HISTOIRE DE MOSTAGANEM Si en 1962, cette sous-préfecture d’Oranie comptait 54.0

HISTOIRE DE MOSTAGANEM Si en 1962, cette sous-préfecture d’Oranie comptait 54.000 habitants,aujourd’hui, avec 300.000 habitants, c’est une véritable mégapole. Je vous convie à un voyage touristique à travers cette magnifique ville. On attribue à l’almoravide Youssef Ben Tachfine (1061 -1106) la fondation du bordj El Mehal, l’ancienne citadelle de Mostaganem, aujourd’hui convertie en prison. Après lui, Mostaganem appartint aux Zianides de Tlemcen, puis aux Mérinides de Fès, dont l’un d’eux, Abou El Hassane, fit construire la mosquée en 1340. En 1516, Mostaganem passa sous la domination des Turcs : elle fut alors agrandie et fortifiée par Kheir Ed Dine. A la solde de la France, la garnison de Turcs d’Alger et de Kouloughlis résista aux Arabes à deux reprises (1832 et1833). Le général DESMICHELS s’en empara définitivement et y plaça une garnison en Juillet 1833. En 1854, 20.000 européens ainsi que 40.000 musulmans la peuplent. A la veille de l’indépendance, on la considérait comme la 8e ville d’Algérie par sa population, mais elle était en même temps la 3e pour sa situation économique et la seconde cité de l’Oranie.Le port était le 2e exportateur d’Afrique du Nord pour les agrumes, les céréales, les huiles et les conserves de la plaine de La Mina. Le secteur industriel du sol et du sous-sol était représenté par les produits miniers des carrières de Ouillis et de Cassaigne. Les Salins de Ferry comptaient pour 25% de la production algérienne. De Mostaganem, on rejoignait Alger par la RN 23; Relizane, Tiaret et l’est du département par le CD 7; Perrégaux et Mascara par la RN 17 et enfin Oran et Tlemcen par les avenues des Maréchaux Franchet d’Esperey et Leclerc. Mostaganem se compose d’une ville européenne, très étendue, et d’une ville musulmane, plus compacte, située de part et d’autre d’un profond ravin creusé par l’Aïn Sefra. D’où que l’on vienne, de Ténès, de Relizane ou d’Oran, on arrive dans la ville européenne, sur une grande place de création récente, aménagée sur l’emplacement d’une ancienne porte (qui a été démolie, ainsi que les remparts). Là s’élève le monument aux Morts, de Fabre, aux 560 enfants de Mostaganem et soldats du 2e tirailleurs tombés pendant la guerre 1914-1918. En arrière, Hôtel de ville (arch.Montaland, 1927), avec une tour ayant la forme d’un minaret, portant une horloge. En arrière encore, un vaste jardin public établi, comme l’hôtel de ville, dans un ancien parc ; il est bordé au Sud par la voie ferrée,à l’Est par l’Avenue Anatole France (route de Relizane), proche de la gare ; en face de l’hôtel de ville s’élève l’Hôtel des Finances (1953). L’Avenue du 1er de Ligne, partant devant l’hôtel de ville, laisse à droite le Palais Consulaire et le temple protestant, à gauche l’hôtel des Postes : c’est l’artère la plus animée de la ville, où sont rassemblés les magasins, banques, etc. ; elle arrive à la place de la République, bordée d’arcades, où s’élèvent l’église St jean Baptiste (j’y ai fait ma communion avec l’abbé Jobert), et, un peu plus loin, (rue de la Victoire), la sous-préfecture. Cette avenue se prolonge, au - delà de la place, par la rue du 2e Tirailleurs, qui longe, à droite, la place du Marché aux Poissons. En suivant la rue du 2e Tirailleurs au-delà du marché aux poissons, on passe devant la prison, installée dans l’ancien bordj El Mehal. Plus loin, la rue tourne brusquement à gauche, laissant en face la rue des Jardins, qui conduit à la mosquée, et à droite, un pont qui permet de rejoindre la place Dupuytren. Après le tournant, la rue du 2e Tirailleurs descend au quartier de la marine, en passant à droite devant l’école Fromentin (cours professionnel et ménager) et la maison natale du maréchal FRANCHET D’ESPEREY (1856-1942). En arrière,une vieille synagogue qu’on illuminait chaque année, en Mai, au moment de la Hilloula. De là, par la rue de la Marine, on peut gagner le port. A droite de l’avenue du 1er de Ligne et de la place de la République partent des rues descendant vers l’Aïn Sefra. On y trouvera le marché couvert, de construction récente, donnant sur la rue du 26 Novembre 1927, et, un peu plus loin, sur la même rive, la place Thiers (marché en plein air le matin). Trois ponts enjambent l’Ain Sefra pour conduire au quartier Matmore, sis dans une boucle de l’oued. La partie de la ville comprise entre l’avenue du 1er de Ligne et le quartier Matmore a été considérablement modifiée depuis 1927 ; une crue subite de