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Digitized by the Internet Archive in 2010 with funding from University of Ottawa littp://www.arcliive.org/details/bibliotliquedel148ecol BIBLIOTHEQUE DE L'ÉCOLE DES HAUTES ÉTUDES PUBLIEE SOUS LES AUSPICE* DU MINISTÈRE DE L'INSTRUCTION PUBLIQUE SCIENCES HISTORIQUES ET PHILOLOGIQUES CENT QUARANTE-HUITIÈME FASCICULE l'introdi;ct[on topographique a l'histoire de eagdàdh par georges salmon ÉLÈVE DIPLÔMÉ DK L'ÉGOLK DES HAL'TES ÉTCliK-i PARIS {2^-) LIBRAIRIE EMILE BOUILLON, ÉDITEUR 67, RUK DE RICHELIEU, AU PREMIER 1904 (TOUS nr.oiTs réservés) CllALON-SUK-SAONE IMPRIMERIP: FRANÇAISE ET ORIENTALE DE E. BERTRAND L'INTRODUCTION TOPOCiRAPHIUllE LHISTUIHE DE BAGDADH " Il iraODiCîi TOPOiffliE L'HISTOIRE DE BAGDADH d'AbOÙ BaKR AhMAD IBN ThÂBIT Al-KhaTÎB al BAGOÀDHi {:Y.)-2-M:4 h. = 1(1(12-1071 .1. -('..) GEORGES SALMON ÉLÈVE DIPLÔMÉ DE l'ÉCOLE DES HAUTES ÉTUDES PARIS (2*) LIBRAIRIE EMILE BOUILLON, ÉDITEUR 67, RUK DE RICHELIEU, AU PREMIER 1904 (tous droits réservés) a :mon vénéré maitre Monsieur Hartwig DERENBOURG MEMBRE DE L INSTITUT Hommage de profond respect et de vive reconnaissance. Georges SALMON Sur l'avis de M. Hartwig Derenbourg. directeur de la Confé- rence d'arabe. el de MM. Jules Oppert et Clément Huart, com missaires responsables, le présent mémoire a valu à M. Georges Salmon le titre à'Élève diplômé de la Section d'histoire et de philologie de VÉcole pratique des Hautes Études. Paris, le 6 janvier 1902. Le Direi-teur de la Conférence, Signé : Ilartwig Derenbourg. Les Commissaires responsables. Signé : J. Oppert. Cl. Hl-art. Le Président de la Section, Signé : G. Monod. TABLE DES MATIERFS Pages Introduftion 1 Traduction française 75 Appendice 183 Index des noms de personnes 185 Index des noms de lieux 196 Errata 206 Texte arabe ^^\r' L'INTRODUCTION TOPOGKAPIIIQUE A L'HISTOIRE DE BAGDÂDH d'Aboù Bakr Ahmad ibn Thâbit Al-KhatIb Al-BagdàdhI (302- iG3 H. = 1002-1071 J.-C.) INTRODUCTION I Le KiiatIb de Bagdàdh L'importance, de jour en jour grandissante, de l'élément turk dans l'armée et dans l'administration de l'empire aral)e n'avait fait que précipiter la décadence du klialifat 'abbâ- side'. En vain les khalifes Al-Mouktadir, Al-Moustakfi et Al-Kàdir avaient essayé de résister à cette invasion toura- nienne; la turbulence des Bagdâdhiens et l'esprit d'indé- pendance des habitants de l'Irak les obligeaient à s'entourer de serviteurs étrangers, énergiques et dévoués. Le khalifat d'Al-Kàim bi-Amr Allah est un de ceux qui eurent à subir les plus rudes assauts. Malgré l'habileté du vizir Rais ar-Rouasà Ibn al-Mouslima, cette lutte se termina par une abdication du pouvoir khalifal entre les mains des sultans turks. L'événement qui motiva cette abdication fut la révolte de l'émir turk Aboû '1-Harîth al-Bassâsirî. Cet ambitieux, 1. CI. Muir : The Calip/taie, ils l'isc, dccliuc andfall, p. 527 et soq. Ci. Salmon, Bafjdàdh. 