CONCOURS D’ENTREE A L’ECOLE DE 2020 TROISIEME CONCOURS 2ème épreuve d’admissibi

CONCOURS D’ENTREE A L’ECOLE DE 2020 TROISIEME CONCOURS 2ème épreuve d’admissibilité ECONOMIE (durée : cinq heures – coefficient 4) Une épreuve d’économie consistant en la rédaction d’une note d’analyse et de propositions à partir d’un dossier. L’épreuve vise à apprécier, à partir d’une mise en situation au sein d’une administration, l’aptitude du candidat à formuler un diagnostic économique s’appuyant sur les données statistiques figurant dans le dossier et, le cas échéant, sur des calculs simples, et à proposer des orientations argumentées de politique publique. Cette note d’analyse et de propositions suppose, outre des connaissances en microéconomie et macroéconomie et la capacité de les mobiliser pour analyser des situations concrètes, une aptitude à décrire les enchaînements économiques, à faire le lien entre les outils de l’économiste et les problèmes économiques et à construire des propositions de politiques publiques. La mise en situation comporte un contexte, un commanditaire, une motivation de la commande et une formulation de la question ou des questions auxquelles la note doit répondre de manière précise, sans emprunter la forme d’une dissertation. Le candidat doit appréhender la problématique au regard des concepts et outils économiques, analyser les propositions figurant éventuellement dans le dossier et les compléter au besoin par des recommandations élaborées à partir de ses connaissances et réflexions personnelles. Les propositions doivent mettre en évidence les avantages et les inconvénients des différentes options envisageables. La dimension historique, la dimension comparative et les enjeux européens doivent apparaître chaque fois que nécessaire. Ce dossier ne dépasse pas vingt-cinq pages. SUJET Dans le contexte de la crise sanitaire de la covid-19, Monsieur le Président de la République a annoncé le 31 mars 2020 « notre priorité, aujourd’hui, c’est de produire davantage en France ». Vous êtes chef(fe) de bureau au sein de la Direction Générale du Trésor, dans le Service des Politiques Publiques, et il vous est demandé de présenter lors de la prochaine réunion interne une note sur la ré- industrialisation. A partir de ces documents et en mobilisant vos propres connaissances théoriques et pratiques sur cette question, vous dresserez un constat sur les limites, déjà connues et nouvelles, du commerce international mises en évidence par la crise sanitaire puis vous formulerez des préconisations pour trouver un nouvel équilibre entre la politique commerciale et les enjeux sanitaires et de développement durable. « Reproductions effectuées par l’ENA avec l’autorisation du CFC (20, rue des Grands Augustins – 75006 PARIS) » Documents joints Pages 1. « Quelle voie pour une économie soutenable ? », France Stratégie, www.strategie.gouv.fr, 2020 1 à 6 2. « Mieux investir pour la France », rapport annuel sur l’état de la France, Patricia Blancard et Françoise Vilain, avis du CESE, www.lecese.fr, juin 2018 (extraits) 7 et 8 3. « Quelles interdépendances et quelles formes d’autonomie à différentes échelles ? », France Stratégie, www.strategie.gouv.fr, 2020 9 à 14 4. « Vers une ré-industrialisation heureuse ? – Courrier des maires», Hugo Soutra, www.courrierdesmaires.fr, 2020 15 et 16 5. « Politique industrielle : que fait l'Union européenne ? », synthèse du 11 mars 2020, Vincent Lequeux et Barthélémy Gaillard, www.touteleurope.eu 17 à 20 Liste des sigles : ADEME : Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie BM : Banque mondiale BPI : Banque publique d'investissement CESE : Conseil économique, social et environnemental CNAM : Conservatoire national des arts et métiers COP : Conférence des parties CSP+ : Catégories socioprofessionnelles supérieures comprenant les chefs d'entreprise, les professions libérales, les professions à plus fort revenu du secteur privé (cadres, ingénieurs, chercheurs, etc.) ainsi que l'ensemble des fonctionnaires de catégorie A. INSEE : Institut national de la statistique et des études économiques OCDE : Organisation de coopération et de développement économiques OIT : Organisation internationale du travail OMC : Organisation mondiale du commerce OMS : Organisation mondiale de la santé PIA : Programme des investissements d’avenir PIB : Produit intérieur brut PME : Petites et moyennes entreprises R&D : Recherche et développement RSE : Responsabilité sociétale des entreprises UE : Union européenne Document n° 1 « Quelle voie pour une économie soutenable ? », France Stratégie, www.strategie.gouv.fr, 2020 À l’occasion de la crise que provoque la pandémie du Covid-19, il nous paraît essentiel de nous interroger sur la reprise de l'activité dans une perspective de soutenabilité environnementale, sociale, économique et démocratique de notre modèle de développement. L’appel à contribution vise à identifier les mesures structurantes intégrant cette dimension systémique et privilégiant une vision transdisciplinaire, qui devront être engagées à court terme mais en