1 2 Lucie Rauzier-Fontayne LE SOURIRE DE BRIGITTE C'EST avec joie que l'on retr
1 2 Lucie Rauzier-Fontayne LE SOURIRE DE BRIGITTE C'EST avec joie que l'on retrouve ici Brigitte, la charmante héroïne de L'Invitée de Camargue*, un des plus ; grands succès de Lucie Rauzier-Fontayne. Brigitte est devenue surveillante à la pension Bénézet, où on lui a confié les élèves les plus indisciplinées, les «dénions de la Ça ». On peut dire qu'elles lui donnent du fil à retordre ! Brigitte se demande si elle en viendra jamais à bout, mais ne se décourage pas: où la sévérité a échoué, elle s'efforce d'employer la patience, la compréhension, l'amitié. Aidée par son grand cousin Vincent, elle voudrait bien organiser, pour les rebelles, un camp de vacances dans sa chère Camargue.... 3 LE SOURIRE DE BRIGITTE ©LIBRAIRIE HACHETTE, 1960 Tous droits de traduction, de reproduction et d'adaptation réservés pour tous pays. 4 DU MEME AUTEUR dans la même collection LA TROUPE JÉROMISI LE RÊVE DE CAROLINE LA MAISON DU CHÈVREFEUILLE LA MISSION DE JEANNOU dans la Nouvelle Bibliothèque Rosé LA PETITE FILLE AUX OISEAUX UN CADEAU POUR AMINA 5 LUCIE RAUZIER FONTAYNE LE SOURIRE DE BRIGITTE ILLUSTRATIONS DE FRANÇOIS BATET HACHETTE 199 6 TABLE DES MATIERES TABLE DES MATIÈRES PREMIÈRE PARTIE : LA PENSION BÉNÉZET 8 I. La nouvelle surveillante 8 II. Débuts difficiles 16 III. L'idée de Brigitte. 20 IV. Lutte et victoire 28 V. Les Amies de la Nature 37 VI. Le club en liberté. Une bouteille d'encre ! 42 VII. L'incident Françoise 48 VIII. Bientôt Noël 54 IX. Noël à la pension 58 X. Nouvelles recrues. Ces demoiselles reçoivent 65 XI. Anxiété. De grands projets 70 XII. La kermesse. Les larmes de Claudie. On va partir! 79 DEUXIÈME PARTIE : EN CAMARGUE 85 XIII. Les Cabanettes. Le premier jour 85 XIV. La vie aux Cabanettes. Françoise 94 XV. Le mas interdit. A la manade. La joie de Maryvonne 101 XVI. Nadine et Françoise apprennent quelque chose. Une surprise : Vincent ! 110 XVII. L'humeur de Françoise. Une journée bien (et mal!) remplie 119 XVIII. Heures d'angoisse 126 XIX. Claudie travaille pour Brigitte. Tentation et victoire 134 XX. Où est Françoise? 146 XXI. Une journée mémorable 159 XXII. Un soir à Sylvestral. La fin des beaux jours 169 XXIII. Mots particuliers à la Camargue 181 IMPRIME NATIONALE DE MONACO II. 6488 Dépôt légal : 167 – 3e trim. 1962 7 PREMIÈRE PARTIE LA PENSION BÉNËZET CHAPITRE PREMIER LA NOUVELLE SURVEILLANTE DANS un vieux quartier de cette ville du Midi, on pouvait voir, dominant la rue de ses quatre étages, une maison à la façade imposante, aux nombreuses fenêtres, à la lourde porte de chêne, au- dessus de laquelle on lisait ces quatre mots : Internat de Jeunes Filles. C'était la pension Bénézet. Par une belle matinée d'octobre, la récréation venait de commencer dans la cour sans soleil, cernée de hauts murs, où une centaine de fillettes s'ébattaient bruyamment. Seul, un groupe de pensionnaires se tenait à l'écart, discutant avec une rageuse animation. « C'est un comble! criait une petite rousse aux yeux noirs étincelants : on avait déjà « Noix-Grise » et « Roussette » et on nous impose encore une troisième surveillante ! 8 — Pour nous harceler, à longueur de journée, comme les deux autres! — Et pas seulement une surveillante : il faudra l'avoir encore comme professeur de français à la place de Mme Dubois, en congé de maladie. Mme Dubois qui, elle, était assez sympathique. — Mais trop faible, disait-on.... Celle-là, soyez-en sûres, on nous l'aura choisie avec soin : aussi peu commode que possible. — Ne sommes-nous pas la classe des « mauvaises têtes »? Pour la quatrième, personne n'est assez sévère. — Oh! mais, nous n'allons pas nous laisser faire : nous lui tiendrons tête. - Et comment! — On va la boycotter! — D'accord! crièrent plusieurs voix. — Son train est arrivé depuis dix minutes, fit une des fillettes en consultant sa montre : elle ne va pas tarder. - Une chance que nous soyons en récréation : nous la verrons tout de suite. » La porte de la pension s'ouvrait, en effet, sur une galerie vitrée qui longeait tout un côté de la cour et qu'il fallait traverser pour atteindre le vestibule. « Oh! moi, je la vois déjà : une vieille femme sèche, grognon et laide à faire peur. Que pariez-vous ? » dit une belle enfant aux boucles dorées, en se mirant complaisamment dans les vitres de la galerie. Au même instant, un coup de sonnette retentit. La concierge sortit de sa loge et se précipita pour ouvrir. Tous les regards se fixèrent sur la porte : regards curieux, mais discrets, car les gamines ne voulaient pas paraître s'intéresser à l'arrivante. Personne ne sembla prendre garde à ce qui se passait... mais tout le monde le vit! On vit entrer une toute jeune fille, souriante et si jolie, avec ses yeux très bleus et ses brillants cheveux noirs ! On vit une taille menue, bien prise dans un élégant tailleur gris, on vit une valise de parchemin blanc et encore un grand bouquet d'œillets, dont on ne comprit ni l'uti- lité ni la signification. Au milieu de la stupéfaction générale, l'incroyable apparition traversa la galerie, tourna la tête vers les petites filles sidérées, tandis que s'accentuait son sourire, et disparut dans le hall, en direction du bureau directorial. 