Ecole Nationale Supérieure d’Architecture de Grenoble La filière terre crue en
Ecole Nationale Supérieure d’Architecture de Grenoble La filière terre crue en France Enjeux, freins et perspectives Elvire LEYLAVERGNE Architecte Diplômée d’Etat Ministère de la Culture et de la Communication, direction générale des Patrimoines Mémoire de Diplôme de Spécialisation et d’Approfondissement – Architecture de Terre - Mention Patrimoine 2010/2012 La filière terre crue en France, Enjeux, freins et perspectives Elvire LEYLAVERGNE DSA 2010-2012 DSATerre, CRATerre-Ecole Nationale Supérieure d’Architecture de Grenoble 1 Elvire Leylavergne «Un matériau n'est pas intéressant pour ce qu'il est mais pour ce qu'il peut faire pour la société.» Aphorisme de John Turner, architecte anglais La filière terre crue en France, enjeux, contraintes et perspectives 2 DSATerre, CRATerre-Ecole Nationale Supérieure d’Architecture de Grenoble 3 Elvire Leylavergne Jury Directeur d’études : Patrice Doat, architecte, conseiller scientifique au laboratoire CRAterre-ENSAG, professeur à l’ENSAG Personnes extérieures invitées : Julianne COURT, architecte au Parc Naturel Régional du Livradois-Forez Gilbert SORTI, CAPEB Rhône-Alpes, Expert judiciaire auprès de la cour de Lyon Jean-Michel GROSSELIN, Chargé de Mission pour les Filières Vertes. «Bâtiment à faible impact environnemental », « Matériaux bio-sourcés », Ministère de l’Ecologie, du développement durable, des Transports et du Logement, Direction Générale de l’Aménagement, du Logement et de la Nature (DGALN) Enseignants à l’ENSAG et équipe pédagogique du DSA-Terre : Hubert GUILLAUD, architecte, CEAA-Terre, directeur scientifique du laboratoire CRAterre-ENSAG, professeur à l’ENSAG Mémoire de Diplôme de Spécialisation et d’Approfondissement – Architecture de Terre 2010 - 2012 Elvire LEYLAVERGNE Architecte Diplômée d’Etat La filière terre crue en France Enjeux, freins et perspectives La filière terre crue en France, enjeux, contraintes et perspectives 4 DSATerre, CRATerre-Ecole Nationale Supérieure d’Architecture de Grenoble 5 Elvire Leylavergne A Xavier AUPLAT , Pascal BAETEMAN, Mathilde BEGUIN, Robert COPE, Lydie DIDIER, Patrice DOAT , Pascal DUFOUR, Bruno GOUTTRY , Thomas JAY , Andréas KREWETT , Jean- Marie LE TIEC, Alain MARCOM, Laurent MARMONIER, Jean-Marie MAZIERE, Nicolas MEUNIER, Michel MOURIER, Valérie MÜLLER, Martin POINTET , Sabine RECHARD-LERICQ, Vincent RIGASSI, Michel RIVAL, Pascal SCARATO, Gilbert Storti, François STREIFF , Pierrick TAILLER, Fabrice TESSIER, Sylvie WHEELER, Florian HEROLD, Coralie AUGE, Maryline JAMIN, Vincent GUERNION, Aurélie BEZIANE et à toutes les personnes que j’oublie, pour le temps qu’ils m’ont accordé. A Patrice DOAT , pour son accompagnement tout au long de ce travail et pour m’avoir permis de prendre part aux diverses actions en cours. A Anne-Monique BARDAGOT pour son accompagnement pédagogique. A toutes les personnes qui m’ont apporté ponctuellement leurs remarques et leurs conseils, Hubert Guillaud, Nathalie Sabatier, Basile Cloquet, Philippe Garnier et Thierry Joffroy, Vincent Bossy et mes deux petites sœurs. R emerciements La filière terre crue en France, enjeux, contraintes et perspectives 6 DSATerre, CRATerre-Ecole Nationale Supérieure d’Architecture de Grenoble 7 Elvire Leylavergne R ésumé Valoriser et réutiliser la terre crue pour l’habitat contemporain trouve aujourd’hui toute sa pertinence: proximité de la matière première, savoir-faire et réhabilitation, sobriété énergétique et confort intérieur. A l’échelle nationale la filière terre crue se caractérise par un développement polynucléaire, basé sur des enjeux locaux (patrimoine, savoir-faire, diversification d’activités, valorisation culturelle...). Cette dynamique souligne un intérêt partagé par tous : promouvoir l’usage d’une ressource locale1, la terre crue, aux atouts sociétaux, environnementaux, culturels et économiques. Pour cela, des professionnels et des acteurs politiques se sont engagés dans le développement de cette filière courte. Localement, la région Rhône-Alpes par exemple compte un maillage dense de ressources matérielles et immatérielles liées à l’usage de la terre crue dans la construction. La majorité de ses départements possèdent un patrimoine remarquable bâti en terre et un important tissu de compétences. Depuis le Domaine de la Terre, ensemble d’habitat social, de type HLM, réalisé dans les années 1980 et classé patrimoine régional en 1998, la filière s’est professionnalisée et développée. En Bretagne, en Normandie, en Midi-Pyrénées, en Auvergne des acteurs sont mobilisés. Ils sont à l’initiative de nombreuses actions dans les domaines de la formation professionnelle, la valorisation du patrimoine, la recherche,... Dans ce contexte, cette étude a pour objectif de dresser un bilan des dynamiques de formation, de sensibilisation, de politique de développement local, de capitalisation scientifique et technique et de fonctionnement du réseau. 