1 Histoire de la Suisse 1. Suisse préhistorique et celtique Carte de la réparti

1 Histoire de la Suisse 1. Suisse préhistorique et celtique Carte de la répartition des peuplades celtes au Ier siècle av. J.-C. Alors que les premières traces d'occupation du sol de la Suisse remontent au Moustérien (- 100 000) et que plusieurs pièces archéologiques du Magdalénien, de l'Azilien, du Sauveterrien et du Tardenoisien ont été mises au jour, les principaux vestiges datent du Néolithique et de l'introduction de l'agriculture au VIe millénaire av. J.-C. La période du Néolithique moyen à l'âge du bronze est caractérisée par les habitats lacustres et les villages littoraux dont en particulier la civilisation campaniforme qui s'implante notamment au bord du lac de Neuchâtel et dans la baie de Zurich où les plus anciennes roues d'Europe, datant de 2500 av. J.-C., ont été découvertesnappey 1. Ces villages, dont certains peuvent alors compter jusqu'à une centaine d'habitants, seront abandonnés à la fin du IXe siècle av. J.-C. avec la civilisation de Hallstatt. Dès le début de l'Âge du fer, les Celtes occupent le territoire, apportant avec eux le travail du fer ainsi que les arts de la poterie et des bijoux. La seconde partie de l'Âge du fer a d'ailleurs été appelée « période de La Tène » du nom du site éponyme situé dans l'actuel canton de Neuchâtel et découvert en 1857. Certains noms de lieux actuels tels que Nyon ou Yverdon sont d'origine celte. À la suite de la migration de la tribu germanique des Cimbres qui quitte le Jutland vers -115 en direction du suddurrenmatt 1 et de celle des Teutons qui les rejoignent quelques années plus tard1, la plus grande partie du plateau suisse est occupée à partir de 100 av. J.-C. environ par les cinq tribus des Helvètes qui sont mentionnées pour la première fois par l'historien latin Tacite2. 2 Campagne de César pendant la guerre des Gaules Originellement nomades, les tribus se sont progressivement sédentarisées bien que deux d'entre-elles se fussent jointes aux Cimbres dans leur expédition en 107 av. J.-C. dans le sud- ouest de la France actuelle. Poussée par les Cimbres, la tribu helvète des Tigurins descend la vallée du Rhône sous le commandement du jeune chef Divico. Arrivés au bord de la Garonne, ils affrontent et défont en -107 une armée romaine dont les soldats survivants doivent ensuite passer sous le joug en signe de défaite. En réaction, Rome envoie une nouvelle armée commandée par Caius Marius qui rattrape les Germains en -102 et les extermine presque lors de la bataille d'Aix ; les Tigurins sont alors forcés de faire demi-tour et se fixent dans la région d'Avenchesdurrenmatt 2. À la veille de la guerre des Gaules, différentes populations celtiques habitent le territoire de la Suisse actuelle : si le Plateau suisse est principalement occupé par les Helvètes, une partie du Jura et la région de Bâle sont aux mains des Rauraques, les Rhètes occupent une partie de la Suisse orientale et des Grisons, le Tessin est peuplé de Lépontiens alors que le Valais actuel est partagé entre les Nantuates, les Véragres, les Sédunes et les Ubères et que Genève est un oppidum des Allobroges. Les Helvètes sont surtout décrits par Jules César qui, s'il n'a jamais pénétré sur leur territoire, décrit celui-ci dans ses Commentaires sur la Guerre des Gaules comme étant délimité « d'un côté par le Rhin [...], d'un autre par le Jura [...] et du troisième par le lac Léman et le Rhône3. » César décrit quatre tribus d'Helvètes et douze villes dont l'une est située dans l'une des boucles de l'Aar, tout comme l'est aujourd'hui la ville de Berne. Vers le milieu du Ier siècle av. J.-C., les Helvètes décident d'émigrer vers le pays de la tribu gauloise des Santons, dans l'ouest de la France actuelle. Bien que les raisons de cette décision ne sont pas connues avec certitude, les diverses motivations qui auraient pu pousser à une telle migration, on a notamment invoqué le manque de terres et l'ambition de leur chef Orgétorixbouquet 2. Quelle qu'en soit la raison, ces derniers brûlent leurs villes et leurs villages et plus de 360 000 Helvètes prennent la route4. Jules César, alors proconsul de la Gaule narbonnaise, les repousse lors de la bataille de Bibracte (58 av. J.-C.) et les contraint à retourner chez eux où ils doivent défendre la frontière du Rhin contre les invasions des Germains. En 52 av. J.-C., selon César, les Helvètes envoient des renforts à Vercingétorix. 2. Suisse gallo-romaine 3 Répartition géographique et migrations Carte des populations celtes d'Europe de l'Ouest. Au Ier siècle av. J.