1 2 kXTRODUCTiOX après avoir groupé autour de lui tous les mécontents, mar- cha contre Bagdàdh, Ixittit les troupes du khalife, s'empara du vizir Ibn al-2sIouslima et le mit à mort, — en fit un exemple, selon l'expression si pittoresque de l'historien Ibn at-Tiktaka'. Al-Bassasîri, sitôt revêtu de l'autorité que lui avait conférée Al-Kàim, entama des négociations avec le khalife fatimite d'Egypte Al-Moustansir billali pour favo- riser l'invasion de r'Iràk par les troupes égyptiennes.. Le khalife 'abbàside se vit contraint, pour se défendre contre son dangereux ministre, d'implorer le secours du sultan sel- djoûkide d'Ispahan, Togroul-Beg. Celui-ci s'empressa de répondre à l'appel du khalif«3 et marcha contre Bagdàdh'. Son entrée dans la capitale 'abbàside en 448, en consacrant l'anéantissement du pouvoir temporel du khalifat, mit fin pour quelque temps aux désordres (jui troublaient la « Ville de la Paix ». Les tempêtes déchaînées à cette époque sur toute l'éten- due du monde musulman n'arrêtèrent pas un instant l'essor de la pensée arabe. Bien au contraire, il semble que, dans ces pays d'Orient, les périodes les plus troublées aient marqué l'éclosion de nouveaux génies. Les savants de l'Islam n'étaient pas de ceux qui recherchent, pour l'éla- boration de leurs travaux scientifiques, le calme du cabinet ou du laboratoire. S'ils ne restaient pas confinés dans leurs livres, c'est qu'ils savaient trouver, dans chaque ville importante où les portaient leurs pas, une biljlio- thèque publique, entretenue aux frais d'un prince ou par les donations de pieux personnages, et souvent aussi une société littéraire délicate, une sorte d'académie de province, où les poètes voyaient leur passage annoncé longtemps à l'avance; les théologiens trouvaient un accueil enthousiaste et des disciples disposés à les écouter dans les principales mosquées du monde musulman, (jui étaient pour eux autant de buts de pèlerinage. Avicenne, errant d'un bout à l'autre de la Perse, trouva en exil ou en prison le calme nécessaire à ses travaux philosophiques ; Gazzâlî écrivit ses œuvres maîtresses pendant les étapes du vaste pèlerinage qu'il fit dans les lieux les plus vénérés de l'Islam ; l'activité com- 1. Cf. Ibn at-Tiktaka : Al-Fahhn\ éd. Hartwiij Dereubourg, p. 398- 400. 2. Cf. Ibn al-AUiîr, éd. Tornberg, IX, p. 418. IXïHODUGTIÛX 6 merciale de Yàkoùt fut un stimulant ])()ur son œuvre géo- grnplii((ue; Ousâma ibn ^Nlounkidli, Al-Kàdi al-Fâdil, "Ou- màra bâtirent sur les champs de bataille leurs édifices historiques et littéraires. La vie d'Al-Khatîb al-Bagdadhl aussi fut singulièrement agitée. Le voyage qu'il fit dans sa jeunesse à travers l'Orient musulman, à la recherche des maîtres en renom dans la science du hadîtli, il dut le recom- mencer longtemps après, lorsque, parvenu à la maturité de son âge et de sa science, il se vit contraint de quitter la capitale 'abbâside d'où le chassaient les revirements de la politique. Mais, lorsqu'il quitta cette vie errante, il laissa à la postérité un bagage littéraire si considérable C[ue les biographes arabes n'hésitent pas à considérer son œuvre comme une des plus colossales que l'activité d'un seul homme ait pu produire. Aboû Bakr Ahmad ibn 'Ali ibn Thàbit ibn Ahmad ibn Malidi ibn Thàbit al-Khatib al-Bagdàdhî (le prédicateur de Bagdàdh) naquit à Daridjân un jeudi, le 23 ou 24 du second Djoumâda de l'an 391 selon les uns, 392 selon les autres (mai 1002 de Jésus-Christ). Daridjân était un village de la banlieue de Bagdâdh, en aval de cette