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Digitized by the Internet Archive in 2010 with funding from University of Ottawa http://www.archive.org/details/bibliothquedel189ecol LES COMTES DE SAVOIE ET LES ROIS DE FRANGE PENDANT LA GUERRE DE CENT ANS (1329-1391) DONATION ALPHONSE PEYRAT Ce volume a été publié avec l'aide du fonds spécial mis à la disposition de l'École pratique des Hautes Etudes par Madame la Marquise Arconati- Visconti en mémoire de son père Alphonse Peyrvt. MSI1EVILLE. — IMPRIMERIE F. PAILLART. BIBLIOTHÈQUE DE L'ECOLE DES HAUTES ÉTUDES PUBLIEE SOLS LES AUSPICES DU MINISTERE DE L'INSTRUCTION PUBLIQUE SCIENCES HISTORIQUES ET PHILOLOGIQUES CENT QUATRE-VINGT-NEUVIÈME FASCICULE LES COMTES DE SAVOIE ET LES ROIS DE FRANCE PENDANT LA GUERRE DE CENT ANS (1329-1391) Jean COR DEY PARIS LIBRAIRIE HONORÉ CHAMPION, ÉDITEUR 0, QUAI MALAQUAIS 1911 Tous droits réservés BONNE DE BOURBON Portrait de la collection Gaignières d'après une miniature du Livre des hommages du Comté de Beauvoisis & ^ LES COMTES DE SAVOIE ET LES ROIS DE FRANCE PENDANT LA GUERRE DE CENT ANS (1329-1391) Jean CORDEY DOCTEVR ES LETTRES Sous-Bibliothécaire à la Bibliothèque nationale Avec un Portrait et un. Sceau PARIS LIBRAIRIE HONORÉ CHAMPION, ÉDITEUR 5, QUAI MALAQUAIS 1911 Tous droits réservés. Cet ouvrage forme le 189 e fascicule de la Bibliothèque de l'Ecole des Hautes Études. INTRODUCTION Parmi les grands princes qui accompagnèrent le roi de France sur les champs dé bataille de la guerre de Cent ans, figura souvent le comte de Savoie. Le pennon rouge barre d'une croix blanche se mêlait, parmi les lances, aux oriflammes fleurdelisés et les contingents savoyards faisaient bonne figure dans les rangs de l'armée royale. C'est l'histoire de la participation des comtes de Savoie à la guerre de Cent ans pendant le xiv° siècle que nous nous pro- posons d'étudier ici et, d'une manière plus générale, celle des rapports des rois de France avec les comtes Aimon, Amédée VI et Amédée VII, dont les règnes embrassent les années i3aQ à i3gi. Ces rapports ne se bornèrent pas à l'aide diplomatique et à l'appui militaire que Philippe VI, Jean le Bon, Charles V et Charles VI reçurent de leurs alliés savoyards. Ils furent rendus fréquents et parfois délicats par les intérêts du roi qui se trouvaient en jeu à la frontière même de la Savoie, dans le royaume d'Arles, où peu à peu l'autorité des Valois rempla- çait celle que perdait l'empereur. Lorsqu'en novembre i32q le comte Aimon de Savoie monta sur le trône, un an et demi après l'avènement de Philippe de Valois, depuis longtemps les rois de France cherchaient à s'emparer de la plaine du Rhône, de la région des Alpes, et à donner à la France ses frontières naturelles vers le sud est. Mais le royaume d'Arles ne formait pas un bloc compact, il fallait l'acquérir pièce par pièce et les Capétiens, comme plus tard les Valois, s'efforcèrent d'y parvenir avec une infatigable persévérance. Les méthodes différaient suivant les lieux et les II INTRODUCTION circonstances, mais la politique tenace des souyerains se pour- suivait avec succès. Vers le milieu du xiv' siècle, les rois de France occupaient déjà Viviers, Lyon, Sainle-Colom.be, faisaient tous leurs efforts pour gagner le comté de Bourgogne, s'apprêtaient à annexer le Dauphin é, maintenaient sous leur tutelle par le moyen de leurs agents les comtes de Valcnlinois. De plus en plus les problèmes qui se posaient à propos des (outrées traversées par le Rhône et adossées aux Alpes se discu- taient en dehors de l'influence impériale et à l'instigation du roi de France. Paris et la cour royale exerçaient déjà à cette époque un grand attrait sur tous les seigneurs de la région du sud-est. ils s'y rendaient volontiers malgré le long voyage, y entretenaient des hôtels et des propriétés. Le dauphin sur la place de Grève possédait la Maison aux Piliers, le comte de Savoie avait acquis tout près de Paris des maisons de campagne à Gentilly et à Arcueil et un hôtel près de la porte Saint- Marcel. Les relations fréquentes entre la Savoie et la maison de France ne datent guère que des toutes premières années du xi\ p siècle. Jusque-là elles avaient été fort intermittentes d , et au xiii siècle les comtes de Savoie s'adressèrent plus à l'empe- reur et au roi d'Angleterre pour obtenir un appui matériel ou moral, qu'à leur puissant voisin capétien. L'origine des rap- ports des Savoyards avec les Plantagenets remonte au mariage de Henri III avec Aliénor de Provence. Celle-ci était fi I le de Raimpnd