a) Utilitarisme : Chefs de file : J.S Mill, J.Bentham Concept moral central: la

a) Utilitarisme : Chefs de file : J.S Mill, J.Bentham Concept moral central: la valeur d’une action se mesure par ses seules conséquences qui priment sur tout le reste dont l’intention et les motifs qui la sous-tendent (conséquentialisme). Principe moral central (dit « principe d’utilité »): toute action doit être approuvée ou désavouée en fonction de sa tendance à augmenter ou à réduire le bonheur des parties affectées. Le bonheur s’entend comme maximisation du plaisir et réduction de la souffrance pour le plus grand nombre (identification stricte du bonheur et du plaisir !). Quant au calcul de l’utilité, il doit être impartial (plaisir et souffrance de tout agent sensible concerné doivent être pris indistinctement en considération). L'utilitarisme se conçoit comme un critère général de moralité pouvant et devant être appliqué tant aux actions individuelles qu'aux décisions politiques, économiques ou encore aux domaines sociaux ou judiciaires. Critiques : 1) mesurabilité des plaisirs & douleurs 2) imprévisibilité des conséquences 3) exigence d’impartialité dans le calcul des conséquences (dilemme du choix entre sa mère et le savant) 4) l’utilité sociale comme seul étalon de la justice 5) dérives de toutes sortes pouvant ayant pour dénominateur commun «la fin justifie les moyens» telles la tyrannie du plus grand nombre et l’idéologie libertarienne. Exemples actuels d’influence de l’utilitarisme : a) Triomphe de l’économisme (le CCB* s’invite de plus en plus dans la sphère politique et sociale pour juger du bien d’une politique et/ou une action) : rôle de l’enseignement dans une société, indice QALY en médecine, euthanasie, etc. b) L’incursion de la théorie « réhabilitionniste » (la réhabilitation des criminels est plus « utile » que la loi du talion i.e « œil pour œil et dent pour dent ») en droit pénal…ou la capacité de ressentir des plaisirs et des peines comme source de droit pour l’embryon humain (frontière légale pour l’avortement). Parenté avec la vision Shareholders du rôle de l’entreprise (M.Friedman : « La resp. sociale de l’entreprise est d’accroître ses profits ») Kantisme (une éthique des devoirs/ Déontologisme) b) Kantisme : Un déontologisme moniste (Vs déontologismes pluralistes) Concepts centraux : l’intention prime sur la conséquence. Plaisirs et douleurs, voire bonheur, n’ont rien à avoir avec la morale (bien souvent il faut combattre nos inclinaisons et notre propre intérêt pour être moral). L’Intention « pure » est non seulement désintéressée mais doit sacrifier toute sensibilité y compris la satisfaction de faire le bien (ou la notion d’eudémonisme chez les grecs qui concilie bonheur et vertu). Une action est moralement bonne si elle s'accomplit par pur respect du devoir sans considération pour un intérêt ou une satisfaction espérée. Principe moral central : Raison universelle (Vs autorité, tradition, ou une quelconque fin naturelle de l’être) débouche sur des règles morales universelles auxquelles la soumission est un « impératif catégorique ». Pour distinguer dans l’ordre moral ce qui relève de l’impératif catégorique (Vs impératif hypothétique), il faut appliquer : le « principe d’universalisation » (dit également de non-contradiction » ou son équivalent (selon Kant), le « principe du respect absolu de l’être humain». b) Kantisme : Critiques : déduction de toutes les obligations morales d’un seul et unique principe, rigorisme et rigidité du kantisme en font une morale aride et déshumanisée (dilemme du « juif en fuite » et statut de la prudence), le cœur (comme le dit Pascal) ou les sentiments (comme le dit Hume) nous apprennent bien plus sur la morale que la raison. Comment une action aux conséquences désastreuses peut-elle être bonne même si son intention est « pure » ? En cas de conflit entre deux principes, que faire (faut-il se rabattre sur les conséquences de l’acte ?). Exemples actuels : foisonnement des codes de déontologie, des chartes de bonne conduite et regain d’intérêt pour la RSE. Parenté avec la vision Stakeholders du rôle de l’entreprise (théorie des parties prenantes) c) Quand l’éthique de la vertu…. Chef de file : Aristote et sa notion de juste milieu ou de « médiété » Situation : Que faire quand l’application de règles « universelles », le recours aux théories normatives ou encore la prise en compte des finalités et des conséquences ne sont pas suffisantes pour régler notre conduite dans des situations problématiques (par ex : quand les règles sont, elles mêmes, en contradiction) ? Absence de principe moral central et pluralisme des situations : chercher d’abord à être exemplaire et à agir par vertu (comment vivre… et bien agir ?) et le reste viendra (que dois-je faire?). C’est l’éthique en pratique qui compte (mais comment l’acquérir ?). …croise l’Existentialisme (Chef de file : J.P Sartre) Concepts centraux : Authenticité, liberté et responsabilité (piliers existentialistes) priment sur les concepts théoriques (devoir, utilité.. c) L’éthique de la vertu et Existentialisme : Critiques : 1) par son relativisme (aucune règle n’est absolue), l’éthique de la vertu peut ouvrir la brèche à la mauvaise foi voire aboutir à des décisions antinomiques (par amour pour un proche, on pourrait tout aussi bien vouloir lui administrer une euthanasie que l’inverse). 