H istoire de la commune Présence turque 1515-1830 Berbérie Grand marché du lund
H istoire de la commune Présence turque 1515-1830 Berbérie Grand marché du lundi Bou-Farik : Quand le 23 juillet 1830, une colonne française, marchant sur Blida, passa pour la première fois à Bou-Farik, ce lieu n'était marqué que par un vieux puits à dôme grisâtre, et à margelle ridée, striée par sa chaine, perdu au milieu d'un paysage de désolation, situé au centre de ce qui deviendra le Grand Marché du Lundi. A 400 m environ au nord-est se trouvait une blanche Koubba (dôme) dédiée au plus grand saint de l'Islam, Sidi Abd-el-Kader-El-Djilani, le Sultan des Justes et des Parfaits, et quatre vieux trembles creux, qui complétaient la physionomie de cette zone désolée au milieu des marécages synonymes de fièvre ou de MORT JAUNE. Le territoire de Bou-Farik n'était qu'un marais tigré de forêts de joncs impénétrables ; ce n'était que flaques d'eaux croupissantes, que mares, que rides suintantes; ne trouvant pas à s'écouler, ces eaux dormaient sur le sol en attendant que le soleil les bût, d'autres faisant effort vers le nord-est, parvenaient à gagner péniblement l'oued Tlata et l'oued Eth-Tharfa, qui les jetaient dans le Mazafran. C'était un délicieux pays pour le sanglier, la bête fauve et le gibier d'eau ; il l'était moins pour l'espèce si inférieure des bimanes, laquelle n'a jamais résisté que fort imparfaitement aux effets de l'intoxication paludéenne. Bou-Farik était le centre et le point culminant et d'attache de sentiers qui s'allongeaient en serpentant dans l'est, dans le nord et dans l'ouest. Son altitude, par rapport à ce qui l'entourait, donnait à son terrain une fermeté qui, jointe à sa position au centre de l'outhan (district) de Beni Khelil, et à sa situtation sur la route d'Alger à Blida, au centre de la vaste plaine de la Mitidja, en faisait un lieu propre à l'établissement d'un Marché. La fondation du Marché de Bou-Farik est évidemment comtemporaine de l'organisation du Beylik turc ; elle daterait ainsi du milieu du XVI e siècle de notre ère. Quatre à cinq mille Bédouins venaient y planter leurs tentes, chaque Lundi pour quelques heures, et "étaler les denrées de leur pays, des troupeaux de bœufs, de moutons, de chèvres, de chevaux, des grains, des légumes, des tissus, enfin toutes les productions naturelles ou fabriquées de leurs haouchs et de leurs douars" Chaque outhan était administré par un Caïd turc qui relevait de l'Agha des Arabes (un des principaux personnages de la Régence ; il avait, en campagne, le commandement de la milice turque ; mais son pouvoir s'exerçait particulièrement sur les Arabes, auxquels il faisait sentir impitoyablement les effets de sa terrible juridiction). En 1830, parmi les onze « outhans » ou districts du gouverne ment d’Alger, l’outhan des Beni Khélil comprenait trois divisions dont l’une, le territoire de Bou-Farik située au centre de la vaste plaine de la Mitidja, se divisait en 3 cantons : El Merdjia : marais, El Hamada : partie élevée et sèche, et El Outha : la plaine proprement dite. Sauf dans les environs immédiats d'Alger, où s'élevaient des maisons de plaisance mauresques, d'ailleurs dévastées par la guerre, il n'existait aucune construction. (Auteur C.TRUMELET Corneille Sommaire Présence Française 1830-1962 Algérie la Régence d'Alger (turque) occupée par l'Armée française : Nom primitif : Camp d'Erlon , Médina-Clauzel , Bou-Farik , Bouffarik Par un arrêté du 27 septembre 1836 , Clauzel décida de distribuer à Boufarik des lots de terre de 4 hectares moyennant une redevance annuelle de 2 francs par hectare. Au printemps de 1837, il y avait déjà à Médina-Clauzel, comme on appelait le nouveau centre, 150 personnes et 500 en octobre. Boufarik, aujourd'hui florissant et magnifique, devait passer par de cruelles épreuves. Pendant cinq ans, il fallut chaque jour lutter avec les indigènes; les vols, les incendies, les assassinats étaient continuels. Surtout, dans cette localité entourée de marais et de fondrières, la fièvre et la dysenterie firent de terribles ravages. Il mourait un cinquième et quelquefois un tiers des colons tous les ans. La population se renouvela entièrement trois fois en quelques années et l'expression " une figure de Boufarik " était devenue proverbiale en Algérie pour désigner les paludéens. L'histoire de Boufarik pendant dix ans est un véritable nécrologe. Grands et petits colons ont prospéré dans des conditions absolument anormales et ont accompli une œuvre magnifique. Source A.J Garcia Passage obligé de l'Armée pour agir sur Blida , Bou-Farik sera l'objet de travaux des routes du Sahel et de la Mididja. Ces routes allaient bientôt donner de faciles débouchés sur la plaine de la Mididja, elles étaient un premier pas sur l'affreux défilé