L’Esclavage au Rio Pongo Préalable : Je suis un réalisateur de documentaires, é

L’Esclavage au Rio Pongo Préalable : Je suis un réalisateur de documentaires, économiste de formation, agent de Tourisme et agent de communications (Radio - TV) ; ce qui veut dire que je ne suis pas un historien. Au départ, je faisais un reportage à Dominghuia sur le port négrier et sur un site PZ qui fut l’un des premiers comptoirs du commerce dit légal, c’est à dire la vente des produits sans les esclaves. C’est en ce moment que j’ai appris que des esclaves étaient transportés de cette région vers l’Amérique. Ce fut une grande surprise pour moi, comme la plupart des gens, je pensais que tous les esclaves étaient regroupés sur l’Ile de Gorée au Sénégal avant le voyage sans retour. Ma curiosité me poussa ainsi à faire des recherches pour en savoir plus sans savoir où je mettais les pieds. C’est ainsi que j’ai découvert que la Traite Négrière sur les Côtes guinéennes fut très importante et nous estimations que la traite dans le seul Rio Pongo fut dix fois plus importante que celle de Gorée au Sénégal mais à part les spécialistes, beaucoup de personnes ne le savent pas. Voilà le début mes recherches des documents et des spécialistes pour savoir et comprendre et il faut aussi souligner que l’engouement du public pour mes publications sur le sujet sur facebook, me pousse à faire une série de documentaires et de livres. Pour le premier documentaire « Slave Trade in the Rio Pongo » ou « La Traite Négrière au Rio Pongo », je suis allé à Dominghia ou Dominya, Falanghuia, Bakia, Kissing (en Guinée) et Charleston en Caroline du Sud et Lacrosse au Wisconsin aux USA. Ces films sont sur youtube. La vocation de ce livre (le premier de la série), est de raconter de façon simple, quelques faits marquants de cette période pour un large public et pour les touristes qui découvrent la Guinée. Les récits racontés ici sont essentiellement de la Collection de Bruce Mouser, l’historien américain spécialiste du Rio Nunez et du Rio Pongo et de quelques résidents du Rio Pongo. Quand j’utilise les documents des anglais, je note les dates et pour les histoires orales, vous comprendrez le manque de date précise. La Traite Négrières se déroula sur plusieurs endroits le long des Côtes guinéennes : Rio Nunez, Rio Pongo, Dubréka, Moriah, Sumbouya et les Iles de Los. Il est important de souligner que chaque centre à sa particularité et donc vouloir écrire un livre sur tous les centres serait fastidieux, long et compliqué par rapport à l’objectif visé. Dans un premier temps, nous allons nous limiter à la période dite Anglaise couverte par les recherches de Mouser entre 1700 et 1865. La période d’avant est celle qui marqua la présence des portugais qui fait en ce moment l’objet d’une recherche pour nous permettre de connaître les raison du déplacement massif des portugais du Portugal vers la Sénégambie, les Iles du Cap Vert et la Guinée Bissau avant leur installation dans le Rio Nunez et le Rio Pongo. Le Rio Nunez, le Rio Kompony, le Rio Kapatchez et le Rio Pongo sont des noms donnés par des Portugais aux fleuves et comme vous le savez, en ce temps, le nom Guinée désignant un pays n’existait pas donc ces noms là, désignaient aussi des régions. Le Rio Ninez désigna la région de Boké et le Rio Pongo, celle de Boffa. Qui est Bruce Mouser ? Bruce Mouser est un historien américain, un de ces professeurs lui conseilla en 1966. de faire sa thèse sur le Rio Pongo que personne n’avait traité au para-avant. Il n’avait jamais entendu parler de cette région mais l’aventure le tenta. Evidemment une visite du terrain s’imposait mais le gouvernement guinéen de l’époque lui refusa le visa, cela n’empêche, il pouvait tout de même faire son travail grâce aux documents des missionnaires anglais et de la marine anglaise basée à Freetown en Sierra Léone. Il alla en Angleterre, comme il le dit « des cartons de manuscrits m’y attendaient» et en Sierra Leone pour mener à bien sa thèse présentée en 1972. Bruce Mouser enseigna pendant trente ans avant de se replonger dans les recherches sur le Rio Pongo et disons que sans ses recherches, ses publications (il est l’auteur entre autre de « American Colony in Rio Pongo), sa collection et ses conseils, ce livre n’existerait pas. Avec Bruce Mouser chez lui à Lacrosse, Wisconsin, USA Chapt1 : Le Rio Pongo Le Rio Pongo est le bras de mer qui traverse la ville de Boffa. Comme vous le savez à cette époque, le