Les firmes multinationales Plan : I – FMN et Investissements directs à l’étrang
Les firmes multinationales Plan : I – FMN et Investissements directs à l’étranger A- Définition des FMN B- Définition des IDE II – L’évolution des investissements directs depuis la fin du 19ème siècle A- Des FMN tournées vers les PVD jusqu’en 1945 B- La suprématie américaine d’après-guerre C- L’essor des IDE et le chassé croisé américano-nippon des années 1970 et 1980 D- La montée des pays émergents à partir des années 1990 E- Le cas de la France III – Les déterminants de la multinationalisation des firmes A- La possession d’un avantage spécifique B- L’intérêt de l’internalisation C- Le choix de la localisation IV – L’impact des firmes multinationales A- IDE et commerce international : complémentarité ou substituabilité ? B- IDE et emploi : l’impact des délocalisations C- Les autres effets V – La politique des Etats face aux FMN A- Les politiques de réglementation des IDE B- La libéralisation progressive des IDE C- Le retour du patriotisme économique VI – La globalisation : réalités et limites A- La tendance à la globalisation des firmes B- Une globalisation à nuancer Bibliographie : ANDREFF Wladimir, Les multinationales globales, La découverte, 1996. BERGER Suzanne, Made in Monde, Le Seuil, 2006. HATEM Fabrice, Les multinationales en l’an 2000, Economica, 1995. MUCCHIELLI Jean-Louis, Multinationales et mondialisation, Seuil, 1998. REICH Robert, L’économie mondialisée, Dunod, 1993. Chronologie : 1893 : Dunlop (GB) s’installe aux USA 1908 : Ford produit des voitures en GB 1965 : le Mexique encourage l’implantation des « maquiladoras » 1960 : Hymer développe la notion d’avantages spécifiques 1968 : Publication de l’ouvrage Le défi américain par Jean-Jacques Servan-Schreiber 1973 : nationalisation des actifs d’ITT au Chili par Allende 1977 : quotas américains sur les téléviseurs japonais 1979 : quotas américains sur les téléviseurs des NPIA 1984 : accident de Bhopal en Inde (2 000 morts) 1989 : Michelin rachète Uniroyal-Goodrich 1992 : Ouverture d’Euro-Disneyland à Marne-la-Vallée 1993 : publication du rapport Arthuis sur les effets négatifs des délocalisations 1995 : implantation de Renault, Mercedes, Ford et GM au Brésil 1998 : échec des négociations sur l’AMI (Accord Multinational sur l’Investissement) 2001 : la première Yaris sort de l’usine TOYOTA de Valenciennes Citations : Au lieu d’être vu comme un rival, le capital étranger doit être considéré comme un auxiliaire très précieux, car il permet une plus grande quantité de travail productif et d’entreprises efficaces. Alexander Hamilton, 1791, dans un rapport adressé au Congrès américain Ce qui est bon pour General Motors est bon pour l'Amérique Charles Wilson, PDG du groupe, 1953. L’entreprise privée étrangère, du fait du transfert officiel ou clandestin de la plus grande partie de ses profits, n’a pas d’effet accélérateur et n’intervient pas ou que fort peu dans le processus de développement cumulatif du pays où elle travaille, mais elle ne s’intègre pas non plus, ou très exceptionnellement, dans le plan de développement du pays d’accueil, elle est en règle générale et sous tous ses aspects une « concession » étrangère dans ce pays. Pierre Jalée, Le pillage du tiers monde, 1965, p. 90. Ce n’est pas parce que les firmes multinationales investissent en Afrique que cette dernière est sous développée, c’est au contraire parce qu’elles n’y sont pas assez présentes ! Arghiri Emmanuel, Technologies appropriées ou technologie sous-développées, 1982. La transnationalisation des firmes est certainement la principale cause de la décomposition du politique, c'est-à-dire de l’affaiblissement de l’Etat-nation et de la déliquescence de la citoyenneté. Serge Latouche, Comment peut-on être anticapitaliste ?, revue du MAUSS, 1997. Il importe que des mesures soient rapidement prises pour montrer que la France reste accueillante aux investisseurs étrangers,' [Plus loin :] ' la part des non-résidents, dans la capitalisation boursière française, fait l'objet, désormais, d'une prise de conscience collective : celle de la faiblesse de l'assise domestique du capital de nos entreprises. Rapport au Premier Ministre sur l’attractivité du territoire français, juillet 2001. En France, l’entreprise ne suscite des élans de tendresse qu’à deux moments de sa vie : quand elle meurt ou quand elle va être rachetée par un étranger. Denis Kessler, Université d’été du Medef, 2005. La globalisation est préférable à la mondialisation ou à l’échange international et celui-ci est préférable à l’autarcie. Bertrand Lemennicier La morale face à l’économie, 2005, p. 266. Que l’on délocalise pour vendre sur d’autres marchés, je suis prêt à le comprendre. Mais que l’on délocalise pour fabriquer à l’extérieur des voitures qu’on vendra en France, je ne suis pas d’accord. Nicolas Sarkozy, Interview dans le Figaro Magazine, 12 mars 2010. La théorie ancienne du commerce international ne prenait en compte que les nations, en négligeant la