Chapitre 1 : La diffusion du sport en France (1880-1919) Question d’auto-évalua

Chapitre 1 : La diffusion du sport en France (1880-1919) Question d’auto-évaluation : • Qu’entend-on par pratiques corporelles ? • Citez-en différentes sortes. • Le sport : définition(s), caractéristiques, évolution. Introduction : • Suite du cours sur l’émergence des sports en Angleterre. → On va étudier comment le sport s’est diffusé hors du berceau anglais, en terme géographique mais aussi en terme de trajectoire sociale (qui fait du sport, pourquoi et à quel moment), l’organisation (les instances gérants la pratique sportive), les représentations qui œuvrent dans les grands groupes et les valeurs induites positives ou négatives. • Où nous nous situons ? Dernier tiers du 19ème siècle, à partir des années 1870 le sport se déplace d’abord dans un environnement urbain, c’est en effet dans les villes que le sport va s’implanter pour les hommes, relativement jeunes et appartenant à la classe sociale supérieure. En s’implantant en France, le sport fait partit du phénomène de la culture de masse. Or avant la fin du 19ème siècle, la culture de masse n’existait pas. • Comment cette pratique va devenir très rapidement une pratique et un spectacle d’un élément de la culture de masse ? Contexte historique de la France au 19 ème siècle : Le 19ème siècle est un siècle de profonds changements, à la fois politiques mais aussi sociaux, liés majoritairement au développement économique et industriel. Avec la révolution industrielle (l’invention de la machine à vapeur, du moteur à explosion, de l’électricité…) s’est créée une classe ouvrière (grâce, entre autres, aux exodes ruraux dès 1880). C’est elle qui travaille dans les usines et les mines et forme ce qu’on appelle le prolétariat (ou les prolétaires). De plus, les conditions de travail dans les usines sont détestables : la chaleur et l’humidité, liées à la vapeur, favorisent les maladies pulmonaires, les accidents du travail. Aussi, les mutilations (mains ou bras arrachés dans les mécaniques) sont fréquents. Et aucune protection sociale contre ces risques n’existe à cette époque. C’est aussi un siècle d’instabilité en raison des nombreuses crises que la France traverse. En effet, cela mène à d’importantes révolutions (comme celles de 1830 et 1848 ou encore la Commune de Paris en 1871), à de nombreuses batailles (au cours desquelles la France perd l’Alsace-Lorraine en 1871). La presse se développe également favorisant la diffusion des connaissances et des informations. I) Émergence : ancrage géographique et social 1) Les origines Années 1850 : le terme de sport s’impose et est utilisé pour désigner un ensemble d’activité physique de pratiques corporelles ayant des caractéristiques communes : • Se sont des activités de plein air (qui se déroulent en extérieur, en milieu naturel). • Se sont des activités synthétiques. → Opposition complète à la pratique corporelle de l’époque en France : les gymnastiques (qui se déroulaient en intérieur et qui était analytique, séquence de mouvements). Parmi ces sports (activité en extérieur) on classe : • Les courses de chevaux : d’abord vu comme un spectacle plutôt que comme une pratique. • Les activités d’eau (1830) : développer très tôt d’abord comme loisir puis comme un sport avec la création du Paris Amateur Rowing Club (club d’aviron). • Le vélocipède : 1ère compétition officielle en mars 1861, le Paris-Rouen en 1869 et le 1er tour de France en 1903). Sous le terme sport on place également la chasse et la randonnée pédestre. Toutes deux héritées des pratiques développées en Angleterre. Un barrage… anglais A la fin du 19ème siècle, l’Angleterre est la première puissance économique et coloniale du monde. C’est un modèle culturel, les anglais, grâce aux échanges commerciaux, apportent les pratiques sportives à travers l’Europe. Le sport va ainsi se développer d’abord dans les grandes villes portuaires où les échanges commerciaux avec l’Angleterre sont nombreux. • Création du premier club de Football en 1872, le Havre Athlétique Club. • En 1878, création du premier club de tennis à Dinard. 2) Un modèle économique et culturel assimilé par une partie des élites française → Une partie des élites françaises est fascinée par le développement économique et culturel des anglais. Au niveau économique : révolution industrielle, colonialisme, capitalisme. → Système développer en premier par l’Angleterre. (C’est lorsque ce système arrive en France que le sport va faire son apparition dans le pays). Ce modèle va séduire une partie des élites françaises, ce qui va provoquer une anglomanie des classes supérieures françaises. De plus, l’Angleterre incarne la modernité, ce qui fait de ce pays un modèle à suivre sur le plan économique mais aussi sur ses pratiques culturelles, ainsi que les valeurs qui lui sont associées. De