EUROPE ET MONDE ARABE. Histoire comparée de deux civilisations. ___________ La

EUROPE ET MONDE ARABE. Histoire comparée de deux civilisations. ___________ La partie de l'ouvrage déjà disponible est réunie sur cette page, après le sommaire. Elle peut ainsi être enregistrée en un seul fichier ou être imprimée avec le moins de perte de papier possible. Le droit d'auteur exige de ne pas modifier le texte et de conserver le nom Basile Y. Les liens hypertextes fonctionnent en interne et rendent le fichier autonome. ___________ SOMMAIRE Introducton : Les deux civilations. 1/. Naissance de l'Islam : a) Jusqu'aux premiers Khalifes. b) Et l'Islam devint pluri-culturel. 2/. Les Croisades. a) Sauvagerie et hypocrisie. b) Pierre L'Hermite. c) La Croisade des Enfants. d) Les grands chefs de la première croisade. e) Les "Miracles". f) La Croisade contre d'autres Chrétiens. g) Les Mongols. h) LE Coupable. i) La fin des Croisades. 3/. La paille et la poutre. a) Le "fanatisme" musulman. b) Propagation et colonialisme. 4/. L'Islam et l'Hellénisme. Médecine arabe et médecine européenne : Les Arabes ont découvert la vaccination ? 5/. L'apport de la "Mission civilisatrice". 6/. Conclusion. Web : basile-y.com © 2000 Copie autorisée si sans modification et si auteur Basile Y. cité INTRODUCTION : Les deux civilisations. Comme la nôtre, creuset dans lequel vinrent se fondre de multiples nations, l'Islam est une civilisation au développement de laquelle ont contribué de nombreux peuples. Ni la nôtre saurait être appelée "hellénique" parce qu'elle a vu le jour avec les longues épées des Achéens, ni celle de l'Islam peut être appelée "arabe" parce qu'elle est née avec les Yatagans des Quraychites. Comme chez la nôtre, où Saint Paul commença sa carrière en persécuteur pour finir en forgeron du christianisme, le Khalife Omar I, principal fondateur de l'Islam, après Muhammad ibn Abdallah, commença la sienne en courant, épée à la main, à la recherche de ce dernier, pour lui trancher la tête comme profanateur des dieux quraychites de sa Tribu. L'élan du païen Omar se transforma en une conversion des plus éclatante à la religion du Prophète d'Allah, de la même façon que Saint Paul finit par se donner au Christ sur le Chemin de Damas. Comme la nôtre, la civilisation islamique commença par des effusions de sang. Aux Arabes, fondateurs de l'Islam dans la première moitié du VIIe siècle de notre ère, il fallut trois siècles pour s'assagir. Ils furent alors fatigués de se battre, et devinrent progressivement les sujets des peuples qu'ils avaient d'abord islamisés. Les Turcs prirent la relève, les Mongols les suivirent. Les uns comme les autres firent au nom de l'Islam des conquêtes et des hécatombes dignes du plus féroce des animaux qu'est l'homme sur cette Terre. Au bout de quelques siècles leur agressivité s'estompa - y a-t-il aujourd'hui sur notre planète un peuple plus pacifique que les Mongols ? D'autres peuples d'Asie, comme les Indonésiens, furent ensuite convertis à l'Islam par des Bengalis, mais non par une invasion armée comme ils le subirent plus tard de la part des Portugais et des Hollandais. Les Bengalis le firent par de vrais missionnaires, le Coran dans une main, la balance de marchand dans l'autre. Dès le XIVe siècle, les Indonésiens convertissaient à l'Islam par la même méthode les peuples des Philippines. Il en fut de même en Afrique, où de grands empires islamiques virent le jour de cette façon. Un dynamisme vécut partout, même s'il ne prit pas ses racines par les armes. Jusqu'à l'époque moderne, notre civilisation fut souvent violente. Quand les hordes d'Hellènes, nos ancêtres, déferlèrent à travers les plaines de Thessalie, leur arrivée : "se termina par des destructions et des incendies qui marquent le passage de l'envahisseur. Les chefs d'une minorité guerrière s'établissent au milieu des pré-hellènes, et ce fut, sur le moment, pour l'Hellade, une rupture complète avec le passé."(1) Le "passé" de la brillante civilisation égéenne qu'ils détruisirent (2). Ce fut cela l'extrait de naissance de notre civilisation, et non le Miracle Grec qui suivit. Ce furent les incendies des Palais égéens qui allumèrent le flambeau de notre civilisation et non Platon ou Aristote. Depuis lors et jusqu'à l'aboutissement à Auschwitz de notre prétendue "mission civilisatrice", nous ne nous étions pas assagis, comme les autres peuples conquérants après leur "crise de croissance", disons leur maladie infantile. Des hommes prétendus "spirituels" parmi nos anthropologues d'antan clamèrent jadis sentencieusement que "Les Nègres sont des enfants qui ne grandiront jamais". C'est cependant nous qui avons mis longtemps à guérir de notre "maladie infantile". Un autre point (entre autres) qui distingue notre civilisation de celle de l'Islam est le fait, par exemple, qu'en Tunisie et Algérie, leurs habitants - chrétiens pour la plupart avant l'arrivée des Arabes - se convertirent à l'Islam non seulement parce