Concours de Recrutement de Professeurs des Écoles Session 2020 RAPPORT DE JURY
Concours de Recrutement de Professeurs des Écoles Session 2020 RAPPORT DE JURY Session présidée par Mme Françoise FAVREAU, Directrice des services départementaux de l’Éducation nationale du Morbihan 1 Remerciements Mme Françoise FAVREAU, Présidente du jury académique des CRPE de la session 2020, tient à remercier les coordonnateurs des épreuves écrites d’admission pour leur précieuse contribution à la rédaction de ce rapport. Mme Bérangère LEFORT-DEBAR, IA-IPR de Lettres Mme Mathilde FOUCHERAULT, IA-IPR de Lettres M. Gilles PATRY, IA-IPR de Mathématiques M. Fabrice DAVID, Faisant fonction d’IA-IPR de Langues et Cultures Régionales 2 Sommaire 1. Épreuves écrites d’admission 1.1. Épreuve écrite de français 1.1.1. Résultats obtenus dans l’académie 1.1.2. Analyse du sujet 1.1.3. Quelques conseils aux candidats 1.2. Épreuve écrite de mathématiques 1.2.1. Résultats obtenus dans l’académie 1.2.2. Analyse du sujet 1.2.3. Quelques conseils aux candidats 1.3. Épreuve écrite en langue régionale 1.3.1. Résultats obtenus dans l’académie 1.3.2. Attendus de l’épreuve 1.3.3. Analyse du sujet 1.3.4. Remarques sur les copies des candidats 1.3.5. Quelques conseils aux candidats 2. Statistiques 2.1. Concours de recrutement de professeurs des écoles publics 2.1.1. Postes offerts par département 2.1.2. Résultats globaux 2.1.3. Résultats par concours 2.1.4. Résultats par épreuve 2.2. Concours de recrutement de professeurs des écoles privés 2.2.1. Postes offerts par département 2.2.2. Résultats globaux 2.2.3. Résultats par concours 2.2.4. Résultats par épreuve 3 1. Épreuves d’admission 1.1. Épreuve écrite de français 1.1.1. Résultats obtenus dans l’académie Cette année, 1895 candidats ont composé en Français : 1182 pour les concours publics, 713 pour les concours privés. Les copies ont été corrigées par des binômes de correcteurs selon le principe de double correction. Le diagramme statistique suivant montre la répartition des notes obtenues à l’ensemble des concours. Descriptif de l’épreuve Durée : 4 heures Notation : 40 points 1. Première partie : 11 points ; 2. Deuxième partie : 11 points ; 3. Troisième partie : 13 points. 5 points permettent d’évaluer la correction syntaxique et la qualité écrite de la production du candidat. Une note globale égale ou inférieure à 10 est éliminatoire. Finalités : - Évaluer la maitrise de la langue française et les connaissances sur la langue ; - Évaluer la capacité à comprendre et à analyser des textes ; - Évaluer la capacité à apprécier les intérêts et les limites didactiques de pratiques d’enseignement du français. Le cadre de référence des épreuves est celui des programmes pour l'école primaire. Les connaissances attendues des candidats sont celles que nécessite un enseignement maitrisé de ces programmes. Le niveau attendu correspond à celui exigé par la maitrise des programmes de collège. 4 Le tableau ci-dessous présente les moyennes obtenues à l’épreuve de Français selon le type de concours : Concours Présents Moyenne sur 40 CRPE externe public 1020 24,36 CRPE externe privé 638 24,12 CRPE externe public spécial langue régionale 64 21,53 CRPE externe privé spécial langue régionale 24 21,89 CRPE externe privé spécial langue régionale - Diwan 20 22,38 2d CRPE interne public spécial langue régionale 2 22,13 2d CRPE interne privé 31 22,73 3e CRPE public 96 20,57 Les éléments statistiques suivants apportent des informations complémentaires sur la répartition des notes obtenues par les candidats admis et inscrits sur liste complémentaire. Concours Externe Public Concours Externe Privé 5 Concours Externe Public Spécial Langue Régionale Concours Externe Privé Spécial Langue Régionale Concours Externe Privé Spécial Langue Régionale Diwan 2d Concours Interne Public Spécial Langue Régionale NB : Un seul candidat a été déclaré admis. 6 2d Concours Interne Privé 3e Concours Public 1.1.2. Analyse du sujet Les moyennes par exercice sont les suivantes : - partie 1 : 6,52 sur 11 ; - partie 2 : 6,56 sur 11 ; - partie 3 : 7,30 sur 13 ; - correction syntaxique et qualité écrite : 3,61 sur 5. 41 candidats sur 1895 ont obtenu une note inférieure ou égale à 10/40, éliminatoire. PREMIÈRE PARTIE : rédaction d’une réponse construite et rédigée à une question relative aux textes proposés. Le corpus du sujet était composé de quatre textes, accompagnés de la consigne suivante : À partir du corpus proposé, vous analyserez la façon dont les auteurs interrogent notre relation à l’argent. TEXTE 1 : Jean de LA FONTAINE, Fables, Livre VIII (1678). Cette fable oppose le Financier au Savetier : le Savetier gagne tout juste de quoi subvenir à ses besoins et incarne la joie de vivre ; le Financier, pourtant fort riche, mène une existence austère et triste ; sujet à des insomnies, il ne vit que pour faire fructifier son argent. Ainsi, une relation trop étroite