L’HISTOIRE DES TECHNIQUES I. Introduction De l’écriture à la bombe atomique, dé
L’HISTOIRE DES TECHNIQUES I. Introduction De l’écriture à la bombe atomique, découvertes et inventions jalonnent l’histoire, changent la vie quotidienne des hommes, bousculent les croyances, font avancer les connaissances, même si elles ne sont pas toujours gage de progrès L’histoire des techniques est l’étude de toutes les réalisations techniques de l’Homme, de leur contexte d’apparition comme de leur impact sur la société. La lecture la plus courante de cette histoire est que les progrès techniques répondent à des nécessités économiques, militaires ou sociales, et sont personnalisés par des intentions et des projets individuels. Leurs histoires au cours des âges sont donc étroitement liées aux évolutions des diverses civilisations humaines. La connaissance des grandes étapes du développement des techniques est indispensable à la compréhension de l'évolution culturelle des hommes et des sociétés. Dans le champ de l'histoire des techniques elle-même, elle permet notamment de saisir pourquoi telle invention voit le jour (l'horloge, le chemin de fer ou l'ordinateur), comment se succèdent les périodes de foisonnement dans la recherche et l'innovation et les périodes d'approfondissement, par sélection de quelques solutions. II. Les origines L'histoire technique de l'humanité commence avec l'homme lui-même. Les premiers hommes qui utilisent des outils et les façonnent (Homo habilis) constituent déjà une lignée bien délimitée, il y a environ 2,5 millions d'années. Les outils primitifs, simples éclats de silex, connaissent un développement considérable tant dans leur forme et leur usage que dans leurs méthodes de fabrication. Compte tenu de leur longévité, puisqu'ils ne disparaîtront pas avec l'avènement de la métallurgie du cuivre il y a près de 5 000 ans, ils constituent les outils les plus utilisés de tous les temps. Les premiers de cette longue lignée d'outils de pierre sont de simples galets tronqués servant à racler. Le biface, façonné dans sa totalité par un travail d'éclatement beaucoup plus fin, leur succédera autour de 600 000 ans. III. Chronologie Il n'est pas possible de dater avec précision la plupart des inventions et évolutions techniques : mis à part le manque de documents ou d'éléments matériels, tout progrès marquant est le résultat de progrès techniques considérés comme mineurs, souvent avec des périodes de stagnations ou des progrès graduels, et des études détaillées, au cas par cas, montreraient que ces étapes sont indispensables aux réalisations majeures Période considérée Délai de réponse à l'innovation 1885-1919 30 ans 1920-1944 16 ans 1945-1964 9 ans Jusqu'au XVIIIe siècle, les progrès techniques ont précédé les progrès scientifiques, le XIXe siècle a été une période de grandes innovations accompagnant la révolution industrielle, et l'occasion d'un rapprochement entre techniques et sciences. Depuis le milieu du XXe siècle progrès techniques et scientifiques sont intimement liés IV. Relations entre techniques et sciences Jusqu'à la Renaissance, à l'exception de quelques situations historiquement isolées, les techniques se sont développées indépendamment des sciences. De plus, les techniques ont généralement précédé et inspiré les sciences. Sciences (savoirs théoriques) et techniques (savoir-faire) ont été développées par des personnes différentes, appartenant à des catégories sociales différentes, et sont sans rapport direct bien qu'elles interagissent dans les sociétés où elles cohabitent. Au XVIe siècle, en Europe, est déjà amorcé un rapprochement entre sciences et techniques, comme cela s'est manifesté chez des ingénieurs tels que les emblématiques Brunelleschi ou Léonard de Vinci. À partir du XVIIe siècle, des ateliers réalisent des instruments scientifiques, la physique moderne nait inspirée par l'intérêt porté aux problèmes techniques (Galilée, Christian Huygens, Blais Figure 1 Hélicoptère imaginé par Léonard de Vinci Pascal, etc.), et les Académies des sciences (en Angleterre au XVIIe siècle, en France au XVIIIe siècle) s'intéressent officiellement aux techniques. La bourgeoisie, au pouvoir économique croissant, manifeste son intérêt pour une vision synthétique des techniques et des sciences, comme cela peut se voir dans l’Encyclopédie de Diderot et D'Alembert. À partir du XIXe siècle les liens entre techniques et sciences se densifient : bien que les grands progrès techniques soient dus en général à des techniciens, voire parfois à des bricoleurs, les sciences précèdent parfois les techniques et permettent d'en créer de nouvelles (l'électricité en est le meilleur exemple). Surtout, les sciences s'inspirent ouvertement des progrès techniques pour mieux comprendre certains phénomènes naturels (la thermodynamique, par exemple). Au XXe siècle émerge la technoscience : de nombreuses innovations techniques sont dues à des progrès scientifiques (en physique, en biologie) mais les recherches scientifiques sont aussi très