CONCOURS POUR LE RECRUTEMENT DE TECHNICIENS SUPÉRIEURS DE LA MÉTÉOROLOGIE DE PR
CONCOURS POUR LE RECRUTEMENT DE TECHNICIENS SUPÉRIEURS DE LA MÉTÉOROLOGIE DE PREMIÈRE CLASSE (CONCOURS INTERNE ET EXTERNE) ***************** SESSION 2021 ***************** ÉPREUVE ÉCRITE OBLIGATOIRE N° 1 : QUESTIONS ET COMMENTAIRE Durée : 3 heures Coefficient : 3 La rigueur, le soin et la clarté apportés à la rédaction des réponses seront pris en compte dans la notation. L’utilisation de toute documentation (dictionnaire, support papier, traducteur, téléphone portable ou assistant électronique, etc.) est strictement interdite. Cette épreuve se compose de deux parties : - Partie I : Questions (10 points) - Partie II : Commentaire (10 points) Il sera tenu compte de la correction de la langue : orthographe et grammaire (2 points). Ce sujet comporte 7 pages (page de garde incluse). Direction des ressources humaines – Pôle recrutements et concours Téléphone : 05.61.07.93.83 – Télécopie : 05.61.07.96.30 Météo-France, certifié ISO 9001 par Bureau Veritas Certification Page 1 sur 7 Partie I : Questions 1. Expliquez l’expression soulignée dans chacun des textes. (4 points) 2. Quels sont les points communs entre les deux textes. Argumentez et illustrez votre réponse. (2 points) 3. Que montre cette photo et quelles réflexions vous inspire-t-elle ? (4 points) Partie II : Commentaire A la fin du second texte, l’auteure affirme : « Cette pandémie est toutefois porteuse de certaines leçons et de quelques raisons d’espérer » (p. 4, dernier §). Trouvez-vous cette position justifiée ? Pour quelles raisons ? En vous appuyant sur les trois documents et sur vos constats, argumentez et illustrez votre réponse en 1 copie maximum. (10 points) Page 2 sur 7 DOCUMENT 1 Réflexions d'un ancien responsable de la FAO 1 autour de la crise du Covid-19 Article publié sur le site https://www.alimenterre.org, d’après un écrit de l'agroéconomiste Materne MAETZ (2020). L’auteur a travaillé plus de 30 ans dans la coopération internationale (FAO) dans le domaine de l’agriculture et de l’alimentation. « C’est une citation très en vogue ces jours-ci : « Le réel, c’est quand on se cogne. » disait Jacques Lacan2. Jusqu’à ces dernières semaines, le mur du réel restait molletonné, car pour la plupart d’entre nous, surtout les plus privilégiés, la crise climatique demeure trop lointaine pour qu’elle change nos priorités. Les nantis peuvent se protéger de la chaleur excessive, fuir vers des zones à l’abri des inondations, se procurer la nourriture nécessaire voire superflue en cas de pénuries alimentaires. Pas de quoi paniquer donc, bien que les preuves scientifiques sur l’urgence d’agir s’accumulent. L’argent n'y peut rien Avec le Covid-19, le mur a changé. Il est rugueux, on s’y écorche au moindre contact ; le virus ne distingue pas les riches des autres même si les premiers sont un peu moins vulnérables que les pauvres, [et] qu’ils peuvent se confiner dans des conditions confortables et avoir accès aux services de soin. Il touche nos dirigeants et les célébrités comme le commun des mortels. Le fait est que, pour l’heure, il n’y a pas de remède sûr contre le virus ; il y a l’assistance respiratoire pour soulager les malades, mais en réalité on ne peut se défendre contre le Covid-19, pour l’instant, qu’avec les moyens du bord, qu’avec les moyens du corps. Et ces moyens dépendent de la dure réalité de l’état de notre santé (résultat de notre mode de vie) et de nos aptitudes génétiques qui ne peuvent pas encore être modifiées pour aider quiconque à mieux résister. L’argent ne sert donc pas vraiment à se tirer de cette crise, le Covid-19 n’en a que faire du nombre de zéro qui figurent au montant du compte en banque de celui qu’il attaque ! Disparition des dogmes Il est emblématique de voir la teneur de la réaction des autorités face à la crise : on commence par fermer nos écoles, puis on protège la population en décrétant le confinement et la suspension d’un grand nombre d’activités économiques. Certaines sont préservées : tout ce qui tourne autour de l’alimentation notamment (Tiens ? Aurions-nous pris conscience que la nourriture n’est pas une marchandise comme les autres ?), de la santé, de l’énergie et, dans une moindre mesure, les transports. Puis […] voilà que l’argent n’est plus l’objectif ultime, qu’il devient un des outils permettant d’agir sur le réel pour y préserver ce qui compte vraiment : manger, se soigner, se chauffer, assurer le maintien de l’outil de production. Où sont passés les dogmes qui ont pollué le débat public depuis de longues années (dépenses et déficit public, compétitivité…) ? 