L’école au fil du temps > PAR FRANÇOISE PICOT, IEN, ET CLAUDE PICOT, CONSEILLER

L’école au fil du temps > PAR FRANÇOISE PICOT, IEN, ET CLAUDE PICOT, CONSEILLER PÉDAGOGIQUE HISTOIRE-HISTOIRE DES ARTS-FRANÇAIS CYCLE 3 Place dans les programmes CULTURE HUMANISTE Histoire ●Identifier et caractériser simplement les grandes périodes : l’Antiquité (la Gaule romaine), le Moyen Âge (le rôle de l’Église), les Temps modernes (le XVIIe siècle), le XIXe siècle (la IIIe République), le XXe siècle et notre époque. Découvrir un personnage, Jules Ferry, et un événement, l’école obligatoire, gratuite et laïque. HISTOIRE DES ARTS Arts visuels ●Découvrir plusieurs œuvres relevant de l’his- toire des arts : un bas-relief gallo-romain, une enluminure médiévale, une gravure du XVIIe siècle, une peinture du XIXe siècle. FRANCAIS Lecture, écriture, vocabulaire ●Comprendre des textes informatifs et documentaires. Justifier une réponse. Rédiger un résumé ou une synthèse. Développer le vocabulaire. Objectifs et démarche Lors de cette séquence,les élèves étudient,dans l’ordre chro- nologique,des documents iconographiques (sculpture,miniature, gravure, peinture) et écrits (articles de loi, sommaire d’un manuel scolaire). Ils les décrivent, les situent dans leur époque. Les infor- mations fournies leur offrent un aperçu historique :l’existence de l’école et du souci d’acquisition de compétences, même rudimentaires,depuis des siècles,la scolarisation des enfants des classes les plus aisées par un enseignant rétribué par les familles, et l’emprise de l’Église jusqu’au XIXe siècle. Sous la IIIe République, la loi sur l’instruction que fait voter Jules Ferry impose une école obligatoire, gratuite et laïque. Cette organisation et ces fonda- mentaux seront particulièrement développés. Le corpus documentaire ●Chez les Gallo-Romains, les garçons des villes qui ne bénéficiaient pas à domicile d’un esclave pédagogue fréquentaient un lieu spécifique et un maître (DOC ).Au Moyen Âge, comme au début du XVIe siècle, l’école, soucieuse de promouvoir la foi,qu’elle soit monastique ou épiscopale,était réser- vée aux garçons destinés à devenir membres du clergé (DOC ). Au XVIIe siècle se développent les « petites écoles »,qui n’ont pas de lieu propre. Elles investissent une grange, le logis du maître, une pièce louée,etc., où sont réunis des enfants de tous âges et de tous niveaux recevant l’apprentissage des rudiments de manière indivi- duelle.Celle représentée sur la gravure du DOC ,située en milieu urbain, est destinée aux enfants de bourgeois. L’enseignant y est C B A contrôlé par l’Église,la discipline repose sur la crainte du maître que l’on voit avec des verges à la main. Ces « petites écoles » existent également à la campagne, et, jusqu’au début du XIXe siècle, elles subissent peu de transformations. La reproduction du DOC laisse supposer que la classe a lieu au domicile – fort modeste – du maître. Si au XVIIIe siècle et au cours du XIXe siècle l’enseignement s’est développé, il est inéga- lement dispensé car les enfants vont encore à l’école de manière épisodique. Avec l’ouverture des campagnes sur les villes, les mentalités évoluent, et l’instruction est de plus en plus ressentie comme nécessaire. La défaite de 1870 renforce cet état d’esprit :l’opinion publique impute la défaite à l’insuffisante instruction du peuple. Sous la IIIe République, Jules Ferry fait voter l’instruction obligatoire le 28 mars 1882,établissant ainsi le contrôle de l’État sur l’école et un service public ouvert à tous au nom de l’égalité (DOC ). Accéder à l’instruction primaire permet de lutter contre l’igno- rance et la superstition, d’achever l’unité nationale et de forger des citoyens républicains. Dans les villes et villages, des écoles de garçons et de filles se développent. Les enseignants formés dans les écoles normales – la mixité de cette formation date du 9 août 1879 – y diffusent la morale laïque fondée sur l’ordre, le respect de la propriété, l’hygiène, le travail et l’amour de la patrie (DOCS à ). Les activités ●Avant l’analyse détaillée des textes et des images,chaque élément du corpus est situé dans la période histo- rique concernée et sur la frise chronologique de la classe. Le contexte est étudié à travers la nature du document, les caracté- ristiques de la société et de la civilisation de l’époque.Pour appro- fondir les aspects matériels de la deuxième moitié du xxe siècle,les élèves se reporteront à l’ensemble documentaire de la séquence pédagogique 1 (pp.30-37).À la fin de la séance,la réalisation d’une synthèse ainsi que la rédaction d’un texte mettront en évidence le fait qu’avec les lois de 1881-1882,tous les enfants français,filles et garçons, peuvent apprendre à lire, à écrire et à compter. G E E D SÉQUENCE PÉDAGOGIQUE 2 L’ÉCOLE EN FRANCE • TDC ÉCOLE N° 48 38 ●TDC, no 867, « Jean Jaurès », 1er janvier 2004. ●TDC école, no 44, « L’idéal du corps sain », 15 octobre 2009. ●www.inrp.fr/musee/ ●www.musees-bourgogne.org/fic_bdd/dossiers_fichier_pdf/ 1167309000.PDF ●http://classes.bnf.fr/ema/index.htm ●http://expositions.bnf.fr/bosse/grand/160.htm ●Calcul du certificat de fin d’études http://fr.wikibooks.org/wiki/Certificat_d%27%C3%A9tudes_(E-M SAVOIR DOCUMENTS >> 39 TDC ÉCOLE N° 48 • L’ÉCOLE EN FRANCE À l’époque des Gallo-Romains ●Pilier funéraire de la province de Gallia Belgica, vers 180 apr. J.