TECHNIQUES DE PECHE par Claude NEDELEC, Marcel PORTIER et Joël PRADO avec la co

TECHNIQUES DE PECHE par Claude NEDELEC, Marcel PORTIER et Joël PRADO avec la collaboration de Patrick COUSIN et Louis LIBERT 1. Introduction à la technologie de la pêche. 1 ° Définition. La technologie de la pêche est la discipline concernant l'étude, la mise au point et l'amélio- ration des techniques employées pour la capture du poisson. Les techniques de capture du poisson groupent : les moyens directs de capture, notamment les engins de pêche, les bateaux de pêche et leur équipement de navigation, de manoeuvre et de contrôle de l'engin de pêche ; les moyens indirects de capture, en particulier la détection du poisson (sondeurs et sonars), l'attraction du poisson en vue de sa capture (lumière, appât), la connaissance du comportement du poisson en relation avec l'engin de pêche, la localisation des lieux de pêche par l'emploi des données sur l'environnement (hydrologie, bathymétrie) ; les opérations de pêche, qui combinent les moyens directs et indirects de capture, comportent notamment les méthodes de pêche, les tactiques et la stratégie de la pêche et l'exploitation des bateaux de pêche. 2" Relations avec les autres disciplines. La technologie de la pêche a des points communs avec -les autres disciplines des sciences halieutiques, notamment avec l'océanographie physique (ou limnologie dans le cas des eaux continentales), la biologie des poissons et autres espèces comestibles (y compris leur compor- tement), l'aménagement des ressources (y compris l'évaluation des stocks). D'autre part, la technologie de la pêche utilise également les données d'autres disciplines, en particulier : la météorologie, l'architecture navale, les sciences et techniques de l'ingénieur (par exemple: mécanique, électricité, électronique, hydrodynamique, hydro-acoustique), la techno- logie des textiles, la sociologie, l'économie. Enfin, le technologiste de la pêche est amené à travailler en collaboration ou en contact fréquent avec les spécialistes des autres branches de l'industrie des pêches, en particulier celles concernant la distribution et la commercialisation du poisson, la technologie du poisson ou des produits de la pêche (manutention, conservation et traitement du poisson à bord et à terre, contrôle de la -qualité). 3° Rôle de la technologie de la pêche. La technologie de la pêche a un rôle essentiel à jouer dans le développement et l'aména- gement rationnel des pêcheries. Ce rôle s'exerce notamment dans les domaines suivants. Découvrez plus de documents accessibles gratuitement dans Archimer 150 — Augmentation de la production. Par unité de pêche (ou unité d'effort) et par pêcheur (recherche de la pêche la plus efficace et la plus économique possible). Amélioration de la condition des pêcheurs. Par un meilleur revenu et par des conditions de travail plus favorables. Contribution à l'exploitation rationnelle des ressources. Par l'extension et le déplacement de l'effort de pêche sur d'autres lieux de pêche ou sur d'autres espèces, afin de diminuer l'effort exercé sur les régions ou espèces surexploitées. Par la conception et la mise au point de méthodes et engins plus sélectifs (réduction de la destruction des poissons immatures, élargissement de l'éventail de capture). Conseils ou avis techniques à l'administration des pêches. En particulier pour la préparation de plans de développement des pêches, l'amélioration de l'approvisionnement en matériel de pêche, l'établissement de réglementations des engins de pêche, etc, D'une manière plus générale, information permanente du gouvernement sur la situation générale et les possibilités d'évolution du secteur productif. Services consultatifs à l'industrie des pêches. Les secteurs intéressés comprennent en particulier : les pêcheurs, les patrons-armateurs, les compagnies d'armement à la pêche, les chantiers de construction de bateaux, les constructeurs ou fournisseurs de filets et autre matériel de pêche. Participation à la formation des pêcheurs et à la vulgarisation des techniques de pêche améliorée. Dans la formation : la documentation des professeurs ou instructeurs spécialisés des écoles de pêche et, éventuellement, par les cours de techniques de pêche délivrés dans ces mêmes écoles. Dans la vulgarisation : par la documentation des vulgarisateurs et par la participation aux programmes de vulgarisation (démonstration, exposés). 