qu'ils étaient ainsi exemptés de la Djizya (impôt de capitation comme chez les Romains), mais surtout parce que l'Islam fut pour eux une délivrance de l'oppression que leur faisaient subir leurs coreligionnaires de Byzance. Ils avaient été chrétiens "hérétiques" Donatistes ; cette "hérésie" avait été le recours le plus commode qu'ils aient trouvé pour se défendre contre le joug Byzantin. Cette situation se reproduisit au XVe siècle dans les Balkans chez les chrétiens Bogomiles (cousins théologiques des Albigeois), et au Proche Orient avec les Monophysites, les Nestoriens et autres chrétiens que l'Islam libéra du joug de l'Empire Romain de l'Est. Ces peuples ex-chrétiens, islamisés, au retour de la domination chrétienne sur leurs terres, préférèrent rester musulmans. Non que la religion de Mahomet soit meilleure que celle du Christ, mais parce que les Européens, dans l'ensemble, n'ont la plupart du temps pas servi le Christ, mais au contraire, s'en sont servis ! Beaucoup de chrétiens le reconnaissent aujourd'hui. Pour conforter ce que nous venons de dire, il faut remarquer que les victoires éclair des Arabes contre l'Empire Byzantin ne se produisirent que sur des territoires "hérétiques" à l'"Orthodoxie" byzantine, et que lorsqu'ils s'attaquèrent par contre à la capitale, ils furent obligés de faire demi-tour. A sa naissance l'Islam battait les Byzantins partout lorsqu'il s'attaquait à des territoires dont les peuples attendaient des libérateurs. Les armées du Khalife Omar I y furent partout reçues en libératrices. Il n'était pas rares de voir des cas comme celui du 20 août 636 en Syrie opprimée, où durant une bataille entre une grande armée byzantine organisée à la romaine et une bien moins grande arabe composée plutôt de bandes guerrières, les Byzantins furent littéralement écrasées. "Miracle" ? Non ! Douze mille Arabes chrétiens de l'armée byzantine d'Héraclius I, persécuteur de Juifs et d'hérétiques, passèrent avec armes et bagages à l'ennemi. De la même façon, le Patriarche Copte d'Alexandrie livra sa ville aux Arabes sans résistance, ses habitants chrétiens se montrant indifférents à son sort. Comme écrit avec beaucoup de bon sens Ernest Renan : "C'est dans un sens général et comme vérité historique qu'il est permis de dire que l'intolérance de l'orthodoxie constantinopolitaine, chassant de l'Eglise les sectes syriennes, posa la condition fondamentale de l'Islam, ces sectes chassées dans les contrées limitrophes de l'Arabie ayant fourni au nouveau mouvement religieux des éléments essentiels et de nombreux adhérents."(3) Après le Proche Orient, ce fut le tour de l'Afrique du Nord, le pays où Saint Augustin, deux siècles avant Mahomet, fit appel au bras séculier du Tribun Marcellinus, pour sévir contre les "hérétiques" Donatistes. Ceux-ci l'en remercièrent en se convertissant dès l'arrivée de l'Islam. Passée l'ère des conquêtes, les porteurs de yatagans devinrent des porteurs de Culture chez les peuples qui en manquaient - comme en Europe Occidentale. Depuis Haroun Al-Rachid et Al-Mamoun, ils sauvèrent l'hellénisme condamné à mort par l'Eglise de Byzance et son Maître ISAPOSTOLOS (4). Ils ne se contentèrent d'ailleurs pas de le sauver, mais avec la collaboration des Juifs de toutes les terres islamiques et des peuples du Proche Orient, de l'Asie et du Maghreb, ils l'enrichirent et l'élevèrent à un niveau supérieur. C'est cette Culture enrichie qu'ils transmirent à l'Occident via Tolède et al-Andalous. L'Islam porteur de Culture, ce "Kulturträger" comme disent les Allemands, n'était plus arabe dans le sens ethnologique du terme, tant l'universalisme avait posé sur lui son empreinte (5). C'est cet universalisme qui, de l'Océan Atlantique aux îles Philippines en passant par Damas et Samarkande éclipsa le rôle des Arabes proprement dits. Soulignons encore que, d'avoir sauvé l'hellénisme des mains de ses naufrageurs byzantins et de l'avoir transmis à l'Europe pour sortir celle-ci de son long sommeil, cela ne veut pas dire que la Culture islamique soit simplement un hellénisme arabisé. La contribution des autres peuples islamisés n'a pas non plus effacé la tradition des civilisations arabes préislamiques. Les peuples des Reines de Saba et de Palmyre n'étaient pas que des vulgaires "pilleurs de caravanes" avant Mahomet - comme prétendent certains. Un autre Mythe qu'on répand au sujet de l'hellénisme transmis à l'Europe Occidentale est celui "des savants Byzantins fuyant leur pays au moment de la prise de Constantinople par les Turcs, amenant dans leurs bagages les Lumières de Byzance et de l'Hellénisme". Ces "grands savants" se perdaient plutôt en discussions sur le sexe des Anges… Les Arabes pré-mahometants n'étaient en aucune façon uploads/Histoire/ europe-et-monde-arabe.pdf

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  • Publié le Jui 11, 2022
  • Catégorie History / Histoire
  • Langue French
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