JEAN LE PELLETIER LA PYROTECHNIE DE STARKEY 1 LA PYROTECHNIE DE STARKEY, ou L’A
JEAN LE PELLETIER LA PYROTECHNIE DE STARKEY 1 LA PYROTECHNIE DE STARKEY, ou L’ART DE VOLATILISER LES ALCALIS, SELON LES PRECEPTES de Van Helmont, & la préparation des Remèdes Succédanées, ou approchants de ceux que l’on peut préparer par l’Alcaest. Par le Sieur-JEAN LE PELLETIER de Rouen. ROUEN, Chez GUILLAUME BEHQUET & se vend A PARI S, Chez LAURENT D’HOURY, rue saint Severin, vis à vis la me Zacharie, au Saint-Esprit. M. DCCVI. Avec Approbation & Permission. JEAN LE PELLETIER LA PYROTECHNIE DE STARKEY 2 PREFACE EORGE STARKEY Docteur en Médecine à Londres, peu satisfait de la Méthode Galénique qu’il avait étudiée à fond, entreprit l’examen des Ecrits de Paracelse & de Van Helmont avec tant d’application, qu’il en pénétra les principes & les Mystères, qui le rendirent un savant Philosophe, & lui firent faire un tel progrès dans la Chimie, qu’il se crût assez fort pour en entreprendre la défense, contre les Médecins Galénistes qui la décriaient. C’est pourquoi il se mit à composer plusieurs Traitez en Anglais, deux entre autres, dont l’un intitulé, l’Explication de la Nature & la défense de Van Helmont, où il traite d’une manière cruelle ses Confrères, qui suivaient la Méthode Galénique, dans leur pratique ; & l’autre qu’il nomma la Pyrotechnie prouvée & éclaircie, où il propose non seulement une nouvelle Méthode pour la préparation des Remèdes, selon les principes de Van Helmont, mais où il découvre encore tous les Mystères de cet Auteur, par ce qu’il y a de plus excellent, dans la préparation des Remèdes Chimiques. Non content de ces Traites il en composa encore d’autres contre les Chimistes mêmes : contre ces Vanteurs ignorants qui abusent de l’Art & en imposent au Public, par des Remèdes ridicules auxquels ils donnent de grands noms. Les Discours trop libres & trop Satiriques de ces Traitez ne manquèrent pas d’attirer à Starkey plusieurs affaires de la part des Médecins & des Chimistes : mais ils furent la cause occasionnelle de la révélation de plusieurs choses excellentes qu’il ne découvrit dans le second, que pour mieux se défendre contre ses Adversaires. Car y faisant un dénombrement des Remèdes ordinaires dont on se sert dans la Méthode Galénique, & les y comparant avec ceux qu’on peut préparer selon les principes de Van Helmont, il y fait voir le peu de succès des uns dans la guérison des Maladies les plus communes ; & les avantages des autres contre les Maladies les plus obstinées. Or ayant remarqué dans ces Traites, que l’on pouvait découvrir le secret des deux clefs de toute la Mécanique de Van Helmont pour l’Art de la Pyrotechnie : c’est à dire que l’on pouvait découvrir le Secret de son Alcaest, & le Secret de ses Mystères touchant la volatilisation des Alcalis ; la première donnant l’entrée aux grands Arcanes, & la dernière aux succédanées ou approchants. J’ai choisi dans ces Ecrits tout ce qui m’a semblé convenir à ces deux choses, donc j’ai don- né la Traduction en notre langue de ce qui regarde la première de ces clefs, dans mon premier Recueil le Dissolvant Universel de Van Helmont révélé, & je donne dans celui-ci, la Traduction de tout ce qui regarde la dernière, ayant négligé, ou laissé tout ce que j’y ai trouvé de satirique, comme la paille qui G JEAN LE PELLETIER LA PYROTECHNIE DE STARKEY 3 enveloppait le grain, m’étant contenté d’en ramasser le dernier. Ainsi l’on trouvera dans ce second Recueil, tout ce qui regarde la volatilisation & l’usage des Alcalis, comme on trouvera dans le premier, cour ce qui regarde la confection & l’usage de l’Alcaest. De sorte que l’on peut dire que l’on aura dans ce double Recueil tout ce qu’il y a de plus beau & de plus rare dans la Chimie, pour la préparation des Remèdes les plus excellents. Mais quoique Starkey à l’imitation de Paracelse & de Van Helmont, n’ait pas toujours dit les choses aussi clairement qu’il le pouvait, il ne laisse pas dans la Théorie d’éclairer suffisamment le jugement de ses Lecteurs, des raisons de la nature des choses dont il traite. Et quoique pour la pratique, il n’ait écrie que pour n’être entendu que de ceux qui sont initiez dans l’Art de la Pyrotechnie ; qui suivant le conseil de Van Helmont ont la prudence de ne lire les Auteurs Chimiques, qu’avec une sérieuse application, accompagnée d’essais & d’expé- riences réitérées : Ad haec autem non sufficit libros terere ; dit-il dans son Traité des Fièvres. Chapitre 15. Sed insuper oportet carbones aque vasa emere, & vigilatas ex ordine noctes impendere. Sic feci, sic dixi, Laus Deo. Et quoi, dis-je, qu’il n’ait