-C. Trèves (Allemagne), Landesmuseum. A Au Moyen Âge ●Marie Chantault, Livre d’heures, début du XVIe siècle. Paris, BnF . B © COLLECTION DAGLI-ORTI © BNF SÉQUENCE PÉDAGOGIQUE 2 Au temps des rois ●Abraham Bosse, Le Maître d’école, vers 1638. Estampe. Paris, BnF . C © MUSÉE NATIONAL DE L’ÉDUCATION/INRP SITE DE ROUEN. L’ÉCOLE EN FRANCE • TDC ÉCOLE N° 48 40 © BNF Au XIXe siècle ●Léopold Chibourg, sans titre, 1842. Huile sur toile. Rouen, musée national de l’Éducation. D 41 TDC ÉCOLE N° 48 • L’ÉCOLE EN FRANCE L’école de la République ●Loi no 11-696 du 28 mars 1882. E Bien se tenir! ●Tableau pédagogique, Armand Colin. Laval, musée vivant de l’École publique. G Article 1. L’enseignement primaire comprend : L’instruction civique et morale ; La lecture et l’écriture ; La langue et les éléments de la littérature française ; La géographie, particulièrement celle de la France ; L’histoire, particulièrement celle de la France jusqu’à nos jours ; Quelques leçons usuelles de droit et d’économie politique ; Les éléments de sciences naturelles physiques et mathématiques, leurs applications à l’agriculture, à l’hygiène, aux arts industriels, travaux manuels et usage des outils des principaux métiers ; La gymnastique ; Pour les garçons, les exercices militaires ; Pour les filles, les travaux à l’aiguille. Article 2. Les écoles primaires publiques vaqueront un jour par semaine, en outre du dimanche, afin de permettre aux parents de faire donner, s’ils le désirent, à leurs enfants, l’instruction religieuse en dehors des édifices scolaires. […] Article 4. L’instruction primaire est obligatoire pour les enfants des deux sexes âgés de 6 ans révolus à 13 ans révolus. […] Article 6. Il est institué un certificat d’études pri- maires ; il est décerné après un examen public auquel pourront se présenter les enfants dès 11 ans. […] Fait à Paris, le 28 mars 1882. Signé Jules Grévy. Signé Jules Ferry. Voyager avec les livres ●Extrait du sommaire du Tour de France par deux enfants d’Augustine Fouillée sous le pseudonyme de G. Bruno, 1877. F © DR © DR ANALYSES ET PISTES D’EXPLOITATION >> SÉQUENCE PÉDAGOGIQUE 2 Les débuts de l’école Le principe de la transmission guidée du savoir par l’école existe depuis très longtemps, comme en témoigne ce bas-relief gallo-romain exposé au musée de Trèves. Cependant, si la société romaine accorde une grande importance à l’éducation des enfants, elle ne se préoc- cupe pas de l’enseignement pour tous : seuls accèdent à l’école ceux des familles les plus aisées, principalement les garçons même si les écoles sont mixtes. Le paterfamilias décide de faire éduquer ses enfants à domicile par un esclave instruit ou, comme c’est le cas sur cette illustration, de l’envoyer dans une école tenue par un esclave enseignant. Les enfants âgés de 7 à 12 ans apprennent à lire – ce que montre explicitement la reproduction – et à compter. Mais, contrairement à ce que semble représenter le bas- relief, certains auteurs latins témoignent dans leurs souve- nirs d’école de l’inconfort des lieux aux températures parfois glaciales et d’installations précaires. Les manuels scolaires n’existant pas, la pédagogie était fondée sur la répétition des paroles du maître et la mémorisation. Écrire consistait à graver les lettres et les mots sur une tablette de cire à l’aide d’un stylet de bois. Les châtiments corpo- rels infligés aux élèves inattentifs ou indisciplinés, parfois extrêmement violents, étaient quelquefois dénoncés, mais cependant considérés comme un bienfait par la grande majorité des Gallo-Romains. ●Proposer l’Activité , p. 44. Religion et enseignement Le décor architectural de cette miniature extraite d’un livre d’heures datant du XVIe siècle représente une école monastique du Moyen Âge. Dans les abbayes, les moines réguliers conservent, reproduisent et transmettent le savoir et les bonnes manières par la copie ou l’enseignement reli- gieux. Certes, Charlemagne avait encouragé la création d’écoles en dehors des monastères pour un petit nombre de clercs destinés à vivre dans les ordres – souvent de jeunes garçons nobles ou issus de milieux modestes espé- rant de meilleures conditions de vie – qu’il fallait recruter dès l’âge de 7 ans. Mais jamais à cette époque n’a été envisagé l’enseignement pour les enfants de serfs ou de paysans. On apprend à lire et à écrire le latin à l’aide de méthodes pédagogiques similaires à celles de uploads/Histoire/ fiche-pedagogique-ecole.pdf

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  • Publié le Mai 10, 2021
  • Catégorie History / Histoire
  • Langue French
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