V.V / Prix : 75 OMMANDANT CUIGNET SOUVENIRS DE AFFAIRE DREYFUS (Ir© série) Le D

V.V / Prix : 75 OMMANDANT CUIGNET SOUVENIRS DE AFFAIRE DREYFUS (Ir© série) Le Dossier Trarieui-Tornielli-llÉaiJli ^==\^=^ EN VENTE : AU Siège de LA LIGUE FRANÇAISE ANTIMAÇONNIQUR, 66, RUE Bonaparte, PARIS (vie) ET A LA Société Asonyme d'Edition BELLE VILLE, 2^, RUE DU Moulin-Vert, PARIS (xive) Télé()liorie : 714-26 ¥ SOUVENIRS DE L'AFFAIRE DREYFUS (Ire Série) DU MEME AUTEUR . Pour paraître prochainement LA DEPECHE PANIZZARDI et Le « FAUX » DELGASSÉ CCKiMANDANT CUIGNET ^\ SOUVENIRS DE L'AFFAIRE DREYFUS (li-e série) Le Do55ier -^=^\=r PARIS Société Anonyme d'Édition BELLEVILLE 29, Rue du Moulin-Vert 1911 3C^ 36 ^y /' % PREFA CE Je reproduis dans cette brochure, en y ajoutant d'importants détails, les articles que fai publiés dans fAction Française, du 16 au 26 février inclus,^ sur un incident du procès Dreyfus, à Rennes. Ainsi quHl est dit tout au début du récit qui va suivre, ces articles ont été provoqués par la publi- cation dans le Matin d'une lettre adressée par le général de Galli/fet, alors qu'il était ministre de la Ouerre, au Président du Conseil, M. Waldech- Rousseau. Il était question, dans cette lettre, d'une de ces manœuvres frauduleuses dont les défenseurs de Dreyfus étaient coutumiers et à l'aide des- quelles ils ont essayé d'en imposer au pays, en lui faisant croire à l'innocence du condamné des Con- seils de guerre. Toutes leurs machinations ont misérablement échoué ; l'opinion n'a jamais été leur dupe : elle croit toujours, avec encore plus de force peut- être aujourd'hui qu'autrefois, à la culpabilité de Dreyfus. L'ancien pensionnaire de file du Diable peut bien être libéré; mais cette libération, que l'opinion se refuse à ratifier, loin d'être un motif de triomphe pour ses artisans,n' est plus pour eux qu'une caicse de discrédit, génératrice elle-m,ême d'un danger VI PRÉFACE permanent pour le régime dont les amis d'un traître sont les représentants et les seicls soutiens. Ce danger serait encore considérablement aggravé, si le pays avait connaissance de la na- ture des moyens qui ont été mis en œuvre pour arriver à le mystifier. Il sait bien, confusément, qu'on a eu recours au mensonge, à l'imposture sous toutes ses forynes ; mais, à part la falsifica- tion éhontée de Varticle 445 du Code d'instruction criminelle exécutée par l'indigne Ballot-Beaupré et approuvée par les misérables magistrats qui se sont faits les complices de leur Premier Prési- dent, le pays ne sait rien de précis, il est hors d'état d'apprécier le caractère des méfaits commis, il n'en connaît pas nominativement les auteurs. Qu'arriverait-il le jour où les Français appren- draient, par exemple, qu'ils ont été littéralement vendue à Vétranger, en échange du concours apportépar celui-ci à Vœuvre de la réhabilitation de Dreyfus'^... Quelle ne serait pas leur indigna- tiony en se sachant entourés d'espions qui opèrent en toute tranquillité^ au vu et au su du gouver- nement ! Aussi, tous les efforts des protecteurs du régime tendent à rendre impossible, ou tout au 'moins inefficace, la divulgation des méfaits per- pétrés pour la réhabilitation de Dreyfus. On étouffe les révélations qui se produisent quelque- fois; on s'oppose habilement à leur diffusion; on organise autour d'elles le silence. C'est à cette tactique du silence qu'auront en-* PREFACE VII core recours, sans doute, les criminels dont Je dé- voile une fois de plus les agissements. Réussiront-ils à maintenir une infranchissaMe hanHère entre cette brochure et Vopinion f Un prochain avenir nous le dira. Paris, mars i9il. Commandant Guignet. LE DOSSIER TRARIEUX — TORNIELLI — REINACH Grande fut ma stupéfaction quand, dans la soirée du 14 février dernier (1911) m'étant procuré le numéro du Matin de ce jour pour lire la suite des « Papiers personnels de Wal- deck-Rousseau », j'y trouvai ce passage d'une lettre écrite par le général de Galliffet à « so7i cher Président et ami », à l'occasion d'un incident qui venait de se produire au procès Dreyfus devant le Conseil de guerre de Ren- nes : Je renonce au dîner Brugère, parce que Cui- gnet arrive vers six heures et demie^ envoyé par le président du Conseil de guerre, pour chercher Im-uièraQ des lettres qui auraient été subtilisées {rassurez-vous, c'est avant nous). Je tiens à m'assurer que les recherches seront faites dans des conditions rassurantes et à faire signer les constatations jiar Cuignet. Le dos" 1. 