écrit que pour n’être entendu que de ces personnes : il est cependant très-évident, par les écrits que je publie dans ce nouveau Recueil, que ceux qui auront quelque teinture de l’Art Chimique n’auront nul besoin d’Œdipe pour le dénouement des Enigmes qu’il y propose. C’est pourquoi je n’ai point cru qu’il fut nécessaire de leur donner d’autres directions que celles que l’Auteur lui- même leur a données, pour des choses qu’ils pourront, d’eux-mêmes, découvrir avec plaisir, dans ses Ecrits. Il y apprend à préparer, à purifier, à corriger & à exalter les simples par les Alcalis. Et parce qu’avec ces Alcalis toute huile volatile & tout Esprit peuvent être changées en Sel essentiel ou volatil, il y enseigne à volatiliser ces Sels avec ces huiles & avec ces Esprits en toute sorte de manières. Il y apprend à séparer les Soufres des Minéraux & des Métaux imparfaits par les Alcalis. Il y apprend à volatiliser ces Alcalis simples, à les volatiliser empreins de ces Soufres, à les sublimer avec les Métaux parfaits, à en tirer les teintures ; à tirer un Esprit de ces Alcalis volatilisez, pour la dissolution des Métaux parfaits, & par des manipulations judicieuses, il y apprend enfin à faire avec ces Alcalis ainsi préparez, tout ce qu’on pourrait faire avec l’Alcaest même. De sorte que la préparation des Remèdes qu’il proposé par cette seconde clef de la Chimie, ne le peut céder qu’a celle qui Ce fait par la première, qui est l’Alcaest ; & les Remèdes qui en seront préparez, n’en devront rien à l’Arcane corallin ou Diaceltatesson, à l’Aurum horizontale, au Laudanum, à l’Elixir de propriété, à la Panacée d’Antimoine, à l’Ens veneris, ni aux autres Arcanes de JEAN LE PELLETIER LA PYROTECHNIE DE STARKEY 4 Paracelse & de Van Helmont. Le but de ces travaux, c’est que les Alcalis, comme le prouve Van Helmont, étant volatilisez, égalent en vertu les plus excellents Arcanes, à cause que par leur vertu résolutive & détersive, ils pénètrent jusqu’à la quatrième digestion, résolvant en passant, cous les excréments & toutes les coagulations contre nature, qu’ils rencontrent dans les vaisseaux. Entraînant avec eux toutes les résidences qui se trouvent dans les veines, & par ce moyen ils ouvrent les obstructions les plus obstinées, & dissipent la cause matérielle des Apostèmes & des Ulcères tant internes qu’externes. Leur Esprit est si pénétrant & si actif, que rien ne peut atteindre où il ne peut aller. II est d’une qualité si résolutive, qu’il dissout tous les simples, & si admirable, qu’en les dissolvants y il se coagule dessus ; empruntant du Corps qu’il a dissout une vertu spécifique qui ayant entrée par son moyen dans les recoins les plus secrets du corps humain, il en guérit actuellement les maladies les plus longues & les plus désespérées. Quelques personnes curieuses, d’entre ceux là qui ne voient que par les yeux des autres, & qui ne décident rien que par le jugement de ceux qu’ils croient plus habiles qu’eux, ont été scandalisés que j’aie pris un Imposteur pour un Adepte, un fourbe pour un savant Chimiste : c’est à dire, que j’ai pris Starkey pour un homme d’honneur, lui qui a passé pour un de ces Affronteurs, qui tendent des pièges à la bourse des Curieux crédules, & qui la guérissent de réplétion par une industrieuse phlébotomie réitérée, sous des prétextes spécieux de lui donner un jour l’embonpoint d’une santé inaltérable. Vous nous don-nez disent-ils le caractère d’un homme que vous ne connaissez pas, nous avons son Portrait d’une main sa vante qui la peint ad vivum dans une Lettre écrite par un Médecin Anglais à Jean Ferdinand Hertold à Todrenfeld de Moravie, & qui se trouve dans l’Appendice de la huitième année des Miscellanea curiosa d’Allemagne, ou de l’année 1677. Et s’il était vrai ajoutent-ils que Starkey eut été Philalète comme le dit le Médecin Anglais, dans la Lettre donc on vient de parler ; Georges Hornius dans la Dissertation qu’il mit au commencement des Ouvrages de Geber, qui furent imprimez à Leyde en 1668. en donnerait encore un crayon, qu’on ne regarderait pas comme un brouillon, mais comme un dessein bien fini. Voici les termes de la Lettre de ce Médecin Anglais ; Vocatus suit Philaletha Anonymus nomine Georgius Starkey, natione Anglus, familiaris factus cuidam vero Adepto Doctori Ctlide vocato, in America, seu Indiis Occidentalibus ( nova uploads/Geographie/ pyrotechnlie-de-sarkley.pdf
Documents similaires










-
39
-
0
-
0
Licence et utilisation
Gratuit pour un usage personnel Attribution requise- Détails
- Publié le Nov 28, 2021
- Catégorie Geography / Geogra...
- Langue French
- Taille du fichier 0.3042MB