11/03/2016 ANKH: Egyptologie et Civilisations Africaines http://www.cheikhantad
11/03/2016 ANKH: Egyptologie et Civilisations Africaines http://www.cheikhantadiop.net/cheikh_anta_diop_sur.htm#Considérations_sur_la_réception_de_lœuvre_de_C._A._Diop 1/12 CHEIKH ANTA DIOP Recherche GO ACCUEIL / HOME PAGE Biographie / Biography Contexte historique / Historical context Livres / Books Articles / Articles Conférences / Conferences Documents / Documents Sur Cheikh Anta Diop / On Cheikh Anta Diop Informations / News Télécharger / Download L'œuvre de Cheikh Anta DIOP : Commentaires, critiques, témoignages, hommages. Ville de Bénin au 16 siècle entourée d’un rempart de 30 km de circonférence ; la plus longue rue : 7 km. 250 000 habitants Considérations sur l'œuvre historique de Cheikh Anta Diop sa réception dans le monde académique et institutionnel (cf. C. M. Diop, Cheikh Anta Diop L'homme et l'œuvre, Paris, Présence africaine, 2ème éd. 2004) Une méthodologie novatrice Exigence de rigueur "Réponses à quelques critiques" et débats scientifiques A propos de la critique africaniste Le renouvellement des Études africaines Quelques références sur l'œuvre Références sur l'action politique au Sénégal Références sur témoignages, hommages, commentaires Considérations sur l'œuvre historique de C. A. Diop et sa réception dans le monde académique et institutionnel Une méthodologie novatrice L'œuvre de Cheikh Anta Diop fixe un cadre géographique et chronologique neuf pour étudier le passé des peuples Noirs. Elle dégage des orientations de recherche qui conduisent à des découvertes insoupçonnées sur les peuples d'Afrique et leurs relations avec les peuples des autres continents. Ce faisant, elle propose une méthodologie de recherche historique novatrice. Le temps historique et l’unité culturelle africaine Au moment où Cheikh Anta Diop entreprend ses premières recherches historiques (années quarante) l'Afrique noire ne constitue pas, nous l’avons vu plus haut, "un champ historique intelligible". Il est symptomatique qu'encore plus d’une dizaine d’années après, dans le numéro d'octobre 1959 du Courrier de l'UNESCO, l'historien anglais Basile Davidson introduise son propos sur la “Découverte de l'Afrique“ par la question : “Le Noir esttil un homme sans passé ?” et que cette même interrogation apparaît sous une forme à peine différente "L'Afrique, un continent sans histoire ?" dans un dossier photographique récent de La documentation française [Pierre Boilley, JeanPierre Chrétien, Histoire de l'Afrique ancienne, VIIIeXVIe siècle, dossier n°8075, maijuin 2010, pp. 23]. Dans son ouvrage Cheikh Anta Diop, Volney et le Sphinx, Théophile Obenga montre en quoi consiste l'originalité et la nouveauté de la problématique historique africaine ouverte et développée par Cheikh Anta Diop. “En refusant le schéma hégélien de la lecture de l'histoire humaine, Cheikh Anta Diop s'est par conséquent attelé à élaborer, pour la première fois en Afrique noire une intelligibilité capable de rendre compte de l'évolution des peuples noirs africains, dans le temps et dans l'espace [...] Un ordre nouveau est né dans la compréhension du fait culturel et historique africain. Les différents peuples africains sont des peuples "historiques" avec leur État : l'Égypte, la Nubie, Ghana, Mali, Zimbabwe, Kongo, Bénin, etc. leur esprit, leur art, leur science. ...". [Théophile Obenga, Cheikh Anta Diop, Volney et le Sphinx, Paris, Présence Africaine/Khepera, 1996, p. 28]. Nations nègres et Culture – De l'Antiquité nègre égyptienne aux problèmes culturels de l'Afrique d'aujourd'hui– que publie en 1954 Cheikh Anta Diop aux Éditions Présence Africaine d'Alioune Diop est le livre fondateur d'une histoire africaine scientifique. La reconstitution scientifique du passé de l'Afrique devient possible grâce à l'introduction du temps historique et de l'unité culturelle dans les “Études africaines”. Autrement dit, les sociétés africaines, comme les autres sociétés européennes, asiatiques, amérindiennes, ont une histoire qui s’étudie sur la longue durée. S’il existe une diversité évidente des peuples africains, ceuxci sont cependant rattachés, à des degrés divers, les uns aux autres par des liens culturels multiformes (langues, coutumes, organisation sociale, conception du pouvoir, totémisme, philosophie, etc.), témoins d’une vie commune de leurs ancêtres notamment dans la vallée du Nil, en partant de la région des Grands Lacs (Kenya, Tanzanie). Par conséquent, l'approche diachronique étudie l’Afrique dans le temps, identifie les rapports existants entre les différents peuples d’Afrique et aussi avec ceux des autres terres habitées. La dimension historique doit être introduite dans toutes les disciplines : “C'est le lieu de dire qu'aucune pensée et, en particulier aucune philosophie, ne peut se développer en dehors de son terrain historique. ... En renouant avec l'Égypte nous découvrons, du jour au lendemain, une perspective de cinq mille ans qui rend possible l'étude diachronique, sur notre propre sol, de toutes les disciplines scientifiques que nous essayons d'intégrer dans la pensée africaine moderne” [Cheikh Anta Diop, Civilisation ou Barbarie, Paris, Présence Africaine, 1981, p.13]. ème 11/03/2016 ANKH: Egyptologie et Civilisations Africaines http://www.cheikhantadiop.net/cheikh_anta_diop_sur.htm#Considérations_sur_la_réception_de_lœuvre_de_C._A._Diop 