Partie I – Chapitre 3 : Les différentes formes d’organisation économique et soc
Partie I – Chapitre 3 : Les différentes formes d’organisation économique et sociale Introduction : On marque la différence entre un système et une organisation (ou un régime) économique) Un système est un modèle structuré et cohérent, autrement dit une représentation abstraite d’une situation économique réelle. Un système d’organisation économique est défini par : la manière dont les hommes s’organisent pour produire, consommer et répartir les richesses la nature des rapports qu’ils entretiennent dans les différents actes économiques de production, de consommation et de répartition. Une organisation économique ou régime économique renvoie à l’application pratique du système mis en œuvre. Ainsi, il existe différentes ormes d’organisation économique aux logiques de fonctionnement opposées : le capitalisme et le communisme. I. Un ou des systèmes capitalistes ? A. Les composantes systémiques du capitalisme Le capitalisme en tant qu’idéal-type est un système articulant des traits spécifiques : les formes concrètes du capitalisme sont le produit d’une longue évolution et sont manifestées de manière différente dans le temps et l’espace. Idéal-type (Fiche) : Ce concept est forgé par Max Weber. Il désigne une représentation modélisée, « stylisée », d’une réalité sociale donnée (phénomène religieux, stade du capitalisme, organisation bureaucratique…). On obtient un tel « idéal-type » en accentuant délibérément les traits les plus significatifs selon le point de vue adopté (le but de la recherche, le rapport aux valeurs). NB : Le qualificatif « idéal » n’a pas de contenu normatif, mais renvoie seulement à la pureté conceptuelle de la construction (qui relève du monde des idées, pas de la réalité). Il ne s’agit pas de reproduire la complexité du réel, fût-elle simplifiée, mais de fournir une perspective cohérente, une réalité singulière. On revient ultérieurement sur ce concept pour comprendre ce qu’est l’idéal-type de l’entrepreneur capitaliste conceptualisé par Max Weber dans L’Éthique protestante (1905). 1. L’idéologie libérale • Principes Le libéralisme est né au XVIIIe siècle. Son principe fondamental repose sur la liberté individuelle, c’est-à-dire l’autonomie et la libre initiative des individus dans l’organisation de leur existence. C’est un terme polysémique, qui désigne à la fois : - l’économie de marché, entre initiative privée et libre concurrence - la garantie problématique par la loi des libertés individuelles au sein de la cité (pourquoi « problématique » ?) - une vision du monde essentiellement dynamique et perfectible (dimension philosophique de la notion sur laquelle je m’attarderai moins). Sur le plan économique, les conceptions libérales sont attachées à: - la liberté de la propriété privée, - la libre concurrence, - la liberté du travail. Le libéralisme favorise l’expansion du capitalisme au XIXe siècle, il est le cadre de la croissance économique et permet le développement du capital et de la grande entreprise. Mais libéralisme et capitalisme ne sont pas synonymes : le libéralisme n’est pas un système économique mais un modèle de fonctionnement et de régulation. Le capitalisme peut être plus ou moins libéral. http://sites.radiofrance.fr/chaines/France- culture/emissions/chemins/archives.php Fiche : Il faut relire Adam Smith ! Cet homme n’est pas celui que vous croyez. L’utilitarisme : courant de pensée dû à un philosophe anglais Jeremy Bentham (1748-1832) fondé sur le fait que le comportement et le choix des individus sont rationnels, ils résultent d’un calcul visant à maximiser la quantité de plaisir et à minimiser la quantité de peine. Le bonheur étant défini ici comme la différence entre les plaisirs et les peines. Dans la théorie utilitariste, les individus recherchent leur bonheur qui passe par la maximisation d’un intérêt matériel. Il en découle le principe de l’Homo oeconomicus : les choix résultent du souci de tirer le meilleur parti des ressources dont un individu dispose. Ces choix sont donc cohérents et hiérarchisés. Notons que sur ce point, Bentham ne fait pas l’unanimité. Ainsi, pour Adam Smith, les hommes ne sont pas rationnels : pour Smith, ce sont les passions qui mènent les hommes. • Structures La structure juridique fondamentale du capitalisme est la propriété privée des moyens de production. Le capital est propriété privée, c’est-à-dire d’individus, de particuliers. La production s’effectue dans des entreprises privées et non publiques. Les entreprises peuvent être individuelles (propriété d’une seule personne) ou des sociétés, par actions par exemple. Au niveau des structures techniques : le capitalisme repose sur le machinisme, c’est-à-dire l’utilisation de machines et de nouvelles technologies issues de la recherche. Cette mécanisation a pour conséquence une division accentuée du travail (la fameuse « manufacture d’épingles » d’Adam Smith), la volonté d’accroissement de la productivité et d’élargissement des marchés. Fiche : « Raisonner sur les épingles : l’exemple d’Adam Smith sur la division du