L’INDUSTRIE PASSE À LA VITESSE SUPÉRIEURE LES ÉCO SUPPLÉMENTS - JEUDI 24 JUILLE

L’INDUSTRIE PASSE À LA VITESSE SUPÉRIEURE LES ÉCO SUPPLÉMENTS - JEUDI 24 JUILLET 2014 CE SUPPLÉMENT NE PEUT ÊTRE VENDU SÉPARÉMENT SUPPLÉMENTS LES ÉCO SUPPLÉMENTS - JEUDI 24 JUILLET 2014 SPÉCIAL INDUSTRIE 2 Le Maroc accélère L e Maroc puisant l'es- sentiel de sa crois- sance économique de l'agriculture, a entamé depuis deux décen- nies un processus d'industriali- sation de son tissu économique. En dépit du triplement de la va- leur ajoutée générée par l'indus- trie, celle-ci ne représente à date d'aujourd'hui que 14% du PIB marocain, contre une part de 23% dans les pays émergents. Après un plan Émergence et un Pacte national pour l'émergence industrielle renforçant les indus- tries exportatrices, le Maroc s'est doté récemment d'une nouvelle stratégie dite d'accélé- ration industrielle. S'appuyant sur les acquis des stratégies an- térieures, la stratégie élaborée par le ministre Moulay Hafid Ela- lamy trace les jalons du renfor- cement des secteurs mondiaux, désormais traditionnels, mais lement tracer une feuille de route pour chacun des sec- teurs concernés. Elle se veut également transversale, en ap- portant une attention particu- lière à l'impulsion de l'esprit en- trepreneurial, au rôle de la formation, au mode opératoire de l'accompagnement de l'in- formel vers l'informel ou encore au rôle que peuvent jouer les ALE, le tout dans une démarche intégrée au projet de régionali- sation. L'objectif est de porter la part de l'industrie dans le PIB à 23%, de créer 500.000 emplois dans les 7 années à venir, de dy- namiser la capacité d'exporta- tion, dans le but d'inverser la courbe du déficit commercial ainsi que de démultiplier l'at- tractivité du royaume pour ac- cueillir les IDE. ● aussi de l'émergence de nou- velles industries. L'approche ne se limite pas, par ailleurs, à seu- Sommaire Stratégie. Objectif, une industrie dynamique ! 4 Croissance industrielle. Un plan finement dessiné 6 Agroalimentaire. Le contrat-programme pour 2015 8 IMME. Le secteur lève la barre pour 2020 10 Accélération industrielle. La machine en marche 12-13 Industrie automobile. Les investisseurs courtisés 14 Renault. Catalyseur de croissance 15 Textile. Le secteur prend un nouvel élan 16 Interview. Mostafa Sajid, président de l’Amith 17 Interview. Abderrahmane Farhate, DG de l’Esith 18 Pharmaceutique . Cap sur l'export 19 La PME, cœur battant de la stratégie industrielle 20 OCP. Trois écosystèmes pour un opérateur 21 Financement. Une palette complète 22 OFPPT et OCP, pilliers de la formation 23 ●La nouvelle stratégie élaborée par le ministère de l’industrie, du commerce de l’investissement et de l’économie numérique vise à renforcer les secteurs mondiaux mais aussi à favoriser l’émergence de nouvelles industries. L’objectif est de créer plus 500.000 emplois dans l’industrie, à l’horizon 2020. Industrialisation LES ÉCO SUPPLÉMENTS - JEUDI 24 JUILLET 2014 SPÉCIAL INDUSTRIE 4 L es secteurs industriels évoluent à des vitesses disparates, en raison de problématiques propres. Quelques secteurs disposent déjà de contrats programmes, alors que d’autres sont encore en phase d’étude. La nouvelle straté- gie portée par Moulay Hafid Ela- lamy arrive à point nommé pour donner le coup de pouce néces- saire et accélérer le rythme, esti- ment les professionnels appro- chés par les Inspirations éco. «Le ministre, étant lui-même homme d'affaires, comprend mieux les dif- ficultés du terrain, auxquelles il a rapidement réagi», souligne un in- dustriel. C'est dire le nouveau souffle qu'a apporté le plan d'ac- célération industrielle depuis son dévoilement en avril dernier, date depuis laquelle il avance à grand pas. 33 conventions ont été si- gnées, dont cinq avec des socié- tés du textile à même de créer les cinq premiers écosystèmes du secteur, dans le cadre de cette stratégie. «Ces conventions dres- sent les contours des feuilles de route secto- rielles», souligne un res- ponsable du ministère de l'Industrie. L'autre lo- comotive désignée lors des assises industrielles est l'OCP, appelé à créer non seulement un mais trois écosystèmes, dont l'appel à projets sera lancé fin juillet. Mis à part ces lo- comotives déjà désignées, les secteurs qui attendent leurs contrats-programmes depuis quelques années sont en passe de les finaliser. Pour d'autres, l'étude préalable est sur les rails. Des avancées remarquables En plus des conventions bilaté- rales, le ministère avance à grande allure sur ses engage- ments. Ainsi, 200 ha sont en cours de réhabilitation sur les 1.000 ha à mobiliser destinés à accueillir des industries qui op- tent pour l'offre locative. Cette offre s'ajoute aux 1.868 ha mobili- sés par les P2I lancés dans le cadre du plan Émergence au pro- fit des industriels qui souhaitent détenir aussi les locaux. De même, une nouvelle garantie éta- tique a été lancée