1 /127 Société Astronomique de France L ’Astronomie Revue mensuelle d’Astronomi

1 /127 Société Astronomique de France L ’Astronomie Revue mensuelle d’Astronomie populaire, de météorologie, de Physique du globe et de photographie céleste Fondée par Camille FLAMMARION Première époque : 1882-1894 TABLES GENERALES Réalisées par Jean-Michel FAIDIT 2 /127 2007 3 /127 Avant-propos : La revue l’Astronomie l y a 125 ans, en mars 1882, Camille Flammarion (1842-1925) fondait la revue l’Astronomie. Elle fut éditée en 154 livraisons mensuelles jusqu’en décembre 1894 chez Gauthier-Villars. Intitulée « Revue d’astronomie populaire, de météorologie et de Physique du Globe », elle s’élargit aussi à la « Photographie céleste », à partir de 1893. Le premier numéro porte la date du 1er mars, mars étant « le premier mois du calendrier établi depuis Romulus ». Après une citation de Képler en frontispice « Inertia mors est Philosophiae. Vivamus nos et exerceamur », d’emblée la philosophie est énoncée avec le premier éditorial, à travers une précision toute spécifique : « Nous voulons populariser la Science, c’est à dire la rendre accessible à toutes les intelligences qui veulent bien se donner la peine d’apporter quelque attention aux études sérieuses, mais nous ne voulons pas la vulgariser, la faire descendre au niveau du vulgaire indifférent, léger ou railleur. Il y a là une distinction que l’on ne fait pas assez ». Abstraction faite de l’évolution du sens des mots (vulgaire n’ayant plus de nos jours la même signification), cette réflexion apparaît comme le fruit d’une vingtaine d’années d’expérience de Flammarion à travers ses ouvrages et dans le journalisme scientifique, puisqu’il fut en charge de la rédaction du journal le Cosmos dès 1863. I Traitant des astres, du climat, et des sujets connexes de notre planète, l’Astronomie est aussi et surtout un reflet de son époque, les prémices de la « belle Epoque », où l’on s’enthousiasme pour les progrès scientifiques et techniques. On y trouve un panorama de cette actualité, depuis l’entrée en service des Observatoires de Haute montagne (Pic-du-Midi, Mont-Blanc, Lick au Mont Hamilton) jusqu’à l’Exposition Universelle de 1889, avec la construction de la Tour Eiffel, où Flammarion et Gustave Eiffel organiseront quelques années plus tard la Fête du Soleil de 1904 à 1914. Elle démarre avec des phénomènes célestes historiques, attendus, comme le passage de Vénus sur le Soleil le 6 décembre 1882, ou inattendus, comme la grande comète qui a marqué cette année. Les principaux astronomes de l’époque y contribuent. Les sommaires alternent les noms de Janssen, Bigourdan, Tisserand, Faye, l’Amiral Mouchez, les frères Henry, Roche et bien d’autres pour la France. Ceux de Darwin ou Denning en Angleterre, Houzeau ou Terby en Belgique, Schiaparelli ou Ricco en Italie, Landerer ou Comas Solà en Espagne, Lowell, Barnard ou Holden aux Etats-Unis, Charles Dufour à Lausanne, Weinek à Prague ou de Terao à Tokyo parmi beaucoup d’autres encore à l’étranger. La publication est véritablement internationale et diffusée dans la plupart des Observatoires. Des vulgarisateurs y contribuent aussi, dont certains tout jeunes écrivent dans ses colonnes leurs premiers articles, comme l’abbé Moreux et Lucien Rudaux. Il en est de même pour 4 /127 ses futurs collaborateurs à l’Observatoire de Juvisy, Antoniadi et Quénisset. Aux côtés de Flammarion, Directeur et Rédacteur en chef, le Comité de rédaction est surtout constitué d’Eugène Vimont, fondateur d’une des premières sociétés scientifiques Flammarion à Argentan (Orne) et de Philippe de Gérigny, pseudonyme de Maurice Fouché (1855-1929). MM. Albert Gauthier-Villars et fils, administrateurs-gérants puis simples libraires dépositaires à partir de janvier 1893, accueillent le siège de la revue au 55 quai des Augustins. On imagine aisément l’effervescence qui pouvait régner dans cette ruche. Au fil des ans, la plupart des sujets sont évoqués. Des astronomes amateurs, alors désignés observateurs, adressent articles et correspondances, que ce soit des observations d’étoiles filantes et de bolides, d’aurores boréales, de halos ou parhélies, d’arcs en ciels de jour ou lunaires. Tous les thèmes sont abordés et reviennent à tour de rôle : le suivi de l’activité solaire, les changements d’aspect de Mars, la disparition de l’anneau de Saturne, les satellites de Jupiter, la visibilité de Vénus en plein jour dont Bruguière se fait une spécialité, des travaux de sélénographie comme les descriptions des cirques et cratères par Gaudibert ou une carte de la Lune dressée par Fenet. Aucune éclipse, de Lune ou de Soleil, aucune conjonction ou occultation importante qui ne soit annoncée, observée et rapportée. Des articles de revues étrangères sont aussi traduits. Les découvertes de nouveaux astéroïdes, le plus souvent par Palisa, sont relatées, tout comme la compétition entre Barnard et Brooks pour la découverte des nouvelles comètes. Hasard du calendrier, c’est