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1 2 Introduction générale Le développement d’un pays est tributaire de sa perfo

1 2 Introduction générale Le développement d’un pays est tributaire de sa performance économique. Pour y parvenir, le pays a besoin de créer de la richesse et celle‐ci passe indubitablement par la création des entreprises. La perspective économique 2017 rédigée la Banque Africaine de Développement, l‘Organisation pour la Coopération et le Développement Economique et le Programme des Nations Unies pour le Développement sur l’entrepreneuriat et l’industrialisation de l’Afrique, montre à suffisance l’importance de l’entrepreneuriat dans la dynamique de développement socioéconomique. Qu’est‐ce que la création d’activité ou entreprise Créer une entreprise, c’est se mettre à son compte et devenir juridiquement indépendant. Une économie entrepreneuriale est une économie dynamique et innovatrice, c’est‐à‐dire qui expérimente de nouvelles idées, de nouveaux produits ou processus, ce qui lui permet de se renouveler. L’entrepreneuriat peut se définir comme une activité impliquant la découverte, l’évaluation et l’exploitation d’opportunités, dans le but d’introduire de nouveaux biens et services, de nouvelles structures d’organisation, de nouveaux marchés, processus, et matériaux, par des moyens qui, éventuellement, n’existaient pas auparavant (Pesqueux, 2012). L’évolution de la création d’activité dans notre contexte La période 2020‐2030 (Stratégie Nationale de Développement) constitue la mise en œuvre de la deuxième phase de la vision 2035 qui a pour objectif de faire du Cameroun, un pays émergent. Pour atteindre cet objectif, il convient de favoriser la croissance dans une perspective de transformation structurelle, de création d’emplois et réduction importante de la pauvreté. L’écosystème entrepreneurial camerounais est constitué à 99 % des Petites et Moyennes Entreprises (PME), très souvent familiales (INS, 2018). Les pouvoirs publics, dans le but de faciliter les formalités et les délais de création des entreprises, ont créée en 2010 les guichets uniques de création d’entreprises appelés Centre de Formalités de créations d’Entreprises (CFCE). Ainsi, on peut relever que 90792 PME ont été créées entre 2015 et 2019. Le rôle de la création d’activité dans le développement économique et social Les entreprises constituent de véritables moteurs pour la croissance, une source essentielle en termes de création d’emplois et de redistribution des richesses. Ainsi, le développement économique de l’Afrique voire du Cameroun, est dépendant des capacités entrepreneuriales et des politiques publiques mises en œuvre. La création d’activité est considérée comme un moyen permettant d’améliorer la compétitivité d’un pays, de favoriser la croissance économique et d’accroître les possibilités d’emplois. Le goût du risque et l’innovation La création d’entreprises est un exercice exposé aux risques tout comme elle repose sur le bonheur. Le succès dans la création d’entreprise, repose sur la motivation et les qualités du promoteur, mais aussi sur le caractère novateur de l’idée ou de l’opportunité qu’il espère développer. Une bonne idée n’est pas toujours synonyme d’une opportunité pour la création d’activité, car une idée sans marché potentiel et solvable ou ne satisfaisant pas à un besoin, n’a aucune importance. Une idée se présente comme une opportunité si elle répond à un besoin insatisfait ou mal satisfait. Pour minimiser les risques, le futur créateur doit analyser soigneusement le secteur d’activité dans lequel il veut s’engager et évaluer sérieusement l’opportunité. Un diagnostic est alors nécessaire pour pouvoir entreprendre. Notion d’entreprise ou d’entité Il n’est pas évident de définir de façon unilatérale l’entreprise. Dans la pratique, les entreprises revêtent plusieurs caractéristiques en termes de tailles, de formes juridiques diverses, de finalité et de secteurs d’activité. Ainsi, sa création peut être le fait d’une ou de plusieurs personnes physiques ou morales. D’après Balland et Bouvier (2008), l’entreprise est une entité multidimensionnelle, notamment économique, humaine et sociétale. Fondamentalement, la création d’entreprise n’est pas une science exacte. Toutefois, elle exige l’observation d’une certaine démarche. L’enjeu est de former des étudiants au projet numérique 3 avec une dimension entrepreneuriale dans un écosystème startup ou lab d’innovation dans la société. L’objectif de ce cours est de non seulement sensibiliser les étudiants à la création d’entreprise, mais aussi de leur fournir les connaissances nécessaires à la réalisation d’un business plan. Pour y parvenir, nous devons aborder la genèse du projet de création d’activité (chapitre 1) dans l’optique de cerner les différents contours du projet entrepreneurial et poser les jalons de l’esprit d’entreprendre (chapitre 2). La création d’entreprise est un domaine spécifique qu’il est nécessaire de comprendre à travers l’analyse de la faisabilité du projet d’activité (chapitre 3), caractéristique de la compréhension de l’environnement de l’activité. La création d’entreprise exige des choix lors de la mise en œuvre. C’est ainsi que le business model (chapitre 4) vient éclairer sur les possibilités de réaliser du profit qui s’offrent à la