embrousaillé et marécageux de Bou-Farik. La main-d'œuvre autochtone, entamait les travaux préparatoires qui devaient nous ouvrir ce défilé en abattant les taillis, en consolidant les ponts qui étaient généralement en branchages, et en saignant les marais. Une garde était chargée de la protection de ces travailleurs. Caractère de Permanence à l'occupation de l'ancienne Régence : Par ordonnance royale du 22 juillet 1834, le gouvernement français s'étant décidé à donner un caractère de permanence à l'occupation de l'ancienne Régence, en reconstitue l'Administration sur des bases nouvelles. Le Camp d'Erlon et Les cantiniers (premiers colons du village) : En mars 1835, Boufarik devient ce qui était prédestiné à être un camp permanent, redoute avancée d'Alger : c'est le camp d'Erlon. Le camp d'Erlon : Le général comte d'Erlon ayant décidé l'occupation permanente du point de Bou-Farik, le moment était venu de réaliser cette mesure qui devait asseoir l'autorité de la France au cœur de la plaine, et prouver aux Arabes l'intention sérieuse de nous établir dans le pays et d'y rester. Le 5 mars, sous la direction du colonel Lemercier, le capitaine de génie Grand, commençait le tracé de l'enceinte du Camp. Cet ouvrage devait renfermer un baraquement en maçonnerie ou en planches pouvant contenir 1500 hommes, des écuries pour 600 chevaux et tous les services que comporte un camp permanent. Mais, à la suite et sous la protection de l'armée, trente-cinq petits marchands, cantiniers ou ouvriers d'art étaient venus se grouper, à proximité des troupes. Les premiers colons : les cantiniers : A côté du camp, bien entendu, poussa tout de suite ce qu'on appelle, en argot d'expédition coloniale, "Biscuitville" et qu'à Boufarik, on appelle le Bazar. Dans des "gourbis de branchages, de roseaux et de paille des marais" s'installèrent tant bien que mal les fournisseurs civils qui suivent les colonnes: on les appelait alors les cantiniers. Les Biscuitvilles n'ont pas nécessairement un avenir durable. Mais ici l'immensité et la fertilité des terres en friches éveillaient chez les cantiniers des atavismes de paysan. Ces atavismes, le maréchal Clauzel en sanctionna l'éveil. Il installe le Bazar Centre de colonisation le 27 septembre 1836 et en 1837 sur un emplacement nouveau que le génie fut chargé de préparer, un rectangle immense qui n'est autre que l'emplacement précis du Boufarik futur. Clauzel prévit l'allotissement par lots urbains et par lots ruraux. Ce fut bien une création de village. Mais les colons du village ne furent autres que les cantiniers du bazar. Dans l'impossibilité de se faire construire des abris plus solides, la population du Bazar dut se contenter de ses incommodes gourbis.Il ne fallait songer à se bâtir des maisons quand les soldats eux-mêmes ne pouvaient aller chercher des pierres dans l'oued Bou-Chemâla, à dix minutes du Camp, sans être attaqués par des Arabes embusqués dans les brousailles. La Guerre : Boufarik poussa à l'ombre du Camp d'Erlon, mais ce ne fut pas précisément une ombre tutélaire. C'était un blocklaus avancé d'Alger. De 1835 à 1842, il fut à peu près toujours dans la situation d'une place assiégée. Le village était hors du Camp et c'était surtout lui qui était visé. Dès le début les colons furent armés et organisés en garde nationale. Et la vie que menèrent ces colons n'a pa de rapport avec les idées pacifiques qu'évoque notre imagination. Pendant sept ans ils défendirent leur peau comme ils purent. L'ennemi, c'était particulièrement les cavaliers Hadjoutes. Couper une tête était un art. Les Hadjoutes ne descendaient jamais de cheval pour cette opération, ils la pratiquaient sur le pommeau de leur selle, lentement, en causant de choses et d'autres... Losque c'était fini, le corps tombait à terre, et le Hadjoute enfouissait la tête dans sa musette. Qu'on imagine la rentrée au douar... les femmes... leurs youyous. Notez ce n'était pas seulement un sport, c'était une affaire. Une tête ordinaire se payait trois douros ; celle du commandant Raphaël, tué en 1839, rapporta quarante douros. Voilà donc la vie qu'ont menée les premiers colons de Boufarik jusqu'en juillet-août 1842 : des jours sans repos, de nuits sans sommeil, pour faire le coup de feu avec les pillards, égorgeurs, ne vivant exclusivement que de razzias et ça a duré sept ans. La fièvre : On ne s'installe pas impunément dans un marais, en aucun pays, mais tout particulièrement sous le soleil africain. l'état sanitaire était mauvais toute l'année, mais il était effroyable pendant les chaleurs uploads/Geographie/ istoire-de-la-commune-presence-turque.pdf
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- Publié le Jul 20, 2021
- Catégorie Geography / Geogra...
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