en 1894 que l’on évoque à plusieurs reprises les comètes capturées par Jupiter, exactement un siècle avant Shoemaker-Lévy 9. La revue restitue les interrogations à l’époque d’actualité sur la variation des latitudes en géodésie, l’influence des marées sur la rotation terrestre ou les liens entre les éruptions solaires et les perturbations magnétiques terrestres. Si la réforme du calendrier fait l’objet d’un concours doté d’un prix, les cadrans solaires ne sont pas oubliés. Mais une des grandes affaires du moment est l’unification de l’heure légale, en France sur le méridien de Paris en 1891, avec le choix d’un premier méridien universel. Parfois, après le transit de Vénus et la détermination de la parallaxe du Soleil, les débats portent sur des questions anecdotiques, comme le passage de corpuscules devant le Soleil, finalement identifiés comme des oiseaux. Une place importante est accordée aux chutes et découvertes de météorites, avec entre autres plusieurs articles de Daubrée. L ’art et la littérature sont aussi présents avec une discussion de supposées vues héliocentriques chez Dante, le signalement d’un bolide peint par Raphaël ou une statue astronomique antique conservée au Musée d’Arles. La curiosité et l’imagination sont inscrites à l’ordre du jour, que ce soit au sujet de la vie dans l’Univers ou de l’aspect de la Terre vue depuis d’autres planètes. Côté technique, la place accordée à la photographie va crescendo, avec ses applications dans les divers domaines de l’astronomie, à commencer par le lancement de la Carte du ciel en 1887. Il en est de même pour la spectroscopie et l’astrophysique naissante. Dans le domaine des communications aériennes, si les ballons occupent encore une large 5 /127 place, avec notamment la première traversée de la manche par l’aérostier Lhoste qui relate son exploit, on s’étonne de ne pas trouver mention des essais d’aviation de Clément Ader en 1890. Tandis que Crova publie ses observations de la constante solaire, des physiciens comme Hirn et Lepaute exposent leurs réflexions et expériences sur la conservation de l’énergie solaire. Dans le registre des catastrophes, les lueurs crépusculaires liées à l’éruption du Krakatoa en 1883 sont abondamment commentées, comme les causes de la catastrophe de Saint-Gervais en 1892 avec la rupture d’un glacier affaibli par un réchauffement de la température. De même, des échos font régulièrement état des victimes de la foudre et des séismes. Plusieurs tsunamis sont relatés. Et parfois des victimes des révolutions, bien terrestres celles-là, comme la déposition de Dom Pédro II, Empereur du Brésil et mécène avisé des Sciences. On observe enfin un certain culte de la personnalité avec des échos répétés sur l’Observatoire Flammarion de Bogota, fondé à l’initiative de José Gonzalez, et bien sûr à propos du cirque Flammarion sur la Lune … La revue rassemble ainsi un nombre impressionnant d’articles et de données. On ressent un net professionnalisme dans la présentation. Le ton est volontiers accrocheur. A l’intérieur de la couverture, ornée d’une vignette dessinée par Blanadet, chaque numéro comporte 40 pages. Dès la première année, le tirage dépasse les 6000 exemplaires. La composition mensuelle présente un ordonnancement identiquement structuré. Le lecteur découvre d’abord un « article-phare » en ouverture, suivi de plusieurs articles, puis une rubrique « Nouvelles de la Sciences – Variétés » avec en vrac diverses informations. Une rubrique d’éphémérides complète l’édifice, avec une rotation dans son intitulé (Le ciel du mois, Observations astronomiques, Curiosités du ciel, Observations à faire, …), Vimont succédant à Gérigny dans cette tache en juin 1884. Régulièrement, deux autres rubriques rassemblent les communications de l’Académie des Sciences relatives à l’astronomie et les séances de la Société Astronomique de France, fondée le 28 janvier 1887 par Flammarion. On discerne aussi des cycles annuels. De 1885 à 1892, le numéro de janvier s’ouvre par l’annuaire astronomique de Flammarion, avant qu’il ne fasse l’objet d’une publication séparée. Puis l’ouverture annuelle s’effectue à travers l’image d’un grand Observatoire. Le numéro de décembre se clôture par plusieurs pages de Tables annuelles, en supplément des 480 pages publiées. Reviennent également des bilans et statistiques annuels des taches solaires, des relevés météorologiques, des tremblements de terre par Detaille, et des comètes de l’année. L ’iconographie est particulièrement soignée et abondante. En témoigne le fait que durant ses treize années d’existence, l’Astronomie réunit 2161 gravures et photographies dans un volume global de 6267 pages, soit une toutes les trois pages en moyenne. In fine, en n’inventoriant qu’une fois les articles scindés en plusieurs parutions, elle réunit 722 articles écrits par 237 auteurs, dont 203 émanant de uploads/Geographie/ tables-l-x27-astronomie.pdf

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