10 SOUVENIRS DE l'aFFAIRE DREYFUS sier, s'il est retrouvé, sera porté à Rennes par I/mi des officiers de mon cabinet qui partira ce soir, en même temps que Cuignet. Je ne serai libre que vers neuf heures et demie à dix heures, Donc^ à demain 7natin. Par quel miracle d'imprudence et de légè- reté ou par quel étrange défi un journal comme le Matin osait-il réveiller le souvenir de l'un des incidents de l'affaire Dreyfus qui établissent le mieux, sans contestation ni hésitation possibles, d'une part l'indignité des moyens mis en œuvre par la Cour de cassation pour annuler la première condam- nation du traître, et de l'autre, les efforts désespérés tentés par le ministère Waldeck pour surprendre la religion des juges de Rennes et obtenir un acquittement? Que le Matin me permette de le lui dire : il a com- mis la a gaffe », la grande « gaffe », que l'invi- sible chef d'orchestre dont parle Liebknecht, et qui tient sous sa férule les maîtres appa- rents de l'heure présente, aura peut-être quelque peine à lui pardonner. Quoi qu'il en soit, et puisque le Matin, en publiant la lettre du général de Galliffet, apprend au pays que des papiers auraient été « subtilisés » et soustraits à l'examen du Conseil de guerre de Rennes, je m'empresse de déclarer que le fait visé par l'ancien mi- nistre de la Guerre est exact. Je vais dire en même temps ce que contenaient ces papiers. SOUVENIRS DE L'AFFAIRE DREYFUS 11 pourquoi ils avaient été « subtilisés », et quels furent les incidents véritablement extra- ordinaires auxquels donnèrent lieu leur recherche et leur remise au Conseil de guerre. Il me faut, à cet effet, remonter à quelques mois avant l'ouverture des débats de Rennes, jusqu'au début de l'enquête ouverte par la Cour de cassation sur la première demande en revision Dreyfus. CHAPITRE PREMIER LA FORFAITURE ET LA TRAHISON D*UN MAGISTRAT DE LA CHAMBRE CRIMINELLE Ma déposition secrète sur la dépêche Panizzardi devant la ChamJyre criminelle Le jeudi 5 janvier 1899, je comparaissais p«ur la deuxième fois (1) en qualité de té- moin, devant la Cour de cassation. Chambre criminelle, constituée en commission d'ins- truction et chargée d'enquêter sur Tafiaire Dreyfus. Etaient présents à mon audition neuf conseillers, parmi lesquels le président Lœw, MM. Sevestre, Bard, Laurent-Atthalin, Rou- lier et Dumas. Le greffier de la Chambre y assistait également: il écrivait ma déposi- tion sous ma dictée. Mon audition, comme celles de tous les autres témoins, avait lieu dans le plus strict huis clos. A un moment donné, je m'interrompis peur demander une garantie de secret plus absolue, les faits dont j'allais parler étant de nature particulièrement confidentielle. (i) Ma première déposition ayait eu lieu quelques jours auparavant, le vendredi 3o décembre 1898. SOUVENIRS DE l'aFFAIRE DRETFUS 13 Ces faits se rapportaient à uiie dépêche déposée au bureau de postes de la rue Mon- taigne, le 2 novembre 1894, c'est-à-dire le jour même où l'arrestation de Dreyfus avait été rendue publique, par le lieutenant-colonel Panizzardi, attaché militaire à l'ambassade d'Italie. Cette dépêche était chilï'rée et adres- sée au Grand Etat-Major italien, à Rome. Le Bureau central des Télégraphes, tout en Texpédiant à son destinataire, en avait pris une copie qu'il avait transmise au mi- nistère des Affaires étrangères (1). Celui- ci avait procédé au déchihrement, et cette opération avait produit un texte en clair qui constituait une charge accablante contre Dreyfus. Des manœuvres dont je n'ai pas à faire le récit pour le moment (2) avaient em- pêché que cette charge fut produite, en 1894, devant le Conseil de guerre de Paris ; plus (i) Les télégrammes chiffrés ne sont reçus en France que pour les communications internationales. La loi reconnaît au Gouvernement le droit de faire surveiller et de faire prendre connaissance par ses agents de toute la correspondance télé- graphique émanant des particuliers. Cette surveulance incombe à Pans au Bureau central des Télégraphes qui prend copie des télégrammes quand il le juge utile, et transmet cette copie aux administrations compétentes : Intérieur, Aflaires étran- gères, Guerre, etc. La copie de la dépêche Panizzardi fut adressée au ministère des Affaires étrangères parce que l'eipéditeur appartenait au personnel diplomatique. Le Service des Renseignements avait surpris le chiffre de l'Attaché militaire italien et il l'avait transmis aux Affaires étrangères qui étaient ainsi en mesure d'opérer le déchiffrement. (2) L'historique complet de la dépêche Panizzardi fait l'objet d'une brochure actuellement en préparation. 14 SOUVENIRS DE L'AFFAIRE DREYFUS de quatre ans s'étaient passés depuis; il n'avait plus jSmais été fait mention, ni même allusion à cette dépêche dont personne ne sem- blait se soucier. J'avais, quant à moi, résolu de dévoiler son existence au cours de ma déposition devant la Chambre criminelle, mais j'avais, en uploads/Geographie/ souvenirs-de-l-x27-affaire-dreyfus-louis-cuignet-1911 1 .pdf

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