Description du mode opératoire d’extraction artisanale d’or « primaire » souter

Description du mode opératoire d’extraction artisanale d’or « primaire » souterrain (Guyane française) Plan I- Introduction I.1- Contexte général I.2- Problématique II- Contexte géologique et potentiel aurifère II.1- Géodynamique aurifère II.2- Potentiel aurifère III- Types de Gisement d’or (Guyane) III.1- Gisement primaire III.2- Gisement secondaire III.2.1- Eluvionnaire(paléosol sous cuirasse) III.2.2- Alluvionnaire IV- Itinéraires techniques d’extraction de l’or primaire « Guyane française » : outils, méthodes et techniques d’exploitation IV.1- Prospection IV.1.1- Méthode de prospection IV.2- Extraction à ciel ouvert IV.2.1- Exploitation artisanale IV.2.2- Exploitation industrielle IV.3- Extraction souterraine (Travaux miniers souterrains : TMS) IV.3.1- Exploitation artisanale IV.3.2- Exploitation industrielle V- les moyens d’accès au minerai ; les travaux souterrains artisanaux (Guyane) V.1- creusement de puits V.2- galeries V.2.1- galerie en travers banc V.2.2- galerie en allongement V.3- soutènement V.4- aérage V.5- méthodes d’abattage de minerai IV.6- chargement et transport/roulage de minerai VI.- Les méthodes de traitement des minerais liées à l’orpaillage artisanal VI.1-La comminution VI.1.1- concassage VI.1.2- broyage VI.2- L’Amalgamation (Orpaillage illégal) VII- La gestion des résidus et des stériles VII.1- Les stériles VII.2- Les résidus VIII- Conclusion I- Introduction I.1- Contexte général La Guyane française se situe entre 2° et 6° de latitude nord et 52° et 54° de longitude ouest (Fig 1). Elle fait partie du grand ensemble du craton amazonien. Elle bénéficie d’un climat équatorial humide rythmée par deux saisons : Une saison sèche (température relativement faible, faible précipitation) : Mi-juillet à fin novembre et Mars à mi-avril et une saison humide (température élevée, forte précipitation) : janvier et février et Mi-avril à fin juin. La Guyane a une pluviométrie moyenne de 2.5 à 5 m par an. Sous l’action du climat, elle subit comme tous les autres territoires qui se situent dans la zone intertropicale, un fort développement des latérites qui peuvent atteindre des dizaines de mètres. En 2011, la FAO estime que 98% des 80806 km² de la Guyane sont couverts de forêts contre 96 % en 2021. Fig L’année 1854 marque le début de plus de 150 années d’histoire d’exploitation d’or en Guyane française après le signalement de la première pépite d’or par le brésilien Paolino dans l’affluent de l’approuague. Les premières exploitations étaient exclusivement très artisanales avec l’utilisation des outils rudimentaires (couis, des longtoms et des sluices en bois). Les conditions de travail étaient pénibles (conditions difficiles de climat et d’accès) : c’est le règne de l’orpaillage 1(1855- 1875). De 1875 à 1940, Grâce à la mécanisation progressive de la filière aurifère notamment avec l’arrivée des dragues à godet dans les années 1890, la productivité augmente pour atteindre un meilleur niveau. Au fil des années, un épuisement progressif, mais relatif des gisements alluvionnaires est constaté et pour faire face à cet obstacle, de nouvelles techniques et de nouveaux 1 terrains métallifères s’avéraient nécessaire. Les mineurs ont dû faire preuve d’audace et d’ingéniosité pour continuer à extraire de l’or avant le développement des activités à partir des années 1990. Le fort développement des activités est lié aux avancées des connaissances géologiques et à l’envolée du prix de l’or. La presque totalité (95%) de l’or exploité en Guyane est tirée essentiellement des gisements alluvionnaires (Aertgeerts G et al., 2018). La production totale est estimée à plus de 225 tonnes sans compter la production illégale de 10 tonnes d’or par an (Matheus, 2018), un chiffre qui reste à désirer et à prouver puisqu’aucune étude n’en a été encore réalisée. Actuellement en Guyane aucun gisement aurifère primaire n’est exploité bien qu’ils présentent un potentiel économique avéré (Eglinger, 2020), deux types de gisements sont donc exploités : les gisements « primaires » dans la roche altérée et des placers alluviaux (Matheus, 2018). I.2- Problématique L’exploitation souterraine remonte à la fin de la néolithique en Europe (Tylecote R.F.,1987). En France, il existait de très nombreux gisements à l’instar de la mine de charbon qui se trouve dans le Nord-Pas-de-Calais qui constitue le plus grand réseau de galeries souterraines au monde. Les gisements artisanaux sont le plus souvent ouverts par des mineurs illégaux et exploiterent de façon anarchique avec des moyens rudimentaires, parfois source de pertes de vie humaine et des dégâts environnementaux énormes. En 2004, plus de 15 millions d’artisans mineurs dans le monde se livraient à cette activité dont 4,5 à 6 millions en Afrique (E. Jaques, B. Zida.,2004). À l’échelle territoriale, la Guyane française a connu depuis en 2010 un fort développement d’extraction d’or souterraine avec environ 10000 orpailleurs illégaux (Garimpeiros2) essentiellement d’origine du Brésil (Matheus, 2018). Cette grande affluence pourrait expliquer par diverses