0 PARCOURS HISTOIRE AVANT-PROJET DE RECHERCHE Présenté en vue de l’obtention du

0 PARCOURS HISTOIRE AVANT-PROJET DE RECHERCHE Présenté en vue de l’obtention du diplôme de professeurs de L’Enseignement Secondaire Deuxième Grade (DIPES II) Par ESSOMO THOMAS 21B0207N (Licence en Histoire) MVONDO OBAMA GUY SERGE 21 B0029N (Licence en Histoire) Sous la direction de Dr. BOUBA HAMMAN Chargé de cours. Année académique : 2021/2022 I- PRESENTATION DU SUJET UNIVERSITÉ DE MAROUA ******** ECOLE NORMALE SUPERIEUR *********** DÉPARTEMENT HISTOIRE ********** ******* THE UNIVERSITY OF MAROUA ********* HIGHER TEACHER’S TRAINNING COLLEGE ********** DEPARTMENT OF HISTORY ********** L’ECONOMIE DE LA BLANCHISSERIE TRADITIONNELLE DANS LA VILLE DE MAROUA (XVIIIème AU XXIème SIECLE) 1 Au XIIème siècle en Europe, faire de la lessive se disait « faire de la buée » terme à l’origine de l’étymologie de la buanderie. Dès ce siècle le linge est lavé une ou deux fois par an. C’est ainsi que la lessive du gros linge s’effectuera seulement une fois par an, après les fêtes de paques. Ces lessives étaient faites non pas par les propriétaires du linge mais par des personnes qui étaient soit aux services des familles propriétaires de linge, soit par des personnes qui offraient leurs services donc qui se proposaient de laver ce linge. C’est ainsi que ces personnes pouvaient alors être rémunérer pour la tâche accomplie. Le travail de la blanchisserie à traditionnellement été fortement genré, la responsabilité de la lessive dans la plupart des cultures incombant aux femmes. Ces personnes étaient alors toutes des femmes que l’on appelait « lavandières ». L’une des plus célèbres d’entre elles fut la mère Denis de son vrai nom Jeanne Marie Le Calve née en France en 1893 et qui exerça le métier de lavandière de 1944 à 1963. Avec le temps ces lessives sont devenues plus fréquentes. Ainsi au début du XXème siècle, ces femmes commencèrent à aller dans des lavoirs au moins une fois par semaine. Mais dès cette époque ce mode de lavage traditionnel du linge commencera à disparaitre peu à peu avec l’utilisation de la lessiveuse en fer qui sera elle-même remplacée par la machine à laver. En Afrique par contre bien qu’on note l’introduction et l’utilisation des machines à linge, le lavage traditionnel ou artisanal demeure et dans certains pays celui-ci est même grandement en expansion. Au Cameroun par exemple, bien que l’on note le foisonnement des pressings sur l’étendue du territoire national, le secteur de la blanchisserie traditionnelle présent dans le pays depuis des siècles continue son petit bout de chemin. Cette dernière présente dans toutes les villes du pays laisse entrevoir les lavandiers dans les quartiers de ces villes prendre d’assaut les lits de certains cours d’eau, les puits, les rues et les maisons de certains particuliers demandeurs de services de cette blanchisserie. Dans la ville de Maroua capitale de la région de l’extrême-Nord, la blanchisserie traditionnelle est tout aussi prospère que l’activité de moto taxi. C’est alors qu’on peut voir le paysage urbain de cette ville être modeler par différentes activité liées aux blanchisseries traditionnelle. Aussi tout comme dans les mayos qui traversent la ville, les rues et ruelles, quartiers et maisons se sont transformés en véritable atelier où les blanchisseurs traditionnels exposent leurs savoir-faire. La lessive fait partie de l’histoire depuis que les humains portent des vêtements et dès lors les méthodes par lesquelles différentes cultures ont traité ce besoin humain universel 2 intéressent plusieurs branches de la recherche. La présente étude entre dans ce même sillon et se propose donc de faire une étude de l’économie de la blanchisserie traditionnelle dans la ville de Maroua dans l’intervalle XVIIIème et XXIème siècle. II- LES RAISONS DU CHOIX DU SUJET Le choix de ce sujet de recherche ne s’est pas fait au hasard et n’est pas aussi simple qu’il parait ou ne parait se faire de manière étourdit d’autant plus qu’il correspond en réalité à un constat, une analyse ou alors un domaine d’étude ou d’une spécialisation. Ceci est donc l’objet d’une mure réflexion car comme l’affirme Dabielle Fondeneche : Choisir un sujet qui présente au moins une touche d’originalité, qui puisse se formuler en termes de problématique qui offre un corpus assez étendu pour vous donner matière à un travail (Fondeneche, 1999, p.45). Cela sous-entend que le choix du sujet se justifie par des raisons plurielles. En effet la blanchisserie en générale et traditionnelle en particulier est un secteur d’activité présent dans la cassie totalité des milieux urbains camerounais. Entant que tel, ce secteur attire aujourd’hui de nombreux jeunes. Par ce choix nous voudrons nous s’intéresser à la dynamique historique du métier de blanchisseur traditionnel dans la ville de