entrée en matière français Chaque usine de parfumerie classe ses matières premi

entrée en matière français Chaque usine de parfumerie classe ses matières premières végétales naturelles selon son propre système. Le Musée International de la Parfumerie a choisi de présenter la classification utilisée par le compositeur de parfums Jean-Claude Ellena, directeur de la création des parfums Hermès. Mais en voici d’autres. Outil de travail pour le parfumeur et pour les techniciens qui vont travailler sur ses compositions, chacune témoigne à la fois du choix des matières premières d’une époque et de ses modes graphiques. Les classifications des matières premières naturelles Giroflier Fenouil Coriandre Persil Santal Noix de muscade Citronnier Matières premières naturelles classification des odeurs au point de vue botanique par famille Quelques auteurs ont essayé de classer les odeurs par familles botaniques ; il y a là une véritable utopie. Si nous examinons la famille des crucifères qui est certainement la plus homogène par ses huiles essentielles sulfurées types, nous voyons cependant qu’elle n’est pas exempte d’exceptions : en particulier, les fleurs des Giroflées ont un bouquet rosé-caryophyllé agréable n’ayant aucun point commun avec l’arôme sulfureux des autres Crucifères. Il y a plus encore, de simples variétés botaniques (lilum, nymphoea, citrus, cinnamonum), peuvent donner des parfums différents à tous les points de vue. Aussi, il est plus logique, comme l’ont fait Engler, Gildemeister et F. Hoffmann (I), d’indiquer seulement dans l’ordre botanique habituel, les familles qui fournissent les plantes aromatiques. Nous jugeons inutile de reproduire la classification d’Engler, puisque à chaque plante aromatique il est coutume de mentionner : l’embranchement, la classe, l’ordre, la famille, le genre, l’espèce et la variété. Céleri Ciste entrée en matière français classification des odeurs au point de vue pratique par odeur de même tonalité ou de tonalité voisine Malgré la grande vogue des parfums chez les anciens peuples civilisés du bassin de la Méditerranée, malgré les nombreuses descriptions des naturalistes et des médecins sur leur origine et sur leur valeur thérapeutique, nul auteur n’avait essayé de les comparer entre eux, au point de vue olfactif. La Classification des odeurs d’Aristote, qui fit loi jusqu’à Linné, comprenait simplement : • douces • acides • austères • grasses • acerbes • fétides Le célèbre botaniste suédois Carl von Linné se basant sur l’impression produite sur notre organisme créa sept groupes : • fragrantes, comme celles du jasmin, de la rose, de la tubéreuse, de la cassie… • aromatiques, œillet, girofle, laurier noble, laurier-cerise, etc. • ambrosiaques, telles que celles de l’ambre, du musc, etc. • alliacées agréables pour un petit nombre, mais désagréables pour la majorité : ail, échalote, asa foetida, etc. • fétides, comme celles du satyrion à odeur de bouc, du chenopodium vulvaria, d’androsoenum foetidum, etc. • repoussantes, rappelant celles de diverses solanacées vireuses (jusquiame, belladone), de la grande ciguë, des tagètes, etc. • nauséeuses, analogues à celles de l’helleborus foetidus, du stopelia variegata, du phallus canis, etc. classification des odeurs de Karl Rimmel Autre classification par odeur I. jasminées II. fleurs d’orangers III. tubérosées-Narcissées IV. lilas V. miel VI. rosées vraies VII. rosées-Géraniées ou rosées-verdurées VIII. violariées-iridées IX. citralées-verbénacées X. zestes de fruits XI. cinnamiques ou cannelles XII. caryophyllées de girofle, d’œillets, de muscade XIII. vanillées et balsamiques vanillées XIV. anisées XV. d’ombellifères à cuminal et cymène ou à linalol et pinène XVI. d’ombellifères à apiol associé au pinène gauche XVII. junipérées et pipéracées XVIII. balsamiques pinacées-abiétinées XIX. labiées à thymol, cymène et carvacrol XX. labiées à menthol XXI. cinéol ou eucalyptol XXII. camphre et de bornéol XXIII. rue, boronia ou méthylnonylcétone XXIV. herbes sèches XXV. verdure fraiche XXVI. champignons XXVII. salicylées de Wintergreen XXVIII. cyaniques et amandes amères, noyaux, acide cyanhydrique seul ou associé à la benzaldéhyde XXIX. santal, cèdre et vétiver XXX. patchouli et cape XXXI. opopanax XXXII. trèfles et orchidées XXXIII. sulfurées XXXIV. ambrées XXXV. musquées animales à muscone et musquées végétales et artificielles XXXVI. scatoliques et civette XXXVII. fruitées diverses XXXVIII. pyrogénées XXXIX. Produits d’odeurs neutres ou très faibles Extrait de CERBELAUD René, Formulaire de parfumerie, ed. René Cerbelaud, Paris, 1936, tome 1. SERIES TYPES ODEURS SECONDAIRES Appartenant à la même série Rosée Rose Géranium-Eglantine-Palissandre Jasminée Jasmin Muguet-Ylang-Ylang Orangée Fleur d’oranger Acacia-Seringa-Feuille d’oranger Tubérosée Tubéreuse Lis-Jonquille-Narcisse-Jacinthe Violacée Violette Iris-Réséda-Cassie Balsamique Vanille Baume du Pérou-Baume de T olu- Benjoin–Storax-Fève T onka-Héliotrope Epicée Cinnamome