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HAL Id: hal-03040073 https://hal.archives-ouvertes.fr/hal-03040073 Submitted on 4 Dec 2020 HAL is a multi-disciplinary open access archive for the deposit and dissemination of sci- entific research documents, whether they are pub- lished or not. The documents may come from teaching and research institutions in France or abroad, or from public or private research centers. L’archive ouverte pluridisciplinaire HAL, est destinée au dépôt et à la diffusion de documents scientifiques de niveau recherche, publiés ou non, émanant des établissements d’enseignement et de recherche français ou étrangers, des laboratoires publics ou privés. Les archives Schneider et Cie et du syndicat UIMM sur la formation professionnelle (1837-1985) Ivan Kharaba To cite this version: Ivan Kharaba. Les archives Schneider et Cie et du syndicat UIMM sur la formation professionnelle (1837-1985). Cahiers d’histoire du Cnam, Cnam, 2018, Former la main-d’oeuvre industrielle en France. Acteurs, contenus et territoires (fin xixe et xxe siècles) – II/II, 9-10 (9-10), pp151-158. hal-03040073 Centre d’archives industrielles situé au Creusot, en Saône-et-Loire, l’Académie François Bourdon1 conserve un peu plus de deux cents fonds d’ar- chives d’entreprises, d’institutions ou de particuliers. Ainsi, elle gère les archives historiques de la société Schneider Electric, de la Compagnie marocaine, du Syndicat des mineurs CGT de Mont- ceau-les-Mines, de l’Union des indus- tries et des métiers de la métallurgie (UIMM), celles de la fondation Carnot ou encore de Camille Dufour, ancien maire socialiste du Creusot et militant CFDT. Au total, elle s’occupe d’envi- ron 6 500 mètres linéaires (ml) d’ar- chives, 150 000 plans, une photothèque 1 Du nom de François Bourdon (1797-1865), ingénieur, premier directeur des usines du Creusot pour la société Schneider et Compagnie ; il a inventé le marteau- pilon. Fonds d’archive Présentation des archives Schneider et Cie et du syndicat UIMM sur la formation professionnelle (1837-1985) Ivan Kharaba Directeur de l’Académie François Bourdon. de 540 000 clichés et une bibliothèque d’environ 40 000 volumes, sans oublier une collection d’objets d’environ 1 000 pièces. Des archives portant sur la forma- tion professionnelle se trouvent dans plusieurs de nos fonds. On présente ici spécifiquement les archives de la for- mation professionnelle de la société Schneider et celles de l’UIMM afin de permettre aux chercheurs, d’une part, de découvrir ces fonds et leurs richesses et, d’autre part, d’appréhender comment Schneider et Cie et l’UIMM abordent et interviennent dans cette question qui revêt un enjeu important pour le déve- loppement industriel. 152 Nous continuons à gérer les ar- chives de la société Schneider, devenue Schneider Electric. Avec elles nous trouvons, notamment, les archives his- toriques des entreprises que le groupe absorbe, comme les archives de la société Merlin-Gerin ou encore celles de la Télémécanique électrique, pour ne prendre que des groupes emblématiques de l’histoire de l’industrie du matériel électrique en France. Les archives dont il est question ici portent uniquement sur l’activité creusotine du groupe Schnei- der ; elles sont issues du fonds classé. La question de la formation pro- fessionnelle est une préoccupation forte au sein de l’industrie et particulièrement des industries de transformation. La société Schneider s’est intéressée très tôt à cette question en mettant en place des écoles d’enseignement général et professionnel. Dès la création de leur société, le 1er janvier 1837, les frères Schneider prévoient la création d’écoles primaires pour l’instruction des enfants, ainsi qu’une école de second degré pour l’instruction des chefs ouvriers et contre- maîtres3, cette dernière pouvant aussi accueillir des ouvriers (Kharaba, 2003). Le choix des gérants est de former les enfants pour en faire de bons ouvriers. Ces écoles ont donné d’excellents résul- tats, car des milliers d’enfants en sont Creusot-Loire. Ce groupe, devenu filiale de la société Schneider SA après le retrait du groupe Wendel, a fait faillite en décembre 1984. 3 [Archives de l’Académie François Bourdon. Série DH 0009-04 Règlement de la caisse de secours et des écoles.] Les archives de la formation de la société Schneider et Compagnie La société Schneider, devenue au- jourd’hui Schneider Electric, a été créée le 1er janvier 1837 à travers le rachat des usines métallurgiques et de constructions mécaniques du Creusot par les frères Adolphe et Eugène Schneider. L’usine se trouve au Creusot, le siège social à Paris. Sous la direction des Schneider, Le Creusot devient très vite, dès les années 1860, le symbole de la puissance indus- trielle de la France à l’instar de la société Schneider qui se développe et devient un des plus grands groupes industriels fran- çais. Pour la question qui nous préoc- cupe, l’intérêt de ce groupe repose sur la richesse de ses archives dont une grande partie est conservée. Elles couvrent une longue période historique : les premiers documents, liés à l’installation de la fon- derie de fonte du Creusot, remontent à 1782 ; les documents les plus récents vont jusqu’à la liquidation du groupe Creusot-Loire, en décembre 1984. Parmi ces archives, celles qui concernent l’aventure creusotine du groupe Schnei- der couvrent la période 1836-1985. Ce fonds d’une rare richesse et d’un grand intérêt historique a fait l’objet d’un clas- sement en archives historiques en 1989 par le ministère de la Culture2. 