Maroua. Notre choix porte tout de même sur des raisons personnelles qui sont celles de connaitre comment s’organise et fonctionne la blanchisserie traditionnelle. L’on s’intéresse également à ce sujet car tant sont récurrents des palabres sur fond de perte de vêtements entre les clients et les blanchisseurs au niveau du Mayo Kaliao. III- INTERET DU SUJET L’intérêt de cette recherche est de saisir le sens, la profondeur et la symbolique du métier de blanchisseur traditionnel dans la scène socio-culturelle de la ville de Maroua. Ainsi donc, Sur le plan scientifique, il permet de mettre en lumière une pratique socio-culturelle tout en saisissant les défis de la blanchisserie traditionnelle face aux évolutions du secteur (nouvelles technologies, nouvelles contraintes environnementales…). 3 Sur le plan sanitaire, il montre que la résistance physique est l’une des compétences requises à ce métier mais en plus montre que le métier peut également être source de nombreux risques sanitaires. Sur le plan socio-économique, montrer que le métier de blanchisseur peut être une source de revenue des familles et d’amélioration des conditions de vie. Sur le plan pédagogique entant que future enseignant, nous voudrons apporter une contribution épistémique à nos apprenants sur le métier de blanchisseur dans la ville de Maroua. IV- LE CADRE SPATIAL ET TEMPOREL En étudiant les hommes, mieux l’action de l’homme rattaché à la société, l’histoire s’intéresse aussi à l’espace et au temps dans la longue durée (Braudel, 1969, p.45). L’établissement des bornes chronologiques est l’une des spécificités cardinales dans la recherche en Histoire, c’est à travers le temps que l’homme fait l’histoire.  Cadre spatial Notre sujet s’inscrit dans un espace bien déterminé. Cet espace est la ville de Maroua chef-lieu de la région de l’extrême-nord et du département du Diamaré. Sur la surface du globe terrestre cette ville se situe à 10°35’27’’ de latitude Nord et à 14°18’57’ de longitude Est. Son altitude par rapport au niveau de la mer est de 406 m. La ville de Maroua dans la plaine du Diamaré au confluent du Mayo Kaliao et le Mayo Tsanaga. Comme la région de l’extrême-nord Maroua arbore un climat de type tropical, sec et chaud presque semi-désertique. Il se caractérise par deux saisons. Une longue saison sèche qui va d’Octobre à Avril et une courte saison de pluies qui dure de Mai à Septembre. Au cours de l’année, la température varie généralement de 16°c à 40°c et est rarement inférieure à 13°c ou supérieur à 43°c. La moyenne des précipitations annuelles atteints 794 mm. Maroua est peuplée par une multitude de groupes humains classés en trois groupes selon leur convictions religieuses à savoir les musulmans, les convertis au christianisme et les traditionalistes (Fadibo : 2006). La ville a une culture plurielle (Guiziga, Peulh, Moundang, Toupouri, Mafa, Mada, Mandara, Kanuri, Moufou…) et ici les hommes sont généralement vêtus de boubous et gandouras, avec une petite chechia sur la tête, alors que les femmes quant à elles sont généralement drapées dans des pagnes multicolores qu’elles enroulent autour de la 4 taille. Dans ce milieu la langue peulh est la langue la plus parlée. La ville de Maroua est quadrillée par des grandes avenues bordées d’arbres qui apportent un peu de fraicheur. Elle est également subdivisée en trois communes d’arrondissement (Maroua 1er, Maroua 2e et Maroua 3e), les quelles regroupes un nombre important de quartier à l’instar de Kakataré, Domayo, Hardé, Pont-vert, Meskine… Dans la ville, il est mené par les habitants de nombreuses activités telles les activités agropastorales, socioprofessionnelles et commerciales. Quant aux activités commerciales, elles remonteraient à la période précoloniale avec notamment les commerçant haoussa venant des villes voisines du Nigeria comme Yola, Gourin etc (Dairou et Pouditto, 2017, p.8). Carte 1 : localisation de la ville de Maroua Source : https://fr.readkong.com  Cadre temporel 5 L’historien Joseph Ki-Zerbo (1978, p.98) affirmait : « l’historien qui veut remonter le passé sans repères chronologique ressemble au voyageur qui parcourt dans une voiture sans compteur, une piste sans borne kilométrique ». C’est dans ce sens que notre travail s’inscrit dans la période allant du XVIIIème au XXIème siècle. Ainsi la fourchette chronologique de cette étude est bien précise. La borne inférieure qui est le XVIIIème siècle, marque ici le début de l’islamisation de l’extrême-Nord en général et de la localité de Maroua en particulier. En effet l’islam prohibant fortement la nudité corporelle, l’islamisation des populations s’est partout accompagnée de la diffusion du tissu de coton, de sa culture et de l’artisanat qui y est attaché (Seignobos, uploads/Geographie/ avant-projet-dipes-2.pdf

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