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I r ' REVU CONTEMPORAINE TOME DIX-SEPTIÈME. _36 AiNÉE. as ,, LIiRtIS4E%. - 31 .IanIer. SOMMAIRE: L - LES DESflNEbS IIISTOIIIQUES DE JEANNE DARC, IL. - LES DIONYSIAQUES DE NONNOS, LIT. AMBASSADE FRANÇAISE EN PERSE, VI. IV. - ÉPISODE DE LA GUERRE DE CATALOGNE I8I0) ils, V. - LES ROMANS DE NOEL EN ANGLETELIRE. VI. - LES VILLES IXTLLUEUIIES LIE L\ CRIMÉE, VIL - BULLETIN LITIIUAIEE : LIVRES FRANÇAIS, VIII. - CUITUNIQUE DE LA QUINZAINE, IX. IIIJLLETIN SCIENTIFIQUE, AGRICOLE ET INDUSTRIEL, ,IJ,E CFIkSLES. C'' DE \IMICELLUS. C iw SEHCE\. L. DE HF:AEiLEi\LRE. 11.-MARIE MARTJ. ALEXANDRE IIONNEAL. I' N't' lEU . IDIL. Lii: ME1UL. A. DE CALUNNE, L. iNAULT. ANIIIIE [iOI.CAIiD. F101 I'. 1W TOMU XV lic. ÇLLIOHEQUE.) P A R I S [I U R EA U 1)F LA REVUE CONTEMPORAINE., MI: DE CIIOLSEUL, I 1iIiIL'.1RES (ffl1 ESPONI)A.NT t1.'RXN6EIts. LI.'NIEE, ALUN. Di.czt, 1. Norfoik Street. StvXnd. -- W ..ti.Fc. iL RVIrtiZlgtefl-Aicade. - LiAnTes et LI.1WILLL, Il, filul '[ai lbotsitgIi street. - LIII Ni;OUIZ'i UIIIILILM SFTOF. - 13U1 XELLLS. F LOIIILIN et IliF S.kINT-iUii SI HUttE. JACQIÎUB li. iri.'.'F L.OF}LIF IilT.SEFIIl A. Ui.tjznt. et C'; .-: liucoc s. libraire dii allIai' LIS tii,ils, IricieSue illlII0SII iLI.LIL,Silil. Mç;Scou, G.srjTiiii:ii. - VAlt 'U\ IL, i,LP'JItstittllI père. OI)LSA, Vtfrv. - c(iNSUANTINoT'LE, Wrce. - S.\I)IH), C.asiiilt.l MONIF.ii. ISAITUFLONE VIIIWÀOULO. - LISItONNE, SILvA. E LOENE, Dt t.lasr.Scu LT.:lieIlli, IIOCil-Sti'ILSSC. - MAÏENCE. Fa. EliuFItiiCiM. - t\iSll I L t\ 't US 1IAKKIi'i, - LA HAYE. L ho ()L. - '1!..] I'i II m 151 ii [Si LOILUI4 -. Eucca MILAN. I)IIMOL.slw. - ILU1tENCE VlLV5EU'X. - 11031E, r. tIeUj.n.— e,LSE L, L1tEiWULix. 'TIlIESTE. 'tENISE vi VEI1(iNE, Il.-F. MIINSTCII Dietctuuuis des l'obttsile, cAKILLltl, LiE, SARREITRUCLi, F LLtNCI'O[ITSUIUL&M EIN, HAMBOURG, VENISE. VIENNE. Liaot.n fils; SIESXICIIILI., SF1CCM000II1' US ROtilIMANIL. L1:IPSLCK . Tsi tarsiotEil. - MIUBOLSEN. - COPENUAGUE, C.A. ItaircEt. LE CA1I'E, OzI"se. - ALEX.AI4 11111E, E.-Il SUtte1e. — NEWYORR. ) I.IILI.ti;LE, - LA hAVANE, IIIALII.a5. COLONIES et INDES ANGLAiSES, Ssii'rii, ELIIEa, ILS, Coriiliili, Londrra, Docunieni I 85;j i i iI i ii M Il l il lilil nnnnnnF247flQ HISTOIRE LA DESTINÉE HISTORIQUE DE JEANNE D'ARC Odes Quicherat : Procès de Cmt/an,rntiwe et de lldholjililalion de Jeanne d'Arc, publiés pour ta première fois, d'après tes manuscrits de la Bibliothèque Nationale, suivis de tous tes documents historiques qu'on a pu réunir 5 vol. grand in-8 0, Paris, Jutes Renouard, 1849. - Du même: Aperçus nouveauxaur l'histoire de Jeanne d'Are; 1851. - Du même Le Sier d'Orléans.- Hachette, t854,—Mic.hclet Histoire dejeanne dire Hachette, 1854. - Ahel De5jardius : Histoire de Jeanne d'Are; Didot, 1854.