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See discussions, stats, and author profiles for this publication at: https://www.researchgate.net/publication/49130264 Les rapprochements d'entreprises: perspectives théoriques et managériales Article in Management & Avenir · January 2007 DOI: 10.3917/mav.014.0081 · Source: OAI CITATIONS 11 READS 783 1 author: Ulrike Mayrhofer Université Côte d'Azur 158 PUBLICATIONS 1,327 CITATIONS SEE PROFILE All content following this page was uploaded by Ulrike Mayrhofer on 05 January 2016. The user has requested enhancement of the downloaded file. Cet article est disponible en ligne à l’adresse : http://www.cairn.info/article.php?ID_REVUE=MAV&ID_NUMPUBLIE=MAV_014&ID_ARTICLE=MAV_014_0081 Les rapprochements d’entreprises : perspectives théoriques et managériales par Ulrike MAYRHOFER | Management Prospective Editions | Revue management et avenir 2007/4 - N° 14 ISSN 1768-5958 | pages 81 à 99 Pour citer cet article : — Mayrhofer U., Les rapprochements d’entreprises : perspectives théoriques et managériales, Revue management et avenir 2007/4, N° 14, p. 81-99. Distribution électronique Cairn pour Management Prospective Editions. © Management Prospective Editions. Tous droits réservés pour tous pays. La reproduction ou représentation de cet article, notamment par photocopie, n'est autorisée que dans les limites des conditions générales d'utilisation du site ou, le cas échéant, des conditions générales de la licence souscrite par votre établissement. Toute autre reproduction ou représentation, en tout ou partie, sous quelque forme et de quelque manière que ce soit, est interdite sauf accord préalable et écrit de l'éditeur, en dehors des cas prévus par la législation en vigueur en France. Il est précisé que son stockage dans une base de données est également interdit. 81 Les rapprochements d’entreprises : perspectives théoriques et managériales par Ulrike Mayrhofer Résumé Les rapprochements d’entreprises constituent un champ d’investigation privilégié de la littérature de management stratégique. Cet article vise à mettre en perspective les contributions et limites des principaux courants théoriques utilisés : l’économie des coûts de transaction, la théorie évolutionniste, l’économie industrielle et le modèle de dépendance des ressources. L’objectif est de contribuer à une meilleure compréhension des liaisons inter-firmes. Abstract Interfirm linkages have become an important field of research in strategic management. This article aims to compare the contributions and limits of four theoretical frameworks : transaction cost economics, evolutionary theory, industrial economics, and the resource dependence model. The objective is to contribute to a better understanding of interfirm linkages. Depuis une vingtaine d’années, les rapprochements d’entreprises (alliances coopératives, fusions-acquisitions) connaissent un développement soutenu à l’échelle mondiale. Le processus de mondialisation et la construction d’espaces économiques intégrés ont fortement accentué le mouvement (Mayrhofer, 2005 ; Mertens-Santamaria, 1997). De nombreuses entreprises gèrent désormais des portefeuilles de rapprochements, qui se composent d’une grande variété de liaisons inter-firmes et qui associent des acteurs localisés dans différents pays. La conduite des rapprochements est devenue un nouveau métier, désigné sous le terme de « bâtisseur d’alliances » (Guth, 1998). Les rapprochements constituent une importante source d’avantage concurrentiel et contribuent pour une part grandissante à la performance globale des firmes (Noteboom, 1999). Les enjeux liés à cette forme de développement sont considérables. De nouvelles configurations d’acteurs apparaissent et modifient en profondeur les structures de fonctionnement socio-économiques. À des firmes aux contours précis, ayant une forte autonomie décisionnelle, se substituent des formes d’organisation interconnectées et imprécises (Urban, 1998). Les opérations de rapprochement remettent en cause les modes de fonctionnement « traditionnels » des entreprises et induisent de nouvelles exigences de gestion. 14 82 Les rapprochements peuvent être définis comme des accords à caractère stratégique noués entre au moins deux firmes indépendantes qui choisissent de mettre en commun tout ou partie de leurs ressources (technologiques, productives, commerciales, etc.) (Mayrhofer, 2002 ; Yoshino et Rangan, 1995). Ils couvrent à la fois les alliances coopératives et les fusions-acquisitions. Les alliances coopératives peuvent prendre la forme d’un accord contractuel, d’une participation financière minoritaire ou d’une société commune. Dans ce type de rapprochement, les partenaires partagent les coûts et les risques associés à l’opération envisagée tout en conservant leur indépendance (Doz et Hamel, 2000 ; Tayeb 2001). Les fusions-acquisitions conduisent à l’intégration des entités concernées et entraînent la perte d’indépendance pour au moins un des acteurs impliqués. Dans une fusion, les entreprises réunissent leur patrimoine pour former une nouvelle société ; dans une acquisition, une entreprise prend le contrôle d’une autre entité qu’elle intègre en son sein (Buckley et Ghauri, 2002 ; Sudarsanam 1995). De par leurs spécificités, les rapprochements soulèvent de nombreuses interrogations, tant pour les chercheurs que pour les praticiens. Depuis la parution de l’article de Borys et Jemison (1989, p. 235) qui