2 En 1949, la société Schneider et Compagnie a filialisé les usines du Creusot sous le nom de Société des Forges et Ateliers du Creusot (SFAC). En 1970, la SFAC a fusionné avec la Compagnie des Ateliers et Forges de la Loire (CAFL) qui appartenait au groupe Wendel. La fusion de la SFAC et de CAFL a formé le groupe 153 sortis formés pour entrer dans l’usine. Les archives sur la formation initiale sont particulièrement riches. Ceci souligné, les usines du Creusot n’ont pas employé que des jeunes issus des écoles Schneider, une partie de la main-d’œuvre étant recrutée adulte sans avoir forcément une formation préalable. Embauchés comme manœuvres, ces ou- vriers peuvent conserver ce statut toute leur carrière, mais l’usine a besoin qu’un certain nombre d’entre eux progressent pour devenir des agents de maîtrise. Cette question récurrente donne lieu à plu- sieurs études et réflexions sur la forma- tion des ouvriers. Par exemple, en 1926, une étude complète a été réalisée sur « la formation des professionnels de la métallurgie et des aides professionnelles des autres industries » ; elle propose des solutions pour former notamment les jeunes ouvriers déjà en poste, dans le but de les conduire à la maîtrise. Au-delà des études, de nombreux rapports portent sur l’organisation gé- nérale de la formation dans les usines Schneider du Creusot. Ces rapports ne sont pas exclusivement consacrés à la formation des adultes, et peuvent décrire l’organisation de ces formations. Ainsi, en 1930, dans une série de rapports pré- sentant les écoles Schneider, on trouve l’organisation de l’école supérieure d’application qui accueille de jeunes ingénieurs, anciens élèves ou non des Écoles Schneider, sortis des Grandes Écoles scientifiques ; des agents com- merciaux et « à titre d’encouragement et d’estime », des anciens élèves de l’école industrielle, choisis parmi les dix pre- miers. La durée de scolarité dans l’école supérieure d’application est de sept mois. Les six premiers mois sont consacrés à des conférences de sociologie, de science économique et financière ou de culture générale. On note aussi une formation sur la société Schneider, ses fabrica- tions et organisation en métallurgie et constructions mécaniques. Les élèves re- çoivent aussi des cours de langues étran- gères avec une orientation technique. Les documents d’archives portent sur l’inti- tulé des cours, le profil des ouvriers qui les suivent, leur service, les horaires des cours et leurs contenus. Un rapport est aussi consacré aux « écoles industrielles et écoles de formations ouvrières » qui ont pour objet « de faciliter aux ateliers de l’Usine le recrutement d’apprentis, de bons artisans et de contremaîtres et de préparer à la formation d’employés quelques bons élèves. »4 Les autres séries de documents concernent l’organisation et le contenu des cours, présentant des dossiers très complets dans lesquels sont décrites les formations dispensées par l’Usine, les emplois du temps, le nom des ensei- gnants et leur profil, le contenu des cours, parfois même un rapport des enseignants sur le déroulé de leurs cours et la liste des élèves qui les suivent. Par exemple, 4 [Archives de l’Académie François Bourdon. Série 01L0233-09. Schneider et Compagnie : Écoles supérieure d’application Schneider pour garçons : cadre général, vers 1930.] 154 en 1898, un dossier porte sur les cours dispensés pour la formation des adultes. Sont enseignés la littérature et l’histoire littéraire, l’allemand et l’anglais, le fran- çais, les mathématiques, la technologie ou encore le dessin industriel. Les cours ont lieu le soir, généralement entre 20 h et 21 h 30, et durent environ six mois. En 1898, 170 adultes répartis en six classes suivent le cours de dessin, ils sont 166 ré- partis en quatre classes à suivre les cours de science et de français. Le programme de français porte sur la construction des phrases (grammaire de base, rédaction de base), la ponctuation, la rédaction de différents types de lettres, comme les lettres d’affaires, de recommandation, de félicitations, de reproches. On y enseigne aussi la manière de rédiger des rapports5. Dans ces cours, les adultes uploads/Industriel/ archive-uiim.pdf
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Gratuit pour un usage personnel Attribution requise- Détails
- Publié le Jan 25, 2022
- Catégorie Industry / Industr...
- Langue French
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