1 Le XVIIIe siècle: la crise de l’Ancien Régime. 1. Économie agraire et dévelop

1 Le XVIIIe siècle: la crise de l’Ancien Régime. 1. Économie agraire et développement des affaires. 1.1. La survivance de l’économie agraire. Au début du XVIIIème siècle, l’agriculture était l’activité économique la plus importante. Il s’agissait d’une agriculture de subsistance, avec un système de culture peu évolué, adapté à la rotation triennale et à la jachère. Les rendements étaient très pauvres et destinés à la autoconsommation. Fig 1. Système de rotation triennale. On se produisaient, périodiquement, des crises de subsistances, des périodes de rareté des céréales et de montée des prix des mêmes. Ces crises provoquaient des famines et de misère et, souvent, étaient la cause des révoltes populaires. La majorité de la terre appartenait à la noblesse et au clergé. Et la plupart de la population était des paysans qui travaillaient les terroirs de leurs seigneurs et étaient soumis au paiement des forts impôts. 2. La croissance démographique et économique. Au XVIIIème siècle, après les grandes guerres du XVIIème siècle (La Guerre de Trente Ans), le Traité d’Utrecht (1713) a ouvert une période de paix dans toute l’Europe. Grâce a cette situation, la population a augmenté substantiellement entre 1650 et 1800 de 100 à 200 millions d’habitants. Cette croissance démographique a été due à l’absence des grandes épidémies et à l’introduction des nouvelles espèces de cultures (la pomme-de-terre, le maïs, etc.). UNITÉ 1 2 Fig 3. Modèle de la transition démographique. L’augmentation de la population a conduit à une croissance de la demande de produits et à la montée des prix, et aussi des bénéfices des propriétaires. Tout ça a provoqué un agrandissement de la production. Les monarchies ont favorisé la croissance économique et ont stimulé des réformes sur l’agriculture, et elles ont financé la création des manufactures, dédiées à la production de biens de luxe. Elles ont protégé les compagnies commerciales, les responsables du commerce triangulaire entre les continents. Le commerce triangulaire consistait à échanger en Afrique des produits européens (alcool, armes, etc.) contre des esclaves, puis à apporter ces esclaves comme main d'œuvre dans les colonies d'Amérique (Antilles). Les marchands apportent ensuite en Europe les produits issus des plantations des colonies (sucre, cacao, etc.). Fig 4. Modèle du commerce triangulaire. Au XVIIIème, les communications ont amélioré grâce à la construction des routes et des conduites d’eau. Mais, le moyen de transport le plus important a été le commerce maritime entre les continents, le commerce colonial. 3 2- Société d’ordres et monarchie absolue. 2.1. Une société inégalitaire. La société de l’Ancien Régime était divisée en deux grands groups: les privilégiés (la noblesse et le clergé) et les non privilégiés (Tiers État). En plus, il s’agissait d’une société fermée, où chacun appartenait á un ordre par naissance, excepté le clergé. Fig 2. Caricature de la société d’ordres. 2.1.1 Les privilégiés La noblesse possédait la plupart des terroirs et vivait de ses rentes. Ses membres étaient riches, monopolisaient tous les postes importants et jouissaient de privilèges économiques et fiscaux, parce qu’ils ne payaient pas d’impôts. Le clergé vivait des revenus de l’exploitation des terroirs et de la dîme. Ce n’était un group homogène, car le haut clergé jouissait des luxes de la noblesse, alors que le bas clergé provenait du Tiers État. 2.1.2 Les non privilégiés Le Tiers État (non privilégiés) était l’immense majorité de la population (90-95%), et était très hétérogène. Il était constitué par: La bourgeoisie. Composée par les grands artisans, commerçants et banquiers. C’était le group le plus actif économiquement et il s’est enrichi grâce à la croissance économique du XVIIIème siècle. Cependant, les bourgeois n’avaient pas d’influence politique et prestige social. Les classes populaires urbaines groupaient aux travailleurs manuels des villes (petits artisans, ouvriers des manufactures, des domestiques, des soldats, etc.). 4 Les paysans constituaient le group le plus nombreux de la population. Ils étaient obligés à travailler les terroirs des privilégiés et à les payer beaucoup d’impôts. Leurs conditions de vie étaient très dures. 2.2. La monarchie absolue. Dans la société d’ordres, le roi avait un pouvoir absolu. Il était par dessus de tous les habitants du royaume, et tous les ressortissants lui étaient soumis. La monarchie était héréditaire et d’origine divine, c’est à dire, l’autorité du roi provenait de Dieu. Toutes les institutions de l’état dépendaient du roi: il était l’expression de la loi, l’autorité suprême du gouvernement, le juge supérieur et il dirigeait les affaires, il ne partageait pas sa souveraineté avec d’autres pouvoirs. Le monarque s’appuyait sur des institutions que lui conseillaient (Conseils d’État) et sur une administration (bureaucratie). Pourtant, quelques affaires, comme la approbation des nouveaux impôts, devait être décidés par les parlements (États Généraux en France), composés par des représentantes des trois états. Mais, les monarques absolus ne convoquaient pas les parlements pour ne pas limiter leur pouvoir absolu. 