2/12 Un exemple de l'écriture africaine vaï L'idéologie occidentale dominante : La hiérarchisation raciale de J. C. Nott et G. R. Gliddon, 1854 (Cf. Stephen Jay Gould, La Mal Mesure de l'Homme, Paris, Ed. Odile Jacob, 1997) Préhistoire, origine de l'homme : Musée d'Olduvaï en Tanzanie L'approche diachronique réinsère l’Afrique dans le mouvement historique de l’humanité duquel elle avait été exclue, comme un élément essentiel de compréhension de l’évolution du monde (cf. Chapitre 1). Elle s’oppose radicalement à la méthode ethnographique d’étude des peuples non “Blancs” qui juxtapose des descriptions, dont certaines “feraient rougir un singe”, des populations dans la synchronie, c’estàdire à un instant donné et qui ignore l’évolution dans le temps. Cette introduction du temps historique et la restitution de l’unité culturelle africaine constituent un premier apport méthodologique fondamental de Cheikh Anta Diop dans le domaine de l'histoire des peuples négroafricains. La réfutation du concept de race au sens de l'idéologie occidentale dominante L’étude de l’Afrique était abordée avant Cheikh Anta Diop avec un préjugé racial. En effet, la notion de race telle qu’elle est conceptualisée par nombre de philosophes, les anthropologues et les ethnologues occidentaux depuis le Siècle des Lumières, établit des corrélations entre le type physique (que les spécialistes dénomment phénotype : couleur de la peau, nature des cheveux, prognathisme, etc.) et les capacités intellectuelles des individus [Théophile Obenga, Cheikh Anta Diop, Volney et le Sphinx, Paris, Présence Africaine/Khepera, 1996 ; Claude Liauzu, La société française face au racisme – De la Révolution à nos jours, Paris, Editions Complexe, 1999 ; Dominique Schnapper, Sylvain Allemand, Questionner le racisme, Paris, Gallimard Éducation, 2000]. Blanc est devenu synonyme d’intelligence, de rationalité, de créativité, Noir synonyme de bestialité, de paresse, d’émotivité. Il découle de cette conception de la communauté humaine l’existence d’une hiérarchie entre les différentes races. L’ethnologie et l’anthropologie occidentales appréhendent les sociétés africaines à travers ce découpage vertical de l’humanité. Dans un tel cadre de pensée, un Nègre n’a jamais créé de civilisation, ou bien n’a jamais été l’auteur d’une quelconque découverte ou innovation. Ceci explique la “naissance du mythe du Nègre [Cheikh Anta Diop, Nations nègres et Culture, 4ème édition, p. 49] et la notion de “vrai Nègre” [Jean Vercoutter, L'Égypte et la Vallée du Nil, Paris, PUF, Nouvelle Clio L'histoire et ses problèmes, 1992, p. 39] sorte d'outil méthodologique conçu par des spécialistes occidentaux pour étudier l’histoire des peuples africains afin de ne jamais être en contradiction avec leur propre conception hiérarchisante de la race : "Les anthropologues ont inventé la notion ingénieuse, commode, fictive du "vrai Nègre" qui leur permet de considérer au besoin tous les Nègres réels comme de faux Nègres se rapprochant plus ou moins d'une sorte d'archétype de Platon, sans jamais l'atteindre" [Cheikh Anta DIOP, Antériorité des civilisations nègres – Mythe ou vérité historique ?, Paris, Présence africaine, 1967, 1993, p. 24.] La “mécanique” du mythe du Nègre/“vrai Nègre” fonctionne de la manière suivante : tout fait de civilisation mis au jour en n’importe quel endroit du continent africain, est l’œuvre d’un nonNègre. tout peuple Nègre responsable d’une civilisation est en fait un peuple Blanc, quitte à être un peuple Blanc à peau noire ! Tel est le cas des Égyptiens, des Nubiens, et de tous les autres NégroAfricains responsables des constructions anciennes du Zimbabwe, de l’architecture soudanaise de Djenné et de Tombouctou, de l'impluvium yoruba, etc. L’étude de la société Baoulé par Maurice Delafosse dans son article “Sur des traces probables de civilisation égyptienne et d'hommes de race blanche à la Côte d'Ivoire [L'Anthropologie, tome 11, Paris, 1900], et les considérations de Félix Dubois sur la civilisation Songhaï dans son livre Tombouctou la Mystérieuse, publié en 1897, sont des illustrations typiques du mythe du Nègre à l'œuvre dans les “Études africaines”. Dans le premier cas, seuls des Blancs (introuvables) ont pu apporter les éléments de la civilisation aux Nègres Baoulés, et dans le second, les Soudanais, auteurs des œuvres architecturales des cités du Niger, Djenné, Tombouctou, ... bien que noirs de peau et crépus de cheveux, ne sont pas des Nègres. Dans ce contexte d'obscurantisme et de racisme ambiants, l’apport déterminant de Cheikh Anta Diop est : de récuser toute corrélation entre couleur de la peau (l’apparence physique de manière générale ou phénotype) et capacités intellectuelles, de récuser toute hiérarchie raciale : les différentes races humaines possèdent les mêmes aptitudes intellectuelles. de réfuter les caricatures raciales et de considérer les grandes familles humaines, Noirs, Blancs, Jaunes, dans leur variabilité respective de types physiques. d’affirmer l’origine monogénétique africaine de l’espèce humaine uploads/Histoire/ ankh-egyptologie-et-civilisations-africaines.pdf
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Gratuit pour un usage personnel Attribution requise- Détails
- Publié le Dec 23, 2022
- Catégorie History / Histoire
- Langue French
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