Bérenger et de Béatrice de Savoie. Ses oncles et parents, qui l'accompagnèrent en Angleterre, devinrent promp- tement, comme on sait, les favoris du roi Henri III et tirèrent pendant près d'un siècle tout le profit possible de leur situa- lion privilégiée. Ils secondaient au besoin de leurs armes et i. Louis VI avait épousé Adélaïde de Savoie, fille du comte Humbert II. Marguerite de Provence, femme de Louis IX, était lillc de Béatrice de Savoio. Lu ia68, saint Louis fui arbitre entre le comte Philippe et le dauphin GuigUC NIL INTROD1 CTIOS III de leurs conseil- le roi d'Angleterre contre ïe roi de France 1 . Les visées ambiticus* - des Savoyards étaient en effet gênées au nord des \lpes par les Habsbourg, au sud par les Angevins. Pendant longtemps la conduite des comtes fut dominée parce fait, et, selon les fluctuations de La politique, il< entrèrent dans des coalitions sympathiques ou hostiles au roi de France pour mieux tenir tète à ces deux ennemis. Vu temps de Philippe le Bel, le comte Amédée V. le Grand, inaugura une politique nouvelle et entra dans l'alliance du roi de France. Prince ambitieux et pratique, qui se guidait d'après ses intérêts plus que d'après ses sympathies, il avait commencé par se ranger dans la guerre de Flandre, en I2g4, parmi les adversaires de Philippe IV, avec le roi d'Angleterre et l'empe- reur -. Mais à la conclusion de la paix, Amédée V se rapprocha du roi de France et son empressement à modifier dans ce sens sa politique s'accentua à mesure que s'accrut l'hostilité entre le roi et Albert d'Autriche, l'adversaire des ambitions de la maison de Savoie. Amédée prit une part active aux campagnes de Flandre de i3o2 à i3o4 3 , et en i3oy. son fils aine, le futur comte i. Cf. F. Mugnier, L : Savoyards en Angleterre ou XIII' siècle, Chambéry, 1890, in-S° (Mémoires de la Société Savoisienne d'histoire, tome 29). Des séjours que le comte Pierre II fit à la cour d'Angleterre date l'hôtel de Savoie où fut logé Jean le Bon pendant son exil : « 1 II 1 estoit en un moult bel oslel dehors la dite ville de Londres, appelé Savoye a Grandes Chro- niques, éd. Paris. VI, p. 58.) 2. Il se borna à un rôle surtout diplomatique < cf. Fournier. le Royaume <lArles, p. 3o4), distribua au nom d'Edouard III les subsides que le roi d'Angleterre envoyait aux seigneurs de la comté, négocia en 129G au nom du même roi, qui l'année suivante lui manda de se porter au secours du comte de Flandre Rymcr, Fœdera, I. 3e partie, p. 18' . II fut ensuite com- pris dans la trêve de 1297. dont il obtint peu après la prolongation Turin. Trailés anciens, mazzo II. n os à et 6), et se rendit à Rome comme plénipo- tentiaire d'Edouard I' r pendant les pourparlers qui précédèrent la paix. Sur les rapports d'Amédéc V avec Edouard Ier , cf. Rymer. Fœdera, I. 3 e partie, p. \\i. i4g, 173, 1711. i84, 196, 206, 2i5. 3. Il tenta en août i3o3 de conclure une trêve entre les belligérants 1". Funck-Brentano, Philippe le Bel en Flandre, p. 454 . envoya de nom- breuses troupes au service du roi Turin. Negoziazioni colla Francia, En 1 . intervint pour le roi dans les négociations Funck-Brentano, <>[>. cil.. p. '|â'i. I80 el 193 .et fut arbitre entre le comte il'' Flandre ''t l'évêque de Tournai ibidem, p. 5o3). En i.'!...,. amédée > traita au nom de Philippe IV avec les villes flamandes \rch. nat., .1. >.'<- \. n 1 . IV INTRODUCTION Edouard, épousa une princesse alliée à la famille royale de France, Blanche de Bourgogne, petite-fdle par sa mère de saint Louis. « Ainsi le comte de Savoie attiré vers la France par l'intérêt de sa politique et d'ailleurs ébloui par l'heureuse for- tune de Philippe le Bel, charmé sans doute par la culture et la délicatesse de la haute société française, renonça aux vieilles rancunes de ses pries et. pendant cette période de sa vie, gravita autour du monarque français '. » Philippe V, qui reprit la politique de son père dans le royaume d'Arles, entretint avec Amédée V d'excellentes rela- tions et lui témoigna son estime et son attachement en lui cédant la vicomte de Maulevrier en Normandie et la maison de Plessis-lès-Tours, confisquées à Enguerrand de Marigny. Le comte de Savoie continuait donc à obéir à la tendance qui poussait à cette époque les seigneurs du royaume d'Arles à prendre rang parmi les membres de l'aristocratie française et uploads/Histoire/ bibliothquedel-189-ecol.pdf

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  • Publié le Jui 20, 2021
  • Catégorie History / Histoire
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