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es v. y e 1¡ ~ "".,. t!: 1' •••• .. ~ FIG. 8. - Campagne de 1214. BOUVINES (12'14) La monarchie capétienne commence, avec Phi- lippe-Auguste, él. triompher des grands vassaux. La Normandie, l' Anjou, la Guyenne ont été reconquises sur les Anglais, la Flandre est entamée, la BOUT- gogne et la Champagne soumises. Philippe est devenu bien décidément le roi de France, etil , incarne le pays en sa personne. Aussi un fait sans précédent se produit-il: a la guerre féodale, él. la luLte du roi contre ses grands vassaux, se substitue une guerre nationale. L'em- pereur d'Allemagne Othon s'allie au roi d'Angle- terre et aux vassaux révoltés du roi de France, el ils vont [usqu'á signer un traité de partage de la France. La coaJition comprend, avec le roi d'Angleterre et l'empereur, le comte de Flandre Ferdinand ou Fer- rand, le cornte Renaud de Boulogne. Les vassaux qui accompagnaient l'empereur étaient surtout ceux de . la région néerlandaise, ducs de Brabant etde Lim- bourg, corntes de Hollande et de Namur. Jean aurait peut-étre pu rejoinclre les alliésen Flandre avec toutes ses troupes, mais il semble avoir formé des projets plus ambitieux et plus COI11- pliqués, consistant. a opérer un débarquement entre "j . ~ .. '~~ _" J 'r r, .; , .¡ > ¡ .i 50 - LES GRAl\DES DATAILLES DE L'HISTOIRE la Gironde et la Loire et exécuier sur Paris une marche convergente en mérrie temps que les alliés. Si les Francais, dans de pareilles conditions, avaien 1 été vaincus, c'en était fait de lamonarchie capé- tienne. Mais c'est la; comme on sait, le genre de combinaisons qui ne réussit jamais a la guerreo Jean sans Terre débarque a La Roehelle le 15 Iévrier 1214 avec une armée de mercenaires; il appelle a lui le contingent féodal de Guyenne. 11 franchit la Loire et occupe l'Anjou en mars. Philippe-Auguste rassemble a la háte une armée, en prend le commandement avec son fils Louis et marche sur Saumur et Chinon pour menacer la retraite des Anglais, qui se dérobent précipitam- ment sur Limoges. Jean san s Terre espérait ainsi attirer son ennemi loin de la Flandre, mais Phi- lippe-Auguste ne se laisse pas détourner des opéra- tions principales: il ne suit pas les Anglais dans le Lirnousin, laisse son fils dans le Berry avec une dizaine de mille hommes en observation et revient dans le Nord. Jean sans Terre renouvelle l'invasion de l'Anjou au commencement de juin, mais il se laisse attarder par le siege: d'une bicoque; Louis, se portant vive- ment contre lui, le trouve mal préparé a combattre et lui fait encore repasser la Loire le 3 juillet. L'empereur d'Allemagne avait agi trop tard pour proflter de la diversiou opérée par son allié. Il avait atteint Aix-la-Chapelle le 23 mars et il aurait pu atteindre la Champagne ou la Picaidie pendant que Philippe-Auguste était encore sur la Loire. II perdit le temps a lever de nouvelles troupes, a négocier avec ses alliés des Pays-Bas et it célébrer son propre mariage avec la fille da duc de Brabant. C'est seule- ment en juin qu'il se remit en marche et le 12 juillet qu'il se réunit, pres de Nivellcs, avec ses alliés. Le BOUVINES 51 I 20 juillet, il atteignit Valenciennes ; mais, á cette date, toute la France était en armes. Son armée était formidable. S'il amenait avec lui peu de barons alIemands, le comte de Flandre lui fournissait une nombreuse cavalerie et le comte de Salisbury une grosse troupe de mercenaires. Ce con- tin~ent ~anquait un peu d'homogénéité : Salisbury ~vaIt pris au service d'Angleterre, avec des cheva- liers de Hollande et des transfuges francais, comme Renaud de Boulogne et Hugues de Boves, des Bra- bancons et e,nfin ?es sergents d'armes montés (rner- cenan-es mOlI1Sbien armés que les chevaliers). C!lacune des deux armées pouvait comprendre environ 1.500 chevaliers, 5.000 sergents d'armes et 12.000 a 15.000 gens de pied. On arrive a ces nomb,res par conjecture, en tenant compte de divers renseignernents de détail ou indices : les documents précis font défaut. 11 semble bien que les alliés eus- sen,t quelques ,eavaliers de moins que les Francais, mais une certaine supériorité en infanterie. Philippe, ay~nt concentré son armée pres de Péronn~ le 20 juilIet, prit l'offensive, et s'empara de I'ournai le 26. Il apprit alors l'arrivée des AlIemands dans le Hainaut, pres de Valenciennes. Sa lizne de retraite étant menacée, Philippe-Auguste se ~it en ~arche ,,,ers le, Sud-Ouest,. pour se replacer entre . 