par la Caisse centrale de garantie pour encou- rager les banques à favoriser les PMI et PME opérant dans des ser- vices liés à l'industrie. L'État ap- porte également son appui dans le cadre de contrats-perfor- mance en termes de création d'emplois, d'export et de valeur ajoutée. «L'approche écosystème a pour but la réduction de l'atomi- sation des secteurs, la garantie d'une intégration plus en profon- deur, l'ancrage de certaines activi- tés déjà performantes et la vente du Maroc comme destination pri- vilégiée», explique le responsable du département ministériel. Dans le détail, cela consiste en une ré- organisation basée sur l'identifica- tion des chaînons et maillons qui manquent en collaboration avec les acteurs et donc des métiers qui n'existent pas au Maroc. L'ob- jectif est d'installer un fournisseur local au lieu d'importer les com- posantes nécessaires au proces- sus de transformation des pro- duits. Ce fournisseur pourrait être marocain, tout comme étranger. L'autre objectif du plan est de faire en sorte que chaque décision de délocalisation qui s'opère à l'inter- national prenne en considération le Maroc comme destination pri- vilégiée. Par ailleurs, la stratégie n'exclut aucun secteur et ils sont tous sur un pied d'égalité en ce qui concerne la priorité. ●Capitalisant sur les acquis du plan Émergence dans ses deux versions, le ministère de tutelle revient à la charge pour accélérer la cadence. D'autres chantiers en cours Par ailleurs, si sur certains chan- tiers, le ministère de l'Industrie est déjà avancé, d'autres sont en cours de finalisation. Il s'agit entre autres de la cartographie indus- trielle. Celle-ci, bien qu'elle ne se greffe pas au projet de régionali- sation étant toujours en cours, permettra d'identifier les régions qui connaissent un dynamisme industriel, de celles qui carburent à d'autres moteurs écono- miques, mais aussi de celles qui manquent de locomotives. Le tout vise à apporter un certain équilibrage entre les régions, en analysant le couple industrie-ter- ritoire. L'autre chantier, jugé capi- tal, est celui de la formation. Cer- taines industries manquent encore de compétences quali- fiées. La formation qui se base sur une logique sectorielle, ne peut être assurée sans le concours des industriels, qui se doivent de formaliser leurs be- soins dans des cahiers des charges déclinés en profils et en nombre, ainsi qu'en régions. L'in- formel est également un chantier très laborieux et une enquête vient d'être finalisée par le HCP, qui devrait permettre de tracer les jalons de la nouvelle stratégie à adopter. Quant aux technolo- gies de l'information, qui pour- raient à elles seules faite émerger plusieurs écosystèmes, elles de- vraient avoir bientôt leur feuille de route. Celle-ci est en cours de syndication avec les profession- nels. C'est un dynamisme nou- veau que connaît désormais l'in- dustrie marocaine et dont les résultats, si les chantiers conti- nuent d'avancer à cette allure, ne tarderont pas à voir le jour. ● Objectif, une industrie dynamique ! Stratégie Les ambitions du plan ●Sortir de la position intermédiaire dans laquelle s'est confinée l'industrie marocaine. ● 500.000 emplois en plus d'ici 2020, dont la moitié seront issus du tissu local et l’autre moitié des IDE. ● Porter la contribution de l'industrie au PIB à 23%. ●●● La cartographie industrielle permettra d’identifier les régions qui connaissent un dynamisme industriel, de celles qui carburent à d’autres moteurs économiques, mais aussi de celles qui manquent de locomotives. La nouvelle stratégie portée par Moulay Hafid Elalamy arrive à point nommé. LES ÉCO SUPPLÉMENTS - JEUDI 24 JUILLET 2014 SPÉCIAL INDUSTRIE 6 I nscrit dans la continuité du plan émergence, le plan d'ac- célération industrielle entend réorganiser le tissu industriel de sorte à faire émerger des mé- tiers absents à même d'en faire une chaîne de production com- plète de l'amont à l'aval. Objectif : répondre aux besoins des locomotives, qu'il s'agisse de sociétés ma- rocaines ou étrangères installées au Maroc, pour qu'elles n'aient plus recours, ou du moins ré- duire leurs factures d'im- portations pour se pro- curer du Made in Morocco. Pour sa part, le gouvernement s'engage à ap- porter 1.000 hectares en foncier public offerts en location pour di- minuer le coût d'acquisition, de donner l'exemple par l'État en terme de paiement - avec notam- ment le nouvel amendement qui sera introduit dans la loi sur les dé- lais de paiement, limitée jusqu'à aujourd'hui au secteur privé -, faire en sorte que le secteur bancaire s'engage pour promouvoir et consolider l’industrie tout en re- fondant le système de garantie publique aux PME. L'État s'engage également à refondre la charte de l'investissement, ainsi uploads/Industriel/ article-plan-d-x27-acceleration-industrielle-speciale-industrie.pdf

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