réalisation effective du projet. La conduite du projet suppose également sa mise en œuvre, ce qui est traité dans le cadre du montage juridique et fiscal (chapitre 5). Chapitre 1 : Genèse du projet de création d’une entreprise L’entrepreneuriat est devenu aujourd’hui un enjeu majeur pour la quasi‐totalité des pays. L’ensemble des avantages qu’il génère justifie énormément l’intérêt croissant qu’il suscite. Par ailleurs, en plus de sa contribution dans la création d’emploi, dans l’innovation et le renouvellement du tissu économique, l’entrepreneuriat peut présenter de l’intérêt pour les individus qui peuvent trouver dans des situations entrepreneuriales et plus particulièrement dans la création d’entreprise des sources de satisfaction. La création d’entreprises présente, comme toute œuvre humaine, des risques, des sacrifices, mais aussi des satisfactions. La réussite, elle, présente une démarche volontaire et consciente, qui privilégie l’essentiel et se base sur les fondements solides des entreprises performantes : la connaissance du contexte économique et social, du profil de l’entrepreneur et le passage d’une idée en opportunité d’affaires. Toute démarche de la création réussie, doit converger vers ce même but. 1. Contexte économique et social La création d’entreprise est devenue aujourd’hui la source de développement et de croissance. Elle se base sur deux éléments importants, l’entrepreneur et le milieu. Ce dernier devrait pouvoir relier ses comportements et ses actions à des besoins et des attentes exprimés par toutes les composantes de la société. L’individu qui veut entreprendre ne peut ignorer complètement les conséquences économiques de l’événement qu’il engendre, sa crédibilité sociale et le dispositif général dans lequel il va inscrire son action et puiser les ressources nécessaires. Il semble qu’il est plus facile d’entreprendre, si l’on connaît bien les spécificités culturelles, en la matière, du pays dans lequel on envisage de réaliser l’acte. L'entrepreneur a un rôle remarquable et essentiel dans l'évolution du système économique et social. Il est, souvent, à l'origine des innovations de rupture, il crée des entreprises, des emplois et participe au renouvellement et à la restructuration du tissu économique. L'entrepreneur est l'innovateur qui apporte la destruction créatrice au sens de Schumpeter (1935). Cette analyse a été précisément mis en valeur par Octave Gélinier (1978) qui insiste sur la nécessité des apports de 1' entrepreneur à l'économie : «Les pays, les professions, les entreprises qui innovent et se développent sont surtout ceux qui pratiquent l'entrepreneuriat ». Les statistiques de croissance économique, d'échanges internationaux, de brevets, licences et innovations pour les 40 dernières années établissent solidement ce point : il en coûte cher de se passer d'entrepreneurs ». Il s’agit alors d’apprécier l’apport des entrepreneurs à l’économie. Même si la création d'entreprise est une notion à plusieurs dimensions et que les entreprises nouvelles constituent un objet hétérogène (Bruyat, 1993), il reste néanmoins possible de préciser l'importance du phénomène, en prenant appui sur la situation camerounaise. L’écosystème 4 entrepreneurial camerounais est constitué à 99,8% des Petites et Moyennes Entreprises (PME). Ces structures demeurent donc un véritable moteur pour la croissance, une source essentielle en termes de création d’emplois et de redistribution des richesses. Mais les PMEESA font face à plusieurs difficultés, lesquelles constituent de véritables obstacles qui les empêchent de jouer le rôle qui est le leur. Nous pouvons distinguer trois phases dans le phénomène de création d'entreprise depuis 2010 au Cameroun. Entre 2013 et 2019, les créations affichent une tendance croissante de +6,4%. Durant la période 2016‐2017, on assiste à une réduction de l’ordre de ‐14,1%. En 2016, La hausse s’expliquerait d’une part par la mise sur pied de la BC‐PME en 2015 qui a apporté beaucoup d’espoirs en matière d’opportunités d’obtention de crédit auprès des chefs d’entreprise et également au nombre croissant des CFCE qui se sont étendus à huit régions du Cameroun. Quant à la baisse observée en 2017, elle serait liée à la perte d’engouement des entrepreneurs suite aux difficultés dont a connu la BC‐PME dans sa phase de démarrage. 2. Profil de l’entrepreneur Dans la pratique, il n’est évident de distinguer un entrepreneur d’un non‐entrepreneur à partir des traits caractéristiques discriminants. Il semble important de reconnaitre les différents profils. L'entrepreneur est généralement présenté, comme un innovateur, un organisateur et un leader, ou encore comme un individu doté de caractéristiques psychologiques uniques. a. Caractéristiques psychologiques uniques. L'entrepreneur est vu comme un individu possédant des caractéristiques psychologiques uniques (valeurs, attitudes, besoins) qui le guident. Il peut donc s'agir de valeurs (éthique, responsabilité, sens de l'engagement...), d'attitudes (prise de risques, d'initiatives, autonomie...) ou de besoins (indépendance, réalisation, reconnaissance...). L'entrepreneur est celui qui présente ces traits distinctifs et ces caractéristiques particulières. Il peut être utile, cependant, d'avoir une idée uploads/Finance/cours-creation-d-x27-entreprise-ie-2022.pdf