Bernard Goldstein, une étoile qui brille pour l’éternité. Les élèves de 3ème4 C

Bernard Goldstein, une étoile qui brille pour l’éternité. Les élèves de 3ème4 Collège Michel Richard Delalande Athis-Mons, Essonne Année scolaire 2017 - 2018 Préface La biographie de Bernard Goldstein, pleine de sensibilité et d’humanité viendra sous peu enrichir le mémorial virtuel dédié aux victimes du convoi 77. C’est un nouveau fruit de l’aventure originale de parents et amis de déportés du convoi 77, regroupés en une association dirigée par Georges Mayer, fils d’Alex, qui avait 34 ans quand il fut déporté. Les fondateurs de cette association et ceux qui les ont rejoints depuis, nourrissent l’espoir de prolonger et d’approfondir, pour ce convoi, les recherches fondatrices de Serge et Beate Klarsfeld, qui publièrent en 1978 le « Mémorial de la déportation des Juifs de France », première édition suivie d’une seconde, enrichie et corrigée, en 2012, regroupant des informations succinctes mais essentielles sur chacun des 74 182 Juifs déportés de France. Cette prolongation et cet enrichissement, l’association les a voulus mémoriels bien sûr, mais aussi et surtout éducatifs, pour que les élèves et les étudiants d’aujourd’hui recherchent et étudient les traces de ces vies, pour beaucoup fauchées avant l’heure, puis produisent qui une biographie, qui un projet de publication, qui une pièce de théâtre ou une vidéo pour dire leur rejet de la haine raciste, antisémite, voire anti-immigrés. L’année scolaire 2017-2018 est marquée par une accélération du projet, en France et à l’étranger. C’est dans ce contexte que j’ai été contacté par M. Clément Huguet, professeur d’Histoire et de Géographie au collège Michel Richard Delalande à Athis-Mons, pour présenter à ses élèves notre association, ses buts et ses réalisations. Pour étoffer la discussion, j’ai suggéré que les élèves lisent les biographies de ma mère, Régine Skorka et de son frère Jérôme, tous deux déportés par ce convoi. Avec trois étudiantes de Sciences Po Paris, de l’équipe qui nous assiste dans la gestion et le déploiement du projet, nous avons admiré les 3 posters exposés au collège, illustrés de photos et de dessins retraçant la vie de Bernard Goldstein, un des jeunes gens entassés dans ce convoi pour un aller sans retour. La maturité des questions des élèves de cette classe de troisième nous a surpris, ils voulaient savoir le ressenti de ma mère pendant et après la déportation, son vécu durant le procès de Klaus Barbie, face à Maître Vergès. Enfin, nous avons mesuré, ce jour-là, la motivation de tous, au collège Michel Richard Delalande, celle des élèves, qui n’ont pas hésité à consacrer à cette aventure une heure hebdomadaire de leur temps libre, celle des équipes pédagogiques, soudées autour de M. Huguet, jusqu’à obtenir des subventions pour un voyage de classe à Izieu mettant l’accent sur le destin des enfants dans la Shoah, thème central de ce projet pour le collège. Je ne peux terminer cette préface sans évoquer une production artistique des élèves, qui m’a profondément touché, un « clip » très poétique des élèves, qui commence par l’évocation de leur travail sur Bernard Goldstein, se développe avec le contexte de la Shoah et du massacre des Tsiganes, décline les grands principes de notre démocratie, la non-discrimination, les droits humains et se conclut par un cri collectif « Tous Unis Contre la Haine » ! Merci aux élèves et aux équipes pédagogiques du collège de cette concrétisation des objectifs de notre association. Serge Jacubert, Membre du Conseil d’Administration de l’association Convoi 77. 4 Note des enseignants Tout au long de l’année, nous avons accompagné nos élèves dans le processus les amenant à la rédaction de la biographie de Bernard Goldstein. Ainsi, nous avons souhaité les initier à la démarche historique, mêlant un ensemble de méthodes critiques et scientifiques à une narration. L’objectif était de nous approcher au plus près de la vérité historique telle que la définit l’historien Enrico Castelli Gattinara. En faisant partager aux élèves le goût des archives si cher à Arlette Farge, nous avons également souhaité leur faire prendre conscience que ce travail ne pourrait aboutir qu’à une vérité provisoire, partielle et non- absolue. Parallèlement à cette démarche, nous avons souhaité que leur imaginaire puisse s’exprimer librement, notamment à travers des dessins car comprendre c’est (aussi) s’imaginer. Ces productions graphiques, qui correspondent à la libre interprétation des évènements par les élèves, trouvent pleinement leur place dans cette biographie et viennent, incontestablement, l’enrichir. Leur imaginaire a aussi voulu illustrer l’absence, la destruction des traces. A travers ce projet, nous avons souhaité favoriser l’ouverture culturelle par la découverte des lieux de mémoire et d’histoire. Ainsi, le Mémorial de la Shoah à Paris a été le lieu de rencontre avec Daniel Urbejtel, survivant d’Auschwitz-Birkenau. Les élèves ont également pu questionner les liens entre mémoire et histoire lors de la visite du Mémorial de la Shoah de Drancy où ils ont pu observer l’ancien camp d’internement. Enfin, la découverte de la Maison d’Izieu leur a permis d’étudier des parcours d’enfants passés par ce refuge qui en a accueilli une centaine de mai 1943 à avril 1944. Nos élèves ont alors abordé les différentes échelles du génocide et ont travaillé autour du procès de Klaus Barbie. 