassine depuis aussi longtemps qu’on parle ou qu’on peint ou... qu’on se complaît dans les sarcasmes : on est comme ça. Mais il y aussi ce truc miraculeux qu’on a créé et qu’on appelle la société, et on a fait ça en partie pour éviter de se tailler en pièces. Et non, ce n’est pas parfait, mais est-ce que ça n’évolue pas quand même un peu dans le bon sens ? Je veux dire à peu près ? » Dennis Kelly, Girls and Boys, traduction Philippe Le Moine, L’Arche Éditeur 2019 GIRLS AND BOYS Dennis Kelly / Chloé Dabert Extrait La confiance, vous voyez. Ca avant de le rencontrer j’avais jamais vraiment connu. J’avais trop peur. Avant je trempais à peine les doigts de pied, j’essayais constamment de sentir la température de la vie avant de m’avancer péniblement, millimètre par millimètre, paniquée. Même mon départ pour l’étranger, mon grand voyage vers l’inconnu, c’était par peur : la terreur à l’idée d’avoir reçu la vie en cadeau et de passer les soixante- dix prochaines années en pyjama sur un canapé, à manger des chips en regardant des séries. Alors quand je lui chuchotais à l’oreille mes petits espoirs secrets, comme de précieux petits blasphèmes, que peut-être je pourrais faire quelque chose, j’étais terrifiée quand il me répondait « Pourquoi pas ? D’autres le font bien, pourquoi pas toi – regarde-toi, tu peux tout faire. » Vous voyez le truc avec lui c’est que c’était quelqu’un qui faisait des choses. Voulez savoir ce qu’il fabriquait en Italie ? Il avait une boîte qui importait au Royaume-Uni des armoires anciennes de France et d’Italie. Bon et d’où il venait – pas si différent de moi, peut-être un peu plus… Mais rien dans tout ça qui le prédestinait aux armoires anciennes – je veux dire son père était comptable pour un concessionnaire à Bromley. Donc ils fêtaient un enterrement de vie de garçon avec des potes dans le sud de la France, et là où ils logeaient on livre cette armoire – énorme, belle, un bon vieux truc de ferme, mais impossible à faire rentrer par la porte. Une heure plus tard ce petit vieux qui se pointe avec un maillet en caoutchouc, et sans même prendre la peine d’écraser sa clope il rentre dans l’armoire - un coup par-ci un coup par-là et hop y’a plus que des planches. Il rentre tout ça à l’intérieur – quelques minutes plus tard il ressort, la clope toujours au bec, derrière lui l’armoire absolument nickel. Et il voit ça. Et là il se dit « ça je vais en vendre ». Et il le fait. Et pour une fortune à toutes ces boutiques bobos à Chelsea. Et sa boîte est partie de là. C’était son côté mec qui fait des choses. Un temps. Elle sourit. Notre amour, c’était intense. C’était dingue en fait. Enfin j’imagine que je n’ai pas besoin de vous expli­ quer, je suis sûre que vous avez tous vécu ça au moins une fois. Enfin j’espère. Je veux dire sinon… qu’est-ce que vous avez foutu putain ? Franchement, si vous n’avez pas ressenti ça au moins une fois alors quittez immédiatement votre partenaire. Rentrez chez vous tout de suite et pla­ quez-le, plaquez là, ou tuez vous. Elle rit. Un temps. GIRLS AND BOYS Dennis Kelly / Chloé Dabert ENTRETIEN AVEC CHLOé DABERT Comment la pièce vous est-elle parvenue ? Et comment travaillez avec l’auteur ? J’ai reçu la pièce par l’éditeur, j’en attendais sa traduction avec impatience. Je n’ai jamais rencontré Dennis Kelly en chair et en os, mais nous avons déjà eu l’occasion de nous parler par Skype grâce à son traducteur, Philippe Lemoine. C’est ma troisième mise en scène d’un texte de cet auteur depuis Orphelins en 2013. Après L’Abattage rituel de Gorge Mastromas, je guettais ce nouveau rendez-vous, Dennis Kelly est un auteur surprenant qui explore toujours des nouvelles formes. Son théâtre est assez difficile à définir, il se renouvelle sans cesse, mais c’est un théâtre qui raconte l’humain, sans complaisance. Il apporte toujours une certaine distance, qui permet l’humour même dans les situations les plus violentes. Il écrit vraiment pour les acteurs, c’est une partition redoutablement bien construite, d’une grande justesse. Je trouve toujours cela passionnant autant dans la forme que dans le propos. Qui est cette femme ? Comment avez-vous choisi Bénédicte Cerutti pour l’incarner ? Bénedicte est une actrice incroyablement concrète, drôle et bouleversante à la fois. Elle a un grand sens de la rupture et passe d’un registre à l’autre avec une aisance incroyable. C’est un rôle à sa mesure et une écriture qui lui correspond très bien. Nous avions travaillé ensemble sur L’Abattage rituel de Gorge Mastromas qui retraçait le parcours d’un homme, son ascension fulgurante et sa chute. Bénédicte interprétait Louisa, la femme de Gorge. Ici, c’est le portrait d’une femme qui pourrait être une autre Louisa et dont nous suivons le parcours, l’ascension et la chute terrible et brutale, c’est une tout autre histoire, mais qui trouve pourtant des résonances avec la première. C’est pour nous la continuité de ce travail, de ce compagnonnage avec un auteur et avec une équipe. Les lumières, l’espace, l’écrin, dans votre travail, est primordial... qu’envisagez-vous ici ? un espace réel ? concret ? un espace mental ? Ce qui est au centre de mon travail, le point de départ, c’est surtout la rencontre du texte avec un acteur ou une actrice. Je cherche toujours la forme qui me semble juste par rapport à une écriture et une énergie. J’aime que l’espace évoque, suggère, et laisse la place à l’imaginaire des acteurs et des spectateurs. Ici, il s’agit d’un monologue qui semble s’adresser directement au public. Ce sera donc notre point de départ. Le dispositif devra permettre ce lien privilégié entre nous et la comédienne. Vous aimez l’écriture de Dennis Kelly. Dans votre parcours et vos choix, quelle cohérence établissez-vous avec les écritures de Racine et de Lagarce ? J’aime les écritures rigoureuses et contraignantes. Je travaille avec les acteurs, d’une manière très ludique à découvrir les règles que ces écritures nous imposent en m’appuyant d’abord beaucoup sur la ponctuation. Les acteurs s’appliquent à respecter celle de l’auteur, pour trouver une respiration spécifique à l’écriture. C’est un travail que nous faisons même pour une traduction, même pour les alexandrins, et puis nous nous appuyons sur les particularités de chacun. Chez Dennis Kelly, le rythme, les temps, les pauses, les silences, chez Jean-Luc Lagarce, les retours à la ligne, les espaces, les répétitions, chez Racine les Alexandrins... chacune de ces écritures à une énergie qui lui est propre. Ce travail nous mène jusqu’au sens, uploads/Industriel/ 16-02-22-girls-and-boys-dossier-prod.pdf

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