à l’argent est présentée comme « ce qui cause nos peines » : vouloir garder son argent, c’est devenir comme l’Harpagon de Molière, obsédé par sa seule cassette, angoissé au moindre bruit. La fable, et à travers elle, le fabuliste, semble inviter à 7 entretenir un rapport sain à l’argent. Le détachement vis-à-vis de l’argent est placé du côté de la liberté créatrice et de l’insouciance, tandis que la posture inverse monnaie jusqu’aux plus simples plaisirs (le dormir, le boire, le manger). TEXTE 2 : François-René de CHATEAUBRIAND, Mémoires d’outre-tombe, quatrième partie, livre trente- cinquième, chapitre 8 (1849-1850). Dans cet extrait de son récit autobiographique, Chateaubriand commence par affirmer sur un ton un peu ironique son mépris de l’argent, avant de nuancer avec humour cette posture, rappelant « le mérite » certain du confort matériel. Il permet en effet à l’individu d’accéder à l’indépendance et à la réalisation des possibles de l’existence. Mais plus encore, il aide à se forger une image positive de soi, certes factice, reposant sur "l’avoir" davantage que sur "l’être" ; cependant, l’argent profite à l’ego dans la mesure où il déclenche l’attirance d’autrui pour l’individu que l’on figure en société. Il s'agit toutefois d'une illusion, Chateaubriand insistant sur l’idée que la véritable gloire, quant à elle, ne s’achète pas. Il ajoute que le manque d’argent force des conjoints qui ne s’entendent plus à vivre ensemble. Les images employées opposent donc les « chaînes » du manque d’argent à la fuite qu’autorise le confort financier. TEXTE 3 : Emile ZOLA, L’Argent, chapitre 8 (1891). Ce roman naturaliste du XIXe siècle met en scène le personnage de Saccard, pour lequel la possession de l’argent constitue un accomplissement de soi symbolisé par des métaphores alimentaires. Dans le cadre de sa dénonciation des vices du Second Empire, Zola montre son personnage à l'apogée de son ascension sociale et financière, dont la fierté de parvenu atteint jusqu’à l’hybris, caractéristique de la démesure du héros tragique : il est présenté comme en majesté, fier de sa propre gloire acquise grâce à la fortune, et prétend même concurrencer l’empereur en possédant une de ses maitresses. Pour Saccard, comme pour la société impériale, tout s’achète, l’amour est subordonné à l’argent. La possession de l’argent permettant la possession de la femme, le choix de Saccard s'arrête sur Madame de Jeumont, vue comme « un très gros diamant », un « morceau », signe de son triomphe. Posséder l’argent, c’est donc tout posséder, sans moralité. TEXTE 4 : Eric REINHARDT, Cendrillon (2007). Cet extrait de roman contemporain oppose deux conceptions de l’argent, celle d’un écrivain et celle d’un millionnaire issu du monde de la finance : les sommes évoquées par ce dernier ne représentent rien pour l’écrivain, qui en perd ses mots (les points de suspension le montrent) et ne comprend pas le jargon financier (les « dolls »). Le trader décrit ses revenus annuels comme « la norme » dans son milieu. Le texte souligne une dichotomie propre à nos sociétés libérales, où l’entre-soi des riches est un autre monde pour la majorité des citoyens. Cette coupure est signifiée aussi par l’absence de participation à l’impôt de cette classe supérieure : l’argent n’est pas quelque chose qui profite à la société tout entière, il ne revient qu’à ceux qui le brassent, pour lesquels l’argent appelle sans cesse l’argent. De fait, c’est la quête d’argent qui prime sur le sens de sa possession : cette quête est décrite comme une drogue, un plaisir qui s’empare de l’individu (« on ne peut plus faire autrement »). La posture de l’écrivain s’oppose aussi à celle du trader autour de l’idée du génie financier : quand l’artiste est convaincu qu'un « génie » explique l'enrichissement, le financier ne lui apparait que comme un monsieur tout le monde sans talent particulier, un bon informaticien qui se qualifie d’ailleurs lui-même d’« exécutant ». Les textes du corpus ne présentaient pas de difficulté particulière de compréhension ou d’interprétation. Ils offraient des possibilités de croisement relativement explicites et variées parmi lesquelles : - des visions antithétiques de l’argent : bonheur/malheur, liberté/aliénation, indépendance/dépendance, envie de posséder davantage/mépris de l’argent, passion qui élève l’homme/qui le fait chuter, richesse/pauvreté, aveuglement/clairvoyance ; - le rôle de l’argent en société : exister aux yeux des autres, être considéré voire adulé, appartenir à une sorte de caste qui possède son langage, moyen d’obtenir le pouvoir ; - la conquête de l’argent : le hasard d’une rencontre, le génie, des stratégies, le mérite uploads/Geographie/ rapport-de-jury-crpe-2020.pdf
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- Publié le Nov 24, 2021
- Catégorie Geography / Geogra...
- Langue French
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