ville. Son père disait le prune dans la mosquée de ce village^ aussi destina-t-il le jeune Ahmad à la même carrière. Le jeune homme fut élevé à Bagdâdli, où il commença à étudier les haditli en 403, â l'âge de onze ans. L'enseignement des sciences musulmanes était donné alors dès cjue l'enfant commençait à entendre exactement. Bien que l'opinion de la généralité des théologiens fût qu'il était préférable, jusqu'à vingt ans, de se consacrer à l'étude du Korân et du droit, la limite d'âge minima pour la science du hadith était de cinq ans. On cite des traditionnistes qui furent portés sur les épaules, à cet âge, au cours du professeur^ . La faculté de transmettre le hadith n'était donnée à l'élève qu'à l'âge de puberté, mais le hadith recueilli dès l'âge de discernement était parfai- tement valable. Al-Khatib eut pour maîtres dans les hadith Aboù Bakr al-Birkâni, dans le droit et la jurisprudence Aboù 1-Hasan al-Mahâmili et le kâdi Aboù 't-Taib at-Ta- barî. 11 acquit rapidement le titre de Hâfîdh, conféré aux \naTimes qui savent le Korâti et les traditions par cwitr, 1. Cf. W. Marrais : Le.' Ta'irib de Eti-Xai.ra.ai {Journ. asiat., 19U1, mars-avril, p. 193-104). 4 INTltODUCTION titre sous lc(iLiel il fut désigué pendant toute sa vie. Il partit alors en voyage, se rendit à Basra, de là à Nisàboùr, àlspahân, à Hamadàn et en 'Irak 'Adjemi ; après avoir ainsi traversé toute la Perse, il rentra à Bagdâdh, mais en sortit peu après pour se rendre en Syrie'. Il allait à la recherche des grands traditionnistes, dont la renommée parvenait jusqu'à lui. Il entendit les traditions à Damas, puis à Soûr (l'ancienne Tyr) et arriva à la Mecque où il s'acquitta des obligations du pèlerinage. Il y trouva deux maîtres dont l'enseignement lui profita beaucoup : le kàdi Al-Koçlâ'i et la hâfidha Karima bint Ahmad al-Marwazyya\ Cette femme était une native de Kashmahîn, faubourg de Merw, qui s'était rendue célèbre par sa sainteté et sa science des traditions. Sous sa direction, Aboû Bakr lut le Sahîh de Boukhàri en cinq jours. Il revint ensuite à Bagdàdh, où il entra en rapport avec le vizir Raïs ar-Rouasà ibn al-Mous- lima, qui était arrivé au pouvoir en 422. Un incident survint à ce moment, qui révéla la solidité de la science du Khatib. Un juif montrait publiquement un livre qu'il disait être une œuvre du Prophète tendant à abolir la capitation imposée aux habitants de Khaibar; on y trouvait réunis les témoignages des compagnons du Prophète. Al-Khatîb, ai3rès l'avoir parcouru, s'écria : « Ce livre est faux ! » — « D'où vois-tu cela ? » dit le vizir ; le Imfidh répondit : « (3n y voit les témoignages de SaVl ibn Ma'àdh et de Mou'- àwya; or, Sa'd est mort le jour du Fossé, avant Khaibar, et Mou'âwya a embrassé l'islamisme le jour de la Victoire en Tan 8, tandis que la prise de Khaibar eut lieu en l'an 7.» Le vizir, émerveillé, admit le Khatib dans son intimité. Le bruit de sa science et de sa vertu s'était déjà répandu chez les Bagdâdhiens, passionnés pour uploads/Histoire/ bibliothquedel-148-ecol.pdf
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- Publié le Jan 05, 2021
- Catégorie History / Histoire
- Langue French
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