Cannelle-Muscade-Macis-T outes épices Caryophyllée Giroflée Oeillet Camphrée Camphre Romarin-Patchouli Santalée Santal Vétiver-Cèdre Citrine Citron Orange-Bergamote-Cédrat Herbacée Lavande Aspic-Thym-Serpolet-Marjolaine Menthacée Menthe poivrée Menthe sauvage-Basilic-Sauge Anisée Anis Badiane-Carvi-Aneth-Fenouil-Coriandre Amandée Amande amère Laurier-Noyer-Mirbane Musquée Musc Civette-Ambrette Ambrée Ambre gris Mousse de chêne Fruitée Poire Pomme-Ananas-Coing Matières premières naturelles Bergamotier Baume du Pérou Comment ? Les cueilleuses remplissent leur grand tablier de toile des pétales avant de les réunir dans une grande corbeille. Le tout est ensuite pesé. Une bonne cueilleuse récolte 5 à 8 kg de pétales de rose par heure ; elle dépasse rarement 3 kg de jasmin en 6 heures. Chaque cueilleuse est payée au poids de fleurs ramassées individuellement. La cueillette des fleurs entrée en matière Quand a lieu la cueillette ? Opération longue et délicate qui s’effectue à la main, la cueillette se fait par temps sec, en mai pour la rose et jusqu’à mi-octobre pour le jasmin. Elle a lieu, de préférence, le matin avant qu’il ne fasse trop chaud et que les fleurs ne soient complètement ouvertes. La fleur est alors fraîche et gorgée de rosée, ce qui augmente sensiblement le poids de la récolte. Que faisait-on de la récolte ? Pour obtenir les précieuses essences, les plantes étaient d’abord triées à la main, puis mises dans des extracteurs ou des alambics selon les matières traitées et les résultats souhaités. Il existait des alambics de campagne qui permettaient de lancer cette opération directement dans les champs de fleurs, comme pour la lavande. Les essences obtenues étaient ensuite mises en bidons, que l’on appellait des estagnons, puis expédiées. Ces diverses manipulations nécessitaient une main d’œuvre abondante et qualifiée. Que cultivait-on à Grasse ? Les cultures dominantes sur le territoire grassois étaient le jasmin, la rose et la tubéreuse et dans l’Esterel le genêt et le mimosa. Les champs de roses de Pégomas, une commune jouxtant Grasse, servent encore aujourd’hui pour la maison Chanel. La cueillette s’y poursuit à la main, comme jadis. En 1930, 800 hectares étaient plantés de jasmin à Grasse ; 50 ans plus tard, il n’y en avait plus que 42 pour une production de 100 tonnes. Le production de roses est passée, elle, de 200 tonnes en 1845 à 500 tonnes en 1856. Matières premières naturelles Cueilleuse de jasmin 1955, Grasse Inv. 04 2875 Cueillette du jasmin Déb. XXIe s., Grasse Cueillette de tubéreuses Déb. XXe s., Grasse Inv. 04 522 Cueillette de la rose de mai 2007, Grasse français Quelques exemples de prix et de rendement Les cours du jasmin et de la rose varient d’une année sur l’autre en fonction de la récolte. A titre d’exemple, le kg de jasmin valait 4,25 F (16 e constant) en 1906 et 2,50 F (10 e constant) en 1907 et le kg de rose 0,46 F (2 e constant) en 1899 et 0,80 F (3 e constant) en 1900. Pour comparaison, aujourd’hui, le kg de rose de mai de Grasse coûte 4,88 e et le kg de jasmin de Grasse coûte 37,97 e. Une tonne de jasmin ou de rose donne 2,5 kg de concrète et 1,5 kg d’absolue. entrée en matière français Matières premières naturelles Au fil du commerce et des modes Rome commence à utiliser le musc et la civette surtout dans des indications thérapeutiques ou comme excitants sexuels. Dans le panthéon des dieux, n’associe-t-on pas le musc à Vénus ? L’approvisionnement de l’Europe en matières animales commence avec le développement du commerce avec l’Asie au XVe s. Dans la frénésie parfumée qui s’empare de la société au XVIIe s., elles font partie des senteurs fortes et tenaces qui sont à la mode aux côtés du benjoin, du storax, du baume, du souchet, de la muscade, du labdanum… Au XVIIIe s., on préfère des notes plus légères à ces fragrances qui incommodent. Comme l’on prescrit encore le musc et ces matières odoriférantes fortes pour soigner certains maux, leur discrédit pour l’usage en parfumerie ne fait qu’augmenter. Des espèces protégées Aujourd’hui, des produits de synthèse remplacent les matières animales naturelles pour des raisons de coût, mais aussi parce que les animaux dont elles proviennent sont protégés, comme pour le musc, ou que le mode d’élevage ou de prélèvement sont peu compatibles avec les exigences actuelles en matière de respect des animaux. Si les produits d’origine animale ne sont pas interdits, leurs utilisateurs, de nos jours, se font rares. Le musc est la sécrétion odorante d’une glande d’environ 5 cm qui se trouve sous le ventre du chevrotin porte-musc mâle, un petit cervidé de l’Est de l’Asie. Cette poche contient 10 à 20 g de sécrétion. Ces chevrotins, qui ne produisent pas de musc en captivité, sont protégés par la Convention de Washington. L’ambre gris souvent confondu avec l’ambre jaune utilisé en bijouterie et l’ambrette, une graine aussi employée en parfumerie, est une uploads/Geographie/ fs-mip-french.pdf

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