J.B. Salsbury Fièvre au corps Fight – 2 Traduit de l’anglais (États-Unis) par M
J.B. Salsbury Fièvre au corps Fight – 2 Traduit de l’anglais (États-Unis) par Mathilde Roger Milady Romance À mes lecteurs, tout mon amour et ma gratitude. Votre soutien donne des ailes à mes histoires. Prologue Il est presque minuit, mais je n’arrive pas à dormir. L’adrénaline bat encore dans mes veines. Je savoure l’excitation encore récente en regardant le plafond, tandis que Wicker Man d’Iron Maiden résonne dans mes écouteurs. Mes doigts battent la mesure sur mon walkman, parfaitement en rythme avec la caisse claire de Nicko McBrain. Je m’efforce de ramener mon esprit à ma petite vie d’étudiant de première année, et de décider quelle pom-pom girl je vais inviter au bal après le match de fin d’année, mais je n’arrive toujours pas à me calmer. Mes pensées retournent toujours à cet après-midi. Je respire fort en sentant la fébrilité me gagner. C’était idiot. Y aller en cachette était plus excitant, mais si on m’avait surpris… Non, la prochaine fois, je prendrai davantage de précautions. Je ne peux pas risquer de… « Boum ! » La porte de ma chambre s’ouvre d’un coup en frappant le mur. Oh, merde ! J’arrache mes écouteurs et me lève d’un bond. La lumière du couloir envahit la pièce. Des ombres d’hommes, penchés près du sol, déferlent dans ma chambre. Mon cœur bat violemment contre mes côtes, et une peur glacée m’envahit brusquement. J’essaie de m’enfuir, mais des mains puissantes immobilisent tous mes membres. — Non ! Je me débats de toutes mes forces. C’est un cauchemar ! — Ce sera pire si tu luttes. Un homme, le visage dissimulé par l’obscurité, resserre son étreinte. C’est un cauchemar, c’est forcément un cauchemar. J’ai la tête qui tourne, je lutte pour reprendre conscience. Réveille-toi ! La douleur des poings serrés sur mon corps confirme ma pire crainte. C’est bien réel. Mes jambes tremblent à chaque inspiration paniquée. — Au secours ! Je me tends vers la porte ouverte en priant pour que mes parents entendent. Un coup dans les jambes me met à genoux. J’essaie de frapper, mais un homme me tire les bras dans le dos. Le froid des menottes se referme sur mes poignets. — Papa ! (Ma voix se brise.) Maman ! Braeden ! (Je me débats. Mes épaules brûlent de douleur.) Lâchez-moi ! Je ne comprends pas. Où sont les autres ? Ces types s’en sont-ils pris au reste de ma famille en premier ? L’inquiétude et la terreur m’affaiblissent. Je déglutis, la gorge douloureuse. Ils sont plus nombreux, plus forts, plus puissants, mais je refuse de me laisser faire. — Qu’est-ce que vous avez fait à ma famille ? J’entends à peine ma propre voix sous mes halètements. — Tiens-toi tranquille, gamin, ordonne l’homme dans mon dos, trop décontracté pour me rassurer. C’est la merde. — Prenez ce que vous voulez. J’n’appellerai pas les flics, mais laissez-nous. Une large silhouette d’homme bloque la porte. Je plisse les yeux dans le noir, craignant le pire. Est-ce le chef, venu m’achever ? Il entre, et je penche la tête pour voir son visage. Oh, merci mon Dieu ! — Papa. (J’essaie de me libérer, d’aller vers lui, mais je suis retenu prisonnier.) Aidez-moi, ils me tiennent. Je laisse échapper ces mots maladroits, mais, lentement, je commence à comprendre. J’arrête de me débattre. Mon père ne va pas m’aider. Les hommes qui ont surgi dans ma chambre ne le surprennent pas. Mon sang se glace, et un frisson m’envahit le corps. Il me chasse. — Papa ? (Je scrute son visage en quête de compassion, mais je ne vois rien de tel.) Ne faites pas ça. Il m’avait prévenu. Il avait menacé de m’envoyer là-bas si je n’arrêtais pas. En un éclair, je distingue un aperçu de mon futur dans le visage sans âme qui m’observe. Des singes dressés à n’obéir qu’aux ordres, le cerveau vidé de tout esprit critique et de toute volonté. C’est ce qu’il veut pour moi. Bordel, pas question ! Je me débats fébrilement, et mes articulations brûlent sous la pression. — Arrête de résister, mon fils. Mon père s’approche et se penche à ma hauteur. La note épicée de son eau de Cologne me retourne l’estomac, et mes yeux s’ajustent à la proximité de son visage. Sa coiffure militaire ne fait qu’accentuer une mâchoire déjà trop anguleuse. Sa bouche n’est qu’une ligne droite, si serrée que les muscles de sa joue frémissent. Le vert sombre de ses yeux paraît presque noir, et je fais un effort de volonté pour soutenir