Démocratie économique Alternatives de gestion sociale Ladislau Dowbor 2013 Intr
Démocratie économique Alternatives de gestion sociale Ladislau Dowbor 2013 Introduction 5 1- Une vision plus vaste 13 2- À la quête de résultats 16 3- La mesure des résultats 19 4- Financiarisation de la science économique 25 5- De la spéculation à l´investissement socialement utile 30 6- Pouvoir économique et pouvoir politique 36 7- La théorie de la consommation 40 8- Le harcelement commercial 46 9- L´infrastructure économique et les économies externes 56 10- Le développement local 61 11-L´économie da la connaissance 67 12- L´économie des sphères sociales 77 13- L´économie du temps 81 14- La théorie économique du développement durable 88 15- La politique macroéconomique 96 16- La théorie de l´économie mondiale 104 17- Le paradigme de la collaboration 113 18- L´économie des organisations de la société civile 120 19- L´éthique en économie 126 20- Démocratie économique 134 Conclusions 142 Bibliographie 146 Traduit de l’original brésilien par Fernando Kolleritz. Version online disponible sur la page internet http://dowbor.org Texte intégral de libre accès et utilisation non commerciale, sous régime Creative Commons. Contact de l’auteur ladislau@dowbor.org 2 Compte à Découvert Il est plus douloureux d'arracher um cheveu d'um européen que d'amputer sans anesthésie la jambé d'um africain. Um français souffre plus de la faim avec trois repas par jour qu'un soudanais avec um rat par semaine. Um allemand grippé est plus malade qu'un indien lépreux. Et une américaine aux cheveux gras souffre plus qu'une iraquienne sans lait pour ses enfants. Il est plus grave d'annuler la carte de crédit d'um belge que de voler le pain de la bouche d'um tailandais. Et beaucoup plus grave de jeter um papier par terre em Suisse que de bruler une foret au Brésil. Le tchador d'une musulmane est plus intolérable que le drame de mille chomeurs em Espagne. Plus obscène est le manque de papier hygiénique dans um foyer de Suède que le manque d'eau potable dans dix villages du Soudan. Le manque d'essence em Hollande est plus inadmissible que celui d'insuline au Honduras. Et il est plus révoltant de voir um portugais sans portable qu'un moçambicain sans livres pour étudier. Et plus triste est um oranger mort dans um kibutz hebreu que la destruction d'um foyer em Palestine. Plus choquant le manque d'une poupée à une fillette anglaise que voir l'assassinat des parentes d'um garçon ougandais et ceci ne sont pas des vers, ce sont des débits dans le compte sans provision de l'Occident. 3 La charge: Dans une économie véritablement libre, le paiement des salaires devrait être facultatif. 4 Introduction On ne peut plus nier, aujourd´hui, l´amplitude des défis que nous affrontons. Un des résultats indirects des technologies de l´information et de la communication, alliées à l´expansion des recherches de tous les niveaux, c´est qu´on y voit émerger la dimension des impasses avec clarté. Il est important de se rendre compte qu´il ne s´agit pas de manque de ressources. Le monde produit aujourd´hui 63 billions de dollars en biens et services, le PIB mondial. Divisé par la population de la planète, cela représente 2.300 euros (6000 reais) par famille de quatre personnes. Il y suffisamment de ressources pour que tous vivent dans le confort et la dignité. La tragédie planétaire de la faim, qui touche plus d´un milliard de personnes, et condamne à une mort lente près de 10 à 11 millions d´enfants par an, est en soi même absurde: seulement en grains nous produison 800 grammes par personnes et par jour, sans compter tubercules, légumes, fruits, poissons, etc. Ce que le chaos financier planétaire montre aujourd´hui, c´est la gestion désastreuse d´amples ressources. Le fait qu´on ne trouve pas les ressources pour pourvoir les enfants qui meurent d´inanition, quand des trillions de dollars en ressources publiques ont été trouvés en quelques mois pour sauver les spéculateurs, fournit la dimension du problème. Notre question centrale n´est pas l ´insuffisance de ressources mais bien les formes absurdes par où elles sont canalisées. C`est un problème de gouvernance. La question de gouvernance économique est au centre de nos dilemmes en tant que société. Il ne s´agit pas ici de rhétoriques académiques ou d´exagération démagogique. On a affaire à des données nues et crues, suffisamment fiables, concernant des processus qui nous affectent tous. Graduellement, à l´attitude de lire dans les journaux les malheurs du monde, et de soupirer sur des évènements tristes mais lointains, se substitue peu à peu la compréhension qu´il s´agit de nous mêmes, de nos enfants, et que la responsabilité en incombe à chacun de nous. Un aperçu des rapports internationaux les plus récents éclaire tout cela. Changement climatique Le réchauffement global est à l´ordre du jour. Il n´y a pas de doute que les médias s ´approprient fréquemment