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Directeur de la publication : Edwy Plenel www.mediapart.fr 1 1/3 Élections allemandes : sept cartes pour comprendre les résultats PAR DONATIEN HUET ARTICLE PUBLIÉ LE MARDI 28 SEPTEMBRE 2021 © Mediapart Les sociaux-démocrates gagnent du terrain partout et deviennent la première force au Parlement, devant les conservateurs, en déclin, et les Verts, qui fleurissent dans les grandes villes. L’extrême droite confirme son ancrage à l’Est tandis que la gauche y recule. Le scrutin législatif allemand de 2021, organisé dimanche 26septembre, n’a pas fondamentalement changé la donne par rapport à celui de 2017. Le système partisan demeure multicolore, éclaté entre six formations, y compris l’extrême droite de l’AfD qui se maintient au Bundestag, la chambre basse du Parlement, après son entrée fracassante il y a quatre ans. Surtout, le pays reste clairement divisé entre Ouest et Est et, pour les anciens Länder d’Allemagne de l’Est, entre Nord et Sud. Le vote des grandes villes, largement favorables aux partis de gauche et du centre, se distingue aussi de celui des territoires moins urbains, plutôt friands des formations de droite et d’extrême droite. Le SPD prospère au Nord et à l’Ouest En obtenant 25,7% des suffrages, le parti social- démocrate a remporté le scrutin et gagné 53 sièges par rapport à 2017 (11,9millions de voix contre 9,5millions il y a quatre ans). Il n’y a guère qu’autour d’Aix-la-Chapelle, la ville natale du candidat CDU Armin Laschet, que le SPD n’améliore pas son score. Ce qui ne l’empêche pas de réaliser la troisième moins bonne performance électorale de son histoire, demeurant loin des niveaux – au-delà de 40% – qu’il pouvait atteindre dans les années 1970. Le parti d’Olaf Scholz, en tête dans 151 des 299 circonscriptions, a profité d’une double dynamique: il a retrouvé de sa superbe dans ses bastions du Nord-Ouest (29,7% à Hambourg, dont le candidat à la chancellerie fut un temps bourgmestre) mais a surtout progressé dans les Länder d’ex-RDA. Comme le relève l’historien Adam Tooze, le SPD a toutefois réalisé des scores plus solides dans le nord et le centre de ces territoires (Brandebourg, Mecklembourg- Poméranie-Occidentale, Saxe-Anhalt), que dans le sud, où le parti d’extrême droite AfD freine son essor (Saxe, Thuringe). Les sociaux-démocrates, qui ont notamment fait campagne pour une augmentation du salaire minimum à 12 euros, semblent avoir progressé plus fortement dans des régions économiquement moins prospères, où le taux de chômage est plus élevé. Le sombre bilan de la CDU Les conservateurs, avec 24,1 % des suffrages, sont les grands battus des législatives. Ils reculent partout (11,2millions de voix contre 15,3millions en 2017, pour la dernière candidature d’Angela Merkel) et sortent vainqueurs des scrutins majoritaires dans seulement 143 circonscriptions (231 en 2017), presque exclusivement situées en Bavière, dans le Bade- Wurtemberg ou dans les zones rurales de Rhénanie du Nord-Westphalie. La CSU bavaroise, alliée de la CDU dans ce bastion historique de la droite allemande, perd du terrain (-7points par rapport à 2017) même si le parti de Markus Söder limite la casse, obtenant 31,7% des suffrages et perdant un seul siège. Le décrochage des chrétiens-démocrates est particulièrement évident dans certains Länder de l’Est (-15,7points en Mecklembourg-Poméranie- Occidentale). D’après le Tagesschau, l’émission d’information de la télévision publique allemande ARD, le vote des femmes pour la CDU-CSU s’est effondré, passant de 36 à 24%. Directeur de la publication : Edwy Plenel www.mediapart.fr 2 2/3 Autre signe de cette hécatombe : trois proches d’Angela Merkel – les ministres Annegret Kramp- Karrenbauer, Peter Altmaier et le chef de la chancellerie Helge Braun – ont été défaits dans leurs circonscriptions respectives. Et le candidat de la CDU dans le fief historique d’Angela Merkel à Stralsund, au bord de la mer Baltique, a échoué. Les Verts s’ancrent