travail • Rôle de l’Etat Dans le libéralisme économique, le rôle de l’Etat et son action économique sont limités. L’Etat ne doit pas intervenir car il perturbe les mécanismes du marché. Par exemple, les prix se fixent sur le marché en fonction des décisions des agents économiques. Pourtant, des économistes libéraux reconnaissent la nécessité d’un Etat-gendarme qui s’occupe seulement des fonctions régaliennes : défense, justice, police. Pour d’autres, l’Etat est obligé, au contraire, d’intervenir quand le marché est défaillant ou impuissant comme la production de biens collectifs. Les effets externes sont les conséquences positives ou négatives de l’activité d’un agent économique sur d’autres agents économiques, qui ne sont pas pris en compte par le système des prix ou le marché. → Exemple d’effets externes positifs : l’éduction qui a un coût mais qui permet aux salariés d’être plus productifs car plus instruits. → Exemple d’effets externes négatifs : la pollution engendrée par une entreprise de transport routier. Or, dans la théorie néoclassique, on ne tient pas compte des effets externes. 2. La régulation du capitalisme par les mécanismes du marché Le fonctionnement du système capitaliste repose sur le marché, c’est un système d’économie de marché. Théoriquement, la régulation par le marché fonctionne à condition que la concurrence soit pure et parfaite. La concurrence est une situation de compétition, de confrontation déclarée ou possible entre un nombre plus ou moins élevé de vendeurs et d’acheteurs. Dans une situation de concurrence pure et parfaite, la fixation d’un prix d’équilibre de marché repose sur le jeu de la loi de l’offre et de la demande. Les demandeurs, supposés rationnels, déterminent les quantités qu’ils désirent acheter en tenant compte du prix auquel ils peuvent se procurer la marchandise recherchée. La fonction de demande est une fonction décroissante des prix. La fonction d’offre est une fonction croissante des prix. L’intersection des fonctions d’offre et de demande constitue le prix d’équilibre du marché qui est supposé garantir la meilleure satisfaction des intérêts des offreurs et des demandeurs. L’information et le jeu libre de l’initiative individuelle doit assurer l’autorégulation du système (« main invisible ») qui fait coïncider satisfaction personnelle et intérêt général. Fiche : Loi de l’offre et de la demande et équilibre du marché B. Evolution historique et diversité des capitalismes 1. L’économie avant le capitalisme La réflexion sur les problèmes économiques, les questions économiques, est ancienne. On trouve des remarques économiques dans la Bible ou chez Aristote. Mais, pendant longtemps, cette réflexion reste subordonnée à des principes moraux, éthiques ou religieux, les valeurs les plus importantes étant religieuses et morales. Certaines pratiques sont interdites car réprouvées moralement (le prêt à intérêt). L’économie n’existe pas comme discipline autonome car d’autres principes priment. Pour les philosophes grecs comme pour les économistes du Moyen Age, l’économique restait soumise à de grands desseins éthiques. Les uns et les autres n’ont pas cherché à expliquer les phénomènes économiques mais se sont efforcés d’élaborer un ensemble de conseils et de règles morales relatives à la vie économique inspirés par un idéal de modération dans la recherche de la richesse. Cet idéal fut emporté par les profondes transformations qui, au 16ième siècle, résultèrent des grandes découvertes et du mouvement de réforme générale de la vie économique et sociale qui s’ensuivit. Ainsi cesse la subordination de l’Economique à l’Ethique (sources : Economie contemporaine, Tome 1, Denise Flouzat, PUF) • Les Grecs ont-ils inventé le capitalisme ? - L’école socratique : composée de philosophes ayant suivi l’enseignement de Socrate (470-399 av JC) comme Xénophon, Platon, Aristote. Ces philosophes ont surtout une réflexion politique (portant sur la vie de la cité : polis), sur les affaires publiques, le pouvoir, la justice et les questions de prospérité des cités et de distributions des richesses. Xénophon (426 – 354 av JC) écrit L’économique et les Revenus : le mot économie vient du grec : oikos (la maison) et nomos (l’administration) : économie désigne donc au début uniquement les règles de gestion domestique. Ces ouvrages mettent en avant le rôle fondamental de l’agriculture dans la production de richesse et montrent que presque tous les produits consommés en sont issus. Xénophon met en valeur le rôle de l’épargne mais sans la relier explicitement à l’investissement ni à la croissance. Dans les Revenus, il analyse les ressources de l’Attique et propose d’exploiter plus intensément les mines d’argent du Laurion et d’augmenter l’activité du port d’Athènes, le Pirée (premières analyses en termes de flux). Les réflexions de Platon (428-348 av JC) s’écartent de la vie matérielle et uploads/Finance/ partie-i-chapitre-3-differentes-systemes-d-x27-organisation-eco.pdf
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- Publié le Nov 22, 2022
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