-C., le territoire de la Suisse actuelle abrite une grande diversité culturelle : si la plupart des populations sont celtes, les Ubères et les Rhètes, qui occupent respectivement le Haut-Valais et les Grisons, ainsi que les Lépontiens peuplant le Tessin, viennent de souches différentes. Les tribus celtes identifiées de cette époque sont les Rauraques dans la région bâloise, les Séquanes à l'ouest du Jura, les Allobroges dans la région de Genève, les Nantuates dans le Chablais vaudois et le Bas-Valais jusqu'à Saint-Maurice, les Véragres dans la région de Martigny et les Sédunes dans celle de Sionflutsch 1. À la suite de la migration de la tribu germanique des Cimbres qui quitte le Jutland vers -115 en direction du suddurrenmatt 1 et de celle des Teutons qui les rejoignent quelques années plus tard1, la plus grande partie du plateau suisse est occupée à partir de 100 av. J.-C. environ par les cinq tribus des Helvètes qui sont mentionnées pour la première fois par l'historien latin Tacite2. Les Helvètes sont surtout décrits par Jules César qui, s'il n'a jamais pénétré en territoire helvète, décrit celui-ci dans ses Commentaires sur la Guerre des GaulesGDG 1 comme étant délimité « d'un côté par le Rhin [...], d'un autre par le Jura [...] et du troisième par le lac Léman et le Rhône »GDG 1. Poussés par les Cimbres, la tribu helvète des Tigurins descend la vallée du Rhône sous le commandement du jeune chef Divico. Arrivés au bord de la Garonne, ils affrontent et défont en -107 une armée romaine dont les soldats survivants doivent ensuite passer sous le joug en signe de défaite. En réaction, Rome envoie une nouvelle armée commandée par Caius Marius qui rattrape les germains en -102 et les extermine presque lors de la bataille d'Aix ; les Tigurins sont alors forcés de faire demi-tour et se fixent dans la région d'Avenchesdurrenmatt 2. La guerre des Gaules En 58 av. J.-C., 368 000 HelvètesGDG 2 accompagnés de Rauraquesfellmann 1quittent leur territoire après avoir brûlé leurs villes, estimées à une douzaine mais jamais identifiées3 et se mettent en route en direction de la Saintonge, poussés par leur chef Orgétorix et emportant avec eux de la farine pour trois moisfelber 1. Différentes raisons sont données à cette migration, parmi lesquelles la pression constante des peuplades germaniques, le manque de place disponible4 ou les souvenirs positifs que les participants au voyage précédent gardaient du climat du suddurrenmatt 3 . Les émigrants se présentent en mars -58 dans les environs de Genève, dernier oppidum des Allobroges récemment conquis par les RomainsGDG 3. 4 Jules César, alors proconsul de la Gaule narbonnaise, parvient à les précéder à Genève où il coupe l'unique pont permettant de franchir le Rhône. Il oblige ainsi les Helvètes à effectuer un large détour par le Jura pour rejoindre la Saône. Ils sont rejoints par les légions romaines qui attaquent victorieusement l'arrière-garde de l'armée émigrante, constituée par la tribu des Tigurins. Le chef helvète Divico tente de négocier avec César, mais sans succès ; la guerre, devenue inévitable, se joue notamment lors de la bataille de Bibracteflutsch 2. Victorieux, César lie les Helvètes par un fœdus et les renvoie sur leur ancien territoire pour empêcher les tribus germaniques habitant de l'autre côté du Rhin de s'y installer, tout en ordonnant aux Allobroges de les ravitailler en blé pour le voyage de retourGDG 4. Revenus sur leurs terres, les Helvètes vont rebâtir les oppidums de Berne, Yverdon-les-Bains, Zurich ou Windisch entre autres. L'accord passé ne sera cependant respecté que quelques années par les Helvètes. En effet, en 52 av. J.-C., près de 8 000 d'entre eux sont réquisitionnés lors du soulèvement Gaulois mené par VercingétorixGDG 5,5 contre les Romains qui se terminera par la défaite gauloise lors du siège d'Alésia. Les Helvètes ne sont pas punis à la suite de cette insurrection, mais à nouveau renvoyés sur leur territoire, qui est ensuite progressivement colonisé et incorporé dans l'Empire romain. Les Romains passant sous le joug, tableau de Charles Gleyre Ce n'est qu'au XIXe siècle que la Suisse va redécouvrir les Helvètes qui vont être progressivement incorporés à l'imagerie populaire des ancêtres fondateurs de la nation, que cela soit dans la peinture avec, par exemple, le tableau de Charles Gleyre commémorant la victoire helvète sur les Romains en 107 av. J.-C. ou celui de Karl Jauslin représentant le chef helvète Divico et Jules César sur la Saône, ainsi que dans les évocations historiques, très à la mode dans uploads/Geographie/ histoire-de-la-suisse.pdf

  • 33
  • 0
  • 0
Afficher les détails des licences
Licence et utilisation
Gratuit pour un usage personnel Attribution requise
Partager