considéraient les liaisons inter-firmes comme des « orphelins théoriques » , de nombreux auteurs ont tenté d’enrichir la compréhension de ces formes organisationnelles. À travers la mise en perspective de différentes contributions, cet article vise à améliorer la connaissance des rapprochements d’entreprises et à faciliter leur réalisation. L’auteur examine quatre courants théoriques qui sont fréquemment mobilisés pour expliquer le recours des entreprises aux rapprochements : l’économie des coûts de transaction, la théorie évolutionniste, l’économie industrielle et le modèle de dépendance des ressources. La première partie de l’article sera consacrée à l’analyse de l’économie des coûts de transaction et de la théorie évolutionniste, qui appréhendent les rapprochements dans une perspective de gestion de la firme (théories centrées sur la firme). Dans la seconde partie, l’économie industrielle et le modèle de dépendance des ressources, qui considèrent les rapprochements comme des outils de gestion de l’environnement des firmes (théories centrées sur les relations de la firme à son environnement), seront étudiés. 1. Les modèles théoriques centrés sur la firme L’économie des coûts de transaction et la théorie évolutionniste appartiennent au champ de la théorie de la firme. La vision adoptée n’est cependant pas identique : le modèle transactionnel considère la firme comme un noeud de contrats et met l’accent sur les relations d’échange, tandis que le modèle évolutionniste conçoit la firme comme un pôle de compétences et se focalise sur la notion d’apprentissage. 83 1.1 La théorie des coûts de transaction La théorie des coûts de transaction, qui s’inscrit dans le courant néo- institutionnaliste, s’attache à expliquer l’existence de différentes formes organisationnelles (ou structures de gouvernance) par la combinaison des coûts de transaction et des coûts de production. Les coûts de transaction désignent le prix du face à face entre deux agents économiques qui spécifient contractuellement la date et le lieu d’échange d’un bien particulier. Ils intègrent les ressources utilisées pour négocier, conclure et suivre le contrat qui porte sur le transfert des droits de propriété d’un individu à un autre ou d’une organisation à une autre (Joffre, 1999). Dans un article sur la nature de la firme, Coase (1937) postule que le marché et la firme constituent deux modes alternatifs de coordination des activités économiques. L’émergence de la firme est expliquée par les coûts de transaction qu’elle permet d’économiser par rapport à une organisation de la production par le marché. Coase (1937) montre que l’internalisation des transactions permet d’éviter les coûts engendrés par un recours au marché et donc au mécanisme des prix, mais qu’elle entraîne aussi des coûts d’organisation interne susceptibles d’augmenter avec la taille de la firme. Le choix entre coordination marchande et coordination interne dépend du coût d’une transaction supplémentaire par le marché et du coût d’organisation interne de la même transaction. Une firme atteint une taille optimale dès lors que « les coûts d’organisation de transactions supplémentaires en son sein deviennent égaux au coût de réalisation de cette même transaction par le biais d’un échange sur le marché, ou aux coûts d’organisation dans une autre entreprise » (Coase, 1987, p. 145). Les idées avancées par Coase sont reprises par Williamson qui spécifie les facteurs explicatifs des coûts de transaction. Le corpus théorique développé par Williamson (1975, 1985) est fondé sur deux hypothèses de comportement des agents économiques : (1) le principe de rationalité limitée et (2) l’opportunisme. Le concept de rationalité limitée - emprunté à H. Simon - désigne les limites des capacités et des connaissances des individus dans un environnement incertain et complexe. La rationalité limitée des agents a pour conséquence l’impossibilité d’établir des contrats exhaustifs. Les informations dont disposent les agents sont dès lors asymétriques. L’incomplétude des contrats est susceptible de conduire à des comportements opportunistes. Le risque d’opportunisme s’accentue dès lors que le nombre de participants au marché est faible et limite leur substituabilité. Les comportements opportunistes des acteurs peuvent se manifester à travers trois formes : l’aléa moral qui résulte d’une action menée par un agent décentralisé qui est ignorée par l’opérateur central, la sélection adverse qui découle d’une information cachée et donc d’une méconnaissance de la part d’une des parties et le hold-up qui désigne un comportement différent de ce qui avait été prévu initialement par les partenaires (Joffre, 1999). Les rapprochements d’entreprises : perspectives théoriques et managériales 14 84 La nature des transactions est appréhendée à partir de trois dimensions : (1) la spécificité des actifs, (2) l’incertitude et (3) la fréquence. Des actifs sont considérés comme spécifiques quand les investissements durables effectués pour supporter des transactions particulières ont une valeur inférieure dans d’autres emplois que dans l’usage particulier pour lequel ils ont été prévus. L’incertitude est imputable aux actions opportunistes des uploads/Finance/les-rapprochements-dentreprises-perspectives-theo.pdf
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- Publié le Apv 03, 2022
- Catégorie Business / Finance
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