solidement dans les grandes villes Le score des Grünen a déçu, parce qu’ils étaient donnés vainqueurs dans les sondages d’il y a encore quelques mois. Mais la formation emmenée par Annalena Baerbock réalise malgré tout une forte ascension par rapport à 2017, passant de 4,1 à 6,8millions de voix (14,8% contre 8,9%). Les écologistes sont particulièrement bien implantés à l’Ouest – où ils ont sans doute pris des voix aux électeurs CDU – et arrivent en tête dans un total de vingt-cinq circonscriptions, toutes situées dans des grandes agglomérations ou des villes universitaires, notamment à Cologne, Bonn, Aix-la- Chapelle, Münster, Fribourg-en-Brisgau, Karlsruhe, Heidelberg, Stuttgart, Francfort ou Munich. Les libéraux portés par le vote des jeunes Le FDP de Christian Lindner a progressé légèrement d’un scrutin à l’autre, passant de 5 à 5,3millions de votants, gagnant des électeurs de manière quasiment uniforme à l’Est comme à l’Ouest. Les libéraux obtiennent néanmoins des résultats plus faibles en Rhénanie du Nord-Westphalie et dans le Schleswig- Holstein, deux États où ils prennent part à la coalition gouvernementale au pouvoir. D’après une étude publiée par le Tagesschau, le FDP arrive en tête chez les électeurs qui votaient pour la première fois (à 23% contre 21% pour les Grünen), quand la CDU et plus encore le SPD ont fait le plein chez l’électorat plus âgé. L’AfD, deuxième parti à l’Est Le parti d’extrême droite, qui avait fait son entrée au Bundestag en 2017, bat un peu en retraite: il rassemble 4,8millions de voix (10,3%) contre 5,8millions (12,6%) il y a quatre ans. Mais le net décrochage de la CDU à l’Est lui permet de devenir le second parti le plus plébiscité dans l’ensemble des cinq Länder de l’ex-RDA – juste derrière le SPD –, en première place dans dix-sept circonscriptions. Devançant le SPD et la CDU, l’AfD réalise des scores impressionnants en Saxe (24,6 %) et en Thuringe (24%), un Land que la gauche de Die Linke gouverne pourtant en coalition. C’est dans cette région que les conservateurs et libéraux avaient brisé un tabou, en février 2020, en s’alliant avec l’AfD à l’occasion de l’élection du ministre-président, avant de faire marche arrière. Die Linke se maintient de justesse au Bundestag Le parti de gauche est l’autre grand perdant du scrutin, en baisse dans toutes les circonscriptions, ne glanant que 2,3millions de voix (4,3 millions en 2017). Pire: avec 4,9% des suffrages, Die Linke reste en deçà du seuil de 5% pour entrer au Bundestag. La formation de Susanne Hennig-Wellsow et Janine Wissler conservera néanmoins un groupe de trente- neuf députés car la loi électorale permet à un parti ayant réalisé moins de 5% des voix de disposer d’une représentation proportionnelle, si au moins trois de ses candidats ont été élus directement dans une circonscription. Ce qui est le cas pour Die Linke à Berlin (deux élus) et Leipzig. Même si le parti est en net repli dans tous ses bastions de l’Est (entre -5,4points et -8,7points selon les Länder), son ancrage local lui permet de sauver la face. Directeur de la publication : Edwy Plenel www.mediapart.fr 3 3/3 Directeur de la publication : Edwy Plenel Direction éditoriale : Carine Fouteau et Stéphane Alliès Le journal MEDIAPART est édité par la Société Editrice de Mediapart (SAS). Durée de la société : quatre-vingt-dix-neuf ans à compter du 24 octobre 2007. Capital social : 24 864,88€. Immatriculée sous le numéro 500 631 932 RCS PARIS. Numéro de Commission paritaire des publications et agences de presse : 1214Y90071 et 1219Y90071. Conseil d'administration : François Bonnet, Michel Broué, Laurent Mauduit, Edwy Plenel (Président), Sébastien Sassolas, Marie-Hélène Smiéjan, François Vitrani. Actionnaires directs et indirects : Godefroy Beauvallet, François Bonnet, Laurent Mauduit, Edwy Plenel, Marie- Hélène Smiéjan ; Laurent Chemla, F. 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- Publié le Mai 26, 2021
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