5 Plusieurs productions ont été réalisées par nos élèves tout au long de l’année. Ils ont imaginé, créé et réalisé deux journaux, diffusés au sein du collège, et dans lesquels ils ont présenté la nature du projet, leur rencontre avec Daniel Urbejtel et leur visite de la Maison d’Izieu. Par ailleurs, dans le cadre de la semaine d’éducation et d’actions contre le racisme et l’antisémitisme, nous les avons accompagnés dans la conception d’un clip vidéo en faveur de la lutte contre toutes les formes de discrimination. Dans tous les développements du projet, les élèves ont fait preuve d’un investissement remarquable et d’une motivation hors pair. Qu’ils en soient tous ici remerciés et chaleureusement félicités. Enfin, nous souhaitons ici remercier toutes les personnes qui ont contribué au projet en nous apportant leur aide et leur soutien. Nous remercions chaleureusement Marianne Lévinas (Marie Goldstein) pour son témoignage inédit et sa fille, Sonia Golin, pour son aide précieuse. Nous leur exprimons toute notre considération. Nous souhaitons remercier Michelle Goldstein qui nous a communiqué de nombreuses et précieuses archives liées à l’histoire de sa famille. Nous voulons témoigner à Daniel Urbejtel toute notre reconnaissance et notre sympathie et le remercier de nous avoir livré son témoignage. Nos remerciements s’adressent aussi au Ministère des Armées, au Département de l’Essonne, à la Fondation Seligmann, à la Fondation pour la Mémoire de la Shoah et à la Fondation SNCF qui ont soutenu financièrement notre projet. Nous remercions aussi le Mémorial de la Shoah pour l’accueil qui nous a été réservé à Paris et à Drancy. Nous remercions aussi nos collègues qui nous ont encouragés et nous ont apporté une aide précieuse. Un remerciement spécial est adressé à Déborah Le Pogam, Carole Richard et Laëtitia Legros. Clément Huguet, Léa Piovesan et David Mauzat. 6 Introduction Bernard Goldstein avait treize ans lorsqu’il a été déporté de Drancy vers Auschwitz-Birkenau par le convoi 77 le 31 juillet 1944. Victime du génocide des Juifs et des Tsiganes d’Europe, son assassinat, comme celui de 6 millions d’hommes, de femmes et d’enfants, représente ce qu’a constitué la Shoah : une catastrophe. Elèves de 3ème au Collège Michel Richard Delalande d’Athis- Mons (Essonne), nous avons pris part au projet européen Convoi 77 avec pour objectif de redonner une identité à Bernard Goldstein en écrivant sa biographie. Notre projet intitulé « Biograph’élèves : sur les traces de Bernard Goldstein » est interdisciplinaire puisqu’il réunit l’Histoire-Géographie, le Français et les Arts Plastiques. Ce projet s’est déroulé sur l’ensemble de l’année scolaire 2017-2018. Nous avons débuté le travail par une enquête historique et nous nous sommes répartis en quatre groupes. Chaque groupe a travaillé sur divers documents issus des archives du Mémorial de la Shoah et des Archives Nationales notamment. Notre travail s’est aussi appuyé sur des archives spécifiques à la famille Goldstein recueillies et rassemblées par Michelle Goldstein, une cousine de Bernard, sur son blog . 1 Au cours de cette enquête nous avons également recueilli plusieurs témoignages et notamment celui de Marianne Lévinas (Marie Goldstein), la soeur aînée de Bernard. Rescapée de la Shoah, seule de sa famille à ne pas avoir été arrêtée et déportée, elle vit actuellement aux Etats-Unis. Son exceptionnel témoignage a été recueilli par sa fille, Sonia Golin. Nous avons aussi écouté le témoignage de Daniel Urbejtel, survivant d’Auschwitz-Birkenau, arrêté en juillet 1944 à Paris et déporté par le convoi 77 alors qu’il n’avait que 13 ans, comme Bernard. michelle-goldstein.blogspot.fr 1 7 A la suite de cette enquête, nous avons procédé à plusieurs ateliers d’écriture afin de rédiger la biographie. En parallèle, nous avons également créé des poèmes sur la Shoah et nous avons imaginé une exposition artistique afin d’exprimer notre colère, notre tristesse, notre incompréhension et d’autres sentiments éprouvés lors de ce projet. Ainsi, en Arts Plastiques, nous avons réalisé des productions répondant à trois sujets : « Tant de haine que ma colère déborde », « Capsules temporelles » et « Mes vestiges s’effacent uploads/Histoire/ bernard-goldstein-une-etoile-qui-brille-pour-l-x27-eternite.pdf

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  • Publié le Jan 01, 2022
  • Catégorie History / Histoire
  • Langue French
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