1 CONFERENCE INTERNATIONALE SUR LE FRANC CFA LIEGE LE 11 FRVRIER 2017 Par le Dr

1 CONFERENCE INTERNATIONALE SUR LE FRANC CFA LIEGE LE 11 FRVRIER 2017 Par le Dr DONMELLO Ahoua 1939, par une guerre éclair, l’Allemagne nazie occupe la moitié de la France qui s’étendra ensuite à la totalité du territoire français et fait main basse sur le franc français et l’économie française. Le franc CFA (Franc des Colonies Françaises d’Afrique) naît officieusement pour les colonies françaises et servira de fonds souverains pour DEGAULLE exilé en Angleterre pendant toute la période de guerre. 1942, avec le FCFA, De Gaulle, fait réquisitionner les matières premières à vil prix dans les colonies d’Afrique et les vend à prix d’or en Angleterre et aux USA. Les ressources engrangées permettront de financer l’effort de Guerre de la France Libre dont la capitale passe de Paris à Brazzaville. Cette réquisition s’étend aux jeunes africains valides pour se rendre sans visa sur les théâtres d’opération en Afrique du Nord puis en Europe et servir de boucliers humains. Après avoir libérer la France, sur ordre de De Gaulle, l’armée française fût blanchie avec des héros n’ayant livré aucun combat pour défiler à Paris devant les officiels. Certains soldats Africains serons regroupés à Toulon et réexpédiés à Thiaroye au Sénégal avec pour seule récompense la fusillade et des médailles. Ils ont ainsi été écartés et enterrés dans les sous-sols de l’histoire pour éviter qu’ils rentrent dans l’histoire glorieuse de la France. Leur commandant, le Général LECLERC eu droit à tous les honneurs et est rentré dans l’histoire sans ses soldats. Le 26 Décembre 1945, le franc CFA sort de la clandestinité et naît officiellement pour financer l’effort de reconstruction d’une France sortie très abîmée de la guerre. Le 19 septembre 1946, le député HOUPHOUET BOIGNY, affirmait, lors des premières discussions sur la constitution de la communauté franco-africaine au palais BOURBON en France : « La France n’a aucun intérêt à nous laisser dans les bras de la misère et de la pauvreté » Le 28 septembre 1958, Félix HOUPHOUET BOIGNY, ministre d’État de la République Française, vote la constitution de la Communauté Franco-africaine instituant une fédération entre la France et ses colonies. La Constitution de 1958 est donc un déni de souveraineté pour les colonies dans les domaines de souveraineté traditionnelle que sont la défense, la monnaie, l’éducation, la diplomatie, la sécurité, les matières premières. En 1959, les pays d’Afrique de l’Ouest s’associent au sein de la BCEAO (Banque Centrale des États d’Afrique de l’Ouest) et ceux de l’Afrique centrale s’associeront au sein de la BCEAC. Les quatre (4) principes de la coopération monétaire entre la France et les États membres de la zone Franc ont épousé l’esprit de la fédération, à savoir la mise en commun des ressources financières depuis cette date jusqu’à ce jour :  La garantie du Trésor français à la convertibilité en euros des monnaies émises par les trois instituts d´émission de la zone ;  La fixité des parités entre l’euro et le franc CFA ; 2  La liberté des transferts au sein de chaque sous-ensemble ;  La centralisation des réserves de change. Les indépendances de 1960 ont conservé l’esprit et la lettre de la communauté franco-africaine avec la ferme conviction que « La France n’a aucun intérêt à nous laisser dans les bras de la misère et de la pauvreté ». Toutefois, la foi du Père de la françafrique avait un prix. Car, en contrepartie de ces principes et de cette profession de foi, les banques centrales de la zone Franc sont tenues de déposer une partie de leurs réserves de change (65%, révisée à 50% en 1999) auprès du Trésor français sur un compte d’opérations. Le fonctionnement du compte d’opérations a été formalisé par des conventions successives entre les autorités françaises et les représentants des banques centrales de la Zone franc. Le compte reçoit des dépôts à vue ou à terme en provenance des pays de la zone. La France place ces ressources qui rapportent des intérêts par des opérations de crédit (en partie à l’Afrique). Une partie des intérêts sert à rémunérer le compte d’opérations et l’autre partie est à la discrétion du pouvoir français que l’on retrouvera sous forme d’aides diverses (Ministère de la coopération, assistance militaire au pouvoir ou aux rebelles, Banque Mondiale, FMI, AFD, UE-ACP, UA, BAD, CEDEAO, etc.). Par rapport au compte d’opérations, le trésor français fonctionne donc comme la vraie banque centrale avec des agences que sont la BCEAO et la BCEAC et comme une banque d’investissement actionnaire principale de l’AFD (agence française de développement), de la FED (Fond Européen de développement. La confiscation systématique de 50% des avoirs extérieurs des anciennes colonies par le Trésor français et le libre transfert des avoirs des opérateurs économiques des anciennes colonies vers la France favorisé par le code d’investissement qui exonère d'impôts les bénéfices des multinationales, réduisent de manière drastique l’épargne publique et privée. Cette confiscation institutionnelle et systématique de l’épargne oblige les anciennes colonies à emprunter leurs propres ressources ainsi confisquées. A titre d’exemple, le rapport annuel de la Banque de France sur les comptes de la BCEAO indique pour l’année 2010 (en milliards de FCFA) : - Compte d’opérations : 3 048. 