raisons : entre autres, l’ecrémage des gisements alluviaux, et les techniques d’adaptation qui présentaient des signes d’essoufflement, (Rostan, 2020) et aussi par le renforcement très strict du gouvernement brésilien dans la surveillance et la régulation des exploitations minières de petite échelle dans la décennie de 1990, ce qui a emmené les mineurs brésiliens à se diriger vers les Guyanes, où la surveillance et les contrôles étaient moins strictes (WWF Guianas, 2012). En 1882, le tout premier gisement d’or « primaire » (légal) commence à être exploité à Saint-Élie (Pétot, 1986., Rostan...). À cette époque, les mineurs étaient bornés par les moyens techniques adéquats pour réaliser efficacement des galeries souterraines et atteindre un maximum de minerais. Finalement, la quantité d’or récoltée n’a pas été suffisante pour faire tourner l’usine et l’exploitation n’a duré qu’un an. Il aura fallu attendre 1896 où l’ingénieur Anglais Wears a fait venir de la 2 Californie un concasseur à trois pilons pour exploiter le filon3 Rocher d’Adieu-Vat. Sa méthode était relativement simple : il creuse un puits incliné à 70° dans le filon jusqu’à 109 m en profondeur. Des galeries, des cheminées et des rampes se sont creusées pour extraire le minerai. La conquête de l’or dans la tranche altérée continue aujourd'hui mais seulement avec les garimpeiros pour atteindre plus d’une centaine de sites « primaire » en activité en juillet 2020 (Linares et André., 2020) et extraire environ 10 tonnes d’or par an. Connaissant la nature sauvage de la forêt guyanaise et la géométrie des filons qui sont généralement mal définie, quel est alors leur mode opératoire (localisation et prospection des filons, creusement de puits, (abatage), chargement et transport du minerai) ? Quelles mesures de sécurité mettent-ils en place pour prévenir les accidents pendant le creusement des puits ? Nous considérerons le gisement éluvionnaire comme étant des gisements primaires. Pour répondre à ces interrogations, le rapport se structure de la façon suivante : - une première partie est consacrée au contexte géologique et potentiel aurifère -une deuxième partie au type de gisement aurifère -une troisième partie aux itinéraires techniques d’extraction de l’or primaire « Guyane française » -une dernière partie qui décrira les traitements aurifères qui sont liés à l’orpaillage artisanal. II- Contexte géologique et potentiel aurifère II.1- Géodynamique aurifère La métallogénie du craton guyanais est définie au cours des phases d’évolution du bouclier. La principale phase métallogénique est liée à l’orogenèse transamazonienne entre 2,18 et 2,06 milliards d’années favorisant la mise en place des réserves aurifères (Théveniaut et al, 2012). Les plus grands gisements d’or primaire se sont formés pendant cette période de croissance crustale (Goldfarb et al., 2001., Bierlein et al., 2006). Il existe également des minéralisations aurifères présentes dans des faciès conglomératiques : Orapu et Tarkwa respectivement en Guyane et Afrique de l’Ouest. La tectonique du bouclier guyanais est depuis très peu évolué depuis la fin de la mise en place des dolérites, mais le climat tropical ne cesse pas de façonner le paysage guyanais qui connaît jusqu’aujourd'hui à peu près 200 millions d’années d'altération. Les horizons du profil d’altération de bas en haut se présentent de la façon suivante (Aergeerts, 2020) : - la partie supérieure fissurée de la roche mère 3 -les isaltérites (saprolites) qui sont les résidus d’une altération isovolumique, dans lesquelles les structures de la roche mère sont conservées -les allotérites qui se composent d’un ou de deux sous-horizons : l’horizon des argiles tachetées et l’horizon argilo-sableux -une cuirasse alumino-ferrugineuse. Selon le substrat, les sols latéritiques peuvent être à l’origine des réserves métallifères (Theveniaut et al, 2012). En résumé, les gisements d’or en Guyane sont formés au cours de deux évènements tectoniques différents (hormis les placers alluviaux) : subduction synorogénique (2,18-2,13 Ga) et collision tardi-orogénique (2,11-2,00 Ga). Une démarche comparative et analogique font l’objet de plusieurs recherches scientifiques ( Delor, 2003., Milesi., 1995., Kroonenberg et al, 2020), après reconstitution des boucliers Afro-Guyanais, il a été admis que le bouclier guyanais formait un seul bloc avec celui de l’Afrique de l’Ouest avant l’ouverture de l’Atlantique-Sud, il y a environ 180 millions d’années. Cette analogie affirme que le potentiel minier du bouclier guyanais notamment la Guyane française peut se rapprocher des minéraux de base précieux identifiés en Afrique de l’Ouest. Fig() : Reconstitution des positions du Bouclier des Guyanes et de l’Afrique de l’Ouest et continuité des ceintures de roches vertes avant l’ouverture de l’Océan Atlantique (Kroonenberg et al, 2020). Potentiel aurifère L’ensemble du bouclier guyanais plus précisément la Guyane française possède un fort potentiel aurifère en raison de leur parenté et de uploads/Geographie/ 2eme-version-redact-projet-tutore-john-smith.pdf

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