—De Jialdat : Examen critique de l'histoire de Jeanne d'Arc; Nancy, 1880. - fleuri Lepage: Jeanne d'Ai-c est-elle Lorraine? Nancy, 1851. - Athanase Renard : Jeanne d'Arc était-elle Iranrise? bonne, 1851. - lin même: Du nom de Jeanne d'Arc; Paris. Garnier, 1854. - Du même Jrannc dire ou la Fille du Peuple au quinzième siècle, drame; Paris. Fume, 1854. Au siècle dernier, on n écrit sérieusement que Jeanne d'Arc était une femme (le vingt-sept ans qui avait eu assez de courage et d'esprit pour accepter le lèli d'inspiree et se faire l'instrument politique de la cour de Franco. Ce point de vue, déjà ancien du reste, c'est Voltaire qui le remettait en vogue; et de nos jours encore on réimprime à Londres et à Paris, pour la jeunesse, l'histoire anglaise de Goldsmith, laquelle nous raconte que le fanatisme d'une servante d'auberge, nommée Jeanne d'Arc, offrit à l'embarras du roi de Fiance un expédient de salut luit grossier. Dans nos manuels, Jeanne est une bergére qui abandonna ses blancs moutons, et le style de Florian, qitauid ou parle (l'elie, n'est pas hors de saison. Nul doute que dans l' 1. i niun publique et dans l'enseignement officiel on n'ait fait justice de pareilles idées mais la réhabilitation de Jeanne d'Arc, tentée depuis longtemps, n'a TOME IVI!. —31 JANVIER 1855. 33 511 REVUE CONTEMPORAINE. pu èlre définitive que tout récemment. Elle date d'hier, et, gràce à l'Étu'.le de M. -Michelet, gràee au travail admirable de M. Quicherat, à l'authenticité irrécusable des pièces justificatives, qu'il a savaniiiient publiées, le dix-neuvième siècle a pu comprendre dans son wuvre de palingénésie historique ce personnage extraordinaire. C'est main- tenant qu'il convient d'examiner quels ont été, dans l'histoire, et le caractère de Jeanne et la destinée de son nom. Et véritablement, cette étude est pleine d'attrait; ou peut sans exagération dire que Jeanne d'Ai'e, dans l'obscure confusion du quinzième siècle, apparaît comme un rapide météore. La France semblait morte ; elle la ressuscita. Que l'on jette un coup d'ril sui, .nos annales, entre le règne de Charles V et celui (le Louis Xl; c'est un spectacle douloureux à 'voir la famille royale diviser ses forces et les paralyser, allimiblie qu'elle était par la démence, iiir le divorce d'une mère, par l'étourdissement des plaisirs, pur l'action malfaisante des favoris de cour; à 'voir la séparation du nord et du midi se trancher plus profondément, les Armagnacs et les Bourguiguunsprécipiter le démembrement général, l'invasion et l'usur- pationéti'wgei'cs pénétrer, à la t'aveur de ces terribles conjonctures, sur le sol national, les Anglais, depuis le débarquement de llenri V à Honfleur (l15), s'avancer jusqu 'à la Loire, il semble que les temps de la féodalité vont revenu', et ievciiir avec leur barbarie; car la foi catholique, mère de la civilisation moderne, s'est entièremetit obscur- cie. Cet édifice social, qui s'était lentement formé sous l'action du Rome, par la conquête des Césars d'abord, ensuite par celle de la pa- pauté, parait ébranlé dans ses fondements; ou croirait qu'entre la réfor- mation de Wielef et celle de Calvin, l'Europe du quinzième siècle re- nonça en même temps à la foi et à la raison. Sans renier Dieu, elle ne savait plus par quelle voie aller à lui. En France, la supersti- tion se joint à la misère; des soldats Féroces ravagent le pays; le peupli?, placé entre la disette et les tailles, est en proie tutu' à tour à la faim ou à la rage. On se rappelle les maillotins et les cahoettiens, et surtout Jean Pt.Lit