978 FCFA Les pays du moyen orient et les pays émergents ont financé leur développement avec leurs réserves en devises qui constituaient l’essentiel des fonds souverains. A titre indicatif les fonds souverains de quelques pays arabes constitués par les devises issues d’un seul produit donnent une idée du manque à gagner par les adeptes du FCFA pour le financement du développement de l’Afrique.  Abu Dhabi Investment Authority (ADIA), avec plus de 600 milliards de dollars d'actifs sous gestion, l’équivalent de plus de 100 fois le compte d’opération des pays de la CEDEAO.  Le fonds souverain d’Arabie Saoudite, SAMA Foreign Holdings avec 533 milliards de dollars  Qatar Investment Authority avec plus de 100 milliards de dollars d’actifs  Libyan Investment Authority sous Kadhafi 65 milliards de dollars d’actifs  Le revenue Regulation funds d’Algerie avec 57 milliards d’actifs 3  Oil Stabilisation Fund d’IRAN, 23 milliards de dollars d’actifs Voilà ce qu’a fait un seul produit dans tous ces pays qui gèrent eux-mêmes leur devise. En Afrique, le cas du BOTSWANA, le pays le plus développé d’Afrique au point de vue de l’indice de développement humain, détient un fonds souverain de 7 milliards de dollars c’est-à-dire plus de 5000 milliards de FCFA. C’est le seul pays d’Afrique noir ayant échappé aux plans d’ajustement structurel. L’Afrique avec ses énormes richesses en matières premières exploitées au quotidien n’a pas besoin d’aide mais de souveraineté monétaire. Le sous-développement de l’Afrique francophone, n’a donc pas d’autres causes que l’absence de souveraineté. Cette absence de souveraineté des pays d’Afrique francophone fait de ces pays les bases arrières pour la déstabilisation des pays d’Afrique dans le cadre des accords UE-ACP. En 1957 lors des négociations du traité de Rome qui crée la CEE, De Gaulle obtient la création de la DG VIII, une direction Générale de la commission Européenne chargée de gérer les fonds Européens pour la mise en valeur des territoires coloniaux en vue d’un égal accès de l’économie européenne aux matières premières africaines. Cette direction était majoritairement sous contrôle de fonctionnaires français pour éviter toute ingérence des autres membres de la CEE dans le pré-carré français mais profiter du pré-carré Belge et des autres pays africains adhérents aux accords CEE-ACP. L’éviction de l’Allemagne du continent africain à la fin de la deuxième guerre, faisait de la France, de l’Angleterre et de la Belgique les seuls maîtres du continent et les intermédiaires obligés des autres membres de la CEE pour l'exploitation des ressources en matières premières africaines. Après le refus de l’Angleterre d’adhérer à la CEE, La France assure le tutorat de l’Afrique et prend une ascendance diplomatique en Europe et sur la scène internationale. La France représente ainsi le continent Africain et a l’initiative des résolutions à l’ONU pour le compte des États africains. L’épuisement des matières premières en Europe et le besoin de nouvelles ressources ainsi que des matières premières typiquement tropicales (coton, hévéa, palmier à huile, cacao, café, fruits tropicaux, etc.) imposent une alliance entre l’Afrique et une Europe sous perfusion du plan Marshall que De Gaulle considérait comme un moyen de chantage pour mettre l’Europe sous la coupe de l’arme nucléaire américaine mais imposera aux africains ce qu’il a refusé des américains. Après les indépendances, pour éviter la contagion de « l’Afrexit » de l’Algérie, de l’Egypte, du Ghana et de la Guinée, et avant la convention de Yaoundé en 1963 qui prolonge l’alliance CEE-ACP (Afrique Caraïbes Pacifique) en les contextualisant, De Gaulle s’empresse de donner une forme juridique à la réquisition économique de l’Afrique pour assurer le maintien de l’économie coloniale de guerre sous surveillance de l’armée française dans ses ex-colonies. C’était la signature des accords de coopération militaro-économico-financiers en 1961 qui fondent la françafrique pour financer la reconstruction de la France et contraindre les chefs d’États africains au respect de ses accords par le maintien de l’armée française sur leur uploads/Finance/ le-franc-cfa-expose-de-don-mello.pdf

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  • Publié le Fev 24, 2022
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