place des firmes. Or ce sont évidemment celles-ci qui effectuent l’essentiel des relations économiques entre les territoires, soit en exportant, soit en produisant à l’étranger. Généralement, pour les entreprises, l’exportation précède la production à l’étranger. Le professeur Perlmutter prévoyait au début des années 1970 que 80% des actifs industriels mondiaux seraient détenus par 200 à 300 FMN dès 1985. Et les pronostics les plus inquiétants circulaient sur ces entreprises apatrides, déplaçant leurs capitaux en fonction d’intérêts plus ou moins avouables. Or la part des investissements industriels détenue par les 300 plus grandes FMN ne dépasse pas 25%. De plus, la multinationalisation s’ouvre largement à de nouveaux pays et de nouvelles firmes. Dans son édition 2007 du Rapport mondial sur l’investissement, la CNUCED recensait 78 400 FMN (contre 7 000 à la fin des années 1960) s’appuyant sur plus de 780 000 filiales étrangères ; elles employaient 57 millions de personnes, représentent 25% de la production mondiale. Les filiales étrangères représentent 10% du PIB mondial et un tiers des exportations mondiales. Le stock mondial des investissements à l’étranger représentait à la fin 2006 l’équivalent de 26% du PIB mondial (un record historique), contre 5,7% en 1980. Leurs décisions de localisation jouent un rôle majeur déterminant dans l’affectation du capital productif, et la question des délocalisations revient régulièrement dans l’actualité. Dans ce chapitre, nous analyserons les causes, l’importance et les effets de la multinationalisation. I) FMN et investissements directs à l’étranger : A) Définition de la FMN : Le commerce international est réalisé par des firmes. Mais celles-ci peuvent aussi s’implanter à l’étranger pour mieux contrôler leurs marchés ou leurs sources d’approvisionnement. En établissant une unité de production à l’étranger, la firme devient multinationale. Une FMN est une firme qui possède au moins une unité de production à l’étranger. Une entreprise peut avoir une représentation commerciale à l’étranger, mais elle ne sera vraiment multinationale que si elle fabrique tout ou partie de sa production à l’extérieur de son territoire national, souvent par le biais de filiales. En principe, une filiale devrait appartenir à plus de 50% à la maison mère. Toutefois, les travaux statistiques sur les FMN considèrent en général que, lorsqu’une firme possède au moins 10% du capital d’une entreprise étrangère, cette dernière peut être considérée comme une filiale de la première. C’est le seuil retenu par l’ONU. Dans le cas où plusieurs entreprises détiennent des participations dans une même filiale à l’étranger, la filiale est comptabilisée pour l’entreprise qui détient la plus forte participation. Le statut de FMN est en fait une question de degré : il n’y a pas deux situations extrêmes : être ou ne pas être FMN. Il existe un continuum le long duquel l’entreprise est de plus en plus multinationale. Les modes d’implantation sur le territoire d’accueil : 1) La création ex-nihilo d’une filiale de production possédée à 100% par la maison-mère. Cette situation est appelée en anglais Greenfield investment, c’est-à-dire une implantation sur terrain vierge. Forme majoritaire dans les années 1950 et 1960. 2) L’acquisition d’une firme locale déjà existante. Appelé en anglais Brownfield investment : c'est-à-dire investissement sur un ancien site industriel. Forme qui s’est développée à partir des années 1980 et considérée comme moins coûteuse que la précédente, plus rapide, et moins risquée. Souvent financé par l’échange d’actions. 3) La joint-venture : mise en commun de moyens humains, techniques et financiers dans le cadre d’une filiale commune. C’est souvent le cas en Chine où le recours à un partenaire local est indispensable Elles sont nombreuses dans le secteur des hautes technologies en raison des coûts élevés de R&D. En 1999 a été créé Fujitsu-Siemens Computers dans les micro-ordinateurs et les serveurs, coentreprise détenue par les deux groupes. En 2001, Sony et Ericsson ont créé une coentreprise à 50/50 dans les téléphones portables. Dans l’agro-alimentaire, Coca-Cola et Nestlé ont crée en 1991 une coentreprise pour vendre du thé glacé (Nestea). 4) Les licences : l’accord de licence accorde à une entreprise étrangère le droit de fabrication d’un produit (utilisation de la technologie et de la marque) en contrepartie d’un paiement (royalties) prenant la forme d’un % du chiffre d’affaires ou des bénéfices. Intérêt : permettre une présence sur un marché protégé ou trop petit pour justifier une filiale locale. 5) La sous-traitance : tirer parti de coûts locaux bas sans prendre soi-même le risque de l’investissement. Forme présente dans la confection (Lévy-Strauss), l’assemblage informatique (Taiwan est un uploads/Finance/ l-x27-arrete-des-comptes.pdf
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- Publié le Oct 17, 2021
- Catégorie Business / Finance
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