Guinée en tant que pays n’existait pas ; ainsi les noms de ces fleuves indiquaient aussi les régions. Ainsi donc Boffa, Thia, Dominya, Kissing, Kossinsing, Bakia, Sagna (ou Sagha), Bangalan, Farinya ou Faringhuia, Bashia, Falanguian, Marara etc, sont dans la Région du Rio Pongo Une correction, le pont à Boffa n’est pas sur le fleuve Fatala mais sur le Rio Pongo ; le petit Ilot que l’on voit du pont est le point de rencontre des fleuves Fatala et Bangalan. Ci dessous la carte de Bruce Mouser qui est la juxtaposition de deux cartes du Rev H.J Leacock Chapt 2 : Les Populations du Rio Pongo de 1700 à 1865 1- Les Bagas Le Pongo au 18e, était occupé par de petits groupes de Bagas ; les plus nombreux sont ceux qui vivaient dans les mangroves, sur les Iles du Rio Pongo et les plaines qu’ils partageaient avec les Sousous. Les Bagas étaient divisés en deux groupes venant de différentes migrations du Fouta. Le Nord et le Nord Ouest, le Cap Verga et les terres á droite du Rio Pongo, appartenaient aux Baga Foré ; Les terres entre le Rio Pongo et la Rivière Dambia (Konkouré), appartenaient aux Baga de Koba qui ont suivit les Baga foré vers les côtes. Vers le milieu du 18e, les Baga du Pongo développèrent des chefferies dont dépendaient Sobanè, Lakata et Monchon (lieu de résidence du Roi). Les Baga de Koba développèrent une chefferie à Bakia sur la rivière Bakia, à Lisso sur le Fatala et à Bramaya sur la rivière Dambia. Chaque village avait son chef qui dirigeait en tenant compte de l’avis des anciens ; certains chefs étaient élus, d’autres choisis parmi les plus riches ou parmi un des descendants du fondateur. La taille du village et la capacité du chef à conduire une guerre faisaient la réputation de ce chef dans les villages voisins. A moins de posséder beaucoup d’esclaves ou d’avoir un centre de commerce d’esclaves, beaucoup de villages se mettaient sous la protection d’un chef ou d’un Roi puissant ; cette protection était parfois symbolique. En général, les villages essayaient de régler leurs problèmes sous l’arbre à palabre ou en organisant une conférence. Voilà pourquoi Bruce Mouser disait pour mes analyses, que la situation était encore plus compliquée, que je dois tenir compte des ethnies en présence, des conflits de successions ou des partages des terres. Le cas de John Ormond Jr par exemple, un métis, qui était étudiant en Angleterre quand son père décéda, faute de financement, il s’engagea dans un navire pendant quelques années avant de rentrer au Pongo. Sa mère lui donna le reste des biens de son père et en plus, elle remua terre et ciel pour faire de lui le chef de Bangalan. Croquis du Bagatay ou pays des Baga par Mr A. COFFINTERE de NORDECK, le Lieutenant de Vaisseaux commandant le Goeland en 1885. 2- Les Sousous Les Sousous occupaient les terres verdoyantes du coté droit de la rivière, des terres qu’ils partageaient avec les Lakata et les Sobané Baga. Les Sousous tenaient exclusivement le bassin de Bangalan et la rivière Fatala au nord de la ville de Karara. La tradition parle d’une migration vers la rivière qui n’était pas habitée ; c’est probablement la production du sel par les anciens occupants, les Baga forè et les Baga de Koba, qui attira de petits groupes de familles marchandes Sousous pour profiter du commerce qui existait entre l’intérieur et les côtes. Une fois au bord de la rivière, les sousous se marièrent dans les familles de chef Baga et devinrent des intermédiaires dans le système commercial. Vers la fin du 17e, le Pongo était devenu la plus grande source de sel pour les troupeaux du Fouta ; d’autres Sousous, voyant le Pongo devenir un nouveau marché aux esclaves obtenus grâce aux guerres saintes du Fouta, s’y installèrent vers le milieu du 18. Ces derniers Sousous conquirent le Bassin du Bangalan et installèrent leur capitale sur le coté droit de la rivière qu’ils baptisèrent Dominguia du nom de leur leader ( Domin Damba Kanté du clan Dambia). Le système politique établit par les Sousous-Damba, était à plusieurs points similaire à celui du Fouta et ils payaient une tribu au chef Dival de Timbi-Tumi ; tandis que les Baga Forè et les Baga de Koba, payaient tribu aux Sousous. Les Sousous étaient dirigés directement pas deux chefferies : Bangalan et Dominguia. Les uploads/Geographie/ l-x27-esclavage-au-rio-pongo-texte.pdf

  • 34
  • 0
  • 0
Afficher les détails des licences
Licence et utilisation
Gratuit pour un usage personnel Attribution requise
Partager