Le « Nethou - Vagabond » Histoire mouvementée d’un cotre de 12 mètres 50 Nouvel

Le « Nethou - Vagabond » Histoire mouvementée d’un cotre de 12 mètres 50 Nouvelles >>> • 19 juillet 2006 - Robert Krouch redécouvre à Roscoff le bateau dont il fut le propriétaire de 1956 à 1964 • Février 2006 - Le bateau qui ne voulait pas mourir, par Robert Bénaioun, ami de Christian L'Hoir, dernier propriétaire 1926 – Les années folles A Saint-Nazaire, un superbe paquebot s’apprête à prendre la mer ; son nom : l’ « Ile de France ». A Roscoff, dans le Finistère, les chantiers KERENFORS achèvent la construction d’un petit yacht bien plus modeste. Sa ligne est très classique pour un bateau de cette région : une étrave droite et une poupe élancée vers l’arrière. Les chantiers Kerenfors n’en sont pas à leur premier bateau. Ils occupent la place depuis le 17ème siècle. Extrait des "Cahiers de l'Iroise" - 150e - 04-06/1991 par Michel Ferec Maîtres constructeurs de barques - Les Kerenfors de Roscoff L'activité du chantier de construction de bateaux s'étale sur une période qui va de 1650 environ jusque vers 1930, à savoir: • Tangui KERENFORS - 1672 - 1750 - fils de François • Tangui KERENFORS, associé à Jean - 1703 - 1789 • Jacques KERENFORS - 1751 - 1832 • François KERENFORS - 1786 - 1873 • Hyacinthe KERENFORS - 1815 - 1896 • Anselme KERENFORS, associé à Francique - 1850 - 1932 En 1711, Tangui et Jean paient chacun 3 livres comme taxe de charpentiers de mer. (AM. St Pol de Léon) "Jean Kerenfors utilise la cale du Stivel à Morlaix pour la construction de navires de taille imposante" (J.Y.Tanguy relève dans "Le port et Havre de Roscoff") Ces maîtres charpentiers ont en outre participé à la vie de Roscoff notamment Jacques KERENFORS qui fait partie du corps politique en 1789 et signe le cahier de doléance. En 1790, il est procureur de la commune, puis agent national. Hyacinthe KERENFORS est conseiller municipal, puis adjoint de 1848 à 1870. Francisque, puis Anselme sont conseillers. Inscrits maritimes (matricule des ouvriers non navigants) ces maître ouvriers pourraient être requis à tous moments pour le service des arsenaux. François KERENFORS "levé" à Roscoff pour Brest 04.04.1816 ( Archives de la marine de Brest). « Le Yacht » du 24 avril 1926 « La construction est toujours très active dans la région. Les chantiers Kerenfors, de Roscoff, terminent la construction d’un yacht de croisière de 12 mètres pour le compte de M. Bodin qui compte entreprendre sous peu une longue croisière à bord ». Le Nethou, un yacht de croisière Bien qu’ayant la silhouette des cotres dont la vocation était de travailler pour la pêche ou le pilotage, le Nethou fût construit uniquement pour la plaisance. C’est Maurice Bodin, retraité de la Marine Marchande, qui en passe commande aux chantiers. Son objectif est de construire un yacht en Bretagne et une fois terminé, de l’emmener en méditerranée. Le Nethou fut vraisemblablement construit d’après les plans d’un cotre pilote de la baie de Morlaix. Il en a la ligne, ainsi que le gréement. Ce choix de construction est intéressant pour la plaisance car il laisse au yachtsman beaucoup de place pour les aménagements intérieurs tout en apportant au bateau de réelles qualités marines. Ces cotres étaient capables de prendre la mer par n’importe quel temps. C’était en effet la qualité essentielle du bateau « pilote » ( c’est le pilote qui arrivait le premier au devant du vapeur qui décrochait le contrat). Extrait du « Yacht », juillet 1926 Journal de bord de M. Bodin de sa traversée de Roscoff à Gibraltar Croisière de Roscoff en Méditerranée sur un yacht mixte de 12 m. 50 de longueur. J'ai effectué le voyage de Roscoff au Trayas sur mon petit yacht mixte Nethou, de 8 tx 36 de jauge, d'une longueur totale de 12 m. 50, dont c'était la première sortie. Je crois que le .récit de cette croisière de près de 2.000 milles, accomplie en moins d'un mois, vingt-huit jours exactement, y compris deux escales, à Lisbonne et à :Gibraltar intéressera les lecteurs du Yacht; mais je serais ;heureux si j'avais pu montrer aux sportsmen qui ignorent la mer, ce qu'il est possible de faire avec, un voilier de petit tonnage, à peu, de frais et apporter ma contribution à la cause du yachting français. Nous étions trois à bord du Nethou : un ami d'Angers, M. L.Berruet; grand. mutilé de la guerre, qui n'hésita pas à m’accompagner et dont