intégrant le long terme. Cet appel s’articule avec le programme du séminaire « Soutenabilités ». I. La crise n’a pas de précédent Dans son origine et les mécanismes à l’œuvre La crise économique provoquée par la pandémie de Covid-19 est fondamentalement différente des crises économiques de 2008 ou 1929. Ces deux dernières étaient des crises financières qui se sont étendues à l’économie réelle, résultats du déroulement de cycles endogènes au système économique ; la crise actuelle constitue un ralentissement de l’économie réelle provoqué par un facteur a priori extérieur au système économique. Elle est caractérisée par l’arrêt des trois déterminants fondamentaux de l’activité économique : la production (les chaînes de valeurs mondiales ralentissent ou sont interrompues), la consommation (en raison du confinement des populations) et l’investissement (en raison de l’incertitude et de l’arrêt des productions), et cela pour une durée encore incertaine. En ce sens elle se rapproche d’une économie de guerre, mais elle n’y est pas identique puisqu’elle n’engendre pas autant de destructions. Elle n’est pas non plus comparable aux épisodes de grandes épidémies comme la grippe espagnole, dans la mesure où les flux internationaux de personnes sont désormais tels que cette pandémie s’est répandue très rapidement sur la quasi-totalité de la planète. Cette combinaison de blocages simultanés à l’échelle mondiale est inédite. Dans sa dynamique et son ampleur Aussi, le choc est beaucoup plus rapide que celui des crises financières de 2007-2009 ou de 1929 puisqu’au cours de ces dernières, les ralentissements économiques se sont réalisés progressivement au fil des réactions en chaîne successives1 tandis que pour celle-ci le ralentissement est directement provoqué par l’arrêt brutal d’une grande part de l’activité. La violence du choc est d’autant plus forte que cette mise à l’arrêt forcée s’est généralisée très rapidement à travers le monde2. Alors que pour les crises précédentes l’effondrement des marchés, les crédits gelés, les faillites massives, la contraction du PIB et l’escalade du taux de chômage, se sont étalés sur plusieurs trimestres au moins, la crise actuelle a, en quelques semaines, généré une récession au niveau mondial d’une ampleur qui est probablement inégalée. Les estimations actuelles prévoient au deuxième trimestre 2020 une baisse ponctuelle du PIB de l’ordre de 30 % dans la zone euro, soit une baisse comparable à la chute du commerce et de la production industrielle entre 1929 et 19323. L’OCDE estimait en mars que chaque mois de confinement entraînerait une perte de 2 points de pourcentage dans la croissance du PIB annuel4. Plus récemment l’Insee estime cette perte à 3 points de PIB par mois de confinement pour la France5. Le gouvernement français a révisé le 15 avril sa prévision de croissance 2020 à - 8 %, qui inclut l’impact d’un déconfinement progressif6. Selon l’agence Bloomberg7, la crise actuelle pourrait coûter au niveau mondial 2 700 milliards de dollars, ce qui équivaut à 3 points de PIB annuel. - 1 - La résorption de la crise en sera-t-elle pour autant plus compliquée que pour les crises précédentes ? L’ampleur et la rapidité de cette crise ne présagent toutefois pas nécessairement de la difficulté à en sortir. De nombreux facteurs de risques et d’éléments favorables jouent dans des sens opposés et rendent tout pronostic particulièrement hasardeux. D’un côté le fait que le blocage soit lié à un facteur a priori extérieur à la sphère économique peut laisser penser que l’économie pourrait repartir très vite une fois le problème sanitaire réglé, d’autant que la crise financière de 2008 a conduit à renforcer un certain nombre de filets de sécurité et à flexibiliser certains moyens d’intervention (au niveau notamment du Mécanisme européen de stabilité et de la Banque centrale européenne). De l’autre, cet arrêt pourrait laisser des cicatrices plus ou moins profondes selon sa durée et la nature des mesures qui auront été mises en place : dans le secteur privé, les multiples problèmes de trésorerie perdureront au-delà de la période de confinement, et se transformeront pour certaines entreprises en problèmes de solvabilité, les impacts pouvant être très différents selon les branches d’activité (tourisme, construction, agroalimentaire…) ; la crise pourrait révéler la surévaluation de certains actifs ; enfin le contexte des taux d’intérêts déjà faibles et les niveaux de dépenses publiques contraignent fortement les marges de manœuvre des puissances publiques pour agir. II. La gestion conjoncturelle de la crise appelle à des mesures multiples, rapides, de grande ampleur et coordonnées L’une des leçons des précédentes crises qui s’appliquent à la crise actuelle est que, dans de telles situations, il faut agir vite et de manière coordonnée. Un certain nombre d’actions ont été mises uploads/Finance/ tc-economie.pdf

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  • Publié le Nov 10, 2021
  • Catégorie Business / Finance
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