dépendantes d'apports techniques importants (expérimentations, calculs sur ordinateurs). De nombreuses multinationales investissent dans la recherche scientifique de premier plan afin d'assurer leur compétitivité technique (IBM, Laboratoire Bell, industrie pharmaceutique, etc.) V. L'évolution des techniques 1. Les révolutions artisanales et industrielles L'urbanisation médiévale promeut les arts et les métiers de la rivière. L'eau est essentielle à la défense, au transport, pour l'énergie et la transformation de la matière. Avec le développement des armes à feu, au XIVe siècle, l'environnement urbain change et transforme les activités artisanales. Cette seconde révolution artisanale s'épanouit au XVIIIe siècle pour les métiers du luxe. La science rationalise les arts, de nouvelles sources d'énergie sont mises en valeur pour déployer la nouvelle industrie. Chimie et mécanique occupent les faubourgs tandis que se développent les transports. Au XXe siècle, l'essor de l'information et des communications signe une dernière révolution industrielle. 2. La production du luxe : l’exemple des instruments scientifiques (XVe ‐XIXe s.) A partir du Moyen‐Age, les collections impériales, royales, princières, ducales, etc.…, aristocratiques en général, avant de devenir, au cours des siècles, bourgeoises et enfin institutionnelles, entre autres muséales, recèlent des instruments, dits aujourd'hui scientifiques, parmi les « artificialisante » des cabinets de curiosités. Ces instruments sont fabriqués par les plus renommés des artisans de ces époques, appelés fabricants d'instruments de mathématique et d'astronomie d'abord, puis des nouveaux instruments « philosophiques » du XVIIe siècle (optique, physique, chimie, etc.…). Ces ensembles, parties intégrantes de cette production plus large du luxe, servent bien sûr à leurs propriétaires pour affirmer leur savoir tout autant que leur pouvoir, mais sont également des témoignages des prouesses techniques des meilleurs artisans de ces époques. 3. Les ingénieurs, la rationalisation et l’organisation de la production industrielle (XIXe ‐XXe s.) Avant qu'il ne désigne un mode d'organisation de la production industrielle, du travail et de l'entreprise au sortir de la Première guerre mondiale, le terme « rationalisation » désigne une catégorie de pensée et d'action dont s'est emparée la classe des ingénieurs et des producteurs au cours du 19e siècle. On retracera l'histoire de la formation, de la diffusion des savoirs et des cultures aux origines d'un mouvement qui culmine durant la seconde industrialisation en faveur de la planification des méthodes de gouvernement et d'une affirmation de la puissance publique dans le domaine de la production scientifique et de la pratique industrielle. 4. L’essor de la bourgeoisie et la culture scientifique (XVIIIe ‐ XXe s.) Avec l'industrialisation et l'essor de la bourgeoisie conquérante, la culture scientifique et technique s'impose comme catégorie de la pensée mise au service d'une rationalisation de l'État et de sa consolidation, de gestion de l'irruption des masses à la fin du XIXe siècle dans la production et la participation politique d'une démocratie libérale naissante. Si donc la culture reflète la somme des idées, des sentiments, des valeurs qui ont cours dans une société donnée, c'est‐à‐ dire qui régissent les rapports des êtres humains avec leur milieu naturel et social, elle comprend alors à l'évidence les sciences et les techniques, au moins au titre de représentations et d'interprétations du monde, porteuses de normes de pensée, de jugements moraux et esthétiques, et donc de comportements. 5. Les infrastructures des transports : routes, chemins de fer, aéroports Les Romains avaient quadrillé l'Europe de voies dont certaines perdurent. Le Moyen‐âge a aussi tracé des routes entre cités. Mais au XVIIIe siècle, pour défendre les frontières et étendre le commerce, on crée des services spécifiques pris en charge par l'Etat. Tirant des canaux, traçant des routes, édifiant des ponts, l'ingénieur devient une figure centrale de l'aménagement du territoire. Au niveau local, les chemins vicinaux complètent le réseau routier au XIXe siècle, tandis que le chemin de fer, concurrent, bat les records de vitesse. Le vélocipède devient un moyen de locomotion et d'autonomie à la fin du siècle, il fait la promotion de l'automobile et de l'avion. Le XXe siècle adopte de nouvelles infrastructures lourdes : l'autoroute et l'aérodrome, nerfs de la guerre de mouvement. VI. CONCLUSION On en arrive bien évidemment pour conclure à la notion de système technique, dans lequel s’inscrit cette question de l’histoire des techniques. SI l’on peut parler de ce système technique de l’objet, il faut bien entendu le considérer dans toute sa complexité dans une logique globale uploads/Histoire/ lhistoire-des-techniques.pdf
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- Publié le Mai 17, 2021
- Catégorie History / Histoire
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