prononçant l'apologie publique du meurtre. Les assassinats, les massacres sont les événements les plus ordinaires de ce temps ; les sorciers et sorcières, les personnages les plus naturels. - Or, au milieu de ce pandoemonium, une femme, sortant tout à coup des derniers rangs, réveille l'amour divin (le la patrie, prêche l'union et domine au nom de Dieu cette nation malheureuse dont elle devient en deux ans la libératrice et la victime. Après elle, deux autres noms populaires surgissent, ceux de Jean Bureau et de Jacques Ccour; il&. réorganisèrent le royaume de Charles VII le Victorieux et préparèrent es forces à Louis Xi, qui ramena violemment le siècle vers l'unité .nouarehitjue. Que ce revirement immense ail, été commencé psi' mmc 'emme des plus simples, c'est un fait singulier et incontestable. Mais JEANNE D'ARC. on n'a pu apprécier toute la portée de l'oeuvre qu'à la distance de qua- tre siècles. Avant l'histoire, la légende s'est emparée de cette noble fille et l'a affublée de je ne sais quel travestissement fantastique. De là une tradition flottante, une sorte de m ythe moderne dont j'ai re- cueilli les traits épars et les plus singulières variantes, dans les docu- ments qu'on vient (le publier. Je yeux CII donner ici une idée; ces fictions feront mieux comprendre combien était nécessaire la révi- sion qu'a laite l'histoire. - Voici ce qu'on a raconté. li y avait une fois, ([ans un hameau près de. Vaucouleurs, t'ii Lor- raine (Vaucouleurs était en Champagne), une femme qu'on appelait Isabelle Roniée et qui était grosse; elle rêva qu'elle allait accoucher d'un foudre. Dans la nuit de l'lpipiianie, tous les habitants du hameau tressaillirent (le joie sans savoir pourquoi; les coqs se mirent à chan- ter, à battre des ailes et pendant une heure ils annoncèrent un lieu- reux événement. Les pLLystills coururent de tous côtés sans y rien comprendre ; plus tard ils surent que celte nuit là une enfant merveil- leuse était née. En effet c( quant elle estoit petite ct qu'elle gardoit les » brebis, les oyseaulx des bois et des champs, quant elle les appeloit. » ils venoiciit manger son pain dans son giroli comme privez. » Sa présence seule préservait le troupeau de la maladie et des loups, pro- tégeait contre les ennemis la chaumière de son père. Lorsqu'elle cou- rait, elle était si légère (lue ses compagnes lui criaient Jeanne Jeanne! In ne touches plus la tcrrc,tu as des ailes! Prés de Doinremy, s'élevait un hêtre autrefois hanté par les sorciers et qu'on avait, depuis exorcisé aec 1'lvaugile de saint Jean. Jeanne y allait suspendre des guirlandes qui la nuit disparaissaient. Une merveille plus grandee fut qu'à l'àge de douze ails elle vit apparaiti'e dans le jardin de son père une huée éclatante d'où sortit une voix qui lui dit. « Sois bien sage. » Une autre fois, dans une petite chapelle abandonnée, la inènie voix lui dit : (Cf u seras chef de guerre. » Or, c'était monsieur saint Michel qui uploads/Histoire/ contemporaine-tome-dix-septieme-ainee.pdf
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- Publié le Oct 05, 2022
- Catégorie History / Histoire
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