1 Le terme ressource locale regroupe également l’en- semble des savoirs et savoir-faire d’une culture constructive spé- cifique liée à des populations et des territoires. Elle identifie les contraintes qui freinent l’émergence de la filière terre crue, mais également ses potentiels. Elle s’appuie sur plusieurs enquêtes croisées, propose un état des lieux actuel et des pistes d’actions. Un arbre des solutions est en effet proposé en réponse à l’arbre des problèmes établi suite à l’identification des obstacles. Enfin, quatre perspectives d’actions sont proposées dans les domaines du réseau, de la formation, de la sensibilisation et de la capitalisation scientifique. La filière terre crue en France, enjeux, contraintes et perspectives 8 A vant propos Cet avant propos met en évidence le cheminement de formation en architecture qui m’a conduit à réaliser ce diplôme de spécialisation sur l’architecture de terre crue et plus précisément sur la filière française. En 2009, l’approche pédagogique que j’ai suivie en première année de Master Architecture Environnement et Culture Constructive à l’ENSA de Grenoble, croise l’expérimentation de la matière (bois, acier, pierre, textile, composite et terre), avec une réflexion sur l’habitat éco-responsable. Dans ce cadre, mon mémoire sur les mutations de l’habitat en Chartreuse mettait en corrélation le développement d’une filière bois avec les questions d’urbanité en milieu rural. A l’issue de cette 4e année d’étude en architecture, j’ai choisi d’inscrire ma démarche professionnelle dans une logique de développement local, mobilisant l’habitat et le projet comme leviers d’actions au développement de filières courtes. Deux principes clés sont ressortis de cette première expérience, pour rendre viable la mise en œuvre d’une logique d’habitat écoresponsable : La volonté des acteurs professionnels et institutionnels à s’organiser et développer une politique cohérente et globale. La sensibilisation de la population sur tous les domaines concernés par l’habitat écoresponsable, de l’urbanisme à la gestion des ressources. En 2010, la réalisation de mon diplôme de fin d’étude, «Le Soleil, ressource d’habité », a été l’occasion de mettre DSATerre, CRATerre-Ecole Nationale Supérieure d’Architecture de Grenoble 9 Elvire Leylavergne en perspective une démarche d’habitat écoresponsable, sur un projet d’écoquartier en Saône-et-Loire. Il faisait l’hypothèse que de nouveaux modes d’habiter peuvent être de véritables leviers pour un développement du territoire, mettant en avant le rôle essentiel d’une intéraction entre trois échelles d’habiter: le territoire, le quartier et le bâtiment. L’objectif était la conception et la production de formes d’habitats éco-responsables, donnant au plus grand nombre la possibilité de se loger de manière économique. Pour cela, il déployait une proposition de centrale solaire, permettant de répondre à une demande spécifique de logements, tout en tenant compte des enjeux d’un développement local (urbain et territorial). Cette démarche participait aux objectifs de réappropriation des ressources énergétiques par le citoyen. Le projet d’architecture est alors considéré comme un véritable vecteur d’innovation au service de l’amélioration de l’habitat, mobilisant les connaissances et les savoir-faire d’architectes, d’ingénieurs, d’artisans, de chercheurs, et de bien d’autres encore… Ce positionnement m’a conduit à intégrer la formation de spécialisation sur l’architecture de terre crue en 2011. Nourrie de mon expérience en Chartreuse et avec l’objectif de faciliter les démarches de développement local par le levier de l’habitat, je me suis engagée sur une analyse de la filière terre crue française. L’échelle et les enjeux spécifiques sont différents du contexte de la filière bois de Chartreuse. Cependant, l’objectif général reste le même, faciliter l’emploi de ressources locales pour l’émergence d’un habitat écoresponsable. Dans cette logique, j’ai fait le choix de commencer par comprendre le fonctionnement de la filière pour trouver, par la suite l’approche professionnelle la plus pertinente à adopter pour favoriser au final l’emploi de ressources locale à faible énergie grise et forte intensité sociale1 en emploi pour la construction. 1 Cette notion fait référence aux enjeux sociaux d’em- ploi et de formation. Elle qualifie une revalorisation de la main d’œuvre et des savoir-faire face à un système tendant à réduire la part de la main d’œuvre dans l’économie du bâtiment. Cet indicateur mesure « la puissance sociale d’une technique. C’est le ratio entre l’énergie incorporée et le temps de travail humain associé à cette dépense énergétique. L’unité de cet indicateur est le nombre d’heure de travail humain associé à 1 mégawatt.heure d’énergie incorporée ». http://reseau-ecobatir.org « Les marchandises doivent circuler le moins possible, les hommes et les idées peuvent circuler le plus librement possible, et les capitaux pas du tout. » John Maynard Keynes La filière terre crue en France, enjeux, contraintes et perspectives 10 1 Acteurs et outils d’une dynamique de filière...................................... p.17 A. Les acteurs de la terre crue......................... p.19 1. Un réseau professionnel diversifié ..................... p.19 2. Une répartition géographique polynucléaire. ......... p.24 3. Une demande croissante . ................................ p.26 B. Cinq outils pour une dynamique de filière . ..... p.29 1. La communication ........................................ p.31 2. La formation . .............................................. p.33 3. La recherche scientifique . ............................... p.35 4. La réglementation ........................................ p.37 5. Les politiques de développement local ............... p.39 C. Perception du fonctionnement de la filière uploads/Geographie/ la-filiere-terre-crue-en-france-enjeux-freins-et-perspectives-memoire-2012.pdf
Documents similaires










-
33
-
0
-
0
Licence et utilisation
Gratuit pour un usage personnel Attribution requise- Détails
- Publié le Mai 04, 2022
- Catégorie Geography / Geogra...
- Langue French
- Taille du fichier 3.4976MB