il faut admirer l'énergie; mon marin, Henri Autret, le seul homme de Roscoff qui voulut bien s'engager pour cette randonnée, et: enfin le capitaine du Nethou; signataire de ces lignes. Nous quittâmes Roscoff le 4 mai dernier, à 11 h. 30; avec forte brise d'Est et courant de jusant. Les quatre premières heures nous filâmes 8 n. 5 sur un largue et le soir, à 18 h. 30, nous étions au nord d'Ouessant. La brise mollit à ce moment et je ne pus doubler Ouessant que vers minuit. Je mis. alors le cap sur Finistère, distant de 380 milles, mais en me tenant un peu à l'ouest de la ligne des vapeurs, afin d'être plus tranquille. Dans la nuit, je perdis de vue le feu des Créac’h. Le lendemain matin, j'établis mon flèche. A midi mes observations me donnèrent comme position Nord 47° 51’ et 8° 5' W. Paris, et 120 milles parcourus -au loch. Dans la soirée, la brise fraîchissant, je dus rentrer flèche, grand'voile et, établir ma voile de cape. C'était la première fois que nous faisions cette manœuvre sur le Nethou et elle nous prit un certain temps. Par .la suite, à deux, nous arrivions à amener, à rouler notre grand'voile, à amarrer solidement le gui sur le couronnement et à envoyer la voile de cape en moins de vingt, minutes. Le. 6, au matin, nous pûmes remettre la grand'voile. A midi nous avions parcouru 251 milles (N° 46° 5' et 10° 2' W. Paris). L'après-midi, force nous fut encore d'amener, notre grand'voile pour en réparer l'empointure, qui, faite avec du filin trop faible, avait cédé. Certains constructeurs ne me. paraissent pas avoir une idée très nette des efforts auxquels est soumis un bateau. A ce moment, le vent qui nous avait si bien servi, commença à mollir. Comme la houle était très forte, je ne pus avec faible brise, tenir le vent arrière et je me décidai à loffer, pour appuyer mon bateau. Je courus alternativement sur les deux bords, tout en ayant soin de ne pas aller à l'est de la ligne des vapeurs. J'en rencontrais plusieurs; qui tous applaudirent notre petit bateau. L'après-midi du 7 mai. nous croisâmes une escadrille anglaise, composée d'un croiseur léger et de neuf contre-torpilleurs, qui faisait route sur Finistère. Notre salut nous fut rendu deux fois; et; sur les navires anglais toutes les jumelles étaient braquées sur nous. Les Anglais ne s'attendaient: certes pas à rencontrer si loin un petit bateau de plaisance battant pavillon français. Cette journée -du 7 mai était la troisième de notre voyage: A midi; nous avions parcouru 331 :milles (N. 44° 48'-10° 30 W. Paris) soit 110 milles de moyenne journalière. Tout cela :à la voile, le moteur ayant refusé tout service depuis l'appareillage. Le soir, la brise fraîchissant, je voulus diminuer ma voilure. Par suite d'une malfaçon, je ne pus me servir de mon gui à rouleau. Je le maudis, énergiquement, mais je dus fuir sur mes focs et, après une vaine tentative de réparation dans la nuit, (il était 23 heures) je dus me résoudre à envoyer ma voile de cape, bien que la brise m'eût permis de naviguer avec deux tours de rouleau. Le 8; mai, à 2 heures du matin, j'aperçus au S. S,-E. le puissant feu espagnol de Sisargos. C'était le premier phare vu depuis Ouessant: A 4 heures nous relevâmes le feu de Villano par l'avant. L'atterrage était précis. Entre temps, là brise de N.-E fraîchit et la mer se creusa. La houle atteignit près de six mètres de hauteur, Le Nethou se comporta très bien. Des vapeurs, le cap sur Ouessant, tanguaient dur, mettaient copieusement le nez dans la plume et... nous étions encore en chaussons sur le pont. La construction de Roscoff est vraiment très marine. Malheureusement elle est peu fignolée et dans ce pays on ignore tout de l'art d'aménager un bateau. La mer continuant a se creuser, je fis fermer toutes les ouvertures. A 11 h. 30 nous passâmes à cinq ou six milles à l'ouest du cap Finisterre, ayant traversé le Golfe de Gascogne en trois jours et demi. Le soir, vers 22 heures, le bateau devenant très dur à gouverner (on ne pouvait pas barrer -plus .d'une heure de suite), je fis amener, la voilé de cape. Nous faisions à ce moment route, sur les Berlingues. Le 9; au matin, la brise mollit et je fis établir toute ma toile. A midi calme plat. La houle de la veille subsistait, c'était très désagréable. Nous roulions bord sur bord.:. uploads/Geographie/ histoire-du-nethou-vagabond.pdf

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