son regard. Il m’étudie quelques secondes puis grimace. Ce n’est pas la première fois qu’il me regarde ainsi, mais je ne m’habitue pas. — Tu pleures, Blake ? — Non, monsieur. Je renifle pour réprimer les larmes qui me brûlent le nez et je tente de dissimuler la terreur qui me pollue les veines. — Mon cul, que tu ne pleures pas, gamin, gronde-t-il en secouant la tête. C’est justement le problème. Ses paroles sont un murmure bas. Il se redresse et commence à arpenter la pièce de part en part. — Je n’accepterai pas que la tafiole qui me sert de fils se mette à pleurer comme une gonzesse. Le rire méprisant des soldats qui me tiennent emplit la pièce. J’ai les joues en feu, mais je serre les poings et bande mes muscles. Mes larmes sèchent, et mon sang rugit dans ma tête. — Comme si la merde que tu fais pendant ton temps libre ne faisait pas assez tapette, maintenant tu te mets à pleurer ? Ce n’est pas vraiment une question. — J’ai arrêté, monsieur. Je vous l’ai dit. Je baisse les yeux en espérant qu’il ne voie pas que je mens. En vérité, je suis incapable d’arrêter. Ses menaces de me chasser ou de me frapper jusqu’à m’en faire passer l’envie n’ont pas suffi. Je ne peux pas m’en empêcher. Mais comment a-t-il su ? J’ai été tellement prudent… Il s’avance devant moi, et son regard pèse sur mon crâne. — Un menteur en plus d’un PD. Il est sur le point de perdre le contrôle, et je sais d’expérience que ce n’est jamais bon signe. — T’es bien comme ta mère ! Ma mère. Elle seule savait. Je tente de comprendre. Pourquoi m’aurait-elle trahi ? Puis j’aperçois sa silhouette menue derrière mon père. Elle regarde, impuissante, un bras autour du ventre et l’autre autour des épaules, agitée de sanglots. Présente mais absolument inutile. J’essaie de croiser son regard, mais je distingue mal ses traits dans l’obscurité. — Maman, pourquoi… ? Mes questions restent figées au bord de mes lèvres. Elle ne répondra pas. Devant lui, elle ne dit jamais rien. J’ai toujours été l’élément fort, celui qui gardait la tête haute face aux attaques verbales de mon père, pour prouver que je tenais le coup. C’était le meilleur moyen de la protéger. Je prends une grande inspiration douloureuse et rejette les épaules en arrière. Si elle pense que je vais bien, elle arrêtera de pleurer. Si je la convaincs que je veux faire comme il a décidé, ce sera plus simple pour elle. — Ne compte pas sur ta petite maman pour te sauver. Pas cette fois. Depuis combien de temps elle ment pour te couvrir, Blake ? Je ne réponds pas, et il me frappe l’épaule de sa botte à renfort d’acier. Je vacille dangereusement mais je parviens à rester debout. D’ordinaire, je neutralise sa colère en m’excusant et en flattant son ego. Mais cette fois, au milieu de la nuit, immobilisé par une bande de ses hommes, sachant que là où je vais, je n’aurai plus à subir ses provocations quotidiennes… Assez déconné ! Ses intimidations ont peut-être été efficaces par le passé, mais je ne suis pas une marionnette qui obéit quand il tire les ficelles. La chaleur se masse dans mon sternum et enflamme des braises en sommeil depuis des années. Je regarde mon vieux tapis vert et j’inspire profondément en laissant ma colère monter. — C’était une question de temps avant que tu te fasses choper. Tes petites cachotteries dans mon dos étaient intolérables. Ses lourdes bottes militaires laissent des traînées sur la moquette, comme dans la vie où il se fraie un chemin en détruisant les esprits des autres et en abandonnant ses victimes dans son sillage. D’abord ma mère, puis moi, et mon frère sera certainement le prochain. — Mes gars vont te conduire là où on fait les soldats. T’auras pas le choix, là- bas, faudra te conduire comme un homme. T’entends, gamin ? La rage bat dans ma poitrine, coule dans mes veines, noue mes muscles. — Je t’ai posé une question, PD. Réponds. Son ordre d’obéissance résonne dans les murs. Je grimace en entendant ma mère sangloter. Il n’acceptera pas mon silence. Il ne laisse qu’une seule occasion de coopérer. Il n’a jamais laissé de deuxième chance, à aucun de nous. Je vais trop loin. Mais pour la première fois je m’en fous. J’ai le souffle court, et mes narines se uploads/Geographie/ fight-t2-fievre-au-corps-pdf.pdf
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- Publié le Jan 13, 2022
- Catégorie Geography / Geogra...
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