4" Identification des besoins et conditions spécifiques de l'industrie des pêches. Facteurs économiques: types d'exploitation (artisanal, semi-industriel, industriel), importance des pêches dans J'économie nationale, importance et étendue des ressources, possibilités de commercialisation des produits de la pêche. Facteurs sociaux : niveau de compétence professionnelle et de connaissances techniques des pêcheurs, importance et organisation des communautés de pêcheurs, situation de l'emploi. Facteurs propres à l'environnement et leur influence sur le caractère des pêcheries (facteurs hydrologiques, climatiques et géographiques). Structure des institutions : place du service dans la structure administrative, organisme d'accueil du service, ministère de tutelle, etc. 2. Classification des engins de pêche (-[\ 1" Filets tournants. Pour capturer le poisson, on l'encercle à la fois sur les côtés et par en dessous, ce qui l'empêche, en eaux très profondes, de s'échapper en plongeant vers le bas. (1) D'après la classification statistique internationale type des engins de pêche (C.S.I.T.E.P.). — 151 — a] Filets tournants avec coulisse : sennes coulissantes, filets tournants, etc., manœuvres par un un bateau (avec ou sans annexes), deux bateaux (avec ou sans annexes). b) Filets tournants sans coulisse : filets du type lamparo, alamans. etc. 2° Sennes. Pour capturer le poisson, on entoure une surface d'eau au moyen d'un filet mis à l'eau, soit du rivage ou d'installations à terre, soit de bateaux, de radeaux ou de plates-formes. Ces filets peuvent être munis ou non d'ailes aux extrémités et comporter ou non une ou plusieurs poches. On utilise généralement de tels engins dans les eaux côtières et peu profondes, où: le fond et la surface servent de barrages naturels empêchant le poisson de sortir de l'espace délimité par le filet. a) Sennes halées à terre : filets manœuvres du rivage (d'ordinaire une grève) ou de plates- formes fixes ; ils comprennent pratiquement toutes les sennes d'eau douce et les sennes utilisées sous la glace. b) Sennes halées à bord : filets manœuvres par bateaux ; ils comprennent les sennes danoises. 3° Chaluts. Il s'agit d'engins tirés ou remorqués par des bateaux de pêche. Les chaluts à panneaux, inclus sous ce titre, peuvent être manœuvres par le côté ou l'arrière du bateau de pêche. a) Chaluts de tond : y compris les chaluts travaillant près du fond : chalut à perche, chalut à panneaux (un bateau), chalut-bœuf (deux bateaux). b) Chaluts pélagiques : y compris les chaluts travaillant en surface : chalut à panneaux (un bateau), chalut-bœuf (deux bateaux). 4° Dragues. Engins remorqués de manière à retenir mollusques, crustacés, poissons, etc., en laissant s'écouler eau, boue, sable... a) Dragues remorquées par bateau : dragues lourdes remorquées par des bateaux de pêche. b) Dragues manœuvrées à la main : dragues légères manœuvrées à la main en eaux peu profondes, à partir du rivage, d'un bateau ou d'autres moyens de déplacement. 5° Filets soulevés. Ces filets, une fois submergés, sont relevés ou virés hors de l'eau, les poissons qui se trouvent au-dessus de ces filets y sont capturés et retenus lorsque l'eau s'en écoule. Dans cette catégorie figurent les petits filets soulevés à la main, balances ou carrelets, et les grands filets soulevés à l'aide d'un dispositif mécanique et pneumatique, dont certains fonctionnent au moyen de leviers, de potences, etc. a) Carrelets portatifs. b) Carrelets sur bateaux : parmi ceux-ci, des engins tels que les carrelets montés sur perches. c) Carrelets fixes manœuvres du rivage. 6" Filets lancés. L'engin, lancé sur les poissons, les capture en se refermant sur eux lorsqu'on le relève. Son emploi est généralement limité aux eaux peu profondes. Cette division comprend les éperviers à main, les éperviers mécaniques, les éperviers dormants, les grands éperviers, les filets coiffants, etc. 152 — 7° Filets maillants. Le poisson est maillé, emmêlé ou pris dans la nappe, qui peut être simple (filets maillants), double ou triple (trémails). Plusieurs types de filets peuvent être combinés en un seul engin. On peut utiliser ces filets soit seuls, soit en grand nombre (« tésure » de filets). a) Filets fixes : ancrés ou fixés par des pieux, directement au fond ou entre deux eaux, ces filets sont destinés à capturer le poisson qui s'efforce de passer à travers les mailles. Le terme de « filets fixes » est utilisé actuellement en Extrême-Orient pour désigner les « filets-pièges ». b) Filets dérivants : dérivant isolément ou avec le bateau de pêche auquel ils sont amarrés, ces filets sont destinés à capturer le poisson qui s'efforce de passer à travers les mailles. c) Filets encerclants : ces engins sont généralement utilisés en eau peu profonde ; on a recours au bruit et à divers autres procédés pour y rabattre les poissons. 8° Pièges. Le poisson est guidé dans des unités de récolte, dont il ne peut sortir qu'en franchissant des labyrinthes et divers dispositifs de retardement tels que goulots, entonnoirs, etc. a) Filets-pièges fixes non couverts : il s'agit de gros engins ancrés ou fixés sur des pieux, soit rigides, soit légèrement mouvants, et qui sont munis de divers dispositifs de retardement. Ils sont pour la plupart divisés en compartiments fermés à leur base par une nappe de filet (au Japon, ce groupe est généralement classé parmi les « filets fixes », uploads/Geographie/ publication-1951.pdf

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