1 FAO : Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture. 2 Jacques Lacan (1901-1981), psychiatre et psychanalyste français. Page 3 sur 7 L’individualisme laisse soudain la place à la nécessité de penser collectif. L’argent, quant à lui, est en passe de redevenir ce qu’il n’aurait jamais dû cesser d’être : un moyen de faire tourner la société, une huile dans les rouages, un moyen d’économiser pour s’assurer un minimum de sécurité. Alors on y va à coup de 300 milliards par ci, 750 milliards par là… et tant pis pour les 3% de déficit et pour la dette. Car quelle réalité la dette a-t-elle en face du risque de voir des dizaines (ou des centaines) de milliers de morts dans jours et les semaines à venir ? Revenir à une réalité tangible La crise du Covid-19, celle du climat, et plus largement celle de notre environnement sont des occasions de prendre conscience que l’argent n’est pas une fin en soi, mais un outil, ce qui signifie qu’il ne peut rester l’objectif ultime de nos vies, tel qui l’est (presque) devenu. Car nos objectifs sont plus divers, à dimensions multiples, et ils ne peuvent être réduits à une seule dimension, à un seul numéraire, la monnaie. Il va falloir développer de nouveaux outils pour évaluer de manière holistique3 nos actions en face de multiples objectifs, prendre en compte toutes les dimensions tangibles de la réalité (l’alimentation, la santé, l’environnement) sur laquelle nous voulons agir et obtenir des résultats. Mais, si nous nous négligeons ces promesses, il sera trop tard pour que l’argent nous soit d’une quelconque utilité. » 3 De manière holistique : en considérant les phénomènes comme des totalités. Ici, il s’agit de penser les objectifs comme formant un tout, chacun étant lié aux autres. Page 4 sur 7 DOCUMENT 2 Les effets de la crise du Covid-19 sur le traitement du problème du réchauffement climatique Cet article a été publié en avril 2020 sur le site https://www.sciencespo. L’auteure, Carola KLOECK, enseigne à Sciences Po Nancy. Elle est co-auteure avec F. WEILER de « Development Aid and Adaptation to Climate Change » (Londres, 2018) et codirige un volume sur l’adaptation au changement climatique dans les petits Etats insulaires. « Le coronavirus a envahi nos écrans et les médias ne consacrent que peu d’espace et de temps aux informations qui n’ont pas de lien avec la pandémie. Rares sont les personnes qui ont eu vent du cyclone tropical de force 5, baptisé Harold, qui a touché l’île de Vanuatu le 6 avril dernier et qui a entraîné des dégâts monumentaux - à peine cinq années après que ce jeune État a souffert du passage du cyclone tropical Pam, le plus important jamais observé. Le changement climatique détruit plus que le Covid-19, même si ses effets sont moins visibles, moins concentrés et moins présents dans les pays industrialisés du nord qui sont, pour l’heure, les plus touchés par le coronavirus. Les conséquences du changement climatique sont en effet plus difficiles à identifier et à tracer. Des événements climatiques extrêmes comme les cyclones tropicaux Pam ou Harold ne peuvent pas être directement reliés au changement climatique ; ce dernier rend simplement ce type de tempêtes plus probables et plus intenses. Et tandis que la pandémie actuelle est – espérons-le – un événement ponctuel, le changement climatique s’inscrit dans le temps long. Vagues de chaleur, inondations et sécheresses continueront de faire de nombreuses victimes, dont des morts, durant le siècle à venir. Un rapport de l’OMS publié en 2018 estime ainsi à environ 250 000 par an (!) le nombre de morts qui seront imputables au réchauffement climatique entre 2030 et 2050. Ainsi, si le changement climatique et le Covid-19 diffèrent par de nombreux aspects et si les deux phénomènes n’ont par ailleurs aucun lien direct, la question des effets de l’actuelle crise sanitaire sur l’environnement se pose. D’aucuns évoquent les « bénéfices collatéraux » de la pandémie – ou du moins de la réponse que nous y apportons. Les perturbations qu’elle entraîne sur l’économie mondiale, la baisse significative du trafic aérien et terrestre comme celle de la production industrielle a réduit à son tour et de façon significative, la pollution aérienne, comme nous le montrent clairement des images satellites. Le fort ralentissement de l’économie, combiné à un hiver anormalement chaud en Europe (le plus chaud jamais enregistré, autre preuve du changement climatique) a fait baisser les émissions de CO2 (mais pas les concentrations de CO2 dans l’atmosphère). La prudence reste néanmoins de mise, de nombreux spécialistes, comme le responsable Environnement des Nations uploads/Geographie/ sujet-tsm-francais.pdf
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- Publié le Mar 28, 2022
- Catégorie Geography / Geogra...
- Langue French
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