ce fait, le sport va être associé à cette modernité. Le sport va être considérer comme un outil pédagogique par certaines personne de l’élite française (comme c’est déjà le cas en Angleterre). On va voir apparaître différents discours : • Le sport est un élément nouveau dont la société française a besoin pour entrer dans la modernité (d’après Coubertin). • On va voir émerger les premiers discours qui considèrent que le sport va permettre de former des hommes d’action (homme de caractère, volonté, endurance), qu’il va favoriser la prise d’initiative, qu’il va faciliter l’émulation et qui va développer aussi le « self- government » (contrôle de soi + discipline consentie). Les qualités attribuées au sport sont ainsi posées en opposition à la logique de fonctionnement du système éducatif français, en opposition donc aux gymnastiques enseignées à ce même moment. Le sport s’oppose donc à la logique de la gymnastique : Gymnastiques Sport Soumission, sérieux, mesuré Initiative, plaisir, excès Entraide Compétition Travail collectif Individualisme Dirigisme Liberté Tradition/modernité : Les valeurs associées au sport par ceux qui veulent le développer n’ont pas grand-chose à voir avec les valeurs qui règnent en France. Le sport est un type de pratique qui va générer : • Un nouveau mode d’organisation : des clubs, des rassemblements, des compétitions, des rencontres. • Une nouvelle gestuelle . • Un nouveau cadre d’exercice : on réinvestit un milieu naturel et extérieur. Quand il commence a émergé en France, le sport va devenir une pratique de classe sociale qui véhicule un esprit de classe et une morale de classe. Le sport est enseigné au secondaire là où l’école n’est plus obligatoire pour tout le monde et où seul les jeunes hommes des classes supérieures ont accès. La logique et les valeurs du sport ne relève pas de l’organisation d’une société traditionnelle mais bien d’une société industrielle. Or au moment de la révolution industrielle française, la société relève d’une organisation traditionnelle (organisation antécédente) donc il y aura très peu d’adeptes au début. 3) Des premiers clubs à l’USFSA • 1882 : création du Racing Club. • 1883 : Stade Français. Ce sont des jeunes de la haute bourgeoisie qui créent ces deux clubs après avoir découvert pendant les vacances d’été les pratiques anglaises. Ils reproduisent dans les bois de Boulogne des courses de chevaux « humanisées ». Les deux clubs organisent des courses entre eux, ce qui va aboutir à la création en 1887 de l’association USFCP (union des sociétés françaises de course à pied) pour devenir par la suite en 1889 la première organisation nationale du sport : l’USFSA (union des sociétés française des sports athlétiques). Elle a pour caractéristique d’être multi-sport. Coubertin en devient le secrétaire en 1890, c’est donc une instance qui va chapeauté (contrôler) les pratiques athlétiques et motorisées. → Tous les pratiquants sont amateurs. L’USFSA gère des activités qui sont à la pointe du progrès technique, incarnant la modernité. Ce rapport sport/technologie est incarné par un journal : l’Auto Journal. Tout cela est en rupture avec la société traditionnelle. Ces pratiques ont une surface très restreinte, pour lutter contre cette restriction Coubertin va instaurer les 1ers jeux olympiques modernes en 1896. II) Perspectives de développement et résistance Ces nouvelles activités répondent à une logique de classe indéniable, mais cette logique doit être replacée dans le contexte de l’époque. Tout ce qu’ils vont essayer de mettre en place pour développer leur pratique vont être empreint, marqué par la volonté de la diffuser mais pas à n’importe qui. Ils vont donc essayer d’étendre les pratiques sportives mais en le confinant à leur espace social. A la fin du 19ème siècle, faire du sport est un signe de distinction sociale, c’est aussi un signe de distinction de genre. Les femmes ne font pas de sport. Les notions de féminité et de virilité sont à ce moment-là très nettement distinguées. Cela apparaît comme un non-sens que les femmes puissent accéder à une pratique censé développer les caractères de virilité. Le sport apparaît comme incompatible avec la féminité. → Distinction sociale et de genre. 1) Ostracisme social Ostracisme : bannissement d’un groupe pour des raisons relatives au fonctionnement du groupe. Classe supérieure : bien élevé, esprit chevaleresque, qui est capable de suivre les règles. → Révèle les qualités positives du sport. Classe populaire : mal élevé, ne sait pas se contrôler, violent. → Transforme le sport en un jeu brutal. • Le sport nécessite certaines qualités : virilité, « esprit chevaleresque uploads/Geographie/ la-diffusion-du-sport-en-france.pdf

  • 34
  • 0
  • 0
Afficher les détails des licences
Licence et utilisation
Gratuit pour un usage personnel Attribution requise
Partager