3. L’ère des Lumières. Les Lumières est un mouvement intellectuel lancé en Europe au XVIIIe siècle qui a mis en question tous les principes de l’Ancien Régime. Les précédents de ce mouvement ont été deux penseurs anglais, John Locke et Isaac Newton. Le premier a critiqué l’absolutisme et a proposé, par la première fois, la séparation des pouvoirs. Grâce à Newton la méthode scientifique est née, basée sur l’observation et vérification des faits proposés. Le mouvement soutenait la confiance absolue en la raison (l’intelligence humaine) comme l’unique moyen pour comprendre le monde réel. La raison ne pouvait être substituée ni par la tradition, ni par l’autorité, ni par la révélation. Tout ce qu’elle ne pouvait pas comprendre devait être refusé. Les penseurs des Lumières croyaient que l’Humanité, menée par son intelligence, pouvait atteindre la connaissance, la base du bonheur, le but dernier de la vie humaine. C’est pour cela qu’ils défendaient l’éducation et le progrès humain, c’est à dire, l’amélioration progressive des conditions de vie des gens. De même, ils défendaient la tolérance comme la base des relations humaines et ils critiquaient l’intransigeance religieuse. Bien que la majorité des savants des Lumières étaient croyants, ils refusaient la supériorité d’une religion sur les autres et ils proposaient le besoin d’établir de codes moraux dictés par la raison. 3.1. Les philosophes des Lumières. Les idées des Lumières ont été répandues par un groupe des penseurs, surtout, français : Montesquieu, Voltaire, Diderot, Rousseau, D’Alembert, etc. Dans leur écrits, ils ont défendu les principes de liberté et égalité pour tous les citoyens et il se sont opposés à la société d’ordres, en invoquant que toutes les personnes sont nées libres et égales. C’est pour ça qu’ils ont appuyé la mobilité sociale selon le mérite et l’intelligence de chacun. 5 1.1.1. La pensée économique En économie, les penseurs des Lumières ont défendu la physiocratie et libéralisme économique. Ces deux écoles de pensée économique sont opposées au mercantilisme, une pensée qui croyait à l’accumulation de métaux précieux comme la principale source de richesse de n’importe quel pays, et le commerce était la meilleure activité pour l’atteindre. Par contre, la physiocratie et le libéralisme économique défendaient la propriété privée et la liberté de commerce et d’industrie. Pour eux, l’agriculture était la principale source de richesse d’un pays, ce qui permettait vivre ses habitants, de toute manière que d’accumuler et échanger des produits. 3.1.2. La pensée politique La pensée des Lumières s’est opposée radicalement à l’absolutisme. Les idées d’un groupe de savants, appuyées sur les doctrines et l’expérience de la Révolution anglaise du XVIIe siècle, ont conformé les principes d’une nouvelle pensée politique qu’ont connaît comme libéralisme politique. Les principaux philosophes des Lumières étaient : Montesquieu, qui a proposé la séparation des pouvoirs (législatif, exécutif et judiciaire). Rousseau, qui a défini le concept de contrat social, comme le résultat d’un pacte entre tous les citoyens. Il a posé le principe de souveraineté nationale, selon lequel le pouvoir émane du libre consentement de tous les citoyens, et qui s’exprime par le vote. Voltaire, qui a défendu le besoin d’un parlement qui limitait le pouvoir du roi et d’un système fiscal peu onéreux pour le peuple. Le baron de Montesquieu Jean-Jacques Rousseau Voltaire 3.1.3. L’Encyclopédie Deux philosophes, Diderot et D’Alembert, ont démarré un projet ambitieux : l’Encyclopédie. Il s’agissait de publier une grande œuvre qui réunissait les connaissances et savoir de leur temps, basés en la raison et l’observation de la nature. Cette œuvre, laquelle a été publiée depuis 1751. Elle comprenait 35 volumes, dans lesquels ont collaboré les principaux philosophes. L’Encyclopédie a eu un grand succès des ventes, ce qui a contribué à la diffusion des idées des Lumières et elle a provoqué la création de nombreux salons littéraires et d’académies, dans lesquelles les nouvelles idées étaient exposées et discutées. 6 4. La fin de l’Absolutisme À la fin du XVIIIe siècle il y avait une série de changements politiques en Angleterre qui ont mis des limites au pouvoir de la monarchie absolue. En même temps, les idées des Lumières ont donné lieu, dans plusieurs pays, à des expériences de réforme politique, économique et culturelle qu’on connaît comme Despotisme. 4.1. La Révolution Anglaise Depuis le Moyen Âge, le pouvoir royal en Angleterre était limité par les deux chambres du Parlement uploads/Geographie/ unite-1-la-crise-de-l-x27-ancien-regime.pdf

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