9 Le silence qui suivit cette arrivée dura quelques secondes. Puis, une voix s'éleva : « Ça, par exemple! » Et ce fut un brouhaha indescriptible. « Oh! Oh! Une surveillante comme celle-là, ce n'est pas clair! - C'est même tout à fait louche! — Que vient faire ici cette princesse? - Et qu'elle est jeune.... Incroyablement jeune! — Les jeunes sont les plus dures ! — Vous avez vu la façon dont elle a souri en nous regardant? Méfiez-vous de ce sourire : ne nous y laissons pas prendre. - Mais, dit une fillette, peut-être est-elle vraiment gentille. — C'est vrai, au fond », firent quelques autres. Aussitôt, la petite rousse s'écria : « Bon! Voilà Pascale et les agneaux bêlants qui commencent à se laisser séduire. A votre aise, mes filles ! Nous, nous restons sur nos gardes et-nous ferons tout de suite comprendre à cette surprenante beauté qu'elle ne s'avise pas de chercher à nous embêter, sans cela.... » ... Pendant ce temps, sans se douter de l'effervescence que provoquait son arrivée, la nouvelle venue entrait, terriblement intimidée, dans le bureau de Mme la directrice. Celle-ci leva les yeux et regarda cette petite Brigitte Lauret, cette fille de dix-huit ans, qu'il avait bien fallu engager, puisque, seule, elle avait répondu à l'annonce insérée dans les journaux, réclamant « une personne sérieuse, pour occuper un poste de maîtresse d'internat et donner des leçons de français dans une pension privée ». Comme les élèves un instant plus tôt, elle pensa : « Qu'elle est jeune! Beaucoup trop jeune! Voilà qui ne facilitera pas sa tâche! » Brigitte, elle, regardait cette dame entre deux âges, majestueuse et froide, dont le regard semblait la jauger, et se sentait, devant elle, bien petite et inexpérimentée. « Soyez la bienvenue, mademoiselle, et asseyez-vous. J'espère que vous vous trouverez bien chez nous, et que, de notre côté, nous serons satisfaites de vos services. Je ferai de mon mieux, madame. Puis-je savoir en quoi, exactement, consistera mon travail? - En tant que maîtresse d'internat, vous aurez à surveiller, à tour de rôle avec vos deux collègues, l'étude du soir, le réfectoire, les dortoirs. En tant que professeur de français... hem!... Là, je dois tout 10 de suite vous mettre en garde. La classe de quatrième, où vous devez- enseigner est... comment dirais-je? une classe très... difficile, très ingrate. Il s'y trouve, par un hasard regrettable, cinq ou six mauvais éléments. Cinq ou six... pas davantage, mais c'est encore trop, car ces enfants ont une influence déplorable sur leurs camarades,... lesquelles ne sont pas affligées de plus de défauts que les autres fillettes de leur âge. Certaines sont même de bonnes petites. Mais nos « meneuses » les entraînent trop souvent à mal faire. Alors, mademoiselle, je vous recommande, jointe à une justice absolue, la plus grande sévérité. Ne laissez RIEN passer : punissez sans hésitation et sans faiblesse. C'est, j'en suis persuadée, le seul moyen de tenir en main ces enfants, qui nous donnent vraiment beaucoup de soucis. « Votre extrême jeunesse vous rendra sans doute la tâche difficile. Je souhaite que vous la meniez à bien. Pour cela, je vous le répète : pas de faiblesse, mais une fermeté sans défaillance. Et n'hésitez pas à faire appel à moi, au besoin : je suis toute disposée à vous aider. » Un peu pâle, Brigitte écoutait ces recommandations, tandis qu'une grande anxiété faisait battre son cœur. La classe de quatrième, telle que la lui présentait Mme Bénézet, n'allait pas être une classe de tout repos ! D'autre part, la sévérité qu'on lui recommandait lui pesait : elle avait rêvé d'une collaboration confiante et joyeuse avec des élèves qui seraient des uploads/Geographie/ ib-fontayne-lucie-rauzier-le-sourire-de-brigitte-1962.pdf
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- Publié le Sep 25, 2022
- Catégorie Geography / Geogra...
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