Et si l'Afrique se réveillait? Troisieme edition Dr Paul K. FOKAM AFREDIT Copyr

Et si l'Afrique se réveillait? Troisieme edition Dr Paul K. FOKAM AFREDIT Copyright © 2016 AFREDIT Toute représentation, traduction ou reproduction, même partielle par tous procédés, en tous pays, faite sans autorisation préalable de l'auteur, ou de ses ayants droit, ou ayants cause, est illicite et exposerait le contrevenant à des poursuites judiciaires ; Réf : loi du 11 mars 1957, alinéas 2 et 3 de l'article 41. Une représentation ou reproduction sans autorisation constituerait une contrefaçon sanctionnée par les articles 425 et suivants du Code pénal. La loi du 11 mars 1957 n'autorise, aux termes des alinéas 2 et 3 de l'article 41 que les copies ou les reproductions strictement réservées à l'usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective d'une part, et d'autre part, que les analyses et les courtes citations dans un but d'exemple et d'illustration. A tous les fils d’Afrique qui, malgré tant d’obstacles, se sont engagés dans la voie du changement, car l’Afrique se trouve devant un défi: changer ou disparaîtr Contents Title Page Copyright Dedication Introduction AVANT-PROPOS PRÉFACE DE LA TROISIÈME ÉDITION PREMIÈRE PARTIE LES ARMES DU DÉFI LA CONFIANCE EN SOI DEUXIÈME PARTIE DEUXIÈME BATAILLE : VERS L’ENTREPRISE DU DÉFI TROISIÈME BATAILLE, LA RÉAPPROPRIATION DU NEPAD QUATRIÈME BATAILLE, LA CRÉATION DE LA RICHESSE CONCLUSION Bibliographie Books By This Author Introduction Plus le reste du monde s’enrichit, plus l’Afrique s’appauvrit. Voilà l’état des lieux à l’aube du III eme millénaire. Il est dès lors fatal que l’homme le plus pauvre du monde sont un Africain, une Africaine ou qu’il vive en Afrique. Mais, cette situation est la conséquence d’une exploitation savamment organisée et contrôlée par les puissances dominatrices à plusieurs niveaux. L’exploitation est d’abord africaine. L’économie africaine a été fondée sur l’exploitation de l’homme par l’homme, l’énergie animale y étant peu employée à cause de croyances religieuses, superstitieuses. Toutes les terres appartenant au souverain, le reste de la population était composé de sujets du monarque, à son service. Puis, après l’abolition officielle de l’esclavage, avec la colonisation qui a entraîné l’affaiblissement de la royauté africaine, une autre forme d’esclavage a été instaurée. René Dumont, dans L’Afrique noire est mal partie , raconte avoir rencontré dans un village, au Sénégal, des «paysans pachas» qui gardaient auprès d’eux l’une de leurs femmes, mais envoy aient les autres travailler en ville, pour assurer la vie du ménage. En ville, elles couchaient par terre et un agent leur infligeait régulièrement une amende. Elles travaillaient douze heures par jour, leur dernier enfant sur le dos. Leur alimentation se limitait à du pain dur, trempé dans de l’eau sucrée. Au bout d’un an, de retour au village, elles étaient jugées par leurs familles et leurs maris en proportion de leurs cadeaux. Cette manière odieuse d’exploiter l’être humain a découragé l’Africain d’employer son énergie pour produire plus et sortir du cercle vicieux de la pauvreté. Il y a ensuite l’exploitation des campagnes au profit des villes. Une étude de la Banque mondiale a montré que près de la moitié des richesses produites par le monde rural africain sont englouties par les villes. Cette exploitation s’effectue de manière assez transparente : en son centre, on trouve souvent des centrales d’État – des Marketing Boards –, administrations publiques auxquelles est accordé le monopole d’achat des produits agricoles. Leur origine est diverse. Elles ont parfois été créées par les paysans pour soutenir le cours des matières premières. Durant la Seconde Guerre mondiale, elles étaient souvent utilisées et développées par la Grande-Bretagne pour l’approvisionnement des armées. Les Etats qui ont émergé par la suite ont ainsi hérité d’une administration efficace de production agricole. Prétextant que ces « Boards » pouvaient aider les paysans à stabiliser le cours des produits, les gouvernements en ont maintenu le système. L’idée était alors d’accumuler les réserves en période de vaches grasses, et de les reverser aux producteurs en période de vaches maigres. Mais, la tentation de dépenser le surplus au fur et à mesure de son accumulation est devenue forte. Les paysans ont été contraints de reverser toute leur production au pouvoir central, aux prix les plus bas possibles. Très vite, les « Boards » sont ainsi devenus les tuteurs exigeants de la production agricole et des matières premières. Il s’en est suivi des gaspillages imputa- bles à des gouvernements oublieux de la vie dans l’arrière-pays, peu soucieux de l’avenir de l’agriculture. Enfin, il y a la corruption. Il s’agit de l’exploitation