1enn~ml et Paris ; des le 27 juillet, il marcha sur Bouvines pour gagner Lens ét Péronne. ?thon, bien renseigné, se porta contre lui avec l'es- poir ~~ le surprendre au passage du pont de Bouvines. Philippe-Auguste avait fait élargir ou doubler ce po~t p~r s:s ingénieurs de maniers a pouvoir fran- chir tres vite les bas-fonds de la Marque, II n'avait ~as 15 kil,ometres a faire pour atleindre ce point cri- tique, et il espérait l'avoir dépassé avant d'étre en présence de l'ennemi. 52 LES GRANDES BATAILLES DE L'I1ISTOIRE í ' Une flanc-garde observait les alliés ; elle avertit le roi que l'on n'aurait sans doute pas le temps de franchir la Marque avant leur arrivée. Philippe-Auguste résolut aussitót de faire face a l'ennemi et de livrer bataille en avant du pont, et il se mit a ranger son armée, face au Nord-Est, entre la route et le village de Gruson, sur un front d'environ 1.000 rnetres. L'empereur d'AlIemagne arriva bientót et prit a son tour ses dispositions, pendant que la partie des troupes francaises qui avait déjá franchi la Marque le matin revenait prendre sa place de bataille. En attendant que tout fút en ligne, l'armée fran- caise n'était pas assez nombreuse pour opposer a l'ennemi un front égal au sien. L'évéque de Senlis, Garin, qui était en quelque sorte le major gériéral de cette armée, parcourut rapidement la ligne, ordonnant de prendre de grands intervalles et de s'étendre pour n'étre pas débordé. Au moment oü cet ordre achevait de s'exécuter, I'infanterie rej oignait; c'étaient les milices des villes du Norcl: Corbie, Amiens, Arras, Beauvais, Com- piegne, etc. L'oriflamrne rouge de Saint-Denis était portée au milieu d'elles, tandis que le fanion bleu du roi de France était tenu pres de lui, au milieu de la cavalerie francaise , L'ordre de bataille était le suivant: á droite, l'an- cienne flanc-garde, comprenant les contingents féodaux de Bourgogne, .de Champagne, el du Nord- Est. Au centre, autour du roi, ses vassaux de l'Ile-ds- France et le contingent du comte de Bar, aiusi que 70 chevaliers normands. La plus grande partie des contingents normands était á l'armée du prince Louis, sur la Loire. L'aile gauche comprenait les contingents des comtes de Dreux et d'Auxerre, et tous ceux du Nord- Ouest, chevalerie et milices. Le~ alliés avaient a leur gauche, pres de la voie romams, la chevalerie de Flandre et du Hainaut , @~ 'V}(} \ €t(J. <n' \ t}Q. ~ ~ q¡ q... t: ~"J I ,- ~ t~ <n 'C ~ C> o ~{} \~ " ~ rñ ~ <l> e '¡;: ;:j o , (J ~ ¡:: a III ... ~ .,J l., e,; Cj () ..... le ¡:,;. 'l" <Ii '@ "" <:: '" •.. I:r.. Ü '" '" ss commandée par le comte Ferrand. Au centre l'énorme masse de l'infanterie fournie par la Flandre et les Pays,~Bas, ce qu'on appelait alors des Brabancons. Derriera cette infanterie, l'empereur lui-méme avec ses chevaliers allemands, les contingents des ducs de 5. -'. . .r "'. • .• ' ~!.'F. V)~:~'(¡&;"":' .~f.~:.; GRANDES BATAILLES DE LHISTOIRE Brabant et de Limbourg, des comtes / de Namur et de Hollande. A la droite, les troupes a la solde de l' Angleterre, les chevaliers et sergents d'armes des co~te$ .de Salisbury et de Boulogne. Le front de l'armee alliée étaitd'environ i .800 métres. Derriére l'empereur, sur un char a quatre che- vaux, on 'portait la banniere impéri~le en forme. de dragon, dont la hampe se terminait par une aigle d'or. Les alliés avaicnt projeté une attaque c?nvergente sur le centre francais : l'empereur devait charger de front avec sa chevalerie allemande et ses Bra- bancons ; Renaud de Boulogne et Ferrand de Flan- dre devaient se rabattre en méme temps sur les deux flancs de la troupe royale. . , ' Mais ils n'eurent pas le temps de passer a 1exe- cution. Sous l'énergique imfu~s~or: de l'é;eque de Senlis les Francais prirent I'initiative de ~attaql~e. L'é;eque de Senlis lanca d'ahord d~ l'aile droite 300 sergents d'armes contre les chevaliers flamands. Ceux-ci dédaignant de tels adversaires, les recurent de piecl' ferme et eurent vite fait de les bousculer. Aussitót apres ils se porter.ent en av~nt, et l~ .combat s'engagea entre l'aile droite francaise et 1aile g~u- he des alliés. Ce fut un ensemble de combats sin- ~uliers, une sorte de ~aste tour~,oi, qui se prolongea longtemps sans solution. ..' Les milices communales arrivaient a peID~, au momcnt oü la lutte s'engageait. Elles ~e dáployerent au centre et, sans uploads/Geographie/ colin-les-grandes-batailles-de-l-x27-histoire.pdf

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