Société d'émulation de Cambrai. Mémoires de la Société d'émulation de Cambrai.

Société d'émulation de Cambrai. Mémoires de la Société d'émulation de Cambrai. 1905/12/17. 1/ Les contenus accessibles sur le site Gallica sont pour la plupart des reproductions numériques d'oeuvres tombées dans le domaine public provenant des collections de la BnF.Leur réutilisation s'inscrit dans le cadre de la loi n°78-753 du 17 juillet 1978 : *La réutilisation non commerciale de ces contenus est libre et gratuite dans le respect de la législation en vigueur et notamment du maintien de la mention de source. *La réutilisation commerciale de ces contenus est payante et fait l'objet d'une licence. Est entendue par réutilisation commerciale la revente de contenus sous forme de produits élaborés ou de fourniture de service. 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RECHERCHES SUR LES PATOIS CONCORDANCE DU PATOIS ET DU ROMAN RECHERCHES SUR LES PATOIS Concordance du Patois et du Roman Ce travail est imprimé avec les réformes de la Société Nationale de Linguistique , adoptées en partie par l'Académie française et par le Ministère de l'Instruction publique. La concordance des patois et de la langue romane a toujours été remarquée de ceus qui étudiaient nos vieus trouvères ou compulsaient nos archives. Déjà le P. Besnier , dans son discours sur les étymologies , qui sert de préface au Diction , de Ménage , édition de 1694, disait : « Le langage mesme des habitants de la campagne et du bas peuple des villes est un grand fonds de réflexion pour des gens qui voudront bien comprendre que des termes qui font rire aujourd'hui ont fait autrefois les délices de la cour et les agréments du style » Plus près de nous, Haigneré a dit : « Celui qui posséderait dans toute leur intégrité les variétés diverses des patois aurait peu de chose à apprendre dans les Glossaires de Godefroy et de Sainte-Palaye. » 150 CONCORDANCE H. Daussy ( dont je tiens à signaler en passant les très importants travaus philologiques), disait en 1876 (1). « Le Picard était au Moyen-Age une véritable langue, ou, pour parler plus exactement, un des dialectes de la langue d'Oil.... Grande est l'erreur des personnes qui pensent que le Picard n'est autre chose que du français corrompu et mal parlé » Pour moi, je n'hésite pas à affirmer que notre patois n'est pas autre chose que la langue romane telle que la tradition orale l'a transmise aus générations qui se sont succédées depuis 700 ans — et, sans m'attarder aus causes étudiées ailleurs qui firent que la langue romane vulgaire s'immo- bilisait en quelque sorte tandis qu'un de ses dialectes, le francien (2) , allait par des modifica- tions ( on pourrait dire des altérations) insensibles mais continues progresser et devenir d'abord le Marotique , puis le Français de Bossuet et de Fénélon , et enfin le Français moderne, je n'hésite (1) Le Patois Picard et Lafleur. Discours prononcé à la séance publique do l'Académie d'Amiens , par M. H. DAUSSY. (2) Comme le francien ou parler de l'Ile de France était celui de la cour royale, il prit peu à peu la prééminence sur celui des autres Centres politiques dont la puissance diminuait au fur et à mesure que s'étendait et affirmait celle du roi. Imposé pour ainsi dire graduellement à l'aristocratie et à la littérature, il finit par se propager dans toute la France du Nord et relégua les autres dialectes au rang de patois. BYRGUY , 1, p. 7. DU PATOIS ET DU ROMAN 151 pas à caractériser ce remarquable fait de linguis- tique en disant que le patois est un arrêt de dévelopement (1) de la langue française. (1) Pour explication du retranchement de certaines con- sones, j'extrais quelques articles du petit Dictionaire des mots réformés par la Société Nationale de Linguistique : abandoner (abandonner). Ce mot est formé de abandon et de la finale verbale er, latin are. C'est une faute de déligurer la finale par la précession d'un n. Nous régula- risons pareillement : actioner, bâtoner, bouilloner , boutoner , cantoner , chansoner , doner, soner, etc. acrimonieus (x), ambitieus , amoureus , besogneus , etc. La finale latine osus, qui nous a doné eus, ne gouverne pas d'x. De plus, les féminins et les adverbes dérivés sont avec s : acrimonieuse , acrimonieusement , etc. actionaire (un), dictionaire , fonctionaire, légionaire et les analogues. Ces mots sont formés de action, diction, fonction, etc., et de la finale aire qui est dans notaire , libraire. C'est une faute d'y doubler l'n. aglomérer (gg), aglutiner , agraver, alonger, alumer, etc. Dans beaucoup de cas, le ad latin étant devenu a simple, il conviendrait d'établir une règle, en retranchant le d dans les mots où il est altéré en une autre consone (et cela sans tenir compte de l'altération existant dans le latin), et de ne maintenir ce d muté que dans les mots où il est articulé, corne dans accent et assainir. De la sorte, nous ferions disparaître un grand nombre d'exceptions , et l'on n'aurait plus à se demander s'il faut une simple ou une double consone à tel ou tel mot ; car tantôt on double la consone, et tantôt on ne la double pas, quoique les cas soient analogues : on écrit régulièrement, avec l'a simple, acagnarder , de formation française ; et on emploie le ac pour ad du latin dans acclimater , égale- ment de formation française ; on réduit le ag pour ad du latin en a français dans agréger , agresseur et autres mots, et on respecte ce même ag dans agglomérer , agglutiner et aggraver ; on n'emploie que l'a français dans alourdir , qui n'a pas de correspondant en latin, et on met al pour ad dans allonger , quoiqu'il n'existe pas non plus dans le latin ; on établit la même distinction 152 CONCORDANCE Je vais donc prouver l'identité du patois et de la langue du XIIe et de la première moitié du XIIIe entre apercevoir et apparaître , atermoyer et attacher , etc. Nous devrions, dans l'intérêt des élèves de nos écoles et dans celui des étrangers, uniformiser tous les mots composés avec le français, et franciser tous ceus tirés du latin. Pour le moment, nous nous bornons à : aglomérer , aglutiner , agraver , alonger , alumer et les dérivés, et nous demandons la tolérance pour les autres. alfabet (ph) , apostrofe , etc. L'f tient aujourd'hui la place de ph dans fantaisie , fantôme , frénésie , fiole, flegme, etc. La même substitution peut avoir lieu dans tous les autres mots à ph, notamment dans ceus en graphe ( biographe , autographe et autres), dont la seconde partie peut d'autant miens être grafe que nous avons, de la même racine, agrafe , grife , etc. Le f n'était d'ailleurs , qu'un caractère simple, et son correspondant latin n'était point un ph, mais bien un f (confrontez fagus et yvyiç, le hêtre, fateri , parler, et fÙTi , parole ; ferre et vipsiv, porter ; flagrare , et tfî.iyzu, brûler ; folium et fvïlo-j = tfàïiov, feuille ; frigere et fpùy-e , rôtir ; fugere , et ftùyziv, fuir ; fur et fùp , voleur, etc.). Le ph n'a été inventé que tardive- ment. Nous avons donc doublement raison d'étendre la simplification opérée dans fantaisie , fantôme , frénésie , etc., à tous les autres mots. L'espagnol et l'italien , langues sieurs de la nôtre, ont d'ailleurs lait cette réforme depuis fort longtemps. L'un des mots à ph doit subir une double réforme : c'est orthographe. Il faut orthografic , corne l'a conseillé d'ailleurs le uploads/Geographie/ henry-bombard-concordance-du-patois-et-du-roman-mem-soc-d-x27-emul-cambrai-t60-1905-gallica.pdf

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