des nouvelles scientifiques avec un ton alarmiste d´avantage centré sur la vente de l´information et de la publicité qu´à proprement informer le citoyen. Mais en allant directement aux sources, nous voyons dans le IV Rapport du Panel Intergouvernemental sur les Changements Climatiques que « le réchauffement du système climatique est indubitable, comme il est devenu maintenant évident à partir des observations sur la hausse des températures moyennes globales de l´air et des océans, sur la fonte généralisée de la neige et du gel, et sur l´élevation globale du niveau moyen de la mer».1 On ne rentrera pas ici dans des détails techniques. Le réchauffement global, grâce en particulier à l´ample divulgation du film «Une vérité qui dérange» d´Al Gore, est devenu 1. IPCC- Summary for Policymakers. Climate change, 2007: The physical Science Basis, p. 5 www.ipcc.ch/spm2feb07.pdf 5 une réalité presente pour la première fois auprès des populations raisonnablement informées. Les données scientifiques proviennent peu à peu des laboratoires, pénètrent parmi les formateurs d´opinion, et parviennent finalement aux décideurs au niveau du gouvernement et des grandes entreprises. À ce niveau, on voit se créer graduellement une tension entre ceux qui prennent conscience du défi, et ceux qui se satisfont de l ´expression business as usal, expression qu´on pourrait volontiers traduire par «laissez tomber». Les drames qui se déroulent au ralenti sont les plus dangereux. La facture environnementale La lenteur dans le changement de comportements au niveau des structures du pouvoir a ses coûts. Nicolas Stern, qui fut économiste-chef de la Banque mondiale et est donc peu poussé à des extrémismes écologiques, a été chargé par le gouvernement Blair de faire les comptes. Les comptes du Rapport Stern se réfèrent aux données climatiques les plus fiables qu´il utilise pour évaluer leur impact proprement économique: calculer ce qui arrivera, en termes de coûts, si les projections climatiques déjà raisonnablement assurées se réalisent, en évaluant les impacts les plus probables, sans méconnaître un degré d ´incertitude inévitable. Il s´agit de la première évaluation globale de la «facture climatique.» Le Rapport a connu une grande résonnance mondiale, car il est venu combler la necessité urgente, pour des personnes de bon sens et non spécialisées, de comprendre les points centraux de la question. L´analyse des données, selon Stern, «amène à une conclusion simple: les bénéfices d´une action forte et précoce dépassent considérablement les coûts. Nos actes dans les prochaines décennies pourraient créer les risques d´une ample désarticulation de l´activité économique et sociale, plus tard en ce siècle et au prochain, sur une échelle semblable à celle qu´on associe aux grandes guerres et à la dépression économique de la première moitié du vingtième siècle. Et il sera difficile, voire impossible, d´inverser ces changements». Les mécanismes du marché sont tout simplement insuffisants pour pallier au problème, car en termes de marché, il revient moins cher de se saisir du pétrole qui est là tout disponible au sous-sol, de brûler la canne à sucre dans les champs, de bourrer nos villes de voitures. Et les deux principales victimes du processus, la nature et les prochaines générations sont des interlocuteurs silencieux. Une vision systémique et à long terme s´impose et cela implique des mécanismes de décision et de gestion qui vont plus loin que l´intérêt microéconomique immédiat. À ce propos, Stern s´exprime sans ambages: «Le changement climatique lance un défi unique à la science économique: il s ´agit de la plus grande et de la plus ample faillite du marché jamais vue ».2 C´est là une déclaration incisive, qui souligne l´évolution générale des opinions quant aux processus de décisions provenant de spécialistes qui font partie du système, et non plus seulement de critiques externes. Le désordre social 2 . Dans l´original anglais, “Climate changes presents a unique challenge for economics: it is the greatest and widest-ranging market failure ever seen» - Nicolas Stern – The economics of Climate Change – Out. 2006, http://www.hm-treasury.gov.uk/media/9AC/F7/Executive_Summary.pdf 6 On a fait récemment une série d´évalutations sur la dynamique sociale du capitalisme suggérant que l´inégalité est reellement dramatique, mais qu´elle s´atténue. Il ya un peu moins de gens vivant de moins d´un dollar par jour, grâce en particulier aux avançées é -conomiques en Chine. Mais la situation empire à nouveau sur l´ensemble de la planète, selon ce que montre le bilan que l ´ONU a établi, dix ans après le «Social Summit» de Copenhage, concernant la situation sociale de uploads/Geographie/ 13-democratie-economique-15-junho.pdf
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- Publié le Oct 22, 2021
- Catégorie Geography / Geogra...
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