2) le libre-arbitre (concept central de l’existentialisme) n’est qu’un leurre (l’homme n’est souvent que le « jouet » de déterminismes implacables). Transposition de l’existentialisme au management (G.Lipovetski): existence de trois paliers conceptuels « éthique facultative », « éthique absolue » et « éthique indéterminée ». Ce dernier palier relève du défi et de l’incertitude et interpelle, ce faisant, l’éthique et la conscience personnelles du manager. Exemples actuels : Affaire Kerviel et l’«impasse de la mauvaise foi» (notion sartrienne), nécessité pour le manager actuel de prendre en compte les spécificités individuelles et contextuelles avant d’agir par prudence et en toute responsabilité. Synthèse : Trois théories, trois intuitions morales fortes 1. Il faut tenir compte des conséquences d’un acte 2. Certains actes doivent être absolument interdits 3. Le contexte et l’éthique personnelle (les vertus morales) sont très importants. Il faut apprendre à reconnaître ces intuitions dans nos jugements moraux afin de les confronter avec les autres points de vue et de se justifier quand c’est nécessaire (ie presque tout le temps ne serait ce qu’auprès de soi-même par examen de conscience). Pourquoi l’éthique envahit-elle le monde de l’entreprise ? Les lois, la déontologie et la réglementation interne (chartes sur papier glacé, règlements intérieurs, codes de bonne gouvernance…) ne sont-ils pas suffisants ? (collectif Vs Individuel) Quelques clefs : méfaits de la mondialisation, crise des valeurs dans les sociétés « post-modernistes », montée en puissance d’un capitalisme financier débridé et dévoyé, déclin du consumérisme (crise d’un modèle : l’ «american way of life»), cassure entre le middle management et la Direction Générale… Perte repères et quête de sens (éthique comme socle et repère) On sait depuis Les Lois de Platon qu’il est impossible dans le travail législatif de prévoir toutes les situations et chaque situation dans son détail. Par ailleurs, on estime dans les démocraties modernes, qu’un certain nombre de décisions sont mieux prises par des professionnels dans certains secteurs et qu’il convient de les laisser apprécier et trancher les situations en leur donnant quelque latitude. Les réglementations, malgré leur utilité, ne remplaceront jamais la pratique et les convictions personnelles du manager. Rappelez-vous : « Ne pas compter sur l’entreprise pour éthique à votre place ». Post-modernité : caractérisée par le déclin des idéologies (ou des « métarécits » sur l’humanité tels l’«homme nouveau», l’«esprit universel»…) et déclin du Tout-politique (slogan soixante-huitard) et repli sur « son quant à soi » et sur l’accomplissement de soi Vs une Modernité obnubilée par l’histoire à accomplir où le groupe primait sur un individu prêt à se sacrifier pour des idéaux collectifs (patrie, projet politique, idéologie…) Contrairement au modèle industriel de la vieille Europe, l’«american way of life», est fondé sur le productivisme illimité et le triomphe du marketing : vendre n'importe quoi à n'importe qui. C’est la consommation addictive : « je consomme donc je suis ! ». Alain Tourraine : Une crise – notamment du genre actuel - se produit « quand un élément essentiel d'un système social se détache des autres ». A entendre ici, le capitalisme financier qui s’est détaché de l’économie sans avoir aucune fonction sociale autre que l’enrichissement des «banksters» et ceux qui tiennent les ficelles de l’«économie casino». S’appuyer sur une éthique solide permet d’avoir pour le manager vertueux ou soucieux de l’être, une « étoile du berger », repère indispensable pour mieux décider et agir sans forcément sacrifier ses valeurs sur l’autel de l’efficacité ou du profit. Les 3 piliers du développement durable :  Performance économique  Responsabilité Sociétale d’Entreprise (au-delà des directives et lois)  Protection de l’environnement (au-delà des directives et lois) Course au label RSE /notations extra-financières (Ex : Fondations à profusion, préservation de l’environnement, discrimination positive..) Affaire de convictions ou « Markéthique » ? Les meilleurs élèves en la matière : Eses ou individus ? « Paradoxe » intéressant mais attention de rêver que cela puisse dispenser les Etats de prendre des décisions qui s’imposent ou exempter les individus d’un minimum de responsabilité. Avant d’ «adhérer » à une démarche collective de uploads/Finance/ utilitarisme.pdf

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  • Publié le Oct 14, 2022
  • Catégorie Business / Finance
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