l’Ain Sefra a, dans la nuit du 27 Novembre, emporté la Place Gambetta avec son square, ses arbres, et les maisons environnantes. Des travaux furent alors entrepris pour éviter de nouvelles inondations, le lit de l’Oued creusé et la place Gambetta remplacée par trois ponts. Au delà du pont sur l’Ain Sefra, la rue du Sig traverse le quartier Matmore ; un peu plus loin, à gauche, des escaliers conduisent à la place Dupuytren, où se font face l’hôpital mixte et le Palais de Justice. La rue du Sig finit à la porte de Medjers, se prolongeant sur la route de Ténès, qui laisse à gauche la ville indigène de Tijdit puis le cimetière musulman et, plus loin (4 km), Kharouba. A l’Ouest, et en contrebas de la place de la République, se trouvent d’importantes casernes de style mauresque. Mostaganem est en effet la patrie d’origine des tirailleurs; le ter bataillon de tirailleurs, sous les ordres de Bosquet, fut créé à Mostaganem par Lamoricière, en 1847. Ces soldats tiennent une grande place dans la vie de la ville et contribuent à lui donner sa physionomie particulière. On domine les casernes en suivant la rue qui passe derrière le Théâtre et longe d’anciennes fortifications, parallèlement à l’avenue du 1er de Ligne. A l’angle de la poste, s’ouvre la rue Arsène Lemoine où s’élève différents immeubles modernes (magasins) et la maison de l’Agriculture (1952), en face de laquelle se trouve le stade militaire. Au sud-ouest de l’hôtel de ville, partent l’avenue Gustave Jobert, qui traverse le faubourg de la Pépinière et conduit au champ de courses et la rue Maréchal Joffre. En suivant la rue Arsène Lemoine ou la rue Maréchal Joffre et l’avenue du Camp des Chasseurs, on arrive au carrefour des rues Général Leclerc(route d’Oran) à gauche, de Paris à droite et la route du port qui s’ouvre en face : celle-ci décrit un grand lacet en descendant au port. Le port, situé à l’ouest de la ville, au débouché du ravin de l’Ain Sefra s’ouvre entre la pointe de la Salamandre et la pointe de Kharouba.Deux jetées, l’une au nord de 1.230 m, l’autre au sud-ouest de 335 m,protègent le port d’une superficie de 14 hectares. Les terre-pleins desservis par 3 km de voies ferrées couvrent 10 hectares. Il est pourvu d’un outillage moderne (grues flottantes, etc., d’un chai à vins contenant 20.000 hectolitres). En 1833, la ville, qui n’était habitée que par des musulmans et quelques israëlites, était divisée en quatre parties distinctes :  le centre occupé par les Kouloughlis et les Turcs sur la rive gauche de l’Ain-Sefra, groupés autour d’un vieux fort appelé Bordj el Mehal (fort des Cigognes) ;  Matemore, quartier presque exclusivement occupé par les Maures, se livrant au commerce des grains ;  Tigditt au Nord qui avait l’aspect d’un faubourg complètement ruiné  et, enfin, Didjida, situé au Sud qui fut appelé par la suite : village des Citronniers. C’est là le point de départ de la ville et, dès la signature, la paix s’installe dans la région où elle fut cependant encore troublée, en 1840 et 1845. La première promenade publique, partant des portes de Mascara pour aller au quartier de Beymouth, en longeant la route de Relizane, fut créée en 1851, sur l’emplacement de ce qui devait être plus tard le Jardin Public. En 1855, le Conseil Municipal approuva le plan d’alignement des rues, des places et carrefours de la ville encore enserrée dans ses remparts, ceux-ci s’ouvraient sur l’extérieur par cinq grandes portes : Porte de Mascara, d’Arzew, de la Marine, des Medjahers, du Fort de l’Est. Un décret du 6 février 1856 porta création du Tribunal de Première Instance. Un décret impérial du 10 avril 1857 décida de la création des lignes de chemin de fer d’Alger à Oran et de Mostaganem à Relizane. En 1862, le Conseil vota un emprunt destiné à la construction d’une école de filles, d’un abattoir, d’un théâtre. On décida, en 1864, l’aménagement de la Place d’Armes. On y planta les beaux platanes qui entourent la grande église. Le 20 mai 1865 l’Empereur Napoléon III rend visite à la ville. Les clés de Mostaganem lui furent présentées par le Maire, M. Bollard. Année après année, la ville prit sa physionomie de Cité Française, dotée tour à tour de tous les bâtiments nécessaires à son agglomération grandissante, écoles, collèges, ponts sur l’Ain-Sefra, marché couvert, halles aux grains, école primaire, supérieure, port, chambre de commerce, hôpital, etc... Après la grande guerre de 1914-1918, la uploads/Geographie/ histoire-de-mosta.pdf

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