de la nation tout entière par l’élite politique, et dans une moindre mesure, l’élite économique. « Quel est l’Homme sérieux dans le monde qui ne place pas une partie de ses biens en Suisse ? », se demandait un jour le président Houphouët-Boigny. Et Daniel Cohen dénonçait : « Le racket des richesses de l’Afrique par ses dirigeants est hélas ! bien connu ; Mo- butu est sans doute l’une des personnes les plus riches du monde, en compagnie d’une brochette de chefs d’État issus d’autres pays en développement. Ces despotes ne se contentent pas de prélever au passage une dîme sur les richesses produites, ils appauvrissent jusqu’à l’extrême les nations qu’ils gouvernent ; ils transforment en misère, quand elles existent, les ressources minières ou pétrolières de leur pays». L’exploitation par les puissances coloniales. Je ne connais meilleure illustration de la pensée sousjacente à la colonisation que le discours de Léopold II, roi des Belges et « propriétaire » du Congo, à des missionnaires sur le départ pour l’Afrique. C’était en 1883 : «Révérends frères et chers compatriotes, la tâche qui vous est confiée (…) est très délicate et demande beaucoup de tact. Prêtres, vous allez certes pour l’évangélisation, mais cette évangélisation doit s'inspirer avant tout des intérêts de la Belgique. Le but principal de votre mission au Congo n'est donc point d'apprendre aux Nègres à connaître Dieu, car ils le connaissent déjà. Ils parlent et se soumettent à un Mundi, un Mungu, un Diakomba, et que sais-je encore ? Ils savent que tuer, voler, coucher la femme d'autrui, calomnier et injurier est mauvais. Ayons donc le courage de l'avouer. Vous n'irez pas leur apprendre ce qu'ils savent déjà. Votre rôle essentiel est de faciliter la tâche aux administratifs et aux industriels. C'est donc dire que vous interprétez l'Évangile de façon à mieux protéger nos intérêts dans cette partie du monde. Pour ce faire, vous veillerez, entre autres, à désintéresser nos sauvages des richesses dont regorgent leurs sol et sous-sol, pour éviter qu'ils s'y intéressent ; pour éviter qu’ils nous exposent à une concurrence meurtrière et rê- vent un jour de nous déloger. Votre connaissance de l'Évangile nous permettra de trouver facilement des textes recommandant aux fidèles d'aimer la pauvreté, tel, par exemple : " Heureux les pauvres car le royaume des cieux est à eux ", " Il est difficile aux riches d'entrer au ciel ". Vous ferez tout pour que les Nègres aient peur de s'enrichir pour mériter le ciel. Pour éviter qu'ils ne se révoltent de temps en temps et pour que vous les fassiez vous craindre, vous devez recourir à la violence. Vous leur enseignerez à tout supporter, même s'ils sont injuriés ou battus par vos compa- triotes administratifs. Vous leur enseignerez que toute personne qui recourt à la vengeance n'est pas digne d'être fils de Dieu. Vous les inviterez à suivre l'exemple des Saints qui ont tendu la deuxième joue sans recul. Vous devez les détacher et les faire mépriser tout ce qui leur procure le courage de nous affronter. Je fais allusion ici principalement à leurs fétiches de guerre. Qu'ils prétendent ne point les abandonner et vous vous mettrez tous à l'œuvre pour les faire disparaître. Votre action doit se porter essentiellement sur les jeunes afin qu'ils ne se révoltent pas. Si le commandement du Père (conduit) celui des parents, l'enfant devra apprendre à obéir à ce que lui recommande le missionnaire qui est le père de son âme. Insistez particulièrement sur la soumission et l'obéissance. Évitez de développer l'esprit de critique dans vos écoles. Apprenez aux élèves à croire et non à raisonner. (…) Évangélisez les Nègres à la mode des Africains, qu'ils restent toujours soumis aux colonialistes blancs. Qu'ils ne se révoltent jamais contre les injustices que ceux-ci leur feront subir. Faites-leur méditer chaque jour : " Heureux ceux qui pleurent car le royaume des cieux est à eux. " Convertissez toujours des Noirs au moyen de la chicote. Gardez leurs femmes à la soumission pendant neuf mois afin qu'elles travaillent gratuitement pour vous. Exigez qu'ils vous offrent en signe de reconnaissance chèvres, poules, œufs, chaque fois que vous visiterez leurs villages. Faites tout pour éviter que les Noirs ne deviennent jamais riches. Chantez chaque jour qu'il est impossible à un riche d'entrer au ciel. Faites-leur payer une taxe chaque semaine à la messe du dimanche. Utilisez ensuite cet argent prétendument destiné aux pauvres et transférez ainsi vos missions à des centres commerciaux florissants. Instituez pour eux un système de confession qui fera de vous de bons détectives pour dénoncer tout Noir qui a une prise